COMBAT textes pour le d�bat Comit� de Paris � Domingos
Teixero � ____________________ DOMINGOS TEIXERO, Notre Comit� a choisi pour patron le combattant communiste internationaliste luso-espagnol Domingui Tejero (Domingos Teixero), officier de chars et pilote de chasse de lArm�e r�publicaine pendant la guerre d'Espagne et second chef du d�tachement espagnol de Paris des F.T.P./M.O.I. (Francs-Tireurs Partisans / Main duvre Immigr�e) pendant la R�sistence, tu� par la Gestapo en octobre 1942 au m�tro Botzaris. Pour une information aussi compl�te que possible sur notre patron, nous reproduisons ensuite un extrait du livre GU�RILLEROS EN TERRE DE FRANCE
LES ESPAGNOLS DANS LA R�SISTANCE DE En zone occup�e, certaines caract�ristiques, expliquent la participation des Espagnols dans les premiers groupes arm�s de la r�sistance fran�aise. 1. La pr�sence � physique � des Allemands. 2. Laction de lO.S., organisation militaire clandestine du P.C.E. 3. Laide inestimable de la vieille �migration �conomique espagnole. 4. Limportante concentration de Groupements de travailleurs espagnols employ�s � la construction du Mur de lAtlantique. Dans les ann�es 1940, 1941 et 1942, la R�sistance dans son ensemble et les combattants espagnols, en particulier, pay�rent tr�s cher leur apprentissage de la lutte clandestine. Les combattants fran�ais, espagnols et dautres nationalit�s qui firent partie des premiers groupes arm�s ouvrirent la voie � la r�sistance arm�e, mais y laiss�rent beaucoup des leurs. LA DIRECTION DE LA R�SISTANCE ESPAGNOLE Des cadres du P.C.E. r�sidant � Paris, cr��rent en octobre 1940 un comit� provisoire compos� de Dominguez (Juan Montero), Chacon et S. Vizcaino. Cette direction organisa des groupes dans presque tous les arrondissements de Paris et de la banlieue. Un militant dIssy-les-Moulineaux �tablit le contact avec le P.C.F. et pr�para un entretien de la direction espagnole avec Lise Ricol. Quelques jours apr�s cette premi�re rencontre, les camarades du comit� provisoire furent invit�s � une r�union pr�sid�e par Louis, membre de la direction clandestine de la M.O.I. (Main duvre Immigr�e). Le contact �tabli avec Louis et la vieille �migration espagnole aida consid�rablement au d�veloppement du parti espagnol. Deux militants parmi les plus actifs de l�migration �conomique, P�rez et Anita, vinrent renforcer le comit� provisoire et, gr�ce � laide de la M.O.I., les Espagnols obtinrent leur premi�re machine � polycopier et le papier n�cessaire au tirage dun num�ro de Mundo Obrero, le 7 novembre 1940. La d�l�gation du comit� central du P.C.E. en France prit contact vers la mi-d�cembre 1940 avec le comit� provisoire, avec pour mission d�tudier les possibilit�s de lutte dans la zone occup�e. Lise Ricol et son �poux, Artur London (G�rard) serviront d interm�diaires avec le P.C.F. Fin d�cembre 1940, Nadal (Henri) �tait venu de Bretagne charg� par la direction de la r�organisation du P.C.E. en zone occup�e. En accord avec le comit� provisoire, Nadal fut nomm� secr�taire g�n�ral, S. Vizcaino faisant partie pendant quelque temps du nouveau comit�, mais aux d�buts de lann�e 1941, il tomba dans une rafle et fut envoy� travailler au camp daviation de Beauvais. Juan Montero et Chacon prirent en charge lorganisation du P.C.E. � Rennes (Bretagne). Imm�diatement apr�s la signature de lArmistice, Jos� Miret et Elise Eliz r�organis�rent le P.S.U.C. (Parti socialiste unifi� de Catalogne). Selon le t�moignage de Nadal (Henri) : � Fin janvier 1941, la direction espagnole de la zone occup�e �tait essentiellement constitu�e par un groupe de trois camarades qui formaient en r�alit� un comit� de coordination : Louis, repr�sentant de la direction clandestine de la M.O.I. ; Nadal, pour le P.C.E. et Jos� Miret pour le P.S.U.C. Cette structure op�ra jusqu� larriv�e � Paris de Juan (Azcarate), membre de la direction depuis lattaque allemande contre lUnion sovi�tique. Juan resta quelque temps en zone occup�e, puis passa � nouveau la ligne de d�marcation. Nadal eut la charge de lorganisation de lU.N.E. en zone occup�e. � Vizcaino, qui s�tait �vad� du camp de Beauvais, arriva � Paris et fit partie de la direction avec Jos� Miret et Perramon. Les jeunes immigr�s de diverses nationalit�s avaient leur organisation de jeunesse au sein de la M.O.I. et son dirigeant (Pena) �tait un jeune espagnol militant de la J.S.U. (Jeunesse socialiste unifi�e). Les organisations du P.C.E. s�tendirent rapidement sur toute la zone occup�e, et la direction espagnole, avec laide du P.C.F., arriva � diffuser plusieurs journaux en castillan et catalan, des appels aux ouvriers espagnols mobilis�s dans la T.O.D.T. ou dans les entreprises fran�aises qui travaillaient pour les Allemands, les incitant � organiser, par tous les moyens le sabotage de la construction des fortifications et de la production de guerre de lennemi. Pendant les deux grandes rafles perp�tr�es par la Gestapo et la police fran�aise aux mois de juin et novembre 1942, presque tous les dirigeants du P.C.E. et de nombreux gu�rilleros furent arr�t�s. Certains furent jug�s en France dans le proc�s des � terroristes � de lUnion nationale espagnole, et les plus responsables furent livr�s aux Allemands et d�port�s au camp dextermination de Mauthausen. Au mois de novembre 1942, apr�s loccupation allemande de tout le territoire, les d�nominations de zone occup�e ou zone libre navaient plus aucune signification. N�anmoins, la ligne de d�marcation subsistait et dans une partie des d�partements de la Charente, de la Charente-Maritime, de la Gironde, des Landes et des Basses-Pyr�n�es, lorganisation espagnole de r�sistance continua de d�pendre de la direction de Paris. Au cours de lann�e 1943, la situation du P.C.E. fut tr�s difficile. Il dut changer toutes les directions. S. Vizcaino, �vad� de la prison des Tourelles � Paris, r�organisa, avec dautres dirigeants, les structures politiques et le mouvement gu�rillero. D�but 1944, la direction de la zone nord se composait de Torres (Sanchez-Biedma), Roger (Vizcaino) et Alvarez. Lorganisation de la r�sistance espagnole arm�e de la zone nord fut tr�s diff�rente de celle de la zone sud. Dans la zone nord, les gu�rilleros neurent jamais un v�ritable �tat-major autonome. Le comit� du P.C.E. de cette zone dirigeait directement le mouvement arm�, il se limitait � nommer, au sein de lorganisation, un d�l�gu� militaire. Au d�but, les unit�s les plus importantes �taient sous le contr�le de lOrganisation Sp�ciale (O.S.), et dans les F.T.P.F. � leur cr�ation. Il y eut, n�anmoins, des unit�s qui d�pendaient directement du Comit� de Paris du P.C.E., mais elles neurent larmement et lorganisation n�cessaires qu� la mi-1944. Les trois premiers d�l�gu�s militaires furent Conrado Miret, Buitrago (tortur�s et assassin�s par la Gestapo) et Montero arr�t� en novembre 1942 et d�port� � Mauthausen. En 1944, Torres �tablit le contact avec Ilitch, membre de la direction militaire des F.T.P.-M.O.I., et dirige, le groupe de Paris. Roger (S. Vizcaino) contacte Pierre et Fernand, dirigeants de la direction politique de la M.O.I. Robert (Jos� Baron) tente de regrouper les diverses formations du Sud-Ouest. Au mois de mai de 1944, la direction du P.C.E. pr�pare la r�organisation d�finitive du mouvement de r�sistance arm�. Selon le t�moignage de Enrique Corachan (Vicente) trois responsables soccup�rent de cette t�che : � Vers le 15 mai, je laissai mon groupe dans le bois de Chambord pour aller � Paris o� j�tais convoqu� avec deux camarades Robert (Jos� Baron) qui venait de la Gironde et Juanito (Montalvo) de la r�gion de Tours. � La mansarde dune vieille maison du 11�me arrondissement �tait en m�me temps notre domicile et notre �cole. Notre professeur sappelait Torres et je ne sus son v�ritable nom (Sanchez-Biedma) qu� la Lib�ration. � Avant la fin des cours, Torres nous pr�senta le camarade yougoslave Ilitch, membre du comit� national des F.T.P.-M.O.I. Cette rencontre me combla daise car je lavais connu pendant la guerre dEspagne, lorsquil commandait la 76�me division du XIVe corps de gu�rilleros. � Une fois les cours termin�s, nous fumes affect�s aux r�gions les plus importantes pour diriger les groupes de gu�rilleros : Robert resta � Paris et quelque temps apr�s il fut nomm� responsable militaire des groupes espagnols de la zone nord ; Juanito (Montalvo) retourna dans la r�gion de Tours-Blois, et moi, je fus affect� � la r�gion de Bordeaux. � La d�l�gation de la Junte de lUnion nationale espagnole de la zone nord, pr�sid�e par Julio Hernandez, effectua un travail efficace pour mobiliser les r�serves de ce mouvement et former des groupes de combattants.
