À la table des matières
 

tristan tzara

vingt-cinq poèmes

le géant blanc lépreux du paysage

le sel se groupe en constellation d�oiseaux sur la tumeur de ouate

 

dans ses poumons les astéries et les punaises se balancent

les microbes se cristallisent en palmiers de muscles balançoires bonjour sans cigarette tzantzantza ganga

bouzdouc zdouc nfoùnfa mbaah mbaah nfoùnfa

macrocystis perifera embrasser les bateaux chirurgien des bateaux cicatrice humide propre

paresse des lumières éclatantes

les bateaux nfoùnfa nfoùnfa nfoùnfa

je lui enfonce les cierges dans les oreilles gangànfah hélicon et boxeur sur le balcon le voilon de l�hôtel en baobabs de flammes les flammes se développent en formation d�éponges

 

les flammes sont des éponges ngànga et frappez

les échelles montent comme le sang gangà

les fougères vers les steppes de laine mon hazard vers les cascades

les flammes éponges de verre les paillasses blessures paillasses

les paillasses tombent wancanca aha bzdouc les papillons

les ciseaux les ciseaux les ciseaux et les ombres

les ciseaux et les nuages les ciseaux les navires

le thermomètre regarde l�ultra-rouge gmbabàba

berthe mon éducation ma queue est froide et monochromatique mfoua loua la

les champignons oranges et la famille des sons au delà du tribord à l�origine à l�origine le triangle et l�arbre des voyageurs à l�origine

 

mes cerveaux s�en vont vers l�hyperbole

le caolin fourmille dans sa boîte crânienne

dalibouli obok et tombo et tombo son ventre set une grosse caisse ici intervient le tambour major et la cliquette

car il y a des zigzags sur son âme et beaucoup de rrrrrrrrrrrrrr ici le lecteur commence à crier il commence à crier commence à crier puis dans ce cri il y a des flûtes qui se multiplient — des corails

le lecteur veut mourir peut-être ou danser et commence à crier

il est mince idiot sale il ne comprend pas mes vers il crie

il est borgne

il y a des zigzags sur son âme et beaucoup de rrrrrrr

nbaze baze baze regardez la tiare sousmarine qui se dénoue en algues d�or

hozondrac trac

nfoùnda nbabàba nfoùnda tata nbabàba

mouvement

gargarisme astronomique

vibre vibre vibre vibre dans la gorge métallique des hauteurs

ton âme est verte est météorologique empereur

et mes oreilles sont des torches végétales

 

écoute écoute écoute j�avale mbampou et ta bonne volonté

prends danse entends viens tourne bois vire ouhou ouhou ouhou

faucon faucon de tes propres images amères

mel o mon ami tu me soulèves le matin à panama

que je sois dieu sans importance ou colibri

ou bien le phœtus de ma servante en souffrance

ou bien tailleur explosion couleur loutre

robe de cascade circulaire chevelure intérieure lettre qu�on reçoit à l�hôpital longue très longue lettre quand tu peignes consciencieusement tes intestins ta chevelure intérieure

tu es pour moi insignifiant comme un faux-passeport

les ramoneurs sons bleus à midi aboiement de ma dernière clarté se précipite dans le gouffre de médicaments verdis ma chère mon parapluie

tes yeux sont clos les poumons aussi

de jet-d�eau on entend le pipi

les ramoneurs

la grande complainte de mon obscurité un

froid tourbillon zigzag de sang

je suis sans âme cascade sans amis et sans talents seigneur

je ne reçois pas régulièrement les lettres de ma mère

qui doivent passer par la russie par la norvège et par l�angleterre les souvenirs en spirales rouges brûlent le cerveau sur les marches de l�amphithéâtre

et comme une réclame lumineuse de mon âme, malheur jailli de la sphère

tour de lumière la roue féconde des fourmis bleues

nimbe sécheresse suraiguë des douleurs

 

viens près de moi que la prière ne te gène pas elle descend dans la terre comme les scaphandres qu�on inventera

