COMBAT textes pour le débat Comité de Paris « Domingos
Teixero » ____________________
Cellules Communistes Combattantes TEXTES DE LUTTE 1984-1985
__________ Distribué par lA.P.A.P.C. (Association des Parents et Amis
des Prisonniers Communistes) et par les éditions Correspondances Révolutionnaires,
le livre Textes de Lutte, édité à Bruxelles en Octobre 1988, réuni les
communiqués des C.C.C. de 1984-1985 ainsi que le texte de Frédéric Oriach sur la
lutte armée déjà publié sur ce site.
TABLE DES MATIÈRES Principales notes et abréviations. Préface PREMIÈRE
CAMPAGNE ANTI-IMPÉRIALISTE DE OCTOBRE Action
contre Litton International - Litton Business Belgium. Action
contre M.A.N. Truck and Bus. Action
contre le Q.G. de Honeywell Europe. Quelques
mises au point nécessaires. Action
contre un centre de lO.T.A.N. NOUS
DÉTRUISONS LE SIÈGE DU PATRONAT Action
contre la Fédération des Entreprises de Belgique (F.E.B./V.B.O.). « Documents du Premier Mai » : CAMPAGNE
KARL MARX Action
contre le siège principal dIntercom. Action
contre Fabrimétal et lOffice des Contributions directes. Action
contre un « Bureau dinformation des Forces Armées ». Action
contre la direction petite-bourgeoise du mouvement pacifiste. Action
contre le Q.G. européen de Motorola Corp. Action
contre la Bank of America. Lettre aux Travailleurs, Travailleuses, Camarades en France. __________
Principales notes et abréviations A.B.L. : Armée Belge / Belgische Leger B.S.R. : Brigade de Surveillance et des Recherches (de la Gendarmerie) C.N.A.P.D. : Comité National Action Paix et Développement, principale organisation pacifiste petite bourgeoise (francophone) C.V.P. : Christelijke Volkspartij, parti social-chrétien flamand, 1er parti du pays ECOLO : parti écologiste francophone, représenté au parlement F.E.B. : Fédération des Entreprises de Belgique (V.B.O. en flamand), fédération patronale GALAND Pierre : président du C.N.A.P.D. G.I.A. : Groupe Interforces Anti-terroriste, collège réunissant des agents des ministères de la justice, de la défense nationale et de lintérieur GOL Jean : vice-premier ministre et ministre de la justice dans les gouvernements « Martens 5 et 6 », ministre P.R.L. MARTENS Wilfried : premier-ministre, C.V.P. ; les gouvernements « Martens 5 et 6 » sont issus dune coalition social-chrétienne-libérale au niveau national O.N.Em. : Office National de lEmploi P.C.B. : Parti Communiste de Belgique, P.C. « historique », a aujourdhui perdu toute représentation P.O.S. : Parti Ouvrier Socialiste (trotskiste) P.R.L. : Parti Réformateur Libéral (francophone) P.S. : Parti Socialiste (1er parti francophone) P.T.B. : Parti du Travail de Belgique, ex-T.P.O. ; parti populiste héritier du mouvement Mao des années 70 P.S.C. : Parti Social-Chrétien (francophone) P.V.V. : Partij voor Vrijheid en Vooruitgang, parti libéral flamand S.P. : Socialistische Partij, parti socialiste flamand SPITAELS Guy : président du P.S. V.A.K.A. : Vlaams Aktie Komitee tegen Atoomwapens, direction flamande du mouvement pacifiste petit-bourgeois * * * LES SOURCES CONSTITUTIVES DES CELLULES COMMUNISTES
COMBATTANTES Lémergence dun processus de lutte armée pour le communisme, en Belgique, à lautomne 1984, ne fut certes pas un accident. La dynamique des Cellules Communistes Combattantes, comme expression organisée de cette lutte, est née de la convergence et de la rencontre de plusieurs tendances issues du mouvement historique et politique de la lutte de classe dans ce pays et en Europe. Toutes les élucubrations (de la propagande bourgeoise la plus grossière, aux politicailleries les plus perverses de la « gauche ») affirmant lextériorité de la ligne politique et de la lutte des Cellules vis-à-vis du mouvement prolétarien ne résistent pas un seul instant à lanalyse scientifique, à lapproche matérialiste historique. Nous allons évoquer sommairement, dans cette présentation, les quatre principales tendances qui ont engendré et porteront encore plus loin dans lavenir le processus stratégique de la guérilla révolutionnaire dans ce pays. Nous appellerons ces quatre tendances « les sources constitutives » de la lutte des Cellules Communistes Combattantes ; elles en sont la légitimité et la raison. La Belgique, dans son histoire sociale, a été à la pointe des expériences réformistes ; seuls les pays scandinaves, la Hollande, la Suisse et, dans une situation particulière, la R.F.A., ont développé aussi loin, aussi pleinement, cette politique. Celle-ci se caractérise par la gestion pacifique des conflits sociaux, par linstitutionnalisation de la collaboration de classe, pratiques consacrées, chez nous, depuis 1910. Cette époque, en effet, voit coïncider la totale hégémonie politique du Parti Ouvrier Belge dans la classe ouvrière, et la compréhension, par la bourgeoisie, de son intérêt à faire léconomie de conflits sociaux incontrôlés conflits qui, jusqualors, sétaient déroulés dans le contexte dune violence extrême , en planifiant une série de « concessions » sociales très vite compensées par une production « sans accroc ». La seconde série de mesures réformistes date de 1919 au lendemain de la première guerre mondiale , le P.O.B. ayant fourni à la bourgeoisie, enjouant un rôle non négligeable dans la trahison de la IIe Internationale, toutes les garanties de sa « non-dangerosité », et même de son efficacité dans cette voie. La politique de totale collaboration de classe du P.O.B., puis plus tard du P.S.B., et maintenant des P.S./S.P., ne fut jamais démentie depuis lobtention du suffrage universel ; et le P.C.B. ne constitua jamais une réelle alternative à cette politique. Le réformisme, sous sa forme moderne : la concertation sociale systématique, fut organisé... depuis Londres, dès 1943, par les représentants socialistes et les magnats de lindustrie et des banques ; le triomphe de la paix fut surtout le désarmement de la résistance antifasciste et la transformation de la Belgique en un centre européen pour les multinationales U.S. Loutil principal grâce auquel la bourgeoisie put mener à bien ses plans, fut lhégémonie des syndicats réformistes sur le modèle A.F.L. au sein du monde du Travail ; citons des chiffres plus ou moins récents : en 1971, 81,3 % des ouvriers étaient syndiqués. Et si des explosions sociales des grandes grèves de 1960-61 aux grèves de septembre 1983 ont malgré tout surgi qui révélaient le fossé objectif entre le réformisme et les intérêts fondamentaux du prolétariat, jamais le caractère globalement nuisible du réformisme nest apparu avec autant de netteté quaujourdhui. Après une décennie de crise économique, en pleine tendance à la guerre impérialiste, les politiques réformistes sur ces deux questions sont dénoncées par leur stérilité, et, ainsi, tous les partis prônant ces politiques clairement démasqués comme fondamentalement étrangers à la classe et ses intérêts Historiques. Sur ces deux terrains, la crise économique et son prolongement : limminence dune nouvelle guerre, la bourgeoisie nentend pas et ne peut plus faire la moindre concession ; laustérité et le militarisme sont désormais synonymes de son pouvoir et clés de son existence. Tant que lautorité capitaliste régnera, ces tendances saccentueront. Cest ce cadre général qui explique pourquoi il ny a plus eu de réel accord interprofessionnel depuis 1975, pourquoi les grèves, aussi héroïques soient-elles, sessoufflent de sacrifices en échecs, pourquoi les mobilisations anti-guerre nont débouché que sur des défaites répétées ! Chaque mouvement de lutte syndicale, chaque mouvement de refus du bellicisme impérialiste, dans leur impasse globale, démontrent la faillite des politiques réformistes et des méthodes de lutte qui sont leurs ; de fait, en période de crise, le réformisme devient un choix délibéré et évident dimpuissance et de démission. À partir de cette réalité, à partir du ferment de sa contradiction, à partir de limpérieuse nécessité pour le monde du Travail et ses avants-gardes politiques les Communistes de conquérir les méthodes de lutte qui mènent aux victoires, à partir de la perspective de marche révolutionnaire vers le socialisme, VIT LA PREMIÈRE SOURCE CONSTITUTIVE de la lutte des Cellules Communistes Combattantes. La deuxième source réside dans le bilan critique de quinze années de guérilla révolutionnaire dans les métropoles. Alors quà longueur dannées, les ténors conjugués de la police et de la « gauche » nous rebattent les oreilles de leurs malveillantes calembredaines quant à léchec et leffondrement de la lutte armée dans les centres impérialistes, un regard serein sur la réalité révèle, au contraire même, une expansion permanente de ce processus, et cela, non seulement sous langle quantitatif, mais aussi et surtout, sous langle qualitatif. Pendant longtemps, la seule distinction faite parmi les mouvements de guérilla, différenciait, dune part, les luttes affichant un caractère principal de libération nationale généralement de tradition historique (Irlande, Euskadi...), et, dautre part, les luttes révolutionnaires, nées de la rupture davec le révisionnisme et le réformisme des P.C., de la crise du mouvement maoiste, et dynamisées par la solidarité avec les luttes de libération des peuples opprimés (R.F.A., Italie, Japon...). Cette distinction, au demeurant pertinente, péchait pourtant par son manque de discernement quant aux tendances politiques qui saffirmaient et saffrontaient dans cette seconde « famille ». Ces tendances diverses, multiples, ont évolué, se sont confrontées, se sont nourries des expériences des victoires et des défaites, ont progressé de toutes les leçons, pour saffirmer, au début des années 80, à travers deux lignes principales de plus en plus distinctes : une ligne marxiste et une ligne non-marxiste. Ce débat politique de fond a traversé lensemble des organisations et groupes menant la lutte armée anti-impérialiste en Europe, et cela, tant dorganisation à organisation quau sein même dune organisation particulière : rappelons, par exemple, la séparation au sein des Brigades Rouges, entre la ligne marxiste concrétisée par les B.R./P.C.C., et la ligne non-marxiste (dite « mouvementiste ») du Parti-Guérilla. La caractéristique essentielle du courant non-marxiste, a été de substituer aux référents scientifiques du Marxisme-Léninisme (matérialisme historique et dialectique, rôle des classes sociales et définition de celles-ci selon léconomie politique, centralité de Parti, etc...) toute une collection de concepts soi-disant innovateurs en réalité, libertaires resucés philosophiquement idéalistes, politiquement subjectivistes, et stratégiquement militaristes (« mouvementisme », « frontisme » et tutti quanti). Ce courant non-marxiste, énième avatar du radical-réformisme, a connu sa réalisation la plus achevée dans le processus dunification de la Fraction Armée Rouge ouest-allemande et du groupe Action Directe en France. La ligne marxiste, elle, a progressé autour de deux pôles principaux : lexpérience des Brigades Rouges italiennes, aujourdhui B.R./P.C.C. et U.C.C., et celles des Parti Communiste dEspagne (reconstitué) / Groupes de Résistance Antifasciste du Premier Octobre. Forgeant leur direction politique dans la tradition historique vivante du Marxisme-Léninisme, ces Organisations et Parti ont acquis la maturité politique de Parti prolétarien, et sont exemplaires pour les progrès des forces communistes. Mais, en Belgique, cest le combat de la Fraction Armée Rouge et principalement la grande offensive de 1977 qui ont fort marqué lapproche de la question de la lutte armée anti-impérialiste. Pendant des années, cette Organisation et le combat de ses prisonniers furent les seules références accessibles, et ce nest quà partir de 1978, suite à lexécution dAldo Moro et à la dénonciation du « compromis historique » par les Brigades Rouges, que des apports théoriques et politiques de cette Organisation commencèrent à circuler ; et il fallut encore attendre 1982 pour que les contributions des P.C.E.(r) / G.R.A.P.O. soient traduites et distribuées... aujourdhui, tous ces documents politiques sont largement accessibles. Cependant, au-delà dune question de chronologie, il faut surtout souligner le développement, la maturation que gagnait la ligne révolutionnaire marxiste au niveau international ; ce mouvement est dailleurs appelé à se poursuivre sans cesse, du fait même de ladéquation historique de cette ligne. Les Cellules Communistes Combattantes ont surgi de cette clarification/qualification du débat au sein des mouvements de guérilla anti-impérialiste dans les centres, elles y ont trouvé force et résolution en sengageant pleinement pour les progrès de la ligne marxiste-léniniste, et en tournant définitivement le dos aux déviations idéalistes et subjectivistes avec lesquelles, pendant trop longtemps, le combat révolutionnaire armé fut confondu dans ce pays. Cest en ce sens que le bilan de quinze années de lutte armée révolutionnaire dans les métropoles, en ce quil est la force clarificatrice de la juste ligne appelée à croître et la dénonciation des erreurs destinées à périr, EST LA SECONDE SOURCE CONSTITUTIVE de la lutte des Cellules Communistes Combattantes. La troisième source constitutive réside, bien évidemment, dans le retour aux principes fondamentaux du Marxisme-Léninisme. Le marxisme révolutionnaire fut, pourtant, toujours faible dans notre pays. La première section de la Ie Internationale était principalement inspirée par les thèses de Bakounine ; le P.O.B., nous lavons vu, sombra très rapidement dans le réformisme de la collaboration de classe ; le P.C.B. abandonnant les principes du syndicalisme révolutionnaire qui avaient présidé à sa création, et ne retenant de la IIIe Internationale que les directives néfastes, senlisa rapidement dans la fonction timide dune annexe de la politique extérieure de lU.R.S.S.... avant de sombrer dans le réformisme le plus pur. Cette faiblesse historique du Marxisme-Léninisme en Belgique explique la constellation de petits groupes osant se revendiquer de cette pensée alors quobjectivement, ils ne sont rien de plus que quelques opportunistes prétentieux dont Marx fustigeait si bien la médiocrité, en disant : « Jai semé des dragons et récolté des puces ! ». Lincapacité des P.T.B. et autres P.O.S. à affronter politiquement la ligne communiste révolutionnaire est révélatrice de leur état de cadavres politiques. Fonder sa directivn politique sur les principes fondamentaux du Marxisme-Léninisme, et combattre léclectisme théorique et politique sont une démarche essentielle pour les révolutionnaires, mais cette démarche doit se concevoir dans un esprit ouvert et critique et non borné et dogmatique , doit être nourrie dune pensée créatrice et conquérante et non lâche et opportuniste , cest ainsi que saffirme une ligne politique authentiquement révolutionnaire, orthodoxe mais vivante dans son mouvement. La faiblesse initiale du marxisme révolutionnaire dans lhistoire du mouvement de classe dans notre pays alors quil est plus que jamais la seule doctrine prolétarienne et la régularité avec laquelle, du P.C.B. à la putréfaction de P.T.B., sa germination fut étouffée, appellent toujours plus à lavènement dun pôle prolétarien rejetant le révisionnisme, les opportunismes multiples, et la corruption idéologique si chère à la « gauche ». La conjoncture concrète de crise et lexacerbation générale des contradictions antagoniques historiques de classes appellent, plus que jamais, à la réaffirmation forte et puissante de la direction marxiste-léniniste à la tête du combat prolétarien. Cest de cette exigence dhéritage et de continuité de la politique révolutionnaire pour la direction du mouvement de classe quest porteuse la lutte des Cellules Communistes Combattantes, ELLE EN EST LA TROISIÈME SOURCE CONSTITUTIVE. La quatrième et dernière source constitutive fondamentale tient dans le vaste et riche héritage des luttes prolétariennes en Belgique. En effet, et même si cela peut paraître paradoxal, autant les directions politiques du prolétariat furent et sont toujours corrompues, opportunistes et collaborationnistes, autant le prolétariat, dans ce pays, sest toujours caractérisé par une détermination et une combativité exceptionnelles. Les luttes qui précédèrent la création du P.C.B. furent extrêmement dures. Cette fondation fut même saluée, en 1886, par des massacres de travailleurs sous les balles de larmée. Depuis lors, à chaque période de crise, le monde du Travail a renoué avec ses traditions de lutte, et ce toujours à lencontre des directions petites-bourgeoises ; qui ne cherchent dans ces moments quà le désarmer : lors de la crise des années 30, dans la résistance antifasciste et, dans laprès-guerre, lors de l« Affaire Royale », lors des grèves de 1960/61, 1977, 1983, et récemment encore... Cette tradition, ce patrimoine de combativité ne se sont jamais démentis ; ils ont toujours rendu illusoire la prétention de limpérialisme à pacifier intégralement et définitivement ses centres, et ils sont le terrain fertile doù se lèvera, enfin, le processus de lutte qui, sachant sarticuler en continuité de cette tradition vivante et sachant lhomogénéiser en un mouvement unique de classe, mènera les Travailleurs et les Travailleuses jusquà la libération de lesclavage salarié ! La grande et magnifique tradition de lutte du prolétariat belge ou immigré dans ce pays, CONSTITUE, AINSI, LA QUATRIÈME SOURCE CONSTITUTIVE de la lutte des Cellules Communistes Combattantes. Voilà donc les facteurs principaux qui ont engendré lapparition dun processus de lutte marxiste-léniniste posant la question de la violence révolutionnaire en Belgique. Ce survol démontre que lavènement de cette lutte était inéluctable, et que, quelle que soit la force de cette première manifestation, son développement ira croissant. Aussi pouvons-nous répondre à tous ceux qui déblatèrent au sujet de la « dé-connexion » de la lutte des Cellules quils ne font par là que révéler une déconnexion : la leur, face aux potentialités et aux exigences de la lutte de classe en cette époque, et, ainsi, leur extériorité aux intérêts historiques du prolétariat. Bien sûr, les Cellules Communistes Combattantes ne constituent en aucun cas une finalité par elles-mêmes ; plus quun aboutissement des quatre composantes que nous venons de décrire, elles sont lexpression dune première de leurs rencontres et, malgré des limites évidentes, elles ont porté jusquà aujourdhui au plus loin la concrétisation des exigences révolutionnaires de classe. Synthétisant dans la pratique, pour la première fois, ces exigences tant des points de vue théorique que politique, stratégique que tactique, les Cellules sont le premier pas de lémergence dun mouvement prolétarien révolutionnaire. Cest pourquoi, de la même manière que tous les camarades se doivent détudier la crise de lopportunisme et du réformisme, de puiser dans lexpérience politico-militaire de quinze années de guérilla anti-impérialiste dans les métropoles, de renouer avec le Marxisme-Léninisme, et de se baser sur les grandes traditions combatives du prolétariat, ils doivent analyser avec attention et confiance la lutte des Cellules Communistes Combattantes qui, placées objectivement à lavant-garde du mouvement prolétarien, apportent une riche contribution à lexpérience de la lutte de classe aujourdhui. Il faut que chaque camarade se saisisse des progrès portés par la lutte des Cellules, les soumette à la critique, en relève les faiblesses pour les dépasser, en exploite les forces, fasse mieux et plus, soit un élément actif et dynamique dans la marche vers le Communisme ! QUE MILLE CELLULES NAISSENT ! Pascale Vandegeerde, Bertrand Sassoye,