LA R�SISTANCE LES FR�RES MIRET MUST� Les premiers contacts avec la direction de lO.S. (Organisation Sp�ciale) se firent en famille, car presque tous les dirigeants �taient danciens combattants fran�ais des Brigades Internationales pendant la guerre dEspagne. Nadal, dirigeant espagnol de la premi�re �poque, apporte son t�moignage : � Un jour de l�t� 1941, javais un rendez-vous avec un camarade fran�ais dans un caf� pr�s du m�tro S�vres-Babylone. C�tait le premier contact avec le colonel Dumont, qui avait command� la 14�me Brigade Internationale en Espagne. Il me demanda quelques camarades qui auraient lexp�rience de la lutte en camp ennemi, pour les groupes arm�s. (Dumont sollicita aussi, � la m�me �poque, le concours de camarades italiens de la 12�me Brigade Internationale � Garibaldi �). Suivant ses instructions, je fis venir de Bordeaux, Buitrago, ancien chef d�tat-major du 14�me corps de gu�rilleros pendant la guerre dEspagne, et Miret me pr�senta son fr�re Conrado, volontaire pour la lutte de gu�rilla urbaine. � La lutte h�ro�que des fr�res Miret et leur mort tragique m�ritent le souvenir respectueux de tous les r�sistants. Jos� Miret Must�, membre de commission ex�cutive du P.S.U.C. et du gouvernement de la Generalitat de Catalunya, fut aussi commissaire de la 43�me division pendant la guerre dEspagne. En France, il fut le chef politique et lorganisateur de la r�sistance espagnole dans la zone occup�e. Arr�t� par la police, en novembre 1942, il passa imm�diatement sous juridiction allemande et, apr�s avoir �t� tortur� et emprisonn� � Fresnes, il fut d�port� au camp de Mauthausen le 27 ao�t 1943 avec linscription � Natch und Nebel � (Nuit et Brouillard), ce qui signifiait, selon les paroles dHitler, � Peine de mort, mais silence absolu sur le sort r�serv� aux d�tenus, vis-�-vis des familles �. Le 10 septembre 1943, Jos� Miret fut envoy� au kommando ext�rieur de Schwechat, et mourut le 17 novembre 1944 pendant le bombardement du kommando de Florisdorf. La v�rit� est que Jos� Miret et son compagnon dinfortune, Juncosa Escoda, �taient seulement bless�s, mais, le S.S. Streitwiesser, chef du kommando, donna lordre de les achever, dune balle dans la nuque. Conrado Miret Must� (Lucien, pour les camarades de lO.S.) fut nomm� chef de tous les groupes arm�s des diverses nationalit�s, organis�s par la M.O.I. Dans les premiers temps, le recrutement �tait s�lectif et limit�, et Conrado Miret r�alisa de nombreuses op�rations avec les camarades fran�ais. Albert Ouzoulias (colonel Andr�) �crit dans son livre Les Bataillons de la Jeunesse : � Les antifascistes immigr�s ont leur organisation propre : Lucien (Conrado Miret-Must�), du Parti communiste espagnol, dirige les unit�s arm�es compos�es par les hommes et femmes antifascistes de tous les pays membres de la M.O.I. (Main duvre Immigr�e). � Ouzoulias pr�cise que Lucien soccupe particuli�rement de larmement, et raconte en d�tail deux op�rations de lann�e 1941 dans lesquelles Conrado Miret se bat avec les groupes fran�ais de lO.S. : lincendie dun garage allemand, au num�ro 11 de la rue de Paris (Vincennes), le 5 septembre, et lattaque avec des bouteilles dessence et cocktails Molotov du garage allemand HKP 503, situ� au num�ro 21 du boulevard Pershing, dans le XVIII�me arrondissement. Pour les francs-tireurs de la M.O.I., Conrado Miret �tait Alonso. Georghe Vasilichi, r�sistant dorigine roumaine, explique que � la direction de la M.O.I. r�unit en formations de combat les immigr�s sous le commandement de Conrado Miret (Alonso dans la clandestinit�) �. Charlotte Gruia, autre r�sistante roumaine qui fut d�port�e au camp de Ravensbruck en juillet 1943, nous parle aussi de Alonso (alias Conrado Miret Must�) : � ... Bocsor se pr�senta � lappartement du boulevard de la Chapelle avec un inconnu, et cet appartement devint le principal "arsenal" de lO.S., pour les groupes de combat de la M.O.I. Linconnu disait sappeler Alonso, mais cest beaucoup plus tard que jai su quil sappelait, en r�alit�, Conrado Miret Must�. C�tait un Espagnol qui avait combattu dans lArm�e r�publicaine et qui assurait la liaison entre Bocsor et l�chelon sup�rieur... il avait �tudi� la chimie... � Alonso mavait apport� une douzaine de revolvers que quelques Espagnols de Paris lui avaient procur� et me chargea de les donner aux combattants de lO.S. � Charlotte Gruia d�crit par le menu la fabrication de bombes et grenades, ainsi que les exp�riences chimiques n�cessaires � la fabrication dexplosifs par Conrado Miret et Bocsor, la pr�paration du d�raillement dun train transportant des troupes allemandes par le proc�d� le plus simple, quoique in�dit dans ces premiers temps, d�boulonner les rails avec une grande cl� anglaise... En octobre ou novembre 1941, le camarade Alonso (Conrado Miret-Must�), fut arr�t�. Imm�diatement Bocsor vint me voir rue du faubourg Saint Denis, pour me dire quil fallait �vacuer rapidement lappartement du boulevard de la Chapelle. Il me dit aussi quil �tait convaincu que Alonso aurait la force n�cessaire pour ne rien dire, mais quil �tait plus prudent de ne pas y aller pendant quelques semaines... On navait rien � craindre. Son chef �tait mort en h�ros, tortur� par la Gestapo. Charlotte Gruia nest pas du m�me avis que Ouzoulias en ce qui concerne la date de larrestation de Conrado Miret. Autant elle que Boris Holban, qui sera plus tard le chef des groupes F.T.P.-M.O.I., donnent une date impr�cise (octobre, novembre 1941, ou fin 1941). Albert Ouzoulias, affirme pour sa part quil fut arr�t� en f�vrier 1942 : � ... En f�vrier, dautres camarades furent arr�t�s et parmi eux, Conrado Miret Must� (Lucien), fondateur des groupes de francs-tireurs de la M.O.I. � Conrado Miret �tait mort, tortur� et assassin� par la Gestapo, quand eut lieu le proc�s de ses camarades de combat : � Le 15 avril 1942, commence � la Maison de la Chimie le deuxi�me proc�s contre les "Bataillons de la Jeunesse" et de lO.S. Les nazis diront quil ne sagit pas dun deuxi�me proc�s, mais de la suite de celui qui eut lieu � la Chambre des D�put�s. � Lacte daccusation inculpe vingt-sept combattants, le vingt-et-huiti�me, Conrado Miret-Must�, dirigeant des francs-tireurs de la M.O.I., nest pas pr�sent. Il a �t� tortur� � mort avant louverture du proc�s. �
LE DEUXI�ME D�TACHEMENT ESPAGNOL F.T.P.-M.O.I. Pour situer la place du d�tachement espagnol dans le contexte de lorganisation arm�e de la M.O.I., citons le t�moignage du commandant Olivier (Boris Holban) : � Lappel du P.C.F. et du Front National visant la constitution dunit�s de partisans, trouva ladh�sion de beaucoup dimmigr�s de diverses nationalit�s. En m�me temps que les unit�s F.T.P. fran�aises de la r�gion parisienne se constitu�rent, d�but de lann�e 1942, les premiers groupes de combat des immigr�s roumains, espagnols, italiens, juifs, bulgares et tch�ques. Ces groupes constitu�rent le premier d�tachement qui d�pendait de la Commission centrale de la M.O.I. en ce qui concerne le recrutement et lorientation politique et �tait subordonn� au Comit� militaire des F.T.P.F. de la r�gion parisienne pour son activit� militaire. � Apr�s larrestation de Buitrago, assassin� par la Gestapo avant davoir pu organiser les groupes arm�s espagnols, la direction politique espagnole laissa � Montero la responsabilit� de lappareil militaire en zone occup�e. Sandalio Puerto, chef du d�tachement espagnol, nous parle de la formation du premier groupe : � ... Montero, constitue, en premier lieu, divers groupes dans les usines qui travaillaient pour les Allemands, puis il s�lectionne les meilleurs camarades pour le d�tachement arm�. Le groupe commence les op�rations en d�cembre 1941 avec des effectifs tr�s r�duits : Montero, Tejero, Cagancho et moi-m�me nous avons fait partie de la premi�re �quipe, mais, en 1942, nous �tions beaucoup plus. � Tejero, ou Teixero, �tait un homme extraordinaire. Montero me le pr�senta au cours dun rendez-vous comme une nouvelle recrue. Daspect hercul�en, tr�s �l�gant et souriant. On lappelait Tarzan, et il le m�ritait bien. Il avait travaill� avec les camarades fran�ais et particip� � diverses op�rations. Il �tait, sans aucun doute un gu�rillero inn�. En souriant, comme � son habitude, il disait avant chaque op�ration : On ne maura pas vivant... � Le t�moignage dun dirigeant de l�poque, qui connaissait tr�s bien Tejero, r�sume ses premi�res op�rations : � Vers le mois de juin de 1941, un ancien officier de chars et plus tard pilote de chasse de lArm�e r�publicaine, se pr�senta inopin�ment chez moi. Madame Acezat lui avait donn� mon adresse � Paris. Il me dit de but en blanc quapr�s que les nazis avaient attaqu� lUnion sovi�tique, il se consid�rait mobilis� et venait � Paris pour faire partie des groupes de francs-tireurs, si ceux-l� existaient, ou dans le cas contraire, de les cr�er. Ce fut mon premier contact avec cet homme exceptionnel, qui Portugais dorigine avait chang� son nom de Teixero par celui de Tejero quand il avait obtenu la nationalit� espagnole. � Je parlai avec les camarades fran�ais et Tejero lutta quelque temps avec un des premiers groupes arm�s. Il se fit toujours remarquer par son sang-froid, et comme un bon Tarzan c�tait un loup solitaire. � Nous vivions dans le m�me appartement et pendant quelques mois nous avons travaill� � la Gare de lEst. Je connais donc parfaitement son activit� et quelques-unes de ses op�rations contre les Allemands : � a) Pour avoir son premier pistolet, Tejero attaque au couteau un sous-officier allemand � la Porte Maillot. � b) Un apr�s-midi, nous nous promenions tous les deux sur les Grands Boulevards, quand, sans me dire un mot, il me laissa seul pendant une quinzaine de minutes pour aller placer une bombe dans le moteur dun camion allemand stationn� devant le journal Le Matin, pr�s du m�tro Montmartre. Depuis la Porte Saint-Denis, jai parfaitement entendu lexplosion. � c) Quelques jours apr�s, il place en Gare de lEst une bombe avec dispositif de retardement (� cette �poque on utilisait pour ce faire des syst�mes dhorlogerie), dans un train, qui partait vers lAllemagne avec des soldats permissionnaires. � d) Attentat contre un capitaine allemand sur le boulevard de Strasbourg. Poursuivi par la police, Tejero cherche � s�chapper par le passage commercial du Faubourg Saint-Denis, mais arriv� � la sortie, il trouve la grille ferm�e. Par miracle, il arrive � passer entre la grille et le plafond. Cest attentat fit beaucoup de bruit et Laval assista personnellement aux obs�ques du capitaine allemand. � e) Tejero attaque un officier allemand avec un poing am�ricain pour lui prendre son pistolet. Lofficier crie comme un fou, mais Tejero s�chappe avant larriv�e de la patrouille de la Feldgendarmerie. � Il ex�cuta aussi des op�rations dun tout autre type, comme la destruction � lexplosif, Gare de La Chapelle, de wagons de chemin de fer charg�s de marchandises � destination de lAllemagne, sabotages sur les moteurs de camions allemands de larm�e dans un garage de la Porte de Versailles, etc. Je suis certain quil commit dautres attentats contre des officiers allemands (il disait et r�p�tait quil fallait tirer contre les officiers et en particulier contre les S.S.). Une heure avant le couvre-feu, il allait chercher son pistolet, et ayant auparavant examin� son itin�raire de repli tirait sur un officier si loccasion se pr�sentait. Puis il laissait son arme dans une cache en attendant la prochaine op�ration... � Tejero mourra en combattant, comme il lavait d�sir�, pour ne pas tomber dans les mains de la Gestapo... mais nanticipons pas et retournons au t�moignage de Sandalio Puerto : � Vers la fin de 1941, Tejero et moi, nous attaquons un officier allemand aux jardins des Tuileries pour lui prendre son pistolet et quelques jours apr�s, nous posons une bombe dans un wagon, gare de lEst. En janvier 1942, nous ouvrons le feu sur un officier allemand, boulevard de S�bastopol, et le blessons gri�vement. � En f�vrier 1942, Tejero et deux autres anciens pilotes de chasse de notre groupe lancent une bombe contre un restaurant r�quisitionn� par les Allemands avenue Rachel, pr�s de la place Clichy ; et, pour comm�morer le 1er Mai, nous mettons le feu � deux camions allemands rue de Rivoli. � Le r�sum� de certaines op�rations du d�tachement espagnol figure dans quelques rares rapports de cette �poque : � le 10 mars 1942, un gu�rillero qui travaillait dans un garage allemand de la rue de Chaillot, provoqua un incendie, pendant lheure du repas, le d�truisant compl�tement. � le 19 mars, deux gu�rilleros posent une bombe � lusine Rafia dIssy-les-Moulineaux. � le 25 mars, deux gu�rilleros lancent une bombe sur un groupe dAllemands dans une rue dIssy-les-Moulineaux. Plusieurs Allemands furent tu�s et quelques autres bless�s. � le 5 avril dans lapr�s-midi, deux gu�rilleros tuent � coups de feu un lieutenant qui se trouvait devant la porte de lh�pital Percy � Clamart. � le 15 mai, deux gu�rilleros lancent une bombe incendiaire contre le bureau de recrutement du Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Une partie de ce bureau est d�truite. � au cours du m�me mois, un gu�rillero est arr�t� avec du mat�riel. Il s�chappe en tuant ladjudant qui voulait le livrer aux Allemands... � De plus, nous citons les deux derni�res op�rations qui figurent dans les rapports � partir de juin 1942 : Le commandant Olivier (Boris Holban), r�sistant dorigine roumaine, fut nomm� chef militaire des groupes F.T.P.