alors l�obscurité de fer en vin et sel changera

simplicité paratonnerre de nos plantes prenez garde

les paratonnerres qui se groupent en araignée

ainsi je deviens la couronne d�un christ énorme

pays sans forme arc voltaïque

 

las aigles de neige viendront nourrir le rocher

où l�argile profonde changera en lait

et le lait troublera la nuit les chaînes sonneront

la pluie composera des chaînes

lourdes

formera dans l�espace des roues des rayons

le sceptre au milieu parmi les branches

les vieux journaux les tapisseries un paralitique

nimbe sécheresse

roue féconde des fourmis bleues seigneur doigt d�or fourneau sphingerie

pourquoi l�étrangler pourquoi

après le coup de foudre la marche militaire éclatera

mon désespoir tube en fer d�étain mais pourquoi pourquoi alors?

ainsi ainsi toujours mais le chemin

tu dois être ma pluie mon obscurité mon métal mon circuit ma pharmacie nu mai plânge nu mai plânge veux-tu

la grand complainte de mon obscurité deux

regarde mes cheveux ont poussé les ressorts du cerveau sont des lézards jaunis qui se liquéfient parfois

le pendu

troué

arbre

le soldat

dans les régions boueuses où les oiseaux se collent en silence chevalier astral

tapisseries fanées

acide qui ne brule pas à la manière des panthères dans les cages le jet-d�eau s�échappe et monte vers les autres couleurs

 

tremblements

souffrance ma fille du rien bleu et lointain

ma tête est vide come une armoire d�hôtel

dis-moi lentement les poissons des humbles tremblent et se cassent

quand veux-tu partir

le sable

passe-port

désir

et le pont rompre à tièrce résistance

l�espace

policiers

l�empereur

lourd

sable

quelle meuble quelle lampe inventer pour ton âme

septembre de papier gaz

dans l�imprimerie

 

je t�aime les citrons qui gonflent sur la glace nous séparent ma mère mes veines le long du seigneur

ma mère

ma mère ma mère tu attends dans la neige amassée électricité

fabuleux

discipline

 

les feuilles se groupent en constructions d�ailes nous tranquillisent sur une île et monte comme l�ordre des archanges

 

feu blanc

verre traverser paisible

la joie des lignes vent autour de toi calorifère de l�âme

fumée vitesse fumée d�acier

géographie des broderies en soie colonisée en floraison d�éponges la chanson cristallisée

dans le

vase du corps avec la fleur de fumée

 

vibration du noir

dans ton sang

dans ton sang d�intelligence et de sagesse du soir

un œil ridé bleu dans un verre clair je t�aime je t�aime

une verticale descend dans ma fatigue qui ne m�illumine plus

mon cœur emmitouflé dans un vieux journal

tu peux le mordre : siffler

partons

 

les nuages rangés dans la fièvre des officiers

les ponts déchirent ton pauvre corps est très grand voir ces ciseaux de voie lactée et découper le souvenir en formes vertes

dans une direction toujours dans la même direction

s�agrandissant toujours s�agrandissant

droguerie-conscience

de la lampe d�un lys naîtra un si grand prince

que les jets-d�eau agrandiront les usines

et la sangsue se transformant en arbre de maladie

je cherche la racine seigneur immobile seigneur immoble

pourquoi alors oui tu apprendras viens en spirale vers la larme inutile

 

perroquet humide

cactus de lignite gonfle-toi entre les cornes de la vache noire

le perroquet creuse la tour le mannequin saint

 

dans le cœur il y a un enfant — une lampe

le médecin déclare qu�il ne passera pas la nuit

 

puis il s�en va en lignes courtes et aigues silence formation silicieuse

 

quand le loup chassé se repose sur le blanc

l�élu chasse ses enfermés

montrant la flore issue de la mort qui sera cause

et le cardinal de france apparaîtra les trois lys clarté fulgurale vertu électrique

rouge long sec peignant poissons et lettres sous la couleur

 

le géant le lépreux du paysage

s�immobilise entre deux villes

il a des ruisseaux cadence et les tortues des collines s�accumulent lourdement

il crache du sable pétrit ses poumons de laine s�éclaircir

l�âme et le rossignol tourbillonent dans son rire — tournesol

il veut cueillir l�arc-en-ciel mon

cœur est une astérie de papier

 