* * *
PREMIÈRE CAMPAGNE ANTI-IMPÉRIALISTE
DOCTOBRE
Action contre Litton International
Litton Business Belgium. Aujourdhui, 02 octobre 1984, nous avons attaqué à la bombe les bureaux et ateliers de la société Litton Business Belgium S.A. au 59 de la rue du Bon Pasteur à Evere. Cette société commercialise sur le marché belge les produits importés (bandes pour ordinateurs, caisses électroniques S.W.E.D.A., etc...) de la multinationale U.S. de lélectronique : Litton Industrial. Litton Industrial, 18e multinationale de lélectronique (en 1982 et au niveau mondial) est lun des principaux pourvoyeurs darmes de l'O.T.A.N. Ainsi, par exemple, pour le seul mois de juin de cette année, Litton a décroché deux contrats auprès de lU.S. Navy : des pièces pour système de brouillage électronique pour avions dattaque (14,3 millions de dollars U.S.) et des systèmes de visée pour les chasseurs F-18 (97,6 millions de dollars U.S.). Mais surtout, et principalement avec sa filiale canadienne, Litton Industrial est le concepteur, le fabriquant et le producteur du système de guidage des missiles Cruise dont les préparatifs dinstallation vont bon train sur le site de la base militaire de Florennes. Nous avons voulu, par notre attaque, léser directement les intérêts de ce trust en paralysant ses activités nous espérons pour longtemps dans ce pays. Mais il ne faut pas limiter le choix et la portée de notre action au seul coup porté contre une bande de capitalistes dont le commerce de mort lui a rapporté pour le premier trimestre de cette année un bénéfice de 76,5 millions de dollars U.S. Nous allons donc développer brièvement le contexte politique global qui nous a déterminées à mener cette attaque. Linstallation des missiles Cruise et Pershing en Europe, les ruptures des négociations Est-Ouest, la multiplication de ces dernières années des conflits militaires et leurs qualités (politiques, géographiques et économiques) en liaison de plus en plus étroite avec lEurope impérialiste, la course aux armements et les croisades idéologiques chauvines... sont autant de facteurs, de témoins concrets dune tendance qui saffirme et que de plus en plus de gens comprennent maintenant ici : la tendance directe, croissante et manifeste à la guerre impérialiste. Cette tendance est de plus en plus à lordre du jour, tant dans sa nature, son évolution et son développement que dans les réactions quelle engendre, des manifestations monstres qui depuis des années secouent les capitales européennes à une conscientisation et à lémergence dune pratique révolutionnaire comme notre attaque contre Litton. Révolutionnaire, par ce que notre action prétend démontrer : la guerre impérialiste est absolument indissociable du mode de production capitaliste, en fait elle en est le produit en tant que phase incontournable, en tant quaboutissement/dépassement de la crise économique, en tant quunique solution pour le capital de bouleverser sa base de production. Nous allons essayer dexpliquer cela. La guerre impérialiste (qui, ne loublions pas, est permanente contre les peuples du monde entier) est dans sa qualité mondiale la seule solution adéquate pour les puissances capitalistes en crise dans la mesure où la guerre permet en premier lieu dagrandir leurs bases de production (dans le stade impérialiste où les secteurs vierges pour lexploitation économique sont épuisés depuis longtemps) soit aux dépens de ladversaire, soit par une redistribution des zones dinfluences ; en second lieu, la tendance à la guerre et la guerre elle-même permettent la mobilisation dans la production/économie de guerre des capitaux, des travailleurs et des structures de production (usines, etc...) qui, expression de la crise de surproduction telle que nous la vivons aujourdhui, saccumulent massivement sur le marché, exclus et inutiles pour le processus de production capitaliste, inaptes à la revalorisation du capital. De cette « dynamique », les exemples sinistres ne manquent pas, dont le plus flagrant est le militarisme effréné de limpérialisme nazi qui, de 1933 à 1939, a relancé léconomie allemande... et résorbé le chômage ! Plus généralement, la guerre a toujours servi de tremplin au capitalisme car elle lui permet, à travers destructions et bouleversements, de résorber les surproductions dont il ne peut tirer de profits et de modifier radicalement les multiples conditions de lexploitation des travailleurs au sein dune nouvelle ère dexpansion capitaliste... jusquà la prochaine crise et la prochaine guerre. Nous affirmons donc, et nous ninventons rien car cest labc de léconomie marxiste, que la crise économique qui frappe lensemble du monde nest pas quun « accident de parcours de léconomie de marché » ou le bilan de soi-disant bienfaits des sixties dont les travailleurs auraient abusé comme le prétend lodieux De Clercq 1 et dont en sortirait par des sacrifices comme le prétendent tous les économistes bourgeois mais bien le produit de la nature même de ce système dexploitation qui ne peut se dépasser que dans la guerre. Le perfectionnement des moyens de production, notamment durant ces dernières décennies, les progrès de lélectronique, de la robotique, de linformatique, etc... devraient permettre une abondance de richesses et un élargissement sans cesse croissant du temps libre, ce qui est très facile à comprendre étant donné que lapplication de ces techniques à la production permet de produire plus, plus vite et avec moins de main-duvre, les produits, richesse et structures nécessaires à lexistence. Et pourtant nous vivons le contraire ! Le système capitaliste, dans son unique quête : le profit, nous entraîne dans cette situation où, comme lécrivait Engels, en retrouve « dun côté, perfectionnement du machinisme (...) qui équivaut à une élimination foujours croissante douvriers (...) ; de lautre côté, extension sans limite de la production (...). Des deux côtés, développement inouï des forces productives, excédent de loffre sur la demande, surproduction, (...) excédents ici des moyens de production et de produits, excédents là douvriers sans emploi et sans moyen dexistence (...) ». La masse des travailleurs mis au chômage avec juste les moyens de survivre (grâce aux impôts et cotisations imposés aux autres travailleurs) sont exclus, par manque de moyens, des richesses produites par les machines qui les ont remplacés, richesses qui, donc, au même titre que ces travailleurs, se retrouvent pour le capitalisme en « trop » sur le marché. En système capitaliste, les progrès scientifiques et leurs applications dans la production de biens nécessaires à tous, la machine (ou le robot, ou lordinateur...), au lieu de signifier concrètement abondance et meilleures conditions de vie, deviennent synonymes de misère : « La bourgeoisie est convaincue dincapacité à diriger davantage ses propres forces productives sociales » (Engels). La crise économique en système capitaliste nest pas une crise de sous-production mais une crise de sur-production de richesses. Et nous le vivons aujourdhui de cette façon : sur-production de moyens de production (il y a pour le capital des usines, des mines, des aciéries... en trop, non pas du fait que la production dacier ou de charbon soit devenue inutile, périmée ou excédentaire par rapport aux besoins réels des populations, mais parce quil y a production inutile, excédentaire par rapport au marché) ; sur-production de richesses (le rétrécissement du marché, le manque de clients solvables à léchelle nationale ou internationale... ce qui entraîne les économistes bourgeois, siégeant aux Communautés par exemple, à nous expliquer que la C.E.E. a des excédents laitiers... alors que deux milliards dêtres humains souffrent de malnutrition sur cette planète qui en compte quatre milliards) ; sur-production de capitaux (les débouchés de lactivité industrielle se rétrécissant, les investissements désertent la production pour se tourner vers des activités spéculatives et improductives : banques, crédits... logique infernale dont en voit vite la fin, par exemple le système financier et bancaire U.S. au bord du krash suite aux politiques de prêts et de spéculations notamment dans le Tiers-Monde) ; sur-production de travailleurs (mis au chômage ou tout simplement exclus du processus de production par les développements technologiques dans le cadre de la course aux profits du capitalisme. La bourgeoisie en arrive ainsi, dans toute létendue de son absurdité, à rendre les progrès de lhumanité contraires au progrès de la vie...). Déjà, à laube de la société capitaliste, il en avait été de même lorsque la bourgeoisie plongea des populations entières dans la misère (notamment en Angleterre) en introduisant les métiers à tisser permettant un essor fantastique de productivité ! La crise économique daujourdhui nest pas la première dont les travailleurs font les frais, une semblable crise précéda la seconde guerre mondiale et avant celle-là dautres déjà... Mais à chaque fois, les crises sont plus profondes, plus graves, plus étendues puisquelles sont le produit de lexpansion contradictoire du capitalisme. Aujourdhui, létendue et la profondeur de la crise de léconomie capitaliste, limpérialisme achevé et moribond, amènent lhumanité entière à un seuil décisif, car cest dans les années à venir, faites de bouleversements, de guerres et de révolutions, que se décidera lavenir pour longtemps. Mais, au-delà de cette certitude, il faut souligner, pour en tirer une stratégie adéquate, comment la bourgeoisie, à chaque fois, sut dépasser ses contradictions et limportance, développée au fil des ans, de la tendance à la guerre. Le système impérialiste na plus rien à offrir sinon la misère. Il na plus comme perspective de lendemain que la guerre. Il nest plus que destruction. Et de cette sinistre perspective, certains comme Litton tentent encore de tirer profit. Car il ne sagit pas de considérer la tendance à la guerre comme un quelconque automatisme auquel se soumettraient machinalement les gouvernements et les états-majors ; il sagit dune tendance générale du système, que tout le monde perçoit et vis-à-vis de laquelle chacun se positionne selon ses intérêts. Et cest ainsi quémergent alors des rangs de la bourgeoisie impérialiste des marchands de canons, des politiciens et des idéologues va-ten-guerre, des diplomates et des militaires, un véritable groupe dintérêts qui constitue par-delà les frontières un authentique « parti de la guerre ». Cest ce parti qui est donc lennemi principal des révolutionnaires et des travailleurs de tous les pays. Contre ce répugnant « parti de la guerre », il nexiste pour nous, communistes, quune seule voie, celle de la Révolution Sociale, car comme le disait si justement Engels : « La force dexpansion des moyens de production fait sauter les chaînes dont le mode de production capitaliste lavait chargée. Sa libération est la seule condition requise pour un développement des forces productives ininterrompu, progressant à un rythme toujours plus rapide et, par la suite, pour un accroissement pratiquement sans borne de la productivité elle-même (...). La possibilité dassurer, au moyen de la productivité sociale, à tous les membres de la société une existence non seulement parfaitement suffisante au point de vue matériel et senrichissant de jour en jour, mais leur garantissant aussi lépanouissement et lexercice libre et complet de leurs dispositions physiques et intellectuelles, cette possibilité existe aujourdhui pour la première fois, mais ELLE EXISTE ». Et, comme nous pouvons le lire dans le Manifeste du Parti Communiste : « Les Communistes se refusent à masquer leurs opinions et leurs intentions. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne peuvent être atteints que par le renversement violent de tout lordre social passé. Que les classes dirigeantes tremblent devant une révolution communiste ! Les prolétaires nont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont le monde à gagner. » Nous, Communistes, savons que la paix napparaîtra que lorsque le capitalisme fauteur de guerre disparaîtra, donc quil ne sagit pas déviter la guerre, mais de réaliser la révolution sociale en suivant plus que jamais le mot dordre de Lénine : « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Note : 1. WilIy De Clercq était ministre des finances et du commerce extérieur et vice-premier du gouvernement « Martens 5 », il est actuellement commissaire européen. _____ Aujourdhui, par notre action contre la multinationale Litton, les Cellules Communistes Combattantes imposent une pratique organisée de lutte armée politico-militaire dans ce pays jusquici trop peu touché par la lutte armée pour le communisme. Nous voulons, dès cette première action, faire le point en ce qui concerne un côté de la lutte militaire, ses conséquences pratiques aux moments des actions et notre position politique à ce propos. Nous souhaitons que ces positions soient aussi largement diffusées en tant quindissociables de nos positions politiques globales. Nous savons que la pratique policière élémentaire de la bourgeoisie (des commissariats au gouvernement) a toujours été de calomnier les mouvements révolutionnaires. Beaucoup de gens maintenant savent par leurs expériences comment sont relatées, dans les médias au service du pouvoir dominant, les manifestations sociales, les occupations dusines, les légitimes revendications des travailleurs, et évidemment la politique impérialiste dexploitation mondiale... Nous savons aussi quels racontars crapuleux ne manqueront pas de colporter contre nous les larbins appointés et autres rats « objectifs », ce qui nous oblige à souligner un de nos principes fondamentaux de communistes : LES ACTIONS DE LA GUÉRILLA RÉVOLUTIONNAIRE NE SONT JAMAIS DIRIGÉES CONTRE LE PEUPLE, MAIS TOUJOURS CONTRE LES ENNEMIS DU PEUPLE, les exploiteurs bourgeois et leurs alliés. Cela, cest la politique des communistes, notre identité, et il ne peut pas en être autrement sans trahir notre mémoire historique et nos buts historiques ! Qui se bat pour que la guerre impérialiste nendeuille plus des centaines de millions de travailleurs dans le monde ? Qui se bat pour une paix véritable construite sur la disparition des ennemis du peuple ? Les communistes ! Qui prépare un massacre plus grand encore que sa propre permanence ? La bourgeoisie impérialiste ! Qui ose nous traiter de terroristes ? La bourgeoisie qui règne dans ce pays, valet de limpérialisme U.S. et mercenaires de la Société Générale 1 , jetant des centaines de milliers de travailleurs au chômage, au minimex ou à rien du tout en attendant les coupures de gaz ou délectricité, à la misère totale parce que la sous-alimentation/extermination de la moitié de la planète ne lui suffit même plus. Nous, nous attaquons par la lutte armée cette bourgeoisie impérialiste qui nous domine avec ses mercenaires, flics, gendarmes ou autres militaires, et nous voulons limiter les cibles de nos actions à ces seuls ennemis du prolétariat sans oublier leur employeur cité un peu plus haut... ALORS QUE CE SOIT CLAIR : nos combattants, en menant les opérations dattaques contre les appareils de la bourgeoisie prennent, et prendront toutes les mesures nécessaires, même celles qui augmentent les risques de lopération (en mettant en cause la bonne exécution de celle-ci ou la sécurité de la cellule) pour éviter de léser les riverains ou de blesser des passants... Il est donc nécessaire, dans lintérêt de tous, ET PARCE QUE CELA EST NOTRE VOLONTÉ POLITIQUE, de défendre les intérêts des populations dans la guerre de classes à travers sa pratique militaire. Cela veut ainsi dire faire connaître certaines mesures de sécurité, afin déviter les accidents et SURTOUT LA POSSIBILITÉ POUR LES FORCES DE POLICE DORGANISER CONSCIEMMENT UN MASSACRE quelles présenteraient par la suite comme étant le produit de notre « terrorisme fou » alors que cest plutôt elles qui sont les piliers armés dun ordre social dont le terrorisme nest plus à démontrer au regard de lhistoire. Dans la perspective de notre développement actuel, nous pensons déjà devoir donner quelques indications, quelques consignes précises afin que, dès maintenant, nos actions ne lèsent que les ennemis des travailleurs et jamais les populations que nous appelons à la révolution sociale internationaliste : SI VOUS ÊTES, UN JOUR OU LAUTRE, CONFRONTÉS À UNE ACTION DES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES, SUIVEZ LES CONSIGNES DES RÉVOLUTIONNAIRES, ELLES NE PRENNENT EN COMPTE QUE VOS INTÉRÊTS ! Si vous travaillez dans les structures de domination et quune attaque est annoncée, quittez immédiatement les lieux, même contrairement à lavis des petits chefs ou des flics, refusez de collaborer aux enquêtes policières... et plus tard nous parlerons du sabotage et de la désertion des institutions qui nous exploitent ! Quand les Cellules Communistes Combattantes mènent une attaque à lexplosif, comme celle contre Litton aujourdhui, nous soulignons encore une fois que nous prenons toutes les précautions nécessaires pour quelle se fasse avec le plus grand discernement possible ; si vous voyez cela de chez vous, éloignez-vous des fenêtres, les charges que posent nos combattants sont calculées pour ne pas toucher les bâtiments voisins et le seul risque réside dans laction du souffle et des projections au moment de la déflagration. Nous nous excusons sincèrement et nous laissons lhypocrisie aux élus qui viendront pleurnicher demain pour le réveil brutal de certaines de nos actions. Mais nous pensons quil est moins dramatique que celui qui nous guette en cas de guerre, soit sous les bombes, soit pour le départ à la boucherie, et que si nous ne voulons aucun de ces deux derniers exemples, il nous faut nous organiser pour concrètement mettre les exploiteurs à genoux ! Nous pensons quil est temps de nous réveiller, de nous battre, car cest aujourdhui que se construit lhistoire de demain ! Pour le communisme,
Note : 1. Société Générale de Belgique : principal holding, multinational, du pays (transport, énergie, métallurgie, construction mécanique et électrique, travaux publics, etc...), articulé autour de la société Générale de Banque. À son propos, voir le communiqué des actions contre les banques, « Campagne Karl Marx », les 4 et 5 novembre 1985. _____