-M.O.I. de la r�gion parisienne en juin 1942. � Les quatre d�tachements, �crit le commandant Olivier, �taient dirig�s par un commandement form� par trois F.T.P., et moi. Jexer�ais la charge de commandant militaire, un Tch�que nomm� Carol (nom de guerre) �tait le commissaire politique et un Espagnol, Emmanuel (nom de guerre), le commissaire technique... � Montero et Sandalio Puerto furent convoqu�s � une r�union avec le nouveau commandement militaire : � Vers le mois de juin 1942 �crit Sandalio Puerto , le commandant Olivier, Joseph Bocsor, Montero et moi, nous �tudi�mes les probl�mes de lorganisation au cours dune r�union de travail et nous d�cid�mes la cr�ation du 2�me d�tachement F.T.P.-M.O.I. espagnol. � � partir de ce moment, nous eumes un contact direct avec le commandant Olivier. Bocsor et Olga Bancic nous procuraient, plus ou moins r�guli�rement, les explosifs et largent pour la paie des "permanents". En m�me temps, nous d�pendions de la direction espagnole de Paris, qui avait la direction des d�partements de la zone occup�e. Montero menvoyait fr�quemment � Bordeaux, Orl�ans, Nevers, Tours, etc. Dautres fois, c�taient les camarades de ces r�gions qui venaient � Paris et particuli�rement Caspuenas de Bordeaux pour le transport dexplosifs et mat�riel de propagande. Voici le sch�ma de lorganisation du d�tachement espagnol F.T.P.-M.O.I. de la r�gion parisienne : � Montero, chef espagnol de lappareil militaire de la zone occup�e. � Sandalio Puerto, chef du 2�me d�tachement (espagnol) F.T.P.-M.O.I. de la r�gion parisienne. � Tejero (Tarzan), 2�me chef du d�tachement. � Emiliano Fernandez (Cagancho). � Celestino Alfonso. � Arias. � Reina. � Jorge Perez-Troya et lAm�ricain, qui sincorpor�rent au 2�me d�tachement apr�s avoir lutt� dans les groupes espagnols de Bordeaux. � Trois pilotes de la guerre dEspagne et deux femmes : Maria Llena et Teresa Garcia. � Joseph Hidalgo participa � quelques op�rations. � La direction de la M.O.I. avait joint � notre d�tachement sept juifs, tr�s jeunes, dorigine polonaise, pour quils soient initi�s � la tactique de la gu�rilla urbaine. � cette �poque, une unit� dune vingtaine de gu�rilleros �tait d�j� une formation importante. � Fin juin, selon les rapports cit�s ult�rieurement, des gu�rilleros tu�rent un sous-lieutenant allemand, rue du Fort � Issy-les-Moulineaux. Le 14 juillet (Alfonso, Arias, Tejero et Puerto) pos�rent une bombe dans un wagon de marchandises � destination de lAllemagne, en gare de lEst, et quelques jours apr�s (Reina, Tejero et Puerto) tu�rent un officier allemand rue Beaubourg (dans le IIIe arrondissement). Jorge Perez Troya arriva � Paris d�but ao�t 1942 avec deux gu�rilleros des groupes de Bordeaux. Son t�moignage va compl�ter le r�sum� des op�rations du 2�me d�tachement pendant le mois de septembre 1942 : � � mon arriv�e � Paris, je pris contact avec lorganisation qui maffecta au 2�me d�tachement espagnol F.T.P.-M.O.I. Pendant le mois de septembre 1942, je participais aux op�rations suivantes : � a) Attaque contre un groupe de soldats allemands � Issy-les-Moulineaux. � b) Incendie dune librairie de la Milice fran�aise. � c) Attaque contre un groupe dofficiers allemands rue de Vaugirard, pr�s de la Porte de Versailles. � d) Protection arm�e dune manifestation patriotique de la R�sistance fran�aise devant les usines Renault � Boulogne-Billancourt. � La derni�re action, qui est mentionn�e dans le t�moignage de Perez Troya, est aussi la derni�re qua effectu� le 2�me d�tachement espagnol : � Le 30 septembre, nous lan��mes une bombe en plein milieu dun d�fil� de la milice fasciste P.P.F., dans la cour de la caserne. Les fascistes eurent huit morts et six ou sept bless�s. Dans cette op�ration, le gu�rillero Cagancho, de mon groupe, fut arr�t� par la police. � Sandalio Puerto dit de cette op�ration : � Le commandant Olivier nous donna lautorisation de lop�ration et nous dit que le commandement consid�rait que cette action �tait n�cessaire sur le plan militaire et politique... � Le rapport note : � Le 30 septembre, � huit heures, trois gu�rilleros espagnols, arm�s de pistolets et de grenades, lanc�rent lune delles contre un groupe de miliciens de Doriot pendant le d�fil� dans la cour de la caserne. La grenade �clata en plein milieu du groupe, tuant huit miliciens et en blessant dautres. Pendant le repli, un des gu�rilleros Emilio Fernandez Cagancho, tomba dans les mains des poursuivants. � Emilio Fernandez r�sista � l� interrogatoire � et � la torture. C�tait la deuxi�me victime de la s�rie noire qui d�cima, fin septembre et d�but octobre, les rangs du d�tachement espagnol. Sandalio Puerto avait �t� arr�t� par la police avant Fernandez. Quelques jours apr�s, ce fut le tour de lAm�ricain et, le 15 octobre, Perez-Troya. Ce dernier avait �t� d�nonc� par la concierge de la maison qui abritait du mat�riel de propagande. Dans la grande rafle du mois de novembre, tomb�rent Montero et trois gu�rilleros du d�tachement espagnol. Emiliano Fernandez, Sandalio Puerto, Jorge Perez-Troya y Montero pass�rent sous juridiction allemande et furent d�port�s en 1943 au camp dextermination de Mauthausen. Tejero se trouva nez-�-nez avec la police � lentr�e du m�tro Botzaris. Il souleva comme une plume linspecteur qui savan�ait vers lui avec les menottes � la main et le lan�a contre les grilles pendant que les autres policiers faisaient feu. Avant de mourir perc� de balles, il envoya rouler dans les escaliers, dun coup de poing, un des ses adversaires. Il est possible quil soit mort en souriant, comme dhabitude : il avait gagn� son tragique pari avec la Gestapo, � on ne lavait pas pris vivant �. La grande rafle ne se limita pas seulement � la capitale. La police op�ra simultan�ment dans toute la zone occup�e, en particulier en Bretagne et dans le Sud-Ouest. � Paris, Paquita Bellas, Pastor, Enrique de la Jara et presque tous les dirigeants politiques : Jos� Miret, Perramon, Alvarez, Gonzalez furent arr�t�s... Elisa Uliz s�chappa par la fen�tre quand la police entra dans la maison. S. Vizcaino, membre de la direction de la zone occup�e, fut emprisonn� � la prison de la Sant� avec la plupart des d�tenus, qui seront jug�s pendant lann�e 1943. Lui et Pena r�ussirent � s�vader. Le premier, avec laide des camarades de lext�rieur, apr�s son transfert � la caserne de Tourelles, le second de lH�tel-Dieu, o� il �tait hospitalis� depuis le mois doctobre. Le coup fut extr�mement rude, la Gestapo et ses collaborateurs de la police fran�aise se vant�rent davoir d�truit le mouvement. Ils navaient pas assez dimagination pour se faire une id�e exacte de lorganisation espagnole et de lobstination de ses militants.