à missouri au brésil aux antilles si tu penses si tu es content lecteur tu deviens pour un instant transparent

ton cerveau éponge transparente et dans cette transparence il y aura une autre transparence plus lointaine

lointaine quand un animal nouveau bleuira dans cette transparence

retraite

oiseaux enfance charrues vite auberges

combat aux pyramides

18 brumaire

le chat le chat est sauvé

entrée

pleure

valmy

vive vire rouge

pleures

dans le trou trompette lent grelots pleure

les mains gercées des arbres ordre pleure

lui

postes

vers le blanc vers l�oiseau

pleurons

vous pleurez

glisse

 

tu portes clouées sur tes cicatrices des proverbes lunaires

lune tannée déploie sur les horizons ton diaphragme

lune œil tanné dans un liquide visqueux noir

vibrations le sourd

animaux lourds fuyant en cercles tangents

de muscles goudron chaleur

les tuyaux se courbent tressent

les intestins

bleu

sainte

formation marine pierreuse ascendance arborescente

multiplication mon souvenir dans les guitares du trembles mon souvenir

la caphre le clown le gnou enguirlandent l�engrenage

l�ange se liquéfie dans un médicament et dissonances

grimpent sur le paratonnerre devenir panthères navires engrenage arc-en-ciel qui les aspire

les sons tous les sons et les sons imperceptibles et tous les sons se coagulent

ma chère si tu as mal à cause des sons tu dois prendre une pilule

 

concentration intérieure craquement des mots qui crèvent crépitent les décharges électriques des gymnotes l�eau qui se déchire quand les chevaux traversent les accouplements lacustres

toutes les armoires craquent

la guerre

là-bas

o le nouveau-né qui se transforme en pierre de granit qui devient trop dur et trop lourd pour sa mère le chant du lithotomiste broie la pierre dans la vessie il y enfonce des lilas et des journaux

 

silence fleur de soufre

fièvre typhoïde silence

la cœur horloge microbes sable mandragore

au vent tu l�agites comme la torche de mercure vers le nord

l�herbe lézards pourris o mon sommeil attraper les mouches caméléon astronomique

o mon sommeil d�aniline et de zoologie

ta tête sectionnée pourrait siffler de belles couleurs

jadis la nuit jardin chimique mettait les ordres de l�ambassadeur

la lumière propre circulaire verdie dans le cœur des icones

quand tu marches dans l�eau les poissons multicolores se composent autour des pieds comme la fleur

les rayons solaires de l�accouchement l�oniromancienne au cœur boréal

la grande chandelle dans la puits les fruits les œufs et les jongleurs se rangent dans nos nuits autour de soleil gélatineux pour notre lumière qui est une maladie

sage danse mars

la glace casse une lampe fuit et la trompette jaune est ton poumon et carré les dents de l�étoile timbre poste de jésus-fleurchemise la montre tournez tournez pierres du noir

dans l�âme froide je suis seul et je le sais je suis seul et danse seigneur tu sais que je l�aime vert et mince car je l�aime grandes roues broyant l�or fort voilà celui qui gèle toujours

marche sur les bouts de mes pieds vide tes yeux et mords l�étoile

que j�ai posée entre tes dents

siffle

prince violon siffle blanc d�oiseaux

sage danse deux

accroissement d�un brouillard d�hélices imprévues

arc voltaïque impassible visse

les corridors échine des maisons

et la fumée

gradation du vent qui déchire le linge

dans un tiroir la tabatière écorces d�oranges et des ficelles

o soupape de mon âme vidée

la fiole liée au cou

les trains se taisent tout d�un coup

pélamide

a e ou o youyouyou i e ou o youyouyou

drrrrrdrrrrdrrrrgrrrrgrrrrrgrrrrrrrr

morceaux de durée verte voltigent dans ma chambre

a e o i ii i e a ou ii ii ventre montre le centre je veux le prendre ambran bran bran et rendre centre des quatre