Action contre M.A.N. Truck and Bus. Aujourdhui, 3 octobre 1984, nous avons attaqué au moyen de bombes incendiaires et de 150 litres de mazout les tracteurs pour semi-remorques stationnés sur un des parkings de la société ouest-allemande M.A.N. Truck & Bus associée à la société belge HOCKE qui lui sert dimportateur et avec laquelle elle partage les installations du parc industriel au 13a Gossetlaan à Dilbeek. Le choix de cette cible sexplique très facilement lorsque lon sait que M.A.N., septième constructeur militaire en R.F.A., est le constructeur des semi-remorques (de type P1-A-EL) qui transportent et lancent les missiles atomiques U.S. de type Pershing II, récemment déployés par lO.T.A.N. en R.F.A. Quand M.A.N. construit des camions militaires pour larmée belge (un contrat qui sest échelonné de 1974 à 1981 où M.A.N. a livré pour 3,736 milliards de FB de camions 4 tonnes), quand M.A.N. construit 465 véhicules pour les systèmes Pershing II, quand M.A.N. produit des moteurs de blindés (notamment le diesel que la Brugeoise-Nivelles 1 monte sur le blindé SIBMAS à Manage) ou de navires de guerre, etc., il est un devoir pour les révolutionnaires de mettre un terme à ces activités. Cest dans ce sens quil faut comprendre laspect militaire de notre intervention. À loccasion de notre attaque contre Litton, nous avons sommairement expliqué pourquoi cette guerre qui menace aujourdhui ce continent nest pas le produit dune quelconque perversion des dirigeants de la Maison Blanche ou du Kremlin, mais quelle est la conséquence logique, une tendance inhérente au capitalisme en crise. La guerre, et sa préparation, sont les chemins sur lesquels le système impérialiste savance car cest pour lui les seules voies où peut subsister sa logique de profit. Les super-profits des industries de guerre sont une parfaite illustration de cette tendance et placent ces sociétés comme fauteurs objectifs de guerres. Face à cette situation : « Le véritable artisan dune paix démocratique nest pas lhomme qui répète, en termes généraux, de pieux souhaits de pacifisme, ne signifiant rien et nengageant à rien, mais celui qui dénonce le caractère impérialiste de la guerre actuelle et de la paix impérialiste quelle prépare, et qui appelle les peuples à la révolution contre les gouvernements criminels. » (Lénine.) Nous allons essayer de nous expliquer sur les points de convergence évidents entre notre action contre Litton et celle contre M.A.N.. Cest-à-dire principalement lactivité et la participation de ces deux sociétés dans le programme dinstallation des nouveaux missiles U.S., Cruise et Pershing. Le déploiement de ces nouveaux missiles est, tout le monde en est bien conscient aujourdhui comme lont prouvé les manifestations monstres de ces dernières années, un fatt nouveau qui modifie radicalement la situation en Europe. Les « qualités » propres aux Cruise et aux Pershing et leurs combinaisons en font une force non pas de riposte ou de dissuasion comme le prétendent certains laquais de lO.T.A.N., mais bien une force de première frappe atomique. Quand en sait que le Pershing II atteint sa cible en territoire soviétique en moins de 5 minutes après le lancement et quil nest, de fait, détectable quaprès limpact et lexplosion, quand en sait que les Cruise volent au-dessous de la couverture radar des pays de lEst, quand en connaît la précision phénoménale de ces missiles où la marge derreur se mesure en quelques mètres, quand en réfléchit à la charge atomique somme toute limitée de ces missiles et qui les destine à un emploi tactique contre les forces et installations militaires, et enfin quand en voit la capacité dont se dote aujourdhui lO.T.A.N. de saturer lEurope de lOuest de ces missiles, ceux portés par avions, navires ou sous-marins et dont, selon les propres mots de Reagan, la construction est prévue « par milliers », tous ces éléments accumulés dénoncent clairement quà travers le déploiement des Pershing et des Cruise, lO.T.A.N. construit une arme fondamentale pour sa politique belliciste et agressive. Cette politique belliciste est une réalité, un projet défini et planifié qui se concrétise chaque jour dans la succession des programmes de lO.T.A.N., tel celui-là des euromissiles U.S. (dont les services de propagande et dintox tentent de nous faire croire quils sont une « réponse » à linstallation des SS20 soviétiques en 1977, alors que le programme du Pershing II fut lancé dès 1972 !) mis en place par le géneral Haig (contre qui la Fraction Armée Rouge a mené un attentat le 25 juin 1979 alors quil se rendait au S.H.A.P.E. 2 près de Mons), ou tel celui défini dans les plans du général Rogers 3 qui programment avant 1990 lexpansion massive, quantitative et qualitative, des armements conventionnels de lO.T.A.N. (cest-à-dire non-atomiques). Nous voulons souligner ici que quand nous parlons de guerre atomique dans laquelle limpérialisme U.S. entraînerait ses alliés et vassaux européens, nous ne tombons pas dans les classiques clichés de lapocalypse nucléaire, de la destruction totale de la planète, etc... Ces visions infernales assez simplistes nont dautre fonction que celles de permettre à certains de déclarer péremptoirement : « cest impossible », « ils noseront pas déclencher une guerre pareille... ils ne sont pas fous à ce point-là » et surtout de se dépêcher de conclure : « ces nouvelles armes ne sont là que pour dissuader ; pour maintenir léquilibre qui empêchera la guerre ». Ces déclarations-prières ressassées par certains résignés sont bien à limage de la propagande bourgeoise pour justifier la folie militariste et terroriste des états : « toutes les armes, toutes les prises dotages réciproques des populations par ogives atomiques interposées, pudiquement traduites en « équilibre des forces », ne servent-elles pas la paix ? Connaît-on la guerre ? Non, et bien alors continuons dans cette voie ! » Tous ce ramassis de conneries monstrueuses a assez duré, nous devons dénoncer daussi énormes mensonges ! La guerre na jamais cessé, pas une année ne sest écoulée depuis la dernière boucherie mondiale sans que, directement ou par larbins et fantoches interposés, limpérialisme ne porte la guerre aux quatre coins du monde : Panama, Cuba, Saint-Domingue, Algérie, Chili, Angola, Palestine, Congo, Corée, Shaba, Vietnam, El Salvador, Grenade, Irlande, Malaisie, etc. La guerre est un phénomène quotidien pour limpérialisme et si léloignement relatif des zones de conflits a permis à certains de loublier un peu rapidement, le retour des menaces de guerre dans les métropoles a rendu une partie de la mémoire aux peuples de ce continent. Pour limpérialisme, la guerre nest quune question dintérêts. Et des intérêts dans celle qui se prépare, le leader de limpérialisme occidental : les U.S.A. nen a que trop. La circonscription des tirs nucléaires à lEurope centrale (donc la preservation du sanctuaire nord-américain), lextension de la guerre totale en Europe, en Méditerranée, au Moyen-Orient et aux Caraïbes, voilà les projets criminels du Pentagone. Et celui qui veut croire que limpérialisme U.S. hésitera un seul instant à ravager, dans les feux de la guerre moderne, toute lEurope au sein dune confrontation organisée par lui contre lU.R.S.S. et les peuples en lutte du Tiers-Monde, celui qui veut croire en cette hésitation et qui se repose sur elle est un irresponsable idiot ! Idiot ou escroc également celui qui prétendra que les bourgeoisies impérialistes de lEurope occidentale, multinationales et gouvernements, désireront seulement sy opposer : eux aussi se préparent à partager le gâteau sur le dos des peuples. Il ny a plus aucun doute à ce sujet, de quelque famille politique dont ils se réclament, tous les gouvernements européens sont inféodés à lO.T.A.N. comme le démontre le peu de cas fait de lévident refus des populations quant au déploiement des missiles sur le théâtre européen. Si nous considérons dans cette tendance à la guerre limpérialisme U.S. comme élément moteur et agressif, cela ne suffit pas à trouver un « beau rôle » à lU.R.S.S., car si nous pensons que lU.R.S.S. ne développe pas aujourdhui une politique de guerre mondiale totale, sa nature capitaliste la depuis longtemps exclue des rangs de la révolution communiste mondiale, et la prise dotages des métropoles occidentales sous le feu de ses missiles la place en ennemi secondaire mais objectif du prolétariat européen. Que plus personne ne continue à jouer à lautruche maintenant, en reconnaissant au gouvernement bourgeois le droit de décider seul de linstallation « éventuelle » des Cruise en Belgique en novembre 1983 (tout comme en decembre 1979 par 130 voix contre 48 !), les députés se sont alignés sans aucune équivoque sur lO.T.A.N. Cest donc au prix de millions de morts potentiels résultat dune riposte de lU.R.S.S. que les ministres, parlementaires et autres responsables bourgeois conservent les bonnes grâces de leur grand oncle Sam : ils sont et ces porcs en sont même fiers « les bons élèves de lO.T.A.N. » qui, depuis des années, ont fait de ce pays une base sûre et fidèle pour la politique agressive des U.S.A. Mais il ne peut y avoir ici de place pour le catastrophisme ou pour la résignation. Si la prévisible défaite de la politique du mouvement pacifiste qui na pu, contrairement à ses prétentions, empêcher le déploiement des missiles, est flagrante, ce nest certes pas dû à labsence de mobilisation des populations ; les manifestations dautomne 79, 81 et 83 ayant au contraire largement démontré que cest en masse quil a été dit NON à linstallation des missiles U.S. en Europe et en Belgique, NON à la guerre impérialiste ! Par leurs attitudes, parlement et gouvernement indiquent clairement, avec mépris et cynisme pour cette très nette opposition populaire, leur lamentable servilité aux intérêts de limpérialisme mondial. Malgré leurs palabres et leurs discours, ils préparent eux aussi la guerre ! Au vu de cette situation, il est temps pour nous de démontrer concrètement que ces missiles, ces plans de guerre, ces restructurations de léconomie capitaliste et leurs cortèges de misères, nous nen voulons pas. Et pas le démontrer à la bourgeoisie qui le sait très bien et qui sen fout comme elle a toujours été étrangère aux intérêts des travailleurs. Il est temps de nous démontrer concrètement à nous-mêmes, hommes et femmes, travailleurs du monde entier, que saboter et bloquer les projets bellicistes de la bourgeoisie impérialiste est possible et nécessaire, tant pour éviter un conflit atomique en Europe que pour balayer le capitalisme et construire une société nouvelle doù sera abolie lexploitation de lhomme par lhomme, une société sans classe, sans État et sans guerre : la société communiste. Nous savons bien que notre contribution est infiniment modeste en regard de létendue de la tâche qui attend tout le mouvement révolutionnaire mondial, mais cest alors quil simpose de ne faire aucune économie de nos forces pour atteindre la première étape historique de lorganisation révolutionnaire des travailleurs : le Parti Communiste Combattant de la Classe Ouvrière. Aussi, louverture dans ce pays dune lutte radicale, concrète, organisée et rigoureusement attachée aux principes du marxisme-léninisme est un pas si modeste soit-il quil fallait franchir, et que maintenant il faut développer, renforcer et multiplier partout. « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. La « BN » est une des principales entreprises de construction mécanique en Belgique. Elle est centrée à Gand et à Manage, elle appartenait, pour 45 %, à la SGB qui la cédée au groupe canadien « Bombardier ». 2. Quartier Général des ForcesArmées de lO.T.A.N. pour lEurope, situe à Casteau, près de Mons dans le sud du pays. À ce sujet, voir le communiqué de laction contre un centre de lO.T.A.N., le 15 janvier 1985. 3. Successeur du Général Haig au commandement an chet des Forces Armées de lO.T.A.N. _____
Action contre le Q.G. de Honeywell Europe. Après nos attaques contre les sociétés Litton Business et M.A.N., nous, Cellules Communistes Combattantes, avons attaqué ce matin du 8 octobre 1984 le QUARTIER GÉNÉRAL POUR LEUROPE DE LA MULTINATIONALE U.S. HONEYWELL, avenue Henri Matisse à Evere, à quelques centaines de mètres du siège de lO.T.A.N... Cest donc à tous les niveaux que nous nous rapprochons du cur de la bête ! Lattaque du Q.G. dHONEYWELL EUROPE, sis à côté de limmeuble HONEYWELL S.A. qui limite ses activités à la Belgique, a été réalisée au moyen dune forte charge que notre Cellule y a placée malgré le dispositif policier et les mesures de sécurité prises par HONEYWELL (caméras, vigiles, etc.). Cette action sinscrit exactement dans lesprit de la « Campagne anti-impérialiste doctobre » que nous avons débutée le 2 de ce mois, car en effet le trust HONEYWELL, multinationale bien connue de lélectronique et de linformatique, collabore activement au programme de construction des missiles Cruise en fournissant, entre autres, lélectronique du système de direction. Honeywell, cest aussi le principal fournisseur dans la fabrication des missiles intercontinentaux de type « MX Peacekeeper », le fabricant des systèmes de navigation du bombardier géant B-52 (actuellement équipé de la version air-sol des missiles Cruise-type AGM86), et le producteur dune gamme darmements allant des torpilles aux radars, des ordinateurs militaires aux bombes à fragmentations ce qui place Honeywell parmi les 20 principaux collaborateurs militaires des U.S.A. Et comme nous avons un peu de mémoire, nous rappellerons que cest Honeywell qui avait fabriqué lordinateur qui coordonnait les bombardements massifs de 1972 sur le Nord-Vietnam, et que la FRACTION ARMÉE ROUGE Commando du 15 juillet a détruit lors de son attaque contre le Q.G. de larmée américaine en Europe, Heidelberg. Le nouveau coup porté ce matin contre Honeywell permet maintenant dexprimer un point de vue que nous navions pas encore soulevé et qui est essentiel. Voici quelques faits : Le 14 octobre 1982, le groupe révolutionnaire « DIRECT ACTION » a attaqué à la bombe (un camion piégé de 200 kgs dexplosifs) la compagnie industrielle LITTON SYSTEM CANADA LTD, à lendroit même où sont fabriqués les systèmes de guidage des Cruise, causant ainsi des dégâts très importants. Le 23 juin 1983, à Düsseldorf, LITTON BUSINESS SYSTEM a été attaqué par des révolutionnaires qui y ont placé une bombe incendiaire. Le 19 septembre 1983, les CELLULES RÉVOLUTIONNAIRES ont fait sauter le centre informatique de lusine M.A.N. de Mayence (R.F.A.) où sont fabriqués les chassis des véhicules porteurs et lanceurs des missiles Pershing. Le 20 novembre 1983, cest HONEYWELL BULL à Düsseldorf qui est à son tour attaqué par les CELLULES. RÉVOLUTIONNAIRES. Le 14 décembre 1983, une Unité de IUNITED FREEDOM FRONT a attaqué, également à lexplosif, les bureaux et les installations dHONEYWELL à New York. Nous navons cité ici que les actions connues et dirigées contre les trois sociétés que nous avons, à notre tour, attaquées, mais cest quotidiennement et dans le silence des médias bourgeois que les militants révolutionnaires, dans tous les pays, sabotent les préparatifs et la production de guerre. La convergence des cibles entre, dans ce cas-ci, des militants des U.S.A., du Canada, dAllemagne fédérale et de Belgique nest certes pas le produit du hasard. La mondialisation dos rapports dexploitation dans la phase impérialiste a pour conséquence immédiate une homogénéisation croissante des antagonismes sociaux au cur des centres impérialistes que sont lAmérique du Nord et lEurope Occidentale. Tous, mis aujourdhui face aux menaces de guerre, cest par millions que les travailleurs dAmérique du Nord et dEurope Occidentale, les peuples entiers disent NON aux options militaristes de « leurs » gouvernements. Comme les quelques exemples cités plus haut le démontrent, de la guérilla contre le militarisme impérialiste aux oppositions de masse, un souffle despérance révolutionnaire traverse avec des hauts et des bas tout le secteur central de limpérialisme ; mais cela ne veut certainement pas dire que lunité politique objective existe à travers tous ces courants. Nous, communistes révolutionnaires, pensons que les directives de Lénine sont dune grande pertinence à ce propos et nous les mettrons en application : « Ils [les communistes] participeront activement à tout mouvement et à toute manifestation sur ce terrain, mais ils ne tromperont pas le peuple en laissant croire quen labsence dun mouvement révolutionnaire il est possible de parvenir à une paix sans annexions, sans oppressions des nations, sans pillages, sans que subsiste le germe de nouvelles guerres entre les gouvernements actuels et les classes actuellement dirigeantes. Tromper ainsi le peuple ne ferait que porter de leau. au moulin de la diplomatie secrète des gouvernements belligérants et de leurs plans contre-révolutionnaires. Quiconque désire une paix solide et démocratique doit être partisan de la guerre civile contre les gouvernements de la bourgeoisie. » Et cest aussi dans cet esprit que nous faisons nôtres les positions des Brigades Rouges/P.C.C. : « La toile de fond que le prolétariat international a face à lui est très précise : le capitalisme sapprête à lui faire payer le prix le plus cher que son système social est obligé de présenter cycliquement aux masses quil exploite et opprime : la guerre. « Mais un mot dordre unit les exploités : TRANSFORMER LA GUERRE IMPÉRIALISTE EN RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE POUR LE COMMUNISME ! ! ! « Dans la maturation accélérée de la crise du capital vers la guerre, une occasion exceptionnelle soffre au prolétariat international : celle de faire un important pas en avant dans le processus global de la révolution prolétarienne mondiale en conquérant le pouvoir politique dans un ou plusieurs pays capitalistes. « En particulier, la possibilité de battre la bourgeoisie dans les pays capitalistes avancés est aujourdhui complètement accessible et ainsi asséner un coup décisif à limpérialisme. Mais pour cela, pour ne pas se faire surprendre au dépourvu devant la précipitation des événements, il faut développer lunité objective du prolétariat partout dans le monde par une unité consciente de son avant-garde communiste. il faut que les communistes de tous les pays sacheminent résolument vers la construction dune nouvelle INTERNATIONALE COMMUNISTE fondée RIGOUREUSEMENT SUR LES PRINCIPES DU MARXISME-LÉNINISME. » Notre attachement aux principes de lInternationalisme Prolétarien repose à la fois sur la nécessité pour le prolétariat mondial de sunir pour pouvoir réellement faire face à une bourgeoisie impérialiste depuis longtemps organisée au plan transnational, ainsi que sur lobligation dans la marche vers le communisme de faire progresser simultanément lensemble de lhumanité : « Ou il y aura le communisme pour tous, ou il ny aura de communisme pour personne. » Cet attachement à lInternationalisme Prolétarien est et sera toujours présent dans notre politique. Un dernier point que nous voulons aborder concerne le choix de notre pratique actuelle : laction politico-militaire. La forme daction pratiquée principalement par les Cellules Communistes Combattantes est la guérilla urbaine comme choix stratégique que nous proposons au