LE PROC�S DES � TERRORISTES DE LUNION NATIONALE ESPAGNOLE � Cent-trente-cinq Espagnols arr�t�s en Bretagne, � Paris et dans les d�partements limitrophes �taient incarc�r�s � la prison de la Sant� de Paris depuis le mois de juin 1942. Voici larr�t� demprisonnement : � Le Tribunal de Premi�re Instance du D�partement de la Seine. Linculp�... pr�sum� dinfraction du D. du 25-9-1939. Mod. par la Loi du 3-1-41 et la Loi du 14-8-41, ordonnons au Directeur de cette prison quil re�oive et tienne en d�p�t jusqu� nouvel ordre. (suivent les noms des d�tenus). � Ordonnons � tout d�positaire de la force publique quil porte aide � lex�cution du pr�sent arr�t, sil est requis par le porteur, cest pourquoi je signe et appose le sceau. � Fait au Palais de Justice, Paris, le 20 juillet 1942. � Sign� : Andr� Nocquet. � Copie conforme � Monsieur le Procureur de la R�publique. � Le proc�s ne se termina que le 17 mai 1943. Les d�fenseurs, nomm�s doffice, firent honneur � leur profession, aussi bien Ma�tre Letroquer que Ma�tre Duclos. Il est juste de signaler leur abn�gation et leur courage. Ces avocats r�ussirent, pour la premi�re fois, � faire compara�tre, devant le Tribunal, les policiers qui avaient effectu� les arrestations. Parmi les inculp�s, il y avait six femmes : Maria, Constancia, Pepita, Paquita, Rosita y Cascales. Pendant leur s�jour en prison, elles avaient confectionn� au crochet, des petites sandales aux couleurs du drapeau fran�ais et de la R�publique espagnole, chacune en arborait une paire � la boutonni�re. Le pr�sident du Tribunal, intrigu� par cet �trange embl�me, demanda sa signification � lun des inculp�s. Linterpell�e qui se nommait Murcia expliqua avec complaisance la signification symbolique de ces couleurs pour les r�sistants espagnols. Apr�s la lecture de la sentence, les condamn�s entonn�rent la Marseillaise et lHymne de Riego devant les magistrats sid�r�s. Les peines furent relativement l�g�res pour l�poque : un an, 18 mois et deux ans de prison, quand il ny avait pas de preuves �videntes, et trois ans de travaux forc�s pour les prisonniers arr�t�s en flagrant d�lit. Les premiers furent intern�s provisoirement � la caserne des Tourelles do� quelques-uns parvinrent � sevader. Plus tard on les transf�ra au camp de Pithiviers (Loiret). Les condamn�s aux travaux forc�s furent envoy�s � la centrale dEysses, en zone sud.
LE PROC�S DES 23 GU�RILLEROS DE LA M.O.I. Les survivants du 2�me d�tachement espagnol et les nouvelles recrues sincorpor�rent � dautres groupes arm�s de la M.O.I., dans lesquels il y avait des volontaires de plusieurs nationalit�s. Le mois de novembre 1943 fut un mois tr�s difficile pour les diff�rents groupes F.T.P. Depuis septembre 1942, le Comit� national militaire des F.T.P.F. avait confi� le commandement de la r�gion parisienne � Joseph Epstein, de nationalit� polonaise, connu dans la R�sistance sous le nom de colonel Gilles. Epstein avait �t�, pendant la guerre dEspagne, lieutenant dartillerie. Gri�vement bless� et �vacu� en France, il retourna � nouveau au front de lEbre o� il se fit remarquer comme chef de batterie. Parmi les op�rations pr�par�es par Epstein dans la r�gion parisienne trois attaques contre les forces doccupation m�ritent une mention sp�ciale. La premi�re contre un d�tachement des S.S. sur les Champs Elys�es en juillet, la deuxi�me dans un restaurant r�serv� aux Allemands, avenue de la Grande Arm�e, le 14 du m�me mois, et la troisi�me, contre une patrouille allemande sur la place de lOd�on, le 6 octobre. Ces op�rations se d�roul�rent avec le concours dun d�tachement de vingt hommes r�partis en plusieurs �chelons (�l�ments successifs dune troupe) pour faciliter la manuvre. Charles Tillon, ancien commandant en chef des F.T.P.F., �crit que ces actions prouvent la maturit� acquise par les gu�rilleros au cours des combats dans les grandes agglom�rations urbaines, la qualit� et la ma�trise de la tactique. Le 16 novembre, Joseph Epstein fut arr�t� par la Gestapo et fusill� le 11 avril 1944, avec un groupe de trente patriotes au Mont-Val�rien. Le 12 novembre, trois francs-tireurs tir�rent sur deux Allemands devant la porte dun caf�, et tu�rent lun deux. La police fran�aise arr�ta sur les lieux de lattentat Robert Witchitz, fran�ais dorigine polonaise, et Rino Della Negra, fran�ais dorigine italienne. La police fran�aise et la Gestapo r�ussirent � arr�ter les meilleurs hommes des groupes arm�s de la M.O.I. Vingt-trois inculp�s furent jug�s par le Tribunal militaire allemand. Parmi eux, il y avait un Espagnol et quatre anciens volontaires des Brigades Internationales : Celestino Alfonso, Stanislas Kubacki, Szlama Grzywacz, Jonas Geduldig et Joseph Bocsor (Joseph Ferenz Wolf). On a d�j� pr�sent� Bocsor, gu�rillero dorigine roumaine, collaborateur de Conrado Miret Must� � l�poque h�ro�que de lOrganisation Speciale, en 1942, et agent de liaison du d�tachement espagnol. Celestino Alfonso fut lieutenant de chars de combat pendant la guerre dEspagne dans la m�me unit� que Tejero. Sous la direction de son camarade de guerre, il tua un sous-officier allemand quand il �tait encore un � bleu � dans le d�tachement espagnol. Fin 1942, Alfonso vit dispara�tre presque tous les camarades de son groupe assassin�s, d�port�s, disparus... N�anmoins il continua la lutte avec des militants dautres nationalit�s et sp�cialement avec Fontano et Rajman. Des documents allemands rapportent lactivit� dAlfonso dans la M.O.I. : � ... On a �voqu� deux attentats particuli�rement importants. Le 19 ao�t, le docteur Walenher �tait assis sur un banc du Parc Monceau, il lisait son journal, quand lEspagnol Alfonso tira sur lui � deux m�tres de distance, et puis il senfuit en courant. Le docteur Walenher, quoique bless� � la hanche, tira contre son agresseur sans r�ussir � le toucher ; lapatride Rajman, qui devait prot�ger la fuite de lassassin, nest pas intervenu. � Un mois apr�s, le 28 septembre, � huit heures et demi du matin, le docteur Ritter, G�n�ralbevellmachtigier pour lemploi de la main-duvre en France, quittait son domicile en voiture, 18 rue P�trarque, quand lEspagnol Alfonso et lapatride Rajman qui lattendaient, tir�rent sur lui. Les balles du pistolet de Alfonso furent amorties par les vitres de la voiture. Le docteur Ritter sortit de lautomobile et se jeta sur Rajman. Celui-ci tira trois fois et le tua... � Le rapport