beng bong beng bang où vas-tu iiiiiiiiupft

machiniste l�océan a o u ith

a o u ith i o u ath a o u ith o u a ith

les vers luisants parmi nous

parmi nos entrailles et nos directions

mais le capitaine étudie les indications de la boussole

et la concentration des couleurs devient folle

cigogne litophanie il y a ma mémoire et l'ocarina dans la pharmacie

sériciculture horizontale des bâtiments pélagoscopiques

la folle du village couve des bouffons pour la cour royale

l'hôpitale devient canal

et le canal devient violon

sur le violon il y a un navire

et sur le bâbord la reine est parmi les émigrants pour mexico

la grand complainte de mon obscurité trois

chez nous les fleurs des pendules s'allument et les plumes encerclent la clarté

le matin de soufre lointain les vaches l'èchent les lys de sel

mon fils

mon fils

traînons toujours par la couleur du monde

qu'on dirait plus bleue que le métro et que l'astronomie

nous sommes trop maigres

nous n'avons pas de bouche

nos jambes sont raides et s'entrechoquent

nos visages n�ont pas de forme comme les étoiles

cristaux points sans force feu brulée la basilique

folle : les zigzags craquent

téléphone

mordre les cordages se liquéfier l�arc

grimper

astrale

la mémoire

vers le nord par son fruit double comme la chair crue

faim feu sang

froid jaune

nous allons nuages parmi les esquimaux

embellir la convalescence de nos pensées botaniques

sous les crépuscules tordus

ordure verdie vibrante

blan

 

j�ai rangé mes promesses confiserie hôtelier dans sa boutique

paulownias définitives

l�éloignement se déroule glacial et coupant comme une diligence éloignement pluvieux

adolescent

ailleurs sonore

 

piéton fiévreux et pourri et

rompu et broderies réparables

je pensais à quelque chose de très scabreux

calendrier automnal dans chaque arbre

mon organe amoureux est bleu je suis mortel monsieur bleubleu

 

et du cadavre monte un pays étrange

monte monte vers les autres astronomies

le dompteur de lions se souvient

regarde-moi et sois couleur

plus tard

ton rire mange soleil pour lièvres pour caméléons

serre mon corps entre deux lignes larges que la famine soit lumière dors dors vois-tu nous sommes lourds antilope bleue sur glacier oreille dans les pierres belles frontières — entends la pierre

vieux pêcheur froid grand sur lettre nouvelle apprendre les filles en fil de fer et sucre tournent longtemps les flacons sont grands comme les parasols blancs entends roule roule rouge

 

aux colonies

souvenir senteur de propre pharmacie vielle servante

cheval vert et céréales

corne crie

flûte

bagages ménageries obscures

mords scie veux-tu

horizontale voir

printemps

à h arp

 

placer l�enfant dans le vase au fond de minuit

et la plaie

une rose des vents avec tes doigts aux belles ongles

le tonnerre dans des plumes voir une eau mauvaise coule des membres de l�antilope

 

souffrir en bas avez-vous trouvé des vaches des oiseaux ?

la soif le fiel du paon dans la cage

le roi en exil par la clarté du puits se momifie lentement

dans le jardin de légumes

semer des sauterelles brisées planter des cœurs de fourmis le brouillard de sel une lampe tire la queue sur le ciel

 

les petits éclats de verreries dans le ventre des cerfs en fuite

sur les points des branches noires courtes pour un cri

amer aile soir

par astronomique révolution nocturne tu m�as donné connaissance papier

ami

architecture

suède

attendre

je téléphone ailes et tranquillité d�un instant de limite construire en colonnes de sel: des lampes de nuage neige et lampions de musique zigzag proportions anneaux monts de jaune jaune jaune jaune o l�âme qui siffla la strophe du tuyau jauni en sueur d�encensoir

la sœur du noir mémoire miroir les tubes craquent et s�élèvent

et les crécelles éclatent séparant l�air en zigzag

 