mouvement ouvrier et anti-guerre de ce pays pour dépasser dans un pas qualitatif la crise-cul de sac du mouvement révolutionnaire. Nous ne prétendons certainement pas que les actions politico-militairos peuvent exclure toutes les autres formes de lutte développées par le prolétariat depuis deux siècles, mais nous affirmons avec force quil sagit maintenant dune alternative stratégique nécessaire à notre victoire sur les plans de la bourgeoisie, victoire inconnue pour les travailleurs depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Depuis des décennies, le mouvement social et ses prétendus dirigeants révolutionnaires sont allés jusquau bout des possibilités des vieilles recettes démocratiques de combat, et il apparaît maintenant à celui qui nest pas aveugle quelles ne suffisaient pas et surtout quelles ne pouvaient pas suffire ! Les manifestations de masse, violentes ou non, les grèves, générales ou pas, lactivité syndicale, offensive ou de trahison, les bulletins de vote, à gauche ou à droite, nont apporté au mouvement anti-capitaliste et à son prolongement anti-guerre que des défaites coûteuses et démoralisatrices. Louverture dun front politico-militaire de guérilla anti-impérialiste nest certes pas la recette miracle qui balayera des années dhumiliation, de défaites et de découragement, mais elle peut et doit servir de base et de tremplin pour la relance de loffensive anti-capitaliste dans ce pays. Cest létincelle qui doit nous dépétrer des pièges gluants du parlementarisme et de la concertation. en ne discute pas avec les exploiteurs de lhumanité, en les bat ! Le crétinisme parlementaire est dautant plus misérable quà lheure de limpérialisme transnational, le parlement nest plus quun décorum poussiéreux ; les vraies décisions concernant notre avenir et non les minables palabres communautaires sont prises dans les instances supra-nationales (et extra-parlementaires) des vautours : les états-majors des multinationales, le Fonds Monétaire International, la C.E.E., lO.C.D.E., lO.T.A.N., la Banque Mondiale, etc... Nous disons aussi quil serait erroné et réformiste de ne voir dans notre pratique de lutte armée, et surtout dans la lutte armée en tant que stratégie, quun moyen radical de refuser les Cruise ou les Pershing, ou encore de se battre contre les projets de la mafia Martens-Gol. Le mouvement révolutionnaire a des tâches dans lesquelles la lutte armée joue un rôle historique : la révolution sociale pour le communisme, la dictature du prolétariat et la construction dun socialisme en marche vers la société sans classe et sans État. Cest dans cette marche vers une humanité nouvelle, lhumanité doù seront bannis la misère et lexploitation, lobscurantisme et le désespoir, que nous voulons nous inscrire maintenant en assumant notamment le lieu de laffrontement militaire avec la bourgeoisie, car cet affrontement, pour tout révolutionnaire sincère, est inéluctable. Le pouvoir sur notre vie, lautonomie de la classe ouvrière ne nous tombera jamais gratuitement dans les mains : nous devrons larracher des griffes de la bourgeoisie qui se donne tous les moyens de sa dictature, police, gendarmerie, prisons, armée, etc... Face à cela, les travailleurs doivent se donner les moyens de leur politique, ET LA GUÉRILLA EST LUN DE CES MOYENS. Comme la souligné Engels : « Lémancipation du prolétariat se manifeste aussi sur le plan militaire, et il saura créer de nouvelles méthodes de combat qui lui sont spécifiques. » Et Lénine : « La crise a montré que la bourgeoisie enfreint la légalité dans tous les pays, même les plus libres, et quil est impossible de conduire les masses à la révolution sans constituer une organisation clandestine pour préconiser, discuter, apprécier et préparer les moyens de la lutte révolutionnaire. » « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes _____
Quelques mises au point nécessaires. Il nous paraît important, vu lampleur des échos suscités par les actions des Cellules Communistes Combattantes contre Litton Business et contre M.A.N., de répondre politiquement à certaines interrogations, à certaines interprétations erronées et déjà aux calomnies à propos de notre combat politico-militaire. Ce texte est donc un peu « brut », mais sans pour autant être une chronique sensationnaliste de faits-divers... il exprime nos positions, réactions face au mouvement que nous avons déclenché. En premier lieu, et de façon PRINCIPALE ET DÉFINITIVE, il nous faut affirmer la réalité et ses tenants politiques en ce qui concerne cette mystification qui tente de présenter les Cellules Communistes Combattantes comme étant politiquement et organiquement liées à Action Directe. Cette précision simpose dautant plus que cette idiotie est de plus en plus répandue dans les médias au fil des jours. Nous allons définir et expliquer plusieurs points qui indiquent pourquoi les Cellules Communistes Combattantes sont objectivement indépendantes dAction Directe, et pour quelles raisons la bourgeoisie et ses flics tentent de faire croire le contraire. Pour les communistes, la recherche de lunité sur des bases politiques sérieuses, sans compromis, est un devoir historique. Ce qui veut dire que si lunité politique et organisationnelle globale était possible avec Action Directe, nous la réaliserions immédiatement afin de faire progresser notre cause commune dans un pas qualitatif. Et ce pas ne nous semble pas franchissable aujourdhui, même si nous pensons que les dernières actions menées par Action Directe et le discours qui les porte sont une qualité nouvelle dans sa lutte politique depuis 1979. Mais si nous sommes, par certains côtés, critiques par rapport à Action Directe, nous le sommes solidairement et de la même façon que nous exigeons quelle le soit par rapport à nous afin de faire progresser la lutte armée pour le communisme dans les métropoles. La critique et la solidarité entre révolutionnaires sont des choses concrètes, une partie de notre identité qui est incompréhensible pour la bourgeoisie dont les rapports ne sont que domination et concurrence. Cela semble aussi incompréhensible pour beaucoup de journalistes... ou de ministres qui ne peuvent imaginer que lunité politique ne se fait pas sur lemploi dexplosifs ou dautres pratiques militaires. Au même registre, Gol ferait mieux do se taire quant à notre « digestion » de luvre politique de Karl Marx, car nous ne le reconnaissons pas vraiment comme juge compétent à ce sujet, mais plutôt comme cible privilégiée pour ceux qui ont du marxisme une saine lecture ! Donc, nous le répétons avec force, et parce que seule la vérité est révolutionnaire : LES CELLULES COMMUNISTES COMBATTANTES ET ACTION DIRECTE SONT TOTALEMENT DISTINCTES, TANT AU NIVEAU DE LA DIRECTION POLITIQUE QUE DE LAUTONOMIE DES STRUCTURES. Nous attendons enfin, de la part des camarades dAction Directe, quils fassent le plus rapidement possible une communication clarifiant leur autonomie par rapport aux Cellules Communistes Combattantes et à notre combat. Si maintenant, dans des cas ponctuels et sur des tâches définies, des combattants de diverses structures luttent ensemble, nous expliquerons la qualité de lunité politique particulière à chaque cas et son intérêt. Car, au-delà de la réalité de notre autonomie, il y a la recherche du développement global des forces communistes dans le monde. « À lorganisation internationale du capital doit répondre lorganisation internationale des travailleurs. » Nous comprenons la pratique policière développée cette semaine de nous amalgamer à Action Directe à plusieurs niveaux. Nous sommes aussi confortés dans cette analyse par le fait que de fausses informations, fabriquées de toutes pièces (comme par exemple celle parue dans La Dernière Heure du vendredi indiquant que nos communiqués étaient imprimés sur un papier semblable à celui ayant servi à la confection des tracts dAction Directe) sont répandues dans le but évident de masquer la vérité. La première des raisons de lamalgame Cellules Communistes Combattantes / Action Directe est simplement policière : il faut une piste et en voilà une bien bonne que lon exploite, quitte à raconter nimporte quoi, même ce que les rapports de police démentent... Il faut justifier lexistence et les subsides (qui pour une fois ne manquent pas) de ce Groupe lnterforces Anti-terroristes et lui décerner quelques bons points. Nous en profitons pour rappeler à cette occasion, à ceux qui nous rendront responsables de son existence, quil nous est au niveau public largement antérieur, car ce nest pas pour rien, ni contre rien, que lO.T.A.N. a choisi notre pays pour installer ses camps retranchés. La seconde de ces raisons, et la plus importante à dénoncer politiquement, est le contenu de cette manuvre. Ce que veulent faire croire les flics, cest que lapparition/développement dune pratique de guérilla révolutionnaire en Belgique nest pas possible, quelle ne peut être liée quà une initiative extérieure, un « produit dimportation » : en fin de compte débiliser lopposition anti-impérialiste, infantiliser les forces communistes dans ce pays. Voilà la vraie raison de cet amalgame : faire croire quil ny aurait pas de raisons objectives, de légitimité concrète à la lutte révolutionnaire ici, que tout cela ne nous concerne pas. Et bien non, cest le contraire qui se passe, la crise économique frappe les travailleurs et les travailleuses dans ce pays comme dans peu dautres, la Belgique est une plaque tournante de limpérialisme et un des principaux centres de lO.T.A.N., enfin nous vivons dans un pays où la classe ouvrière a bien plus dune fois démontré sa grande combativité... Tout cela ne peut se concrétiser aujourdhui que dans une radicalisation de la lutte révolutionnaire. La troisième de ces raisons, liée à la mise en épingle médiatique des Cellules Communistes Combattantes, vise à nous identifier au « monopole » de la guérilla révolutionnaire, comme ce fut fait il y a quelques années par rapport à la Fraction Armée Rouge ouest-allemande, afin den déposséder lensemble du mouvement révolutionnaire. Donc, de ce « monopole » nous nen voulons pas ! Nous nen voulons pas aujourdhui, car si nous nous définissons en tant que cellules, cest parce que pour nous, lOrganisation révolutionnaire structurée, puissante, capable concrètement de défendre la ligne politique et la stratégie prolétarienne gérant le chemin à parcourir par la classe ouvrière pour la prise du pouvoir politique, économique et militaire, cette Organisation nexiste pas et il faut la construire. Cette Organisation (telle par exemple les Brigades Rouges/P.C.C.) pourra et devra prétendre à la direction du mouvement révolutionnaire et de la guérilla. Mais ici, tout reste à faire et une multitude dexpériences diverses de combat radical anti-capitaliste devront encore naître pour que de leur fusion, de leurs apports et de leurs contradictions, émerge lOrganisation Combattante des Prolétaires. Nous navons donc aucune honte à reconnaître que nous ne sommes aujourdhui que de très, trop, faibles forces dont la puissance réside dans lalternative offensive que nous ouvrons dans ce pays face à la dégénérescence des mouvements anti-guerre et ouvriers induite par leurs directions révisionnistes si pas bourgeoises ne voyant pas plus loin que leur régionalisme, par des syndicats capitulards ou par des pacifistes démocrates. Cette alternative de lutte révolutionnaire que les Cellules Communistes Combattantes ont eu lhonneur dinitier dans ce pays, il faut à présent que tous les communistes véritables sy engagent, lamplifient, lapprofondissent. Cette phase de la construction de la guérilla révolutionnaire est la plus difficile. Ulrike Meinhof la souligné et le Che en a fait lexpérience en Bolivie ; mais nous ne craignons pas cette phase pour la simple raison quelle est incontournable et quil faut que tous les militants et les travailleurs de ce pays sengagent à contrer efficacement et dans une perspective historique révolutionnaire les projets patronaux, les projets politiques et militaires de la bourgeoisie impérialiste. Une autre chose : nous avons eu loccasion dentendre GoI sexpliquer à propos de la « lutte anti-terroriste » quil comptait mener avec son complice Nothomb 1. Il y a plusieurs points à souligner à ce sujet. Premièrement, ce pitoyable comédien tente de nous faire croire que les énormes forces de répression (toujours anti-terroristes) dont cet état sest doté sont des réponses à lattaque de la synagogue de la rue de la Régence à Bruxelles ou à nos actions (dans laction contre la synagogue, très sélective : il ny avait que des flics et les services de sécurité sionistes, nous voyons une juste réponse de la résistance palestinienne à limpérialisme sioniste). Mais que voudra-t-il nous faire croire encore après de pareilles bêtises ? Lorganisation de forces spéciales de répression est le pilier principal de létat bourgeois, son dernier point dappui. Est-ce pour la sécurité des travailleurs dans ce pays que Gol a extradé les militants basques arrêtés près dAnvers ? Est-ce pour la même raison quil est linstigateur alors que le pays na jamais été confronté, mis à part quelques bandes fascisantes, à lexistence dorganisations clandestines en mai 84, de la création dun groupe ministériel « anti-terroriste » au sein du Conseil de lEurope ? Quil a conçu il y a deux ans ce fameux G.I.A. dont le collège sest réuni une première fois le 17 septembre (pourquoi ?) ?... Ou bien est-ce dans la crainte de lexpansion et de la radicalisation des conflits sociaux, des mouvements anti-guerre, dun souffle révolutionnaire devant une société moribonde ? Qui Gol espère-t-il duper quand il raconte que cest dans « le respect des libertés démocratiques » quil entend lutter contre le mouvement révolutionnaire ? Il est clair que ce « respect » sera de mise tant quil y aura pour la bourgeoisie de ce pays lespoir de battre militairement la guérilla dans des délais très brefs, comme en témoigne lampleur de la mobilisation policière démesurée au regard des effets somme toute relativement limités de nos actions. Car chaque fois quun état impérialiste de lEurope « démocratique » ou dailleurs voit la pression des révolutionnaires saccentuer, il quitte rapidement ses beaux discours pour faire quadriller militairement le pays, occupant celui-ci comme une armée dinvasion tel que cest le cas au Pays Basque ou en Irlande, pour instaurer la torture comme en ont souffert nos camarades des Brigades Rouges en Italie, pour massacrer les prisonniers quil détient comme dans létat modèle R.F.A. Et dans ce pays comme ailleurs, des mesures spéciales ont été, sont et seront utilisées dans le cadre de la contre-insurrection : des manuvres de lA.B.L. sont organisées avec comme buts et sujets « maintenir lordre dans la province de Liège contre des groupuscules et des communistes » (manuvres pour le 4e cycliste à Elsenborn, il y a dix ans). « Cerf brâmant, lutte contre les envahisseurs et les pacifistes locaux » doctobre 75, ou encore plus clair et plus proche de nous, la manuvre plaçant larmée sous les ordres de la gendarmerie pour la répression des grèves et des manifestations douvriers et de chômeurs (Turnhout, 21 juin 81). Les démocrates dAmnesty International citent la Belgique parmi les pays entraînant les troupes de façon suspecte pour les interrogatoires. Les exemples ne manquent vraiment pas quand il sagit de démontrer comment la bourgeoisie respecte ses « libertés démocratiques » lorsque sa domination est menacée... comme en 60, avec les blindés dans la rue ! Un journal a aussi émis lhypothèse absurde selon laquelle la Cellule qui a mené laction contre Litton Business aurait truffé la charge explosive de grenaille ou de plombs ! Cest une odieuse calomnie en plus dêtre une profonde imbécillité. Les bombes à billes, à fragmentations, ne font pas partie des armes de la révolution ; tout comme en sont bannies les armes de massacre et de destructions aveugles, gaz, bombes A, H ou N, napalm, etc... que toute armée bourgeoise se fait un devoir de posséder. Nous nemploierons jamais ces engins que les peuples salvadorien, vietnamien, palestinien, namibien, angolais, et trop dautres encore connaissent dans leurs chairs et dans leurs deuils pour sêtre dressés contre les tueurs de lapartheid, du sionisme et du pentagone. La bourgeoisie tente de nous identifier à ses propres méthodes, de nous salir de sa propre boue. Et cest aussi dans ce sens quil faut interpréter la venue du service déminage au square Ambiorix où nous avions déposé la revendication de notre attaque. Pourquoi des révolutionnaires placeraient-ils une charge explosive dans un abri-bus ? Dans quel but ? Nous ne sommes pas dans le même camp que les sionistes qui, au Liban, infestaient les rues de jouets dissimulant des bombes anti-personnelles ou dans celui de limpérialisme U.S. qui, au Vietnam, déversait des tonnes de bombes aux fragmentations en plastique afin quelles soient indétectables aux rayons X, des bombes dont leffet principal est la mutilation et datroces souffrances ! Ce genre de bombes figure dailleurs dans les catalogues Honeywell. Il a aussi été largement souligné que notre charge explosive placée chez Litton Business nétait pas un modèle dartifice et que son effet destructeur aurait pu être beaucoup plus puissant. Cest possible, et si cest vrai, nous le regrettons beaucoup, mais nous ne sommes pas des mercenaires ou des spécialistes de lexplosion et nous avons certainement beaucoup de choses à apprendre dans la technique militaire. Nous sommes donc des militants politiques qui mettons en pratique nos convictions politiques et cest aussi ainsi que se gagne lexpérience. Mener un attentat nest pas une chose bien compliquée à réaliser et il est possible, même avec des moyens limités, de porter des coups très durs à la bourgeoisie impérialiste. Cest un devoir pour les communistes de sengager aujourdhui dans la lutte politico-militaire de guérilla même si nos capacités sont encore réduites. La Cellule qui a mené lattaque contre M.A.N. la réalisée dans le but de détruire complètement tous les camions qui se trouvaient sur le parking. La presse sest interrogée sur lidée que léchec militaire aurait été prémédité. Nous ne comprenons pas cette interrogation, nous ne sommes pas des démocrates et nous navons rien à tracter avec nos ennemis ou à ménager chez eux ! La Cellule qui na pas su mener à terme son action a présenté son auto-critique pour cet échec et en a assimilé les causes. Nous le répétons encore une fois, nous sommes des militants politiques qui mettons en pratique nos idées et des échecs pratiques de ce genre se reproduiront certainement encore. Mais ce que laction contre M.A.N., qui est un grand succès politique, a pu démontrer, cest quil est possible de se battre avec peu de moyens. À ce propos nous ne conseillons à personne do se référer pour la préparation de matériels incendiaires à ce que les flics ont dit de ces engins, ce nest quun ramassis de mensonges ! Nous ninsisterons pas sur les titres du genre « Si la bombe avait sauté à midi il y aurait ou des morts... » car « Si lintelligence frappait ce journaliste (?), il découvrirait quelle a sauté à trois heures du matin et que ce nest pas le fruit dun curieux hasard ». Mais enfin, nous savons que ce nest pas la dernière fois, et des alertes à la bombe dans des centres commerciaux (comme par exemple celle de vendredi soir à City 2) à ce genre de titre de presse, tout sera mis en uvre pour nous calomnier, pour nous couper de la sympathie des populations, pour dénaturer nos idées et notre pratique politique. Nous navons pas non plus été surpris par la mauvaise foi et lénormité des mensonges du sieur Hugo Septembre, directeur de M.A.N. Belgique, qui sest pitoyablement emmêlé les pinceaux devant les caméras de télévision en tâchant de raconter que sa société mère ne construisait pas les semi-remorques pour les missiles de lO.T.A.N. que nous avons dénoncés dans la revendication de notre action. Les mensonges de ce monsieur sont à la mesure de la honte de ses activités, tout le monde pourra sen rendre compte à la lecture du numéro de juin de la revue professionnelle, proche de lO.T.A.N., STRATÉGIE ET DÉFENSE, au sommaire duquel on trouve un dossier particulièrement bien renseigné sur le missile Pershing II. Que Monsieur Septembre ne raconte pas ses salades trop longtemps, lO.T.A.N. pourrait ne plus lui régler ses factures ! Mais soyons sérieux... Aujourdhui 8 octobre 1984, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué Honeywell... (à suivre). « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Note : 1. Charles-Ferdinand Nothomb (P.S.C.) fut ministre de lintérieur dans les gouvernements « Martens 5 et 6 ». _____