dop�rations du groupe signale la participation dun civil allemand qui tenta dagresser Alfonso que la police fran�aise poursuivit. Alfonso parvint � s�chapper gr�ce � laide dautres gu�rilleros de son groupe qui lattendaient et lui fournirent un v�lo (rapport sur lattentat contre le docteur Walenher). En ce qui concerne lattentat contre Julius Ritter, repr�sentant en France du Gauleiter Saukel, le rapport de lop�ration fait appara�tre son importance politique. Le livre de Gaston Laroche On les nommait des �trangers, publi� apr�s sa mort, constitue un ensemble de documents sur lengagement des immigr�s dans la R�sistance. Plusieurs de ses amis respect�rent la volont� de Laroche et publi�rent une partie de ces documents. En ce qui concerne le r�le des r�publicains espagnols, les documents publi�s sont des copies de documents de la premi�re Amicale des F.F.I. et R�sistants espagnols. a) Actions effectu�es de mars � septembre de 1942, par le d�tachement espagnol des F.T.P. de la M.O.I. dans la r�gion parisienne. b) Rapport num�ro trois des Milices patriotiques de Paris concernant lactivit� des Espagnols pendant linsurrection de Paris. c) Les maquis espagnols de la Haute-Savoie et les combats du � Plateau des Gli�res �. d) R�sum� dun rapport de lAmicale des F.F.I. r�sistants espagnols, adress� � Pierre Villon ex-pr�sident de la C.O.M.A.C., le 16 d�cembre 1946. (C.O.M.A.C. �tait le sigle du Comit� militaire du Conseil national de la R�sistance pour la coordination de laction des organisations affect�es � la lutte arm�e.) � Le 18 juillet, � neuf heures trente du matin, au coin des rues Paul Doumer et Nicolo dans le 16�me arrondissement, notre �quipe d�lite, quatre camarades arm�s avec des grenades et des pistolets, a attaqu� lautomobile d�capotable du g�n�ral commandant du � Grand Paris �, Von Schaumburg. Dans la voiture se trouvaient le g�n�ral, son aide de camp et le chauffeur. La grenade a �t� si bien lanc�e quelle est tomb�e en plein milieu de la voiture et des trois hitl�riens. Lexplosion a eu lieu � lint�rieur de la voiture qui sest renvers�e avec ses occupants mis en pi�ces...* � Les trois gu�rilleros connus pour avoir particip� � lattentat sont Celestino Alfonso, Rajman et Fontano. Celestino Alfonso r�siste aux pires tortures pendant plusieurs mois sans faiblir, et se comporte dignement au cours de la parodie de proc�s du Tribunal militaire allemand. Quand on lui dit quil a servi dans � lArm�e rouge espagnole �, il rectifia dun � dans lArm�e de la R�publique, monsieur le Pr�sident ! � Le 21 f�vrier 1944, Celestino Alfonso sera fusill� avec ses camarades. Quelques heures avant son ex�cution, il �crit � sa femme et � son fils : � Chers �pouse et fils. Aujourdhui, � trois heures du matin, je serai fusill�. Je ne regrette rien de mon pass�. Si je pouvais recommencer, je serai de nouveau le premier. Je vous demande davoir du courage et que mon fils re�oive une bonne �ducation ; avec laide de toute la famille, vous pouvez le faire. � Je meurs pour la France. Celestino Alfonso. � La c�l�bre Affiche rouge a immortalis� les 23 h�ros. Le nom de Celestino Alfonso figure sur la plaque dune rue dIvry-sur-Seine.
LINSURRECTION ET LA LIB�RATION DE PARIS La situation cr��e par les multiples rafles et arrestations de la Gestapo et de la police fran�aise �tait si grave que les gu�rilleros espagnols se dispers�rent dans la banlieue de Paris et dans les d�partements limitrophes, particuli�rement dans le Loiret et lOise, mais une fois le danger �cart�, ils se regroup�rent � nouveau dans la capitale sous le commandement de Rogelio Puerto. Jos� Baron (Robert) mobilisa toutes les r�serves apr�s le d�barquement des forces alli�es du 6 juin 1944 et pr�para dimportants groupes dEspagnols dispos�s � intervenir dans les batailles d�cisives de la capitale. La pr�paration de linsurrection impliquait la coordination des actions des combattants arm�s et des ouvriers. Depuis le 1er juillet, les manifestations se multipliaient dans les rues de Paris et des environs. La gr�ve des cheminots du 10 ao�t, suivie par celle des fonctionnaires des Postes, des m�tallos, des ouvriers du b�timent, etc., fut le d�but de la gr�ve insurrectionnelle. Le 18 ao�t, les affiches du P.C.F. invitaient le peuple de Paris � la mobilisation g�n�rale et le Comit� parisien de Lib�ration, pr�sid� par Andr� Tollet, lan�a son c�l�bre appel � Tous au combat... � Selon le plan des Alli�s, Paris devait �tre encercl� et contourn�, mais rien n�tait pr�vu pour lattaque de la garnison allemande de la capitale. Linsurrection �tait le seul moyen de brouiller les plans de von Choltitz, qui esp�rait un calme relatif lui permettant le repli du reste des unit�s vaincues en Normandie. Linsurrection �tait aussi le meilleur moyen de pr�server la population des repr�sailles nazies et demp�cher la destruction des ponts et dune grande partie de la capitale. Le colonel Rol-Tanguy, chef des F.F.I. de l� Ile de France �, qui fut en Espagne commissaire de la 14�me Brigade Internationale pendant la bataille de lEbre, envoya un �missaire aupr�s du commandement alli� pour faire conna�tre la situation dans la capitale. Le commandant Verreux et ses compagnons moururent mitraill�s par un avion am�ricain � Champigny-Morigny, pr�s dEtampes. Le 20 ao�t, une nouvelle mission fut confi�e au commandant Gallois-Cocteau, chef d�tat-major de Rol-Tanguy, qui parvint au quartier g�n�ral alli�. � Le 22 ao�t, � 18 heures, le g�n�ral am�ricain Bradley dit au g�n�ral Leclerc et au commandant Gallois-Cocteau sur le terrain daviation de Laval : Nous venons de prendre une d�cision importante. Tous trois nous devons en supporter la responsabilit�. Moi, le premier, pour lavoir prise, le g�n�ral Leclerc qui se chargera de son ex�cution, et vous, qui nous avez apport� les informations qui nous obligent � prendre cette d�cision... � Le 18 et 20 ao�t commencent les combats dans la capitale et dans les faubourgs, dirig�s par l�tat-major du colonel Rol-Tanguy, install� dans les souterrains de lannexe du poste de commandement de la d�fense passive, place Denfert-Rochereau. Ce refuge �tait �quip� dun central t�l�phonique qui n�tait pas surveill� par les Allemands. Notre camarade des Brigades Internationales, le colonel Fabien, attaqua avec ses forces les positions du Luxembourg que d�fendaient 600 Allemands. Le 23, la bataille se poursuivit contre les derni�res d�fenses allemandes. Un communiqu� des F.F.I. du 24 disait : � Notre victorieuse offensive a permis la lib�ration effective de Paris. � Les intrigues pour parvenir � une tr�ve qui aurait fait gagner du temps � Von Choltitz �chou�rent. Les F.F.I. attaquaient les chars avec quelques grenades � Grammon � et surtout avec des bouteilles dessence, converties en cocktails Molotov. Au cours des derni�res heures de la m�morable journ�e du 24 ao�t, deux �l�ments blind�s de la division Leclerc, appuy�s par trois chars, entr�rent dans la capitale et poursuivirent leur route jusqu� lH�tel de Ville. Le 25, les trois groupes de la 2�me division blind�e arriv�rent � Paris et se battirent avec les F.F.I. pour an�antir les restes de la garnison allemande. Vers midi, le g�n�ral von Choltitz se rendit et fut conduit � la gare Montparnasse o� fut sign�e la reddition avec le g�n�ral Leclerc et le colonel Rol-Tanguy. Von Choltitz adressa imm�diatement aux centres de r�sistance allemande lordre suivant : � La r�sistance doit cesser imm�diatement aux points dappui et aux alentours. � Malgr� quelques sanglants combats, la lib�ration de Paris �tait acquise. Les Allemands eurent, pendant les combats de la lib�ration de la capitale 3 200 morts, 4 911 bless�s et 14 800 prisonniers. La 2�me division blind�e, 628 morts et bless�s, les F.F.I., 2 356 et la population civile, 2 408.
LES ESPAGNOLS DE LA 2�me D.B. Les r�publicains espagnols combattirent pendant linsurrection et la lib�ration de Paris dans les formations des F.F.I. et dans les rangs de la 2�me division blind�e du g�n�ral Leclerc. La 6�me compagnie du 3�me bataillon du Tchad, sous le commandement du capitaine Dronne, ou, pour �tre plus exact, les deux tiers de cette unit�, fut lavant-garde de la 2�me division blind�e qui entra dans Paris le 24 ao�t 1944. La presque totalit� des soldats de la 9�me Compagnie �taient des r�publicains espagnols qui s�taient engag�s en Afrique, et leurs � half tracks � portaient les noms de grandes batailles de la guerre dEspagne. Il y avait aussi des Espagnols dans les autres compagnies du 3�me bataillon, mais la 9�me �tait la seule qui utilisa lespagnol comme langue et que le capitaine Dronne comprenait parfaitement. Le 3�me bataillon �tait command� par le lieutenant- colonel Putz, ancien volontaire des Brigades Internationales. Il mourut � la prise de Strasbourg � parmi ses r�publicains espagnols �. La 9�me compagnie, prit contact avec lennemi � la sortie dAlen�on, et combattit � Saint-Christophe, Vieux-Bourg... et jusquau 20 ao�t, dans le secteur dEcouch�. Pendant la nuit du 23, Dronne re�ut lordre de marcher sur Paris. Dans son journal de marche, le capitaine Dronne d�crit les r�publicains espagnols dune fa�on assez pittoresque, mais son r�cit refl�te son affection pour ses anciens soldats. La compagnie attaqua les Allemands � Boulainvilliers (avec la section de laspirant Elias), � Longjumeau (deux sections sous le commandement du lieutenant Grand) et � Antony (sections de Montoya et Campos). Pr�s de Fresnes, le capitaine Dronne rencontra le g�n�ral Leclerc qui lui ordonna de se diriger directement sur Paris � passez comme vous pourrez, mais rentrez dans Paris cet apr�s-midi... � Le capitaine Dronne se mit en marche vers la capitale avec deux �l�ments de sa compagnie et trois chars du 501�me command�s par le lieutenant Michard. � 20 h 41 minutes, ils �taient � la Porte dItalie et, sans tirer un seul coup de feu, ils arriv�rent � la place de lH�tel de Ville, � 21 h 22 minutes. Lenthousiasme populaire avait frein� la marche. Le lieutenant espagnol Granell raconte cette marche triomphale : � Nos chars arriv�rent dans les premi�res rues de la capitale. Les Parisiens, surpris, nous confondirent avec une colonne allemande qui serait arriv�e par une direction contraire. Nous f�mes halte. Dans la rue d�serte, on percevait les regards qui nous �piaient � travers les fen�tres entrouvertes. Un vieux, craintif, osa sapprocher de nous. En voyant nos uniformes, il nous demanda avec m�fiance : "Am�ricains ? ", "Pas Am�ricains, mon vieux, nous sommes la division Leclerc". Cet homme fut pris de la plus indescriptible excitation. Comme un d�ment ou comme le h�raut dun �v�nement, de ceux que racontent au coin du feu les grands-m�res aux petits enfants, lancien se s�para de nous en criant : "Eh, eh, Fran�ais, cest la division Leclerc qui arrive !". Je ne sais pas ce qui se passa, mais, imm�diatement, la d�solation de la rue d�serte se transforma instantan�ment en un essaim. La population civile se jeta sur nous. Vivas, applaudissements, acclamations. Des baisers et des fleurs... Je narrivais plus � percevoir les silhouettes de nos chars et de nos voitures. Des essaims humains les masquaient � ma vue. Les bouteilles de bon vin fran�ais se d�versaient sur nos t�tes � la mani�re dun bapt�me pa�en. � Les yeux brillaient dune lueur �trange. Puis shumectaient de pleurs. Nous aussi on pleurait. Je noublierai jamais le ton viril et sobre dun vieillard qui se limita � dire, en me serrant la main, "Merci, merci". Il fallut se lib�rer de la dangereuse affection que le peuple de Paris nous d�montrait. Il fallut avoir recours � toute notre l�nergie pour nous lib�rer de nos admirateurs. Finalement nous p�mes reprendre notre marche vers le cur de la capitale. Nous nous arr�t�mes de nouveau sur la place Sembat. Cest alors que nous envoy�mes par notre radio � l�tat-major de notre division "Arriv�s � Paris, 20h45. Envoyez renforts". � De la place Sembat, nous nous dirige�mes vers lH�tel de Ville. Notre guide �tait une femme. Personne ne sut jamais par quel myst�rieux �metteur la nouvelle de notre arriv�e � Paris s�tait partout r�pandue. Notre passage dans les rues de la capitale �tait salu� par la multitude. Les gens criaient � tue-t�te, "Vive la division Leclerc !". � Granell d�crit son entr�e � lH�tel de Ville et son entrevue inoubliable avec quelques membres du Conseil National de la R�sistance : � Aujourdhui, je puis dire que lavant-garde de la division Leclerc, qui se trouvait alors sur la place de lH�tel de Ville, �tait seulement compos�e dune section de chars, deux sections de v�hicules blind�s et dune section du G�nie. Total, 120 hommes et 22 v�hicules. Quelques-uns de ces v�hicules blind�s portaient les noms de : Madrid, Don Quichotte, Guernica, Guadalajara, Teruel, Santander, Brunete... � Les gu�rilleros combattirent avec les unit�s F.T.P. sous le commandement de Rogelio Puerto, les Espagnols mobilis�s par le P.C.E. et lU.N.E. dans les rangs des Milices patriotiques, particip�rent � loccupation et � la d�fense des mairies de Montreuil, des 10�me, 19�me et 15�me arrondissements, ils lutt�rent sur les barricades de la place de la Concorde, o� fut tu� Baron (Robert), responsable de lorganisation militaire espagnole de la zone nord, place de lOp�ra, � la R�publique, � l�cole Militaire et dans les 11�me, 20�me, 14�me, 18�me, 12�me et 9�me arrondissements. Le rapport num�ro 3 des Milices patriotiques de Paris-Cit� relate le comportement des Espagnols pendant la journ�e du 25 ao�t : � Pendant toute la journ�e, nos groupes de gu�rilleros sont intervenus directement dans les op�rations de nettoyage en �troite collaboration avec les forces blind�es alli�es en particulier avec les forces franco-espagnoles. � Place de lOp�ra, nous avons lib�r� deux gu�rilleros espagnols arr�t�s par les nazis. � � la Chambre des D�put�s de furieux combats se d�roul�rent. Nos forces prirent � lennemi cinq fusils, des grenades et d�truisirent deux camions charg�s de troupes allemandes. � Dans le secteur de l�toile, le gu�rillero Pacheco, qui combattait aux c�t�s des troupes du g�n�ral Leclerc, entra, de son propre chef, � lh�tel Majestic, occup� par des forces allemandes. Il arr�ta un sergent et onze soldats allemands. Apr�s avoir remis les prisonniers aux Forces Fran�aises de lInt�rieur (F.F.I.), Pacheco, rentra dans un autre h�tel occup� par des forces allemandes pr�s du Majestic, o� il mit huit soldats allemands aux arr�ts. � Plus tard, Pacheco, en compagnie dun autre gu�rillero appel� Angel, se dirigea vers les Invalides pour rejoindre un groupe des F.F.I., qui occupait le b�timent, et ils sempar�rent de quatre fusils mitrailleurs et de munitions. � Place de la Concorde, Angel, � la t�te dun groupe, isol� � cause du feu intense de lennemi, r�ussit � attaquer � la grenade un foyer de r�sistance. � Ces op�rations mirent tout particuli�rement en �vidence : le r�le du gu�rilleros Carlos et Tiragomas. Ce dernier, au cours de lattaque de la Chambre des D�put�s, fit preuve dun grand esprit combatif en tuant six Allemands et en semparant de leur armement. � En ce qui concerne le nombre dEspagnols qui prirent part aux combats de la lib�ration de Paris leur nombre varie selon les auteurs. Mais on peut l�valuer plus justement en tenant compte des armes disponibles. Le 10 ao�t 1944, l�tat-major des F.F.I., disposait de 18 000 pistolets et 144 pistolets mitrailleurs (mitraillettes Sten) pour armer 35 000 F.T.P., sans compter 18 000 volontaires de derni�re heure. Avec cette p�nurie darmement, il aurait �t� impossible darmer les 4 000 Espagnols cit�s. Les d�p�ts d�couverts plus tard et les armes prises � lennemi, furent, logiquement, affect�es aux forces fran�aises. Les seuls Espagnols qui poss�daient des armes �taient les anciens gu�rilleros, int�gr�s, dans leur quasi-totalit�, aux F.T.P. Certains poss�daient quelques pistolets, mais presque tous particip�rent aux combats avec des cocktails Molotov de fabrication artisanale. Les Espagnols se battirent aussi dans les faubourgs, dans des combats tr�s durs comme celui qui les opposa � une unit� allemande, abrit�e dans la grange Notre Dame, dans le vieux Blanc-Mesnil, ils y combattirent avec leurs camarades italiens les 26 et 27 ao�t, jusqu� larriv�e de six chars et deux v�hicules blind�s de la 2�me division blind�e. Dans la r�gion parisienne, on peut �valuer � cinq cents les Espagnols qui particip�rent aux combats de la lib�ration de Paris. Apr�s la lib�ration de Paris deux compagnies de gu�rilleros espagnols, sous le commandement de Rogelio Puerto, sincorpor�rent au � bataillon Libert� �, organis� � la caserne de Reuilly. Le chef de bataillon �tait le commandant Olivier (Boris Holban), qui t�moigne : � Au d�but du mois de septembre 1944, toutes les formations F.T.P.-M.O.I. de la r�gion parisienne se regroup�rent, avec leur armement, dans la caserne de Reuilly, constituant un bataillon qui prit le nom de "bataillon Libert�". Les effectifs de cette unit� arriv�rent en quelques jours � 1 800 hommes, en majorit� Italiens, Polonais, Espagnols et anciens prisonniers sovi�tiques. En visitant cette unit� � la caserne de Reuilly, lon pouvait constater que, sauf quelques mitraillettes Sten, toutes les armes des Espagnols avaient �t� prises � lennemi pendant les combats. � Quant aux soldats espagnols de la 2�me D.B., ils poursuivirent leur route victorieuse et particip�rent � la prise de Strasbourg, au passage du Rhin et � la campagne dAllemagne jusqu� leur arriv�e � Berchtesgaden et � la victoire finale du 8 mai 1945.
Note : * Gaston Laroche, colonel F.T.P.F. Boris Matiine, On les nommait des �trangers. Les �diteurs Fran�ais R�unis, Paris, 1965. Gaston Laroche pr�cise que, pour Pierre Bourget, un autre auteur, la voiture �tait effectivement celle du commandant du � Grand Paris �, mais que celui-ci n�tait pas von Schaumburg, mais son rempla�ant.
______________________ � Les communistes ne s'abaissent pas �
dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne
peuvent �tre atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social pass�. Que
les classes dirigeantes tremblent � l'id�e d'une r�volution communiste ! Les
prol�taires n'y ont rien � perdre que leurs cha�nes. Ils ont un monde � y gagner.
Prol�taires de tous les pays, unissez-vous ! � � Il est absolument naturel et
in�vitable que l'insurrection prenne une forme plus haute et plus compl�te, celle d'une
guerre civile prolong�e embrassant tout le pays, c'est-�-dire d'une lutte arm�e entre
deux parties du peuple. Cette guerre ne peut �tre con�ue autrement que comme une s�rie
de grands combats peu nombreux, s�par�s par des intervalles assez grands, et une masse
de petites escarmouches dans l'intervalle. S'il en est ainsi, et il en est bien ainsi, la
social-d�mocratie doit absolument se proposer de cr�er des organisations aussi aptes que
possible � conduire les masses � la fois dans ces grands combats et, si possible, dans
ces petites escarmouches. � � Les flics peuvent mettre les
r�volutionnaires en taule, les torturer et les assassiner, mais ils ne peuvent jamais
tuer la r�volution et la m�moire des communistes. � [ Page principale ] [ Plan du site ] |