dans les poumons obscurs profondément le sommeil est rouge dur

les grillages des squelettes lourds les eaux adorent la direction vers quelle aile d�ébène illuminée est-tu partie

mère

s�étioler

traverse

pourquoi

sanglant

 

roi

origine

chandelle

mes pensées s�en vont — au pâturage les moutons — vers l�infini symétriquement

domestique

les colliers lourds de lumière

noire

maigre

surface

pierre

soleil nuit

son roi de glace et son nom descend

et apparaît en mer dans le poisson le requin son corps

gardien maritime

naître

voracité ouverte aux sons des lances et de la porte verte

 

sois ma sœur en large marche de planète

trop longtemps j�ai vu squelette les

 

mannequins aux parapluies dans la mine blanche

chaude

 

et je dessine le pays et tes bijoux sont des yeux vivants

la vache accoucha un grand œil vivant de douleur ou de fer

au bord de la mer monte en spirale la sphère

la tempête

 

la vierge écrasa sa chair et mourut dans le désert

le feu à l�intérieur de grosses pierres volcaniques

son image et les fruits

la pluie sera fleur de la famine de la sécheresse

manteau imperméables de nos cœurs facilite-nous la fuite et l�embarcation du seigneur couvert de plantes

moi touche-moi touche-moi seulement

tu fumes la pipe amère dans la nuit mes dents sont plus blancs étoile dans le coffre-fort remue vivement digère sur la pierre feu jaune mon frère

gymnastique dans l�autre chambre tuyaux tuyaux arrange-vous

verticale coupée

intérompre

mécanisme drrrrr rrrrrrrr barres éclartées

ébranlement des rayons perce-nous trouves le chemin de la cité

nos racines nos bouts de cigarettes allumées fixées en tout petits champignons dans le cerveau humide

bateau rouge accroché audessus de l�eau

tu ne peux pas dormir à côté de moi

je suis tramway quelque-part va-et-vient dans l�amour

le bruit dans la gorge des grands chats en métal vide

mes veines sont couvertes de bracelets

mordues

 

dans mon corps des masses obscures coussins qui gonflent

sur l�eau d�amertume verdi est le cœur

l�explosion

sans savoir comment ni pourquoi serrées courtes

montrent le chemin

d�un coup

pourrir en or de pierre grande dense

danse caoutchouc verre

maladie obscurité fleurir en allumettes dans nos organismes

geler

 

moi touche-moi

touche-moi seulement

escargot monte sur axe pays blanc

 

vent veut

incolore

veut veut

trembles

veut

qui qui oui veut

 

monsieur

tzacatzac

parasol

casse casse

glace glisse

monsieur

 

monsieur

noix d�encre fait un bruit la fleur-timbre-poste

pays voir blanc

à maya chrusecz

 

les ors des 10 heures ont brisé la mort

 

brûlé la fenêtre en argile et or

séparer le bon de l�eau dans des carrés de cuir

et le poisson alerte fixé avec une épingle

 

cuire des yeux d�or d�insecte

je suis la mauvaise vibration de la chaleur

dans les battements du cœur strié

 

les os sont aussi des cuillères pour ton âme

mais nous voulons reconstruire

vert sonore sous porcelaine

dort dans le crâne

 

et poursuis les petits hommes dans leur voyelle

coupe-les par le train le long de la sonnerie

et poursuis les petits hommes dans leur voyelle

le petit feu dans le calice

et poursuis les petits hommes dans leur voyelle

poursuis les petits les petits hommes dans leur voyelle

saut blanc cristal

à m ianco

 

sur un clou

machine à coudre décomposé en hauteur

déranger les morceaux du noir

voir jaune couler

ton cœur est un œil dans la boîte de caoutchouc

coller à un collier d�yeux

coller des timbres-postes sur tes yeux

 

partir chevaux norvège serrer

bijoux vers tourner sèche

veux-tu ? pleure

lèche le chemin qui monte vers la voix

 

abraham pousse dans le cirque

tabac dans ses os fermente

abraham pousse dans le cirque

pisse dans les os

le chevaux tournent ont des lampes électriques au lieu des têtes grimpe grimpe grimpe grimpe