Actions contre la Fondation Int. Jean Rey -
Centre Paul Hymans et un siège du C.V.P. Les 15 oct. 1984 et 17 oct. 1984 au matin, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué deux centres politiques et idéologiques du pouvoir bourgeois dans ce pays en faisant sauter le siège de la FONDATION INTERNATIONALE JEAN REY - CENTRE PAUL HYMANS, 39 rue de Naples à Ixelles, et le SECRETARIAT DU C.V.P. pour larrondissement de Gent-Eeklo, 214 Koning Albertlaan à Gent. Le choix particulier de ces deux partis bourgeois dans le cadre de notre « Campagne anti-impérialiste dOctobre » repose, outre sur la nature de ces partis, sur leurs fonctions gouvernementales 1. Sil est sans doute inutile de présenter le siège-secrétariat du C.V.P. à Gent (arrondissement de Wilfried Martens) et la politique de ce parti, véritable fossile réactionnaire depuis sa création, il est peut-être plus intéressant de se pencher sur cette Fondation Jean Rey, institution politique et idéologique de lInternationale Libérale. Cette institution a pour section belge le Centre Paul Hymans installé dans le même immeuble de la rue de Naples. Cette « Fondation J.R. » a vu le jour à linstigation de gangsters notoires tels que, entre autres : Otto Graf Lambsdorff (ex-ministre ouest-allemand reconnu coupable de corruption), Gaston Thorn (ex-premier ministre luxembourgeois, ex-patron de la C.E.E.) et bien sûr, plus près de nous, Paul Hatry, Willy De Clercq, Herman De Croo... 2 qui nest certainement pas à présenter aux travailleurs dont lemploi relève du ministère des communications ! Nous dédions nos actions aux cheminots de Charleroi qui, il y a 13 mois, le 9 septembre 1983, débrayaient, entraînant « les grèves de septembre ». 3 Le véritable but (avoué par ailleurs) de cette fondation est dêtre un centre de recherche et délaboration politique et idéologique dun libéralisme combatif, de promouvoir cette doctrine bourgeoise. Cest donc en son sein que sélaborent et se coordonnent le discours et lorientation des partis libéraux dEurope. Le Cercle Paul Hymans contribue, entre autres activités, à ce travail par la publication dune revue bimestrielle Progrès (sic !), véritable concentré danti-communisme et dapologie de lexploitation maximale des travailleurs. Ce Cercle Paul Hymans compte, ou a compté, en son sein daussi sinistres ordures que Jean Gol (ministre de la justice et vice-premier ministre), Etienne Knoops (ministre de lénergie), Raymond Pulinckx (ex-patron des patrons F.E.B.), Jacques Solvay 4, Pierre Van Halteren (ex-bourgmestre de Bruxelles), Jacques Van Offelen (bourgmestre dUccle, tiens ! un autre corrompu !), et bien sûr toujours le trio Hatry, De Croo et De Clercq... on se rendra donc facilement compte, à lénoncé partiel de ses membres, de limportance qua le Centre Paul Hymans dans la machine de guerre libérale et même plus généralement dans loffensive idéologique de la bourgeoisie. Notons, pour terminer, que limmeuble de la rue de Naples abrite une série dinstitutions des P.R.L./P.V.V. puisquon y trouve également les « Vlaamse liberale vrouwen », DELIPRO (organisation de jeunesse libérale), et diverses organisations « sociales » du P.R.L. Nos attaques de ces deux dernières nuits contre le secrétariat du C.V.P. et contre la Fondation Jean Rey - Centre Paul Hymans sont principalement motivées, comme nous lavons déjà souligné et au delà dune heureuse subjectivité dans le coup porté à ces arrogants partis, par leurs fonctions gouvernementales. Aujourdhui, les sociaux chrétiens et les libéraux sont partis de gouvernement, cest-à-dire fonctions et instruments de la domination capitaliste dans ce pays (et à lextérieur), ce que nous vivons à travers la crise, la politique daustérité, la paupérisation, et le bellicisme impérialiste. En dautres mots, ce gouvernement de lÉtat bourgeois nest là que pour tenter de faire peser sur les épaules des travailleurs toute la faillite de ce système en espérant ainsi lui accorder un nouveau sursis ! Cette course folle pour échapper à la noyade quinstaure la bourgeoisie internationale ne peut la mener, plongée comme elle lest dans la plus grave crise de son histoire, quà léchéance de la guerre. Nous avons déjà sommairement expliqué dans les communiqués de nos actions contre les multinationales de la guerre première phase de notre campagne pourquoi la crise du système capitaliste que nous vivons maintenant est crise de surproduction, et donc pourquoi toutes les attaques incessantes contre nos conditions de vie menées par la mafia Martens-Gol révèlent, plus clairement que jamais, limpérieuse nécessité pour les travailleurs du monde entier de se débarrasser à jamais de ce mode de production périmé, « ce monstre mangeur dhommes ». Se battre pour se débarrasser de ce mode de production, cela signifie aussi détruire les rouages nécessaires à son fonctionnement, les structures qui permettent à la bourgeoisie de perpétuer son exploitation et son enrichissement. Concrètement cela signifie travailler à la destruction de lappareil dÉtat bourgeois, du gouvernement de cet État et de lensemble de lappareil politique constitué à la seule fin de maintenir la domination de la bourgeoisie. Engels : « La société antérieure (au communisme), évoluant dans des oppositions de classes, avait besoin de lÉtat, cest-à-dire, dans chaque cas, dorganisation de la classe exploiteuse pour maintenir par la force la classe exploitée dans les conditions doppression données par le mode de production existant (esclavage, servage, salariat). LÉtat était le représentant officiel de toute la société, sa synthèse en un corps visible, mais cela, il ne létait que dans la mesure où il était lÉtat de la classe qui, pour son temps, représentait elle-même toute la société : dans lantiquité, État des citoyens propriétaires desclaves, au moyen-âge, de la noblesse féodale, à notre époque, de la bourgeoisie. » Et Lénine : « LÉtat est un " pouvoir spécial de répression ". Cette définition admirable dEngels est énoncée ici avec la plus parfaite clarté. Et il en résulte quà ce " pouvoir spécial de répression " exercé contre le prolétariat par la bourgeoisie, contre des millions de travailleurs par une poignée de riches, doit se substituer un " pouvoir spécial de répression " exercé contre la bourgeoisie par le prolétariat (la dictature du prolétariat). Cest en cela que constitue la " suppression de lÉtat en tant quÉtat ". Et cest en cela que constitue " lacte " de prise de possession des moyens de production au nom de la société. » Cet État (comme aujourdhui lÉtat belge), ce gouvernement et tout lappareil politique de la société bourgeoise sont donc des forces situées, non pas au-dessus de la société et des contradictions de classes, mais du côté des exploiteurs contre les travailleurs de ce pays et du monde entier. LÉtat et sa clique de larbins ne sont plus que les gestionnaires des intérêts du capital, valets inféodés aux multinationales et aux holdings quand ils ne sont pas complètement confondus avec eux. Cest ainsi quil faut comprendre le programme électoral du P.R.L. qui, en 1981, sengageait à rétablir (pourquoi rétablir ?) « la souveraineté de lÉtat » : il sagit de son engagement vis-à-vis des multinationales et de lO.T.A.N. à faire régner la politique daustérité à travers les pouvoirs spéciaux 5 tout en préparant « la politique du rationnement et du cimetière » aux dépens des travailleurs et aux grands profits de la Société Générale. Est-il nécessaire de présenter aux travailleurs et aux travailleuses de ce pays le bilan catastrophique de la gestion de Martens 5 ? Ce nest certainement pas la manipulation des chiffres du chômage, la manipulation de lindex 6 et les discours ronflants dune bande de margoulins qui changeront quoi que ce soit à la réalité que nous vivons tous les jours ! Bien au contraire, alors que les économistes bourgeois développent et ressassent des contes de fées sur la reprise économique, cest quotidiennement que lon connaît de nouvelles fermetures dentreprises, de nouveaux licenciements, des pertes de primes et dautres acquis sociaux sous les menaces, une détérioration permanente de notre cadre de vie. Les sociologues intéressés se penchent avec curiosité sur le phénomène des « nouveaux pauvres », des victimes de la crise, comme sur un nouveau gadget ! Cela a assez duré ! La misère, la guerre, le désespoir dans lavenir, nous nen voulons pas. Nous voulons un autre monde et nous nous battons pour lui. Mais ce nest pas rien quau niveau national que sévit Martens 5, indissociablement de la gestion capitaliste ici il est partie prenante de lorganisation impérialiste mondiale, et cela à tous les niveaux : politique, économique, policier et militaire. Que ce soit à travers les manifestations les plus évidentes de collaboration avec les tyrans et fantoches Mobutu, Botha ou Duarte, que ce soit au niveau contre-insurrectionnel où ce gouvernement apporte une importante contribution à lEurope des flics avec lextradition des militants basques vers lEspagne « socialiste » où les révolutionnaires meurent toujours sous la torture, que ce soit dans ses relations privilégiées avec la Turquie fasciste de lO.T.A.N. via Evren, que ce soit à travers linstallation des 48 missiles Cruise ou la réalisation dun vaste programme darmement (jeeps, obusiers, hélicoptères de combat, radios, avions, camions etc...), lÉtat belge est bien compromis avec tous les crimes de limpérialisme. Désarticuler cet État, briser et anéantir ses forces de domination sociale est, pour tous les communistes, un devoir. Nos deux dernières interventions, et plus particulièrement celle dirigée contre les managers de linternationale Libérale au sein de la Fondation Jean Rey, nous permettent dinsister à propos dun point particulièrement crucial pour le mouvement ouvrier et anti-capitaliste. Cest loffensive idéologique massive lancée par la bourgeoisie contre lensemble des travailleurs et des travailleuses, dautant plus désemparés et exposés que la dégénérescence de la politique et de la pratique révolutionnaires est devenue une ligne de conduite et un programme pour toutes les organisations révisionnistes qui encombrent ce pays. Cette offensive idéologique de la bourgeoisie est pour elle capitale quant à sa survie et aux préparatifs de guerre ; combattre sur ce terrain lui est imposé sans détour. Les grandes lignes de cette offensive sont lanti-communisme, laffirmation de la seule alternative dans léconomie de marché, la négation des contradictions et de la lutte des classes, etc... Ce discours de la bourgeoisie régnante, et sa démarche de propagande politique, ont toujours comme leitmotiv : « Il ny a pas dautre alternative que laustérité pour dépasser la crise économique ». Labsolu manque de perspective des partis réformistes et révisionnistes, lié dialectiquement à la fermeté thatchéro-criminelle avec laquelle ce gouvernement écrase les luttes ouvrières ont fini par donner un poids réel à ces fumisteries de « retour à la compétitivité » (alors que la Belgique se trouve maintenant dans le peloton de tête de la C.E.E.) et de démantèlement des services publics (par lequel il faut comprendre réduction des budgets sociaux et extension des budgets militaires). Face au désarroi politique de bon nombre de travailleurs qui ont été trop longtemps trompés par leurs organisations syndicales ou par les partis réformistes, et devant de légitimes inquiétudes quant à lavenir, lidéologie réactionnaire et agressive libérale peut trouver un certain écho. Cest dans ce sens que les P.R.L./P.V.V. sont appelés aujourdhui à être la dynamique idéologique de la collaboration de classe et à détourner le plus grand nombre de travailleurs dune juste lutte sociale pour en faire les dupes de lhistoire. Est-il nécessaire de souligner la force des idéologies petites-bourgeoises, principalement racistes, concurrentes et égoïstes, et fondamentalement anti-communistes dont les P.R.L./P.V.V. se font les champions ? Est-il nécessaire de rappeler que pour mener la guerre impérialiste, la bourgeoisie aura besoin, comme lors des deux grands conflits mondiaux ou comme dans sa guerre permanente contre les peuples de dresser des prolétaires contre leurs frères de classe ? Devant cette situation, il est nécessaire de se placer sur le terrain théorique et idéologique pour replacer le marxisme-léninisme à sa juste place : à la tête du mouvement révolutionnaire ! Mais si cela est vrai et important, il serait faux de se cantonner à ce seul terrain. Ceux qui prétendent mener une politique révolutionnaire en limitant leurs tâches à des travaux de réflexion, délaboration théorique (même parfois très correcte), et à une pratique de propagande pour elle-même, se rendent coupables descroquerie ! Car la tâche des révolutionnaires, aujourdhui sans aucun doute, est double et ne peut se passer dune de ses composantes : mener la recherche et le combat théorique, politique, idéologique et de propagande dune part, et organiser concrètement les luttes sociales dans une perspective révolutionnaire, cest-à-dire les organiser dans le cadre de lInternationalisme Prolétarien avec le but de la prise du pouvoir politique et économique par la classe ouvrière. Car voilà la perspective qui manque aujourdhui au mouvement ouvrier et aux révolutionnaires, qui semble séloigner alors que les conditions historiques nont jamais été aussi favorables, que les révisionnistes et les déviationnistes tentent de masquer à jamais alors quelle est de plus en plus dactualité : « La doctrine de la lutte des classes, appliquée par Marx à lÉtat et à la révolution socialiste, mène nécessairement à la reconnaissance de la DOMINATION POLITIQUE du prolétariat, de sa dictature, cest-à-dire dun pouvoir quil ne partage avec personne et qui sappuie directement sur la force armée des masses. » Et Lénine souligne encore : « Les classes exploitées ont besoin de la domination politique pour supprimer complètement toute exploitation, cest-à-dire pour défendre les intérêts de limmense majorité du peuple contre linfime minorité dos esclavagistes modernes, cest-à-dire les propriétaires fonciers et les capitalistes. » Nous voulons terminer notre communiqué sur une petite parenthèse qui a son importance. Certains ont voulu trop rapidement enfermer le combat des Cellules Communistes Combattantes dans le choix de nos premiers objectifs, alors que ceux-ci ont été choisis dans le cadre de la première phase de notre « Campagne anti-impérialiste dOctobre ». Lattaque des préparatifs de guerre de limpérialisme et de lO.T.A.N., à travers les sociétés fructifiant dans les contrats darmements de ces projets (et spécialement celles responsables des programmes Cruise et Pershing II), ne recouvre en aucun cas lensemble de notre perspective de combat politique ! Nous ne sommes pas des pacifistes bêtas même radicaux justiciant dodieux marchands de canons... Nous sommes des cellules communistes traçant dans ce pays une perspective politico-militairo pour une réelle politique révolutionnaire : cest-à-dire une politique visant à renverser lordre impérialiste pour construire une société nouvelle, la société communiste. « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. En octobre 1984, le gouvernement belge est une coalition sociale-chrétienne/libérale, cest le gouvernement « Martens 5 ». 2. Paul Hatry, ministre de la région bruxelloise du gouvernement « Martens 5 » ; Willy De Clerq, voir note 1 p. 59 ; Hermann De Croo, ministre des communications dans les gouvernements « Martens 5 et 6 » et cible légitime des cheminots ou autres travailleurs des transports. 3. Grand mouvement prolétarien de grève ouvert spontanément par les cheminots contre le démantèlement des services publics ; il prit rapidement un caractère politique (anti-austérité et anti-gouvernemental) et gagna lensemble du pays dès le 15 septembre, il fut défait à la fin de ce même mois sans avoir réussi à sétendre au secteur privé. 4. Ex-président du conseil dadministration de la multinationale belge de lindustrie chimique « Solvay ». 5. Artifice constitutionnel permettant au gouvernement, fort de lappui des Chambres, déviter les débats parlementaires ; prévus pour des situations exceptionnelles, ces « pouvoirs spéciaux » sont devenus le commun des gouvernements « Martens » pour imposer la politique daustérité. 6. Un des piliers de la « paix sociale », en Belgique, est l« indexation » des salaires, cest-à-dire laugmentation automatique des salaires selon lindice daugmentation des prix à la consommation. Ce principe, cible répétée des gouvernements « Martens » et plus particulièrement du ministre des affaires économiques, Mark Eyskens, fut, dans un premier temps, détourné par léviction hors du calcul dindice, des produits à fort taux daugmentation (!), ensuite, le gouvernement décréta le « saut » de 3 indexations au profit du Trésor, puis le « lissage » de lindex... Et en outre, les salaires sont bloqués jusquen 1987 ! Le retour intégral à lindexation des salaires est une revendication centrale du mouvement prolétarien en Belgique. _____
Réflexions dactualité : la
