Action

Monsieur Alain VENOT Maire de Châteaudun

Châteaudun, le 18 mai 2000

 

Les professeurs de langues vivantes de la circonscription de Châteaudun s'adressent à vous pour vous faire part de leurs inquiétudes quant à l'avenir de l'enseignement des langues vivantes.

Tout d'abord, ils s'inquiètent de l'insuffisance , voire de la réduction drastique du choix des langues vivantes dans nos établissements scolaires, du primaire au lycée, ce pour des raisons d'économies budgétaires. Ceci est inacceptable. Tout le monde s'accorde aujourd'hui sur la nécessité de développer l'ouverture d'esprit et la tolérance chez les jeunes. Un enseignement diversifié de langues vivantes ne peut qu' y contribuer grandement. Il s'agit aussi de préserver l'avenir: la diversification dans l'enseignement des langues en France, c'est l'expression d'une volonté d'échanges économiques et culturels indispensables aux jeunes qui devront trouver leur place au sein de l'Union Européenne.

Les élèves et leur famille doivent pouvoir continuer à choisir les langues étudiées en LV1 , LV2 dans le cadre d'un large éventail, et cela dès l'enseignement précoce à l'école primaire, où les enfants se trouvent bien souvent dans des conditions inégalitaires. Ceux qui le souhaitent doivent également pouvoir continuer à choisir un enseignement de LV3 varié à l'entrée en Seconde. Or, les résultats de la réforme des lycées en Seconde montrent que tout a été fait pour dissuader les élèves d'entreprendre l'étude d'une LV3 : une information floue, voire contradictoire, un regroupement des LV3 avec les LV2, une réduction des horaires...

En deux ans , malgré des effectifs stables, trois postes ont été supprimés au lycée, un poste d'anglais, un poste d'allemand ainsi que le poste d'assistant d'allemand. On arrive à présent dans les trois langues à des regroupements aberrants d'élèves de LV1 , LV2 et LV3 issus de séries différentes ( littéraire, scientifique et technologique ) alors qu'ils préparent des épreuves de baccalauréat de type différent. On constate en collège comme en lycée un alourdissement des effectifs des classes, en espagnol tout particulièrement. Une offre stable et diversifiée de langues vivantes permettrait une amélioration des conditions d'étude des élèves, et ce dès le primaire.

Enfin, les enseignants tiennent à attirer votre attention sur la baisse constante des heures d'enseignement de langues vivantes, de la sixième à la terminale, et ce en contradiction complète avec la volonté affichée des Pouvoirs Publics de promouvoir l'enseignement des langues vivantes dès l'école primaire. Si le Ministère de l'Education Nationale, malgré des déclarations publiques qui se veulent rassurantes, persiste dans sa volonté d'appliquer la réforme en Première à la rentrée 2000, la réalité ne pourra que se dégrader et sera bien plus alarmante encore: qui pourrait croire qu'avec 2 heures ou 2,5 heures d'enseignement hebdomadaire un élève puisse apprendre une langue vivante? C'est pourtant la gageure à laquelle les élèves risquent d'être confrontés.

Nous restons à votre disposition afin de discuter de ces problèmes rencontrés dans notre circonscription et vous prions d'agréer l'expression de notre plus vive inquiétude.

Les professeurs de langues vivantes des collèges "Albert Sidoisne" de Bonneval, "François Rabelais" de Cloyes, "Anatole France" et "Tomas Divi" de Châteaudun, du collège et du lycée "Emile Zola de Châteaudun".


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