archevêque bleu tu es un violon en fer

et glousse glousse

vert

chiffres

petite ville en sibérie

une lumière bleue qui nous tient ensemble aplatis sur le plafond c�est comme toujours mon camarade

comme une étiquette des portes infernales collées sur un flacon de médicine

c�est la maison calme mon ami tremble

et puis la dense lourde courbée offre la vieillesse sautillant d�heure en heure sur le cardan

le collier intact des lampes de locomotives coupées descend quelquefois parmi nous

et se dégonfle tu nommes cela silence boire toits en fer-blanc lueur de boîte de hareng et mon cœur décent sur des maisons basses plus basses plus hautes plus basses sur lesquels je veux galoper et frotter la main contre la table dure aux miettes de pain dormir oh oui si l�on pouvait seulement

le train de nouveau le veau spectacle de la tour du beau je reste sur le banc

qu�importe le veau le beau le journal ce qui va suivre il fait froid j�attends parles plus haut

des cœurs et des yeux roulent dans ma bouche

en marche

et des petits enfants dans le sang [est-ce l�ange? je parle de celui qui s�approche]

courons plus vite encore

toujours partout nous resterons entre des fenêtres noires

gare

danse crie casse

roule j�attends sur le banc

tout-de-même quoi? les nerfs sont silences

d�instants coupés

 

lis tranquillement

virages

le journal

regarde qui passe ?

 

je ne sais pas

si je suis tout seul

la lumière écoute mais de quel

côté et pourquoi

 

le vol d�un oiseau qui brûle

est ma force virile sous la coupole je cherche asyle au fond flamboyant

volant du rubis

 

j�ai donné mon âme

à la pierre blanche

dieu sans réclame

précis et sage

 

ordre en amitié

dire: la douleur du feu

a noirci mes yeux

et je les ai jetés dans la cascade

 

partir

vois mon visage

dans le cercle du soir ou dans la valise

ou dans la cage neige

 

je pars ce soir

l�étincelle pleure

dans mon lit dans l�usine

hurlent les chiens et les jaguars

 

as-tu aussi donné ton âme

à la pierre bracelet

saltimbanque au crâne oblong

mon frère monte

 

je fus honnête

sœur infini

fini pour cette

nuit

 

cœurs des pharmacies plantes

s�ouvrent aux lueurs sphéroidales et les liqueurs de la religion

c�est vrai

les lions et les clowns

instant note frère

rien ne monte rien ne descend aucun mouvement latéral

il se lève

rien ne bouge ni l�être ni le non-être ni l�idée ni le prisonnier enchaîné ni le tramway

il n�entend rien autre que lui

ne comprend rien autre que les chaises la pierre le froid l�eau — connaît passe à travers la matière dure

n�ayant plus besoin d�yeux il les jette dans la rue

dernier éclat du sang dans les tenèbres

dernier salut

il arrache sa langue — flamme transpercée par une étoile

tranquillisée

automne morte comme une feuille de palmier rouge

 

et réabsorbe ce qu�il a nié et dissolu le projette dans l�autre hémisphère seconde saison de l�existence

comme les ongles et les cheveux croissent et retournent

remarques

femme étrange à double masque courve blanche d�une danse obscène

viens près de moi seul accord

de membres las

opinions sans importance spéciale bleu équivoque sang d�ébène

et le pourboire

 

cache ton désir

devant la mort à huit heures vingt si je pouvais recommencer la nuit ce matin

 

dieci soldi: voilà

mon âme

 

tu n�auras point ce soir

le dernier raffinement de ma virilité

depuis longtemps j�ai surpassé l�industrie mensongère

où tu traînes en ce moment ton être de soleil putride

 

ainsi je passe tu passes comme la mère l�enfant

lentement plus vite lentement

un après l�autre ou tous ensemble oeil de souteneur en or d�éternité timide

disparaît

cloche d�un sentiment du rastaqouère

reine sage-femme

et c�est tout-à-fait dépourvu d�intérêt

 
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