bourgeoisie et les révisionnistes ont peur de notre politique, Nous avons entendu au J.T. dhier soir quun soi-disant « premier commando delta » nous volait la responsabilité de notre attaque contre la Fondation J.R. et le Centre Paul Hymans. Il va de soi que nous avons, dans un premier temps, été surprises, et quensuite nous en avons bien ri ! Seulement, cela ne prête pas quà rire car cela nest pas innocent : nous allons nous expliquer à ce sujet. Qui peut avoir intérêt à répandre ces mensonges et dans quels buts ? Nous sommes apparues, en tant que forces politico-militaires le 2 octobre. Nous avons mené jusquà ce jour 5 actions et nous nous sommes longuement mais encore trop incomplètement expliqueés quant à la ligne politique et lidentité qui nous guident. Cest de cela que la bourgeoisie et les révisionnistes ont peur. Pas tellement de nos 5 attentats, nous pourrions en mener 10 fois plus que ce nest pas cela qui ébranlerait fondamentalement ce système, non, ce dont ils ont pour, cest de notre discours, en ce quil remet les choses à lendroit, quil pose les questions de la meilleure façon : dans la vérité et dune position prolétarienne. En bref, ils savent que beaucoup de gens se retrouvent dans notre combat, pensent que nous avons raison et se réjouissent des coups portés aux exploiteurs. Cest de cela quils ont peur, que la politique révolutionnaire secoue le train-train quotidien dun théâtre de marionnettes où les riches restent riches et même senrichissent de plus en plus et où la majorité, les exploités, crèvent sans espoir de lendemain, tout cela dans les ronds de jambe, le respect des conventions et des bonnes manières, du « jeu démocratique » et des farces électorales ! La bourgeoisie a peur de notre politique parce que celle-ci nest pas de soumission et de collaboration, mais de révolte et despoir ! Les révisionnistes ont peur de notre politiqué parce que celle-ci les dénonce, tout radicaux quils puissent être parfois dans leurs discours, comme de parfaits faux-jetons dont le seul objectif est de se garantir autorité et respectabilité au soin do leurs groupuscules. Nous pensons donc, et peu importe qui tenait la plume, que cette fausse revendication (qui ne sera certainement pas la dernière), fait le jeu de la bourgeoisie et de ses larbins... tout en rejoignant les intérêts objectifs des P.« C. »B. et autres « P.T.B.». Cest souvent la ficelle la plus grosse qui a le plus de chance de marcher, et celle dune revendication émanant dun commando fasciste est plus efficace pour plusieurs raisons. Un sentiment réel et très louable danti-fascisme est ancré chez bon nombre de travailleurs et de travailleuses. Compris dans loptique de la lutte des classes, cest un sentiment louable que la bourgeoisie tente dexploiter en semant la confusion dans linformation. Car l« anti-fascisme » est aussi un sentiment dénaturé, démocratique bourgeois, chez beaucoup, cest-à-dire quil ne recouvre que le rejet des formes les plus violentes et les plus brutales de la dictature bourgeoise. Il est alors une combine de collaboration de classes, car il ne vise quà laménagement du rapport de domination. En bref : « travaille et crève sans protester ou je sors mes gendarmes pour te mettre au pas », cest la grande alternative « démocratie-fascisme » à travers laquelle la petite bourgeoisie qui ne veut pas dennuis se fout complètement et profite de ceux des autres. Cest sur ce deuxième point que loffensive de manipulation de lopinion publique va se développer : « Regardez, même si ce sont les Cellules Communistes Combattantes qui ont mené les attentats contre les P.R.L./P.V.V., elles ont les mêmes intérêts que les fascistes, nous lavons toujours dit, les « extrêmes » se ressemblent, unissons-nous autour de la démocratie (bourgeoise) et la gendarmerie vous sauvera. » Cela va même déjà plus loin : cette revendication delta (quun enfant de 5 ans jetterait à la poubelle avec mépris mais que Georges Moucheron nous comprenons sa douleur 1 nous exhibe à tort et à travers) est luvre selon linterview dune graphologue au même J.T., dun « instable, irrationnel... » en bref de quelquun « capable de mener des attentats (sic !) ». Continuons à grands pas dans cette logique et fine psychologie de sarmalux, et nous déclarerons que tous les combattants communistes sont des désaxés... Tout cela nest hélas pas très nouveau, dans tous les pays où les communistes révolutionnaires assument leurs tâches historiques, les États, les flics et les collaborateurs sentendent à merveille pour diffâmer, calomnier, dénaturer loffensive dans la lutte des classes. Les nazis traitaient les résistants do terroristes, au Vietnam lArmée Révolutionnaire nous était présentée comme des bandes de rebelles et de pillards, en Algérie les combattants du F.L.N. étaient considérés comme des « terroristes » par les porcs colonialistes... et il y a des centaines dautres exemples. Aujourdhui, contre les révolutionnaires en Italie, en Espagne, en R.F.A., en Turquie, en Grèce, et maintenant en Belgique, la bourgeoisie et ses collaborateurs révisionnistes sont unis par une même pratique : le mensonge et la tromperie, parce quils ont peur de la vérité, peur de la lumière et de lespoir que soulèvent nos combats. Pour lanecdote, nous terminerons en disant que nous avons déjà entendu parler dun commando delta, émanation criminelle des services de police français, responsable de lassassinat du militant tiers-mondiste Henri Curiel... faut-il en déduire que la police belge nest quune émanation de la P.J. française puisque « la technique et le vocabulaire de ces terroristes (réels) coïncident parfaitement ? ». 2 Un dernier point plus sérieux : lors de notre action contre la Fondation J.R., Centre P.H., la revendication ne sest pas faite directement par écrit pour la raison qui est évidente aujourdhui, nous voulions joindre les deux attaques contre lappareil gouvernemental de lÉtat bourgeois. Il nen fallait pas plus pour que les flics exploitent directement ce changement aux habitudes. Il nous semble donc que par rapport à ces pratiques de désinformation les rédactions devraient faire preuve dintelligence et dhonnêteté, en tout cas certainement de prudence avant de se jeter sur ces conneries comme des chiens sur un os. Nous avons rédigé rapidement cette lettre et elle est certainement fort incomplète. Nous nous adresserons plus tard aux camarades, aux militants du mouvement ouvrier que les organisations révisionnistes trompent tous les jours. Nous savons que la haine que nous portent leurs dirigeants est à la mesure de la crainte quils ont dêtre dénoncés comme les complices objectifs des exploiteurs. Et puis notre réponse ne serait pas complète si elle nétait pas liée à la pratique. Donc ce matin du 17 octobre nous avons attaqué le siège du C.V.P... (à suivre) Que vont donc encore inventer le G.I.A. et les dirigeants révisionnistes à ce sujet ? Pour le communisme,
Notes : 1. G. Moucheron est un journaliste « apparenté » social-chrétien de la télévision ; il présentsit le Journal Télévisé du 16 octobre. 2. Expression extraite dun article de presse concluant sottement à lunité du groupe français A.D. et des Cellules Communistes Combattantes. (Voir la Mise au point des 4, 5, 6 octobre 1984.)
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Action contre un centre de
télécommunications périphérique de la base aérienne de Bierset. Ce matin du 26 novembre 1984, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué à lexplosif un CENTRE 0E TÉLÉCOMMUNICATIONS PÉRIPHERIQUE À LA BASE AÉRIENNE MILITAIRE DE BIERSET. Nous avons ainsi détruit deux pylônes-antennes et leurs installations au sol. Cest dans cette base que sont installées les escadrilles de chasseurs bombardiers Mirage 5 qui, issues de la Force Aérienne Tactique de ce pays, sont mises sous le commandement direct de lO.T.A.N. à travers la Deuxième Force Aérienne Tactique Alliée (2 A.T.A.F.). Nous saluons, à cette occasion, les camarades de la Fraction Armée Rouge (R.A.F.) dont le Commando Sigurd Debus a attaqué, en août 81, le Quartier Général de cette force à Ramstein (R.F.A.). Lattaque et le sabotage de lappareil militaire impérialiste ont évidemment une place privilégiée dans la politique révolutionnaire, et des actions, même relativement peu importantes ou peu spectaculaires, peuvent déjà réellement gripper la machine ennemie. De plus, quand elles deviennent une véritable pratique « spontanée » de masse, elles encerclent lennemi, lisolent et peuvent même le paralyser crucialement. En tant que pratique « spontanée » de masse, elles ont un rapport dialectique avec la pratique et la direction politique de lavant-garde communiste organisée ; cela est possible et réalisable et simpose aujourdhui. Faux paradoxe, la place de la Belgique est limitée et centrale dans le dispositif militaire impérialiste et ainsi les révolutionnaires sont devant le fait que lattaque de ce centre, de cet appareil militaire, devient elle-même centrale quand se pose concrètement le cadre de la révolution communiste internationale. Lappareil politico-militaire de lO.T.A.N. est à la fois fonction de domination sociale permanente et ultime rempart du mode de production capitaliste. LO.T.A.N. est lexpression la plus évidente du stade suprême du capitalisme : limpérialisme. Comme le disaient si justement les camarades à Stammheim : « Les guerres dagression à lextérieur et la contre-révolution préventive à lintériour (des métropoles) ». Cest lO.T.A.N. dont lA.B.L. et lÉtat Belgique qui garantit lordre impérialiste sur tous les continents, des Malouines à Berlin, de la Palestine à Prétoria, de la Turquie au Zaïre, de la Grenade au Maroc... Base politico-militaire de commandement et dexportation de la domination impérialiste, telle est la fonction impartie à la Belgique par ses maîtres yankee. Mais ce constat du fait que lO.T.A.N. a établi un de ses principaux centres de commandement sur le territoire de ce pays est vain si lon nen tire pas une réflexion sur ce que doit être la politique révolutionnaire dans de telles conditions. Nous pensons évidemment quil ny a pas un point du globe où il faudrait épargner lattaque contre les exploiteurs des peuples, certes non ! Mais nous pensons quune grande responsabilité historique incombe aujourdhui aux communistes révolutionnaires dans les métropoles, dans les centres impérialistes, car frapper la bête au cur est dune importance capitale, considérable, déterminante à la réalisation concrète dun authentique Internationalisme Prolétarien. Stratégiquement, nous devons nous battre pour leffondrement de « notre » bourgeoisie tant dans la confrontation inter-impérialiste, dans ses guerres et sa domination des peuples de la périphérie et du tiers-monde, que dans la lutte des classes ici. La domination impérialiste ne sera renversée que dans lunité dialectique des luttes révolutionnaires, et cela au niveau mondial. Sil est vrai que les capitalistes ne peuvent se passer du cuivre du Shaba et du Chili, et quils massacrent deux peuples entiers à ce profit, il est vrai aussi que cela nest possible que grâce à la pacification de pays tel la Belgique où ils peuvent concevoir et organiser leurs crimes en toute quiétude Et cest ainsi quil faut comprendre lhystérie policière et répressive contre nous et les Organisations Communistes Combattantes dans les centres : lO.T.A.N. ne peut se permettre de voir ses communications, ses cadres et ses officiers, ses instituts de recherche et ses structures militaires menacés dans lespace même qui lui sert de quartier général. Nous lavons dit dans notre communiqué de lattaque contre Honeywell, ce nest pas pour rien, ni contre rien, que lO.T.A.N. a installé son Quartier Général pour lEurope ici. Cela veut dire le choix dun pays où la conscience anti-impérialiste est faible et politiquement réformiste, moralement bourgeoise, et dans un deuxième temps un pays où tous les partis de pouvoir sont ouvertement atlantistes et ont dans une parfaite continuité organisé un formidable appareil de répression sous la direction de la défense nationale : la gendarmerie. Voilà ce que tout le monde doit comprendre maintenant et dont tous les camarades doivent tenir compte dans leurs pratiques militantes : SANS PAIX SOCIALE, SANS CONSENSUS LARGE INTER-CLASSISTE, SANS PACIFICATION DES CENTRES, LA BOURGEOISIE NE PEUT TRIOMPHER DANS SES GUERRES IMPÉRIALISTES. Une vaste et importante bataille politique se déroule maintenant et partout, où saffrontent la tendance à la guerre et la tendance à la révolution. Du point de vue des stratèges impérialistes, il sagit évidemment dembrigader les peuples dEurope occidentale dans les projets bellicistes de lO.T.A.N.. Une production de guerre massive et de qualité, une armée disciplinée et combative, une population acceptant toutes les privations dans le cadre de leffort de guerre, la militarisation des services publics, la pacification sociale et politique garantissant la sécurité des centres et des installations de commandement, voilà ce dont a besoin lO.T.A.N. pour ses projets criminels ! Et voilà précisément aussi à quoi doivent sattaquer les militants et les révolutionnaires opposés sincèrement aux projets de guerre impérialiste : sabotage de la production militaire, destruction et attaques multiples contre les firmes travaillant dans le cadre de lindustrie de guerre, sabotage, désertion et mutinerie dans les rangs de larmée bourgeoise, travail politique et organisationnel, travail politique et militaire pour la destruction du pouvoir bourgeois et la révolution internationaliste. Ce sont là les pratiques de la tendance à la révolution, bases incontournables de la guerre civile afin de briser définitivement la logique préhistorique du capitalisme. La crise économique du capitalisme et les projets de guerre qui en découlent sont des facteurs qui réveillent brutalement les endormis ! À une situation de pacification gavée dans la société de consommation et dépargne-crédit, au nationalisme putride et à son corollaire le racisme, à lindifférence complice et à la trahison de toutes les organisations politiques ou syndicales, situation qui lui suffisait pour mener ses crimes dans la périphérie et le Tiers-Monde, limpérialisme en crise doit substituer la guerre ici. Mais quelle mémoire avons-nous ? Où est notre mémoire de classe ? Où est la mémoire de notre propre histoire ? De ceux qui ont connu la boucherie de 36/45 ? De ceux qui ont connu la misère de la « reconstruction » ? De ceux qui ont connu toutes les grèves, toutes les trahisons, toutes les défaites devant une bourgeoisie de plus en plus arrogante ? Sont-ce les quelques miettes du gateau volé à lAfrique, à lAmérique latine, au Moyen-Orient et à notre propre travail qui peuvent masquer lavenir auquel inexorablement limpérialisme nous conduit : la misère et des guerres incessantes ? Et ainsi simpose avant tout cette grande bataille politique quil faut mener et gagner dans nos propres rangs. Cette bataille il faut la mener sur tous les terrains car cest partout aujourdhui que se manifeste la pression des thèses bellicistes bourgeoises et de leurs complices les thèses collaborationnistes de la petite-bourgeoisie. La mise au pas des appareils médiatiques dans le cadre de lanti-« soviétisme » frise la caricature, la moindre aigreur destomac dun « dissident » lithuanien fait les unes et doit nous conforter dans lidée quil vaut mieux mourir sous la torture en Turquie quêtre amnistié en Pologne. Rassembleur des complices, Wojtyla a bien mérité son titre de « pape de lO.T.A.N. »... même sil nose pas encore bénir les Pershing, en Amérique latine il vaut une division de Marines et crée moins de remous dans les bonnes consciences. Et la liste serait trop longue à énumérer ici mais ce qui est clair, cest le résultat : linexorabilité, à brève échéance, dun conflit inter-impérialiste est comprise par lensemble des populations. À lespoir des dupes qui pensaient en 1945 quil était possible de se débarrasser de la guerre sans se débarrasser du capitalisme, à laveuglement et à la surdité de ceux qui nont pas vu ou nont pas voulu voir que la guerre na pas cessé un seul instant depuis lors pour les peuples opprimés, simpose la réalité : la révolution ou la guerre ! Les thèses bellicistes de lO.T.A.N. qui doivent entrainer et justifier les peuples des métropoles dans la guerre ne sont que la radicalisation des thèses permanentes justifiant lexploitation des travailleurs. La défense du « monde libre », de la démocratie bourgeoise, le parlementarisme, la morale desclave du judéo-christianisme, etc... deviennent des raisons pour mourir sur les champs de bataille en alternative radicale à la mort quotidienne du travail aliénant. Faire face à ces thèses, piliers idéologiques de lhistoire de la domination bourgeoise, leur opposer une alternative révolutionnaire, constructive davenir, nest pas une chose aisée car, globalement ou partiellement, elles infestent gravement le mouvement anti-guerre. Un point très important que nous voulons préciser : nous ne devons pas tomber dans les lieux communs dont lanalyse sereine aurait à souffrir. Nous combattons dans le cadre de la politique prolétarienne, ce qui nous oblige doser et nous impose le devoir de critiquer un mouvement aussi large que le mouvement anti-guerre quand il suit les chemins tracés par des institutions réformistes et de trahisons. Mais nous ne critiquons pas la sincérité des militants qui sy engagent, nous ne critiquons pas gratuitement les centaines de milliers de manifestants parmi lesquels nos militants se retrouvent qui se sont réunis ces dernières années dans toute lEurope ; ce que nous dénonçons et critiquons fermement, ce sont les directions petites-bourgeoises, que ce soient les C.N.A.P.D., les V.A.K.A. ou les divers partis qui les soutiennent, qui engagent ce formidable mouvement populaire dans lépuisement à court terme, léchec, limpasse, la défaite... Ainsi, sous les couronnes mortuaires du « pluralisme », de la « neutralité », de l« apolitisme » et sur les rails du parlementarisme bourgeois, les cliques descrocs made in Galand et Cie sont les apôtres de politiques capitulardes quil faut contrer vigoureusement : 1. Le respect de lordre impérialiste à travers le légalisme et la non-violence érigée en absolu mystique alors quelle nest que la désertion face à un ennemi dont la domination repose sur la brutalité quotidienne, la police, la gendarmerie et larmée. Le légalisme, loption parlementariste, la non-violence sont contre-révolutionnaires car ils enferment le mouvement anti-guerre et anti-missiles dans un cirque contrôlé par le pouvoir bourgeois. Alors que linstallation des Cruise fut programmée par des instances qui nont pas demandé son avis au larbin Vreyen 1, les directions pacifistes continuent dillusionner le mouvement à ce sujet. Loption parlementariste, cest-à-dire sen remettre au pouvoir bourgeois après lui avoir fait remarquer que la guerre et les missiles nous nen voulons pas, est aussi grotesque que de demander aux voleurs de voter des lois les condamnant ! De toutes façons, nous savons maintenant ce quil en a été et ce ne sont pas les dernières pitreries de Swaelen 2 ou de Martens qui changent quoi que ce soit. 2. Une orientation globale se voulant « apolitique » (en option : pluralisme et démocratie) qui interdit de poser le problème de la guerre impérialiste autrement quen shorrifiant des souffrances quelle occasionnerait ici. La conséquence de cette position est double : non seulement la guerre impérialiste au lieu dapparaître comme produit et fonction de données concrètes (la crise économique du mode de production capitaliste et les contradictions inter-impérialistes) est présentée comme un mal venu don ne sait où et contre lequel nimporte qui, et pourquoi pas Rogers, shorrifie , mais en plus cette position est clairement nationaliste en ne posant que la question de la protection du territoire national Nayons pas pour des mots, elle est carrément patriotique. Donc, nous disons que couper ainsi la guerre de limpérialisme et dune position de classe à son égard, refuser de lanalyser (et de mettre cette analyse en pratique) comme moment particulier mais de continuité de la domination de classe, masquer les causes par les effets, sont les axes des directions pacifistes et la politique pacifiste qui nont pour buts que de crétiniser la réflexion du mouvement anti-guerre, ainsi que de le désarmer historiquement. En réalité, cette soi-disant « apolitisation », cette reconnaissance du pouvoir bourgeois, ne servent quà introduire à la direction du mouvement anti-guerre toutes les taupes des partis bourgeois, tous les parlementaires ou bourgmestres en mal délecteurs, etc..., ce qui finit par présenter et dénaturer le mouvement anti-guerre comme une force traversant tout le pays, toutes les classes, qui réunirait dans un même effort de bonne volonté et dans les mêmes intérêts bourgeoisie et prolétariat ! Cette soi-disant « apolitisation » masque en réalité le fait que la bourgeoisie entière de ce pays organise les préparatifs de guerre : des politiciens valets de Washington, des militaires subalternes U.S., des industriels et des banquiers... 3. La guerre impérialiste étant devenue grâce aux bons soins de la collaboration, une force nuisible se situant hors des antagonismes de classes, la question de la combattre cède le pas à celle de la « refuser ». Ce qui induit directement et inévitablement la recherche dun consensus. Et que demandent les pacifistes ? U.S.A., U.R.S.S., ne faites pas la guerre (via lEurope) et point à la ligne. Mais pour les travailleurs, la guerre impérialiste nest quun moment plus horrible encore que la misère quotidienne, pas une rupture dans lexploitation ! Et dire cela ne permet pas doublier les peuples pour qui la guerre est quotidienne depuis des dizaines dannées ! Pour les communistes révolutionnaires, il ny a pas de « point à la ligne », les U.S.A., lU.R.S.S., en guerre ou en paix ne nous intéressent pas. Même sans guerre atomique, lordre impérialiste ne nous intéresse pas et est intolérable ! Il doit être balayé par la naissance de la société nouvelle, la société sans classe et sans État, la société communiste. 4. Les organisations pacifistes ont mobilisé leurs militants, et récupéré le vaste mouvement populaire sur le problème de la guerre impérialiste, mais en falsifiant la nature même de ce problème. Ainsi, pour corroborer leurs thèses fatalistes, ils ne peuvent présenter le conflit à venir quà travers des visions denfer nucléaire, de destruction totale de la planète, descalade apocalyptique, etc... Présenter les choses de cette façon est en premier lieu une parfaite idiotie, mais qui une fois de plus vise à placer la guerre au-delà des intérêts de la bourgeoisie ; en second lieu, cest très préjudiciable au mouvement anti-guerre car cela développe un sentiment de démobilisation devant « une fatalité insurmontable ». Mais ce nest justement pas à travers ces visions dapocalypse quil faut imaginer la guerre impérialiste, au contraire cest tout à lopposé. Il faut comprendre le processus de guerre impérialiste comme étant une série dopérations combinées, cernées géographiquement, planifiées dans des échéances précises... dune violence terrible, certes, mais parfaitement contrôlées par les États-majors impérialistes. Pour illustrer cela, voyons par exemple la guerre de 1914/18 dont larmistice fut signé sans vainqueur ni vaincu... le front se trouvait à ce moment-là hors dAllemagne, larmée allemande recevait des renforts massifs suite à la paix arrachée par la naissante Union Soviétique. Simplement, les capitalistes ont décidé que cela suffisait, les industriels en avaient pour leurs comptes, le partage colonial était bouclé, et le mouvement communiste international minait la vieille Europe. Et alors que tout le monde était parti en guerre dans une belle unanimité, du jour au lendemain les capitalistes ont décidé den rester là et de soccuper dautres problèmes (cest-à-dire de laisser larmée allemande aller massacrer les révolutionnaires et de monter des expéditions internationales pour soutenir les armées blanches). Voilà le cynisme de la guerre impérialiste ! La bourgeoisie ne détruira pas la planète car elle ny a pas intérêt. Par contre elle tentera de détruire tous les foyers révolutionnaires de par le monde : elle ne rasera pas Moscou sous les mégatonnes, mais elle enverra des corps expéditionnaires en Amérique centrale, en Afrique du Nord, en Asie du Sud-Est... elle ne vitrifiera pas lOuraI, mais elle déclenchera une vaste et horrible bataille, mi-classique, mi-atomique en Allemagne ! Et il ne sagira pas daventure ou de surprise, mais de plans bien précis pour lesquels sarticulent aujourdhui des politiques darmements, des doctrines militaires, des stratégies et des tactiques de combat. CE QUI EST FONDAMENTAL POUR LE MOUVEMENT ANTI-GUERRE, CEST DE SE DÉBARRASSER DE LA MYTHOLOGIE DES EFFETS POUR SATTAQUER AUX CAUSES. ON NE SE BAT PAS CONTRE LA GUERRE SI ON NE MET PAS HORS DÉTAT DE NUIRE CEUX QUI LA PROGRAMMENT ET LORGANISENT CONCRETEMENT, ON NE SE BAT PAS CONTRE LA GUERRE SI ON NE POSE PAS LA QUESTION DU MODE DE PRODUCTION CAPITALISTE ET DE SA DESTRUCTION. 5. Un autre témoin de la faiblesse politique du mouvement anti-guerre où sengouffre le poison pacifiste est son européocentrisme, son nationalisme évident. Nous lavons déjà dit, la guerre dans le Tiers-Monde na pas cessé un seul jour depuis 1945, plus dune fois menée avec la participation des militaires belges (en Corée, en Algérie, au Shaba), mais ce ne sont sans doute que des « sous-guerres », tandis quici ce sera sérieux ! Cela ne prête pas à rire, car si lampleur de la mobilisation contre linstallation des Cruise et des Pershing est juste et légitime, la pauvreté, si pas labsence de mobilisation contre les interventions militaires impérialistes au Shaba, par exemple, relativise la portée de ce mouvement. Car la guerre impérialiste est possible ici si elle est possible dans le Tiers-Monde, car lexploitation des travailleurs dAfrique nest possible quen liaison avec lexploitation des travailleurs ici... Mais ce qui est « nouveau », cest le retour de menaces de guerre ICI. Alors il faut dénoncer et combattre ceux qui intentionnellement entraînent le mouvement anti-guerre dans les limites de cette « nouveauté », car de cette simple inquiétude quant à la protection de sa propre sécurité, le pas est vite franchi de partir en guerre chez le voisin... Seule une vision correcte de ce quest limpérialisme permet de défaire les tendances chauvines, car se battre contre la guerre impérialiste est la première activité des guerilleros anti-mobutistes et en cela il y a une identité commune qui doit se manifester concrètement dans une pratique internationaliste. Enfin, pour en terminer avec cette première critique de la politique et de lidéologie pacifistes, il faut mettre en avant son absolu manque de perspectives et son échec retentissant. Les organisations pacifistes appellent à une manifestation en 1985... de qui se moquent-elles ? Aujourdhui, le mouvement qui a servi de modèle au pacifisme belge, le mouvement de la paix en R.F.A. est en pleine déconfiture. Et cela est compréhensible : il na pu atteindre aucun de ses soi-disant objectifs et narrive même plus à organiser ses shows « chaînes humaines » tant la lassitude et le découragement sont grands parmi ses militants qui comprennent que des années de lutte pacifiste nont servi à rien du tout. Par contre, ce que nous voyons en R.F.A. cest le développement dun fort mouvement de guérilla anti-impérialiste, qui, sous la direction politique de la Fraction Armée Rouge 3, est lexpression évidente dun refus prolétarien aux projets bellicistes de lO.T.A.N.. En nous appelant à une nouvelle manifestation stérile, sur des mots dordre petits-bourgeois, sur la politique réformiste du pacifisme, les V.A.K.A. et C.N.A.P.D. sont les fossoyeurs objectifs du mouvement anti-guerre ! Soumettre les thèses pacifistes au feu de la critique révolutionnaire est indispensable, mais il faut le faire pour dépasser ces errances et pour impulser une dynamique nouvelle dans lopposition à la guerre et aux missiles de lO.T.A.N.. Il faut battre politiquement les tentatives délaboration dun compromis avec la bourgeoisie quant à la question de la guerre, et cela signifie lier la guerre à limpérialisme, se positionner dans une perspective prolétarienne et révolutionnaire. « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. Ministre de la Défense nationale du gouvernement « Martens 5 ». 2. Président du C.V.P. à cette époque, et dont les pitreries consistaient à faire part de ses états dâme pacifistes face à la politique du gouvernement « Martens 5 » (C.V.P. également ! !). 3. Rappelons que cette analyse nexprime pas, pour les Cellules, une reconnaissance de correction politique à cette direction de la R.A.F. ; à ce propos, voir lintroduction. _____
Actions contre le réseau des oléoducs de
lO.T.A.N. (C.E.P.S.). Ce matin du 11 décembre 1984, à cinq heures trente, les Cellules Communistes Combattantes ont détruit SIMULTANÉMENT 6 RELAIS DE SÉCURITE DU RÉSEAU DES PIPE-LINES DE LO.T.A.N. et ce, A TRAVERS LA BELGIQUE. Nous avons réalisé Ces attaques à laide de charges explosives placées dans les trappes daccès blindées de la quatrième division (belge) des pipe-lines de lO.T.A.N.. Il est facile de repérer ces « trappes daccès » disséminées sur tout le territoire, et principalement aux abords des stations de pompage de cette division. Nous avons ainsi détruit : Le relais de sécurité immatriculé 060529 le long de la route qui relie Clabecq et Ittre. Le relais de sécurité immatriculé 060264B le long de la route reliant Gages à Gibecq (à proximité dune installation militaire dépendant de la station de pompage de Brugelette). Les relais de sécurité immatriculés 061523B et 050615B sis derrière la station de pompage de Glons. Le relais de sécurité immatriculé 060846 à la pointe sud du bois de Laurensart, proche de la gare de Gastuche. Le relais de sécurité non immatriculé sis au bout du chemin du Haras, bois du Renard à Ensival. Nos actions ont donc porté lattaque révolutionnaire simultanée en trois provinces, coupant en des points névralgiques ce réseau pipe-lines et lapprovisionnemont des forces armées de lO.T.A.N.. Dans notre communiqué du 26 novembre 1984 à propos de la destruction des pylônes-antennes périphériques à la base de Bierset, nous avons souligné la place limitée mais centrale de la Belgique dans le dispositif militaire impérialiste, et ainsi comment simpose la centralité de loffensive contre lO.T.A.N. dans le cadre dune politique révolutionnaire anti-impérialiste. Cest un fait évident aujourdhui, et plus aucun militant ne peut imaginer une politique révolutionnaire qui se limiterait au territoire national... Mais ce qui est bien moins compris, cest que lO.T.A.N. nest pas quun État-major de vieilles badernes mais plutôt : « quasiment la forme étatique la plus élaborée de la bourgeoisie impérialiste, cest-à-dire un système global qui définit, sous lhégémonie inéluctable du capitalisme U.S., les intérêts concurrents comme fractions de lensemble, quelles soient nationales ou économiques, les régule dans la crise généralisée de la valorisation du capital et les unit dans lagression, cest-à-dire dans la tentative dassurer à un autre stade, le processus contre-révolutionnaire mondial » (C.K., R.A.F.). Limportance de ce pays au sein de lappareil politico-militaire transnational de lO.T.A.N. est bien sûr évidente pour tout le monde devant le fait quil a été choisi pour linstallation du siège dEvere, et linstallation du Quartier Général militaire pour lEurope (S.H.A.P.E.) à Casteau, et cela ne sarrête pas là : par exemple, la Belgique est aussi une plaque tournante fondamentale pour la capacité de manuvres des troupes impérialistes. Lincessant défilé de troupes et de matériels yankee et britanniques, dAnvers à la frontière allemande et à travers tout le pays lors de la récente manuvre/répétition générale « Autumn Forge », a cette fois dépassé en ampleur toutes les précédentes manuvres de lO.T.A.N.. Suivant le scénario de la guerre conventionnelle en Europe centrale, ce pays a servi de principale base de transit pour les troupes lors de leurs déploiements sur le « front ». À cette occasion, toutes les voies de communication furent mises au service de lO.T.A.N. : aéroports (militaires et aussi civils, ex. Zaventem), le port dAnvers, les voies ferrées, les autoroutes, les télécommunications, etc. Et il faut aussi parler du rôle de lA.B.L. dans lO.T.A.N.. Avant tout, un fait qui en dit long : 40 % de larmée est sous le commandement direct de lO.T.A.N., cest le taux le plus élevé de tout lO.T.A.N. Globalement, lA.B.L. que lon voudrait nous présenter comme un ramassis dalcooliques incapables et dotés dun matériel obsolète, dispose en fait du matériel le plus performant dans lO.T.A.N., et les programmes déquipement nont jamais atteint une telle ampleur (sous quelque forme que ce soit : achat, production, « prêt », gérance, etc...). Pour mémoire, citons les obusiers automoteurs M 109, les missiles MILAN, les équipements radio, les dragueurs de mines, les véhicules de combat dinfanterie (A.I.F.V.), les transporteurs de troupes blindés (M 113), les jeeps (« Bombardier »), les hélicoptères de combat, le reblindage des chars Léopard, les missiles sol-air (PATRIOT)... et tout cela en moins de cinq ans ! cette (incomplète) énumération vaut mieux que toutes les larmes de crocodiles de ces militaires sur la pseudo-insuffisance de crédit... Larmée du capital se porte bien et sapprête à rentrer en scène contre le mouvement ouvrier et révolutionnaire. Il faut dire que la capacité de lA.B.L. à garantir les intérêts impérialistes nest pas nouvelle ! Loccupation de lAllemagne jusquen 56 et ensuite le stationnement permanent de troupes dans ce pays, lenvoi du bataillon renforcé en Corée (51-53), lenvoi dofficiers pendant la guerre dAlgérie (58-60), le renforcement de la « force publique » au Kwilu (58-59), lintervention au Congo (60-61), lattaque de Stanleyville (64) 1, la participation aux contingents de lO.N.U. (Pakistan, Moyen-Orient), lencadrement de larmée de Mobutu (et de celles du Rwanda et du Burundi), lattaque de Kolwezi (78) 2... sont les crimes recensés de larmée belge à lextérieur depuis 45. Mais larmée assure aussi lordre impérialiste à lintérieur : lA.B.L. est intervenue pour casser les grèves (par la mise au travail forcée de miliciens ou le détachement de techniciens, par ex.) ou pour les réprimer ainsi que les manifestations en 1950 3, 60-61 4, 66, 71, 73, 76 et 82, que ce soit au moment de la « question royale », des grandes grèves de 60, des grèves de dockers, des mineurs du Limbourg, des éboueurs, du personnel hospitalier, des travailleurs de la S.A.B.C.A. 5, etc... Et faut-il encore rappeler que la gendarmerie, fer de lance de la répression des mouvements sociaux, est en tant que force militaire sous la direction de lO.T.A.N. ? Lattaque contre le système O.T.A.N. est donc un axe principal dans la guerre des classes. Les Brigades Rouges : « La désarticulation des appareils centraux dans cette phase doit atteindre le cur battant de la contre révolution impérialiste : lO.T.A.N. LO.T.A.N. signifie guerre interne et guerre externe. Cest dans cette dimension quelle réorganise ses armées, en les adaptant aux nouvelles caractéristiques de la guerre inter-impérialiste et de la guerre des classes. (...) Nous devons commencer à saboter cette machine de mort qui, pour le prolétariat métropolitain, dans cette phase, veut dire contre-révolution préventive. Nous devons, en attaquant les hommes et les repaires, désarticuler ses déterminations nationales restructurées en fonctions anti-guérillas. » Voilà pourquoi notre pratique de guérilla est juste et prolétarienne : notre campagne anti-impérialiste exprime le refus de sincliner devant le terrorisme du pouvoir capitaliste, nous refusons de rester désarmés devant ce que plus personne ne peut se cacher aujourdhui : la bourgeoisie organise des forces énormes de répression car elle sait que sa crise économique na dautre issue que la guerre et quune formidable explosion sociale et révolutionnaire va bouleverser lHistoire ! La tâche urgente des révolutionnaires communistes est de tout mettre en uvre pour quun puissant Parti Communiste Combattant dirige le mouvement prolétarien dans cette inévitable et proche confrontation. La place de lappareil militaire dans la société impérialiste dépasse donc de loin la simple question de lorganisation des contradictions inter-impérialistes, aujourdhui la préparation dun conflit est-ouest. Sous limpulsion et la direction de lO.T.A.N., la militarisation de la société civile est planifiée au-delà du « maintien de lordre ». Ainsi, initialement prévus en cas d« état de guerre » (en soit une notion assez floue), des plans sont applicables qui permettent à lO.T.A.N. de diriger toute une série de secteurs sociaux. Par exemple, une structure de commandement sous les ordres de lO.T.A.N. est prévue pour les secteurs suivants : forces armées, gendarmerie, intérieur, justice, communications, travaux publics, santé publique, affaires économiques... ainsi lO.N.Em. servirait à réquisitionner la main duvre dont aurait besoin lO.T.A.N. à un moment déterminé (comme la révélé le document confidentiel O.T.A.N.-N.A.T.O. CM55, dénoncé dans les années 70), etc..., etc... Aujourdhui, cet axe principal « GUERRE À LO.T.A.N. » unifie et stimule le mouvement révolutionnaire dans les centres. Débarrassés des erreurs réformistes et tiers-mondistes, les avant-gardes révolutionnaires, les Partis et les Organisations Communistes Combattants sinscrivent dans un véritable internationalisme. Du Portugal à la R.F.A., de lItalie à lIrlande, de la Grèce à lEspagne... un vent despoir et de lutte se lève qui rejoint tous les peuples en lutte contre limpérialisme. Dans la Résolution de la Direction Stratégique des Brigades Rouges de février 78, était affirmé : « Le principe tactique de la guérilla dans cette conjoncture est la désarticulation des forces de lennemi. Désarticuler les forces de lennemi signifie porter une attaque dont lobjectif principal est encore celui de diffuser la lutte armée et sa nécessité, mais dans laquelle a déjà commencé à opérer le principe tactique propre à la phase suivante : la destruction des forces de lennemi. Cette attaque doit diffuser la ligne politique de lavant-garde politico-militaire et désarticuler dans le même temps la nouvelle forme que lÉtat impérialiste est en train dassumer. » Pour nous, cest dans lapplication de ce principe que nous entendons aujourdhui apporter une modeste contribution au mouvement international anti-impérialiste, mais nous avons confiance dans lavenir et mettrons tout en uvre pour que ce pays devienne une des tombes de limpérialisme ! Pour terminer, nous voulons citer les Cellules Révolutionnaires qui, le 14 juin 1984, ont fait sauter un pipe-line de lO.T.A.N. près de Lorch en R.F.A. : « Pour nous, il sagit de combattre de manière effective la machine de guerre yankee en tant quélément central de la politique de domination impérialiste. Il est clair pour nous que des actions isolées ne peuvent atteindre ce but, mais que cest une extension continue de cette pratique politique qui le permettra. » « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. « Force Publique », attaque de Stanleyvilie : interventions militaires belges lors de la décolonisation du Congo belge (Zaïre). 2. Attaque de Kolwezi : intervention militaire franco-belge (avec appui logistique U.S.) lors de loffensive du Front National de Libération du Congo dans la province du Shaba an 1978. 3. 1950, la « question royale » : grand mouvement populaire qui, de mars à août 1950, sopposa au retour du roi Léopold III sur le trône an raison de ses choix durant loccupation nazie ; à cette occasion, larmée fut rappelée dAllemagne, la gendarmerie tira sur la foule, la grève fut générale, les sabotages et les actions aux explosifs se multiplièrent. Léopold III abdiqua en faveur du prince Baudouin. 4. 60-61 : grand mouvement prolétarien qui, en décembre 60 et janvier 61, lutta contre la politique daustérité du gouvernement de coalition sociale-chrétienne/libérale ; la grève, partie spontanément, devint générale, manifestations violentes et sabotages se multiplièrent. Le gouvernement, sappuyant sur larmée, sortit vainqueur de cette lutte. 5. S.A.B.C.A. : Société aéronautique impliquée dans des programmes militaires multinationaux (F 16, Mirage. Bréguet, Fokker, etc...). _____
Certaines informations parues dans la presse du 27 novembre sous-entendaient, et même parfois claironnaient, que nous nous étions trompés de cible lors de notre attaque du 26 contre les pylônes-antennes périphériques à la base militaire de Bierset. Cela est complètement faux et tout à fait ridicule. Voici comment nous avons fait le choix de cet objectif : nous avions repéré ces deux antennes car elles étaient situées dans un petit complexe militaire, comme dautres autour de toutes les bases de la défense aérienne. Les images du J.T. du 26 étaient révélatrices à ce sujet, un périmètre clôturé de barbelés, la signalisation « domaine militaire », etc... Nous savions très bien aussi quune seule des deux antennes était en activité, et que les installations au sol qui valaient la peine dêtre détruites étaient aux pieds de celle de gauche. Quand nous menons une attaque, nous le faisons toujours avec le maximum de renseignements et de repérages afin de pouvoir parfaitement contrôler la situation. Mais le fait que le pylône-antenne de droite nétait pas en fonctionnement actuellement nétait pas une raison suffisante que pour ne pas le détruire. Faut-il attendre quun bombardier soit en vol pour le dynamiter ? Faut-il attendre que les flics vous braquent leurs revolvers sur la tête ou vous descendent pour songer à les désarmer ? De plus, si linformation parue en première page de lédition du Soir du 27 est exacte, la défense nationale entendait le remettre en service très prochainement... il lui reste donc à en reconstruire un nouveau ! Évidement, si nous avions pu, par notre action, dérouter un Awacs qui serait allé sécraser sur les bâtiments de lO.T.A.N. à Evere un jour de conférence... nous aurions été très contents, mais cela ne sest pas passé ainsi. En ce qui concerne le second pylône-antenne dont la régie des voies aériennes avait lutilisation, il faut dire plusieurs choses. Premièrement, il était, comme nous lavons déjà souligné plus haut, situé en terrain militaire et rien ne le demarquait des installations militaires. Ceux qui se compromettent avec lO.T.A.N. et partagent des infrastructures avec les militaires nont quà prendre leurs responsabilités ; ils doivent savoir quils risquent par là, dêtre la cible des révolutionnaires. Et en dernier lieu, il faut surtout souligner quil existe une coordination totale entre le « civil » et le militaire au niveau du contrôle aérien, principalement au travers du Détachement Militaire de Coordination (M.D.C.) situé à Zaventem. Nous ne pouvons donc comprendre la publicité donnée à cette idiotie que comme la volonté de nous nuire politiquement à travers une manuvre de manipulation de lopinion publique. Pour le communisme, _____
Action contre un centre de lO.T.A.N. Aujourdhui, 15 janvier 1985 à 3 heures et demie le matin, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué un centre de lO.T.A.N. sis chaussée de Louvain, 13 à Sint Stevens Woluwe (Zaventem). Cette base abritait le NATO S.H.A.P.E. SUPPORT GROUP, le US BENELUX CONTRACTING DIRECTORATE, le US DEFENSIVE lNVESTIGATIVE SERVICE et le NATO SUPPORT ACTIVITY. Nous dédions notre attaque aux combattants de la Fraction Armée Rouge-R.A.F. qui luttent aujourdhui par la grève de la faim collective contre leurs conditions de détention/extermination dans les prisons spéciales de R.F.A. Après les camarades que nous avons tous encore en mémoire, Holger, Siegfried, Ulrike, Andreas, Gudrun, Jan Carl, Ingrid, Sigurd, nous savons que lÉtat fédéral planifie à nouveau lassassinat des révolutionnaires dans ses geôles. Laction de ce matin, la plus complexe et la plus offensive que nous ayons menée, clôture notre campagne anti-impérialiste, notre première offensive révolutionnaire réalisant lindispensable unité de la théorie et de la pratique. Et cest la qualité évidente de cet objectif qui a déterminé notre décision dy porter la première attaque pouvant blesser ou tuer des militaires yankee et leurs complices. Voilà les deux grands points que nous allons développer. Nous déclarons donc que nous clôturons par cette action notre première campagne anti-impérialiste. Cette décision correspond simplement et naturellement au fait que nous avons atteint les buts politiques que nous lui avions fixés. Cette décision de suspendre momentanément nos actions politico-militaires ne peut se comprendre que comme un pas en avant, un développement objectif, politique et organisationnel, à partir duquel, plus fortes, nous travaillons au développement de notre politique à travers une seconde campagne à venir. Cette clôture nest donc pas une « trêve » car dans la guerre des classes les « trèves » nexistent pas ! Ceux qui navancent pas reculent, et la position prolétarienne est : initiative et offensive ! Cette clôture est un moment particulier de notre combat, ayant ses exigences propres, mais, si la conjoncture lexige, dans un moment déterminé, nous frapperons où et quand il le faudra. Une situation nouvelle existe maintenant dont les révolutionnaires doivent se saisir pour la faire progresser sans cesse au sein de la guerre des classes. Nous avons choisi dapparaître en tant que forces politico-militaires organisées au sein de la guerre de classes sur laxe de la guerre impérialiste car elle est lexpression la plus globale de la crise du capitalisme. La guerre permanente contre les peuples à lextérieur et la tendance à la guerre ici sont lexpression flagrante de lantagonisme entre les peuples du monde entier et limpérialisme. Cela, aujourdhui tout le monde le comprend, et cest à partir de là que simpose naturellement lInternationalisme Prolétarien comme la forme la plus élevée de la conscience de classe. Lorientation politique de notre campagne était donc de porter lattaque victorieuse contre les composantes principales du système impérialiste : léconomique à travers les industries de guerre, le pouvoir politique à travers la coalition gouvernementale, les forces militaires de domination : lO.T.A.N.. La bourgeoisie a toujours tenté de nous présenter ces pouvoirs comme étant distincts et indépendants les uns des autres. Mais aujourdhui, quand les travailleurs voient Weinberger faire fermer Pégard 1 et les jeter par centaines à la misère, ils comprennent ce que veut exactement dire la « défense du monde libre par lO.T.A.N. » ! Quand ils voient Martens et Tindemans courir chercher les ordres à Washington 2, ils comprennent tout lintérêt du parlementarisme bourgeois ! Alors, voilà pourquoi nous avons choisi cet axe global pour notre première campagne, tout en sachant déjà que simpose pour lavenir de notre développement daffiner notre pratique en liaison de plus en plus étroite avec la conjoncture sociale et politique. Victorieuses, nos attaques le sont qui obligent limpérialisme U.S. à comprendre que la pacification de ce pays est un rêve aussi creux que perimé ! Ici comme partout, au Maroc, en Palestine, au Pérou... les communistes sengagent les armes à la main, ici comme partout, la tendance à la révolution progresse, avançant de jour en jour vers la fin de ce système de mort et de misère : le capitalisme. Au niveau des faits, nous avons frappé spectaculairement mais faiblement les forces bourgeoises. Et nous ne craignons pas de le reconnaître, cela est le témoin de la faiblesse de nos forces. Mais politiquement nous avons frappé très durement, et cela est le témoin de la justesse politique de notre ligne et de notre pratique. Que visons-nous à travers cette première phase du processus révolutionnaire ? Lenracinement dans le prolétariat et le mouvement révolutionnaire de la conscience de la nécessité et de la possibilité de la révolution communiste internationaliste ainsi aussi dans les métropoles impérialistes , donc de la nécessité et de la possibilité de défaire la bourgeoisie. Concrètement cela veut dire sorganiser conséquemment en tant que classe en lutte pour la prise du pouvoir économique, politique et militaire, pour construire le socialisme. Cest du mot dordre de Mao Tsé-toung « OSER LUTTER, OSER VAINCRE », de son écho mobilisateur dans le monde du travail dont la bourgeoisie a peur ! Cest parce que notre combat est vecteur de cette politique, la concrétise, la rend vivante et accessible, que la bourgeoisie jette contre nous des centaines et des plus efficaces de ses flics, pour en finir à nimporte quel prix et dans les délais les plus brefs. Mais il est déjà trop tard, la première campagne des Cellules Communistes Combattantes et la ligne politique qui la dirigée ne pourront plus être effacée de la mémoire et de la réflexion des travailleurs et des révolutionnaires. Une victoire politique est une victoire indestructible ! Un des objectifs particuliers que nous nous étions fixés à travers notre première campagne était de démontrer que par des moyens divers (du plus artisanal, comme chez M.A.N., au plus sophistiqué comme ce matin), dans les villes ou dans les campagnes, sur une petite ou sur une grande échelle, en tout petit nombre ou en commando plus conséquent, il est concrètement possible de porter des coups effectifs aux dispositifs de pouvoir de la bourgeoisie impérialiste. Et de cette démonstration, et surtout de son expansion, la bourgeoisie a la plus grande peur. Peur, parce que tout simplement la guérilla est la forme de lutte adéquate et offensive pour des forces faibles face à un arsenal répressif énorme, parce que la guérilla est la pratique choisie par les révolutionnaires pour mener lattaque dans le rapport de forces à leur avantage. Ce qui veut dire ceci : la lutte politico-militaire de guérilla révolutionnaire pose la question du pouvoir, de la victoire, et la rupture avec le cirque démocratique à lombre de 20.000 gendarmes. Cette démonstration, la bourgeoisie et les spécialistes de la contre-insurrection lont bien comprise et y ont directement réagi : lensemble de la presse (de lextrême-gauche à lextrême-droite) sera le vecteur de scénarios absurdes dont le seul objectif est de nier notre réalité de militants politiques dont la formation militaire, linformation, la détermination, sont à la portée de tous ceux qui se posent concrètement la question de lorganisation du combat de classe, ici. Cest cette réalité, cette évidence même que se battre et vaincre est possible pour tous ceux qui en prennent la décision politique et sy tiennent que les chacals veulent occulter ! Alors il nest plus question que de « terrorisme international », de « spécialistes du sabotage liés à larmée », de fascistes (car il est évident que les communistes doivent être incapables de frapper juste et fort), dartificiers, de C.I.A. ou de K.G.B., de « sous-traitance étrangère », etc... Toutes ces inepties nont quun seul but, nous lavons déjà souligné, celui de crétiniser les forces révolutionnaires, de les infantiliser en refusant que de leur sein surgissent des forces politico-militaires organisées. La déliquescence et le misérabilisme de la « gauche et de ses extrêmes » sont telles dans ce pays que la lutte leffraie comme un singe devant le tonnerre ! La victoire a à ce point déserté ses projets et ses rangs quelle ne peut plus définir son identité quà travers ses défaites, les massacres et les coups quelle prend dans la gueule. Elle ne peut plus définir son combat quà travers ses pleurnicheries darrière-garde. Et bien sûr, face à ce merdier, linternationale des communistes existe, cest celle de lespoir, de lengagement, de la responsabilité et du sacrifi, celle de la fraternité et de lamour, celle de la lutte, celle de la conscience prolétarienne ! « Nous voulons témoigner par la mise en risque de notre vie que lespoir est possible, que la dignité se conquiert et quil ne dépend que de chacun de se lever, darracher la justice qui lui est refusée, à mains nues ou larme au poing, davancer le front haut levé» Marina Da Silva et Frédéric Oriach, en grève de la faim le 10 octobre 1984. La politique révolutionnaire a pour première phase le travail délaboration théorique et de propagande politique. Et cette démarche incontournable se réalise de pair avec lorganisation concrète des éléments davant-garde dans la pratique offensive. Cest ainsi qua surgi notre première offensive en tant que forces constituées. Voilà un point sur lequel nous voulons insister : létape de la propagande armée à travers laquelle les Cellules Communistes Combattantes sont à lavant-garde de la lutte révolutionnaire nest certainement pas une fin en soi ! Mais plutôt un vecteur qui dans la radicalisation des antagonismes de classes conduira aux développements objectifs des forces et de la politique prolétarienne, et par là même aux conditions démergence de lOrganisation Combattante des Prolétaires. Et de ses forces quantitativement et qualitativement nouvelles, lorganisation se battra pour que naisse le Parti Communiste dont le IIIe congrès de lInternationale 3 donnait une si claire définition : « Les Partis communistes ne peuvent se développer que dans la lutte. Même les plus petits des partis communistes ne doivent pas se borner à la simple propagande et à lagitation. Ils doivent constituer, dans toutes les organisations de masse du prolétariat, lavant-garde qui montre aux masses retardataires, hésitantes, en formulant pour elles des buts concrets de combat, en les incitant à lutter pour réclamer leurs besoins vitaux, comment il faut mener la bataille et qui, par là, leur révèle la traîtrise de tous les partis non communistes. Cest seulement à condition de se mettre à la tête du prolétariat dans tous ses combats, que les partis communistes peuvent gagner effectivement les grandes masses prolétariennes à la lutte pour la dictature. « Toute lagitation et la propagande, toute laction du Parti Communiste doivent être pénétrées de ce sentiment que, sur le terrain du capitalisme, aucune amélioration durable de la situation de la masse du prolétariat nest possible ; que seul le renversement de la bourgeoisie et la destruction de lÉtat capitaliste permettront de travailler à améliorer la situation de la classe ouvrière et à restaurer léconomie nationale ruinée par le capitalisme. » Lenracinement de cette conscience, en fait la prise de conscience de classe se pose par rapport à une situation concrète, la situation objective du prolétariat métropolitain, ce qui veut dire : quarante années de lavage de cerveau collectif au point de vue politique et idéologique, ce qui a pour conséquence un abandon quasi total de la politique marxiste, un encadrement social bourgeois achevé de la classe ouvrière par les structures réformistes de coercition (syndicats, partis réformistes, etc...) et le pouvoir dune bourgeoisie dont les appareils militaires de domination ont atteint une puissance et une efficacité rares. De ces trois constats, cest clairement le premier qui sera pour nous le plus difficile à renverser, alors que pourtant les conditions exigeant ce retour à la politique marxiste révolutionnaire nont jamais été réunies de telle manière. La faillite générale (la quantième ?) des luttes réformistes induit pour le mouvement révolutionnaire dagir de tout son poids pour les extirper du monde du travail. La tendance à la guerre impérialiste et lincapacité du mouvement pacifiste à y répondre, la restructuration du capital et lappauvrissement des masses où le mouvement syndical révèle son incapacité et sa Kollaboration 4 imposent enfin la possibilité et la nécessité dune politique révolutionnaire dans ce pays comme dans toutes les métropoles impérialistes. La transformation des défaites réformistes en ouverture dune politique révolutionnaire nest certes pas garantie parce que seules les conditions sy prêtent... et cest là quinterviennent, entre autres, les Cellules Communistes Combattantes et la phase de propagande armée de notre politique. Pour éviter que la crise du mouvement réformiste (syndical ou pacifiste) naboutisse à ses objectifs, le désespoir et la résignation dans la misère sociale et la boucherie impérialiste, il nous faut démontrer, pour schématiser à lextrême, que battre lennemi de classe est possible. Cest dans ce sens que nous avons mené une attaque, certes limitée, de désarticulation des pouvoirs bourgeois. Mais notre offensive ne servira à rien si le développement politique et organisationnel du prolétariat à travers ses avant-gardes ne fait pas un pas suffisant sur la voie de la politique révolutionnaire. Car la bourgeoisie, elle, tire les leçons de notre offensive et sorganise encore plus agressivement, développe son dispositif répressif. Pour schématiser encore, nous pourrions dire quil faut que le développement de la tendance à la révolution soit plus fort, plus rapide et plus puissant que le développement de la contre-révolution. À ce propos, ouvrons une parenthèse sur un point que nous développerons ultérieurement. Le renforcement de la répression du pouvoir bourgeois a toujours été, en tout lieu et en tout temps, lié au développement de loffensive prolétarienne dans la guerre des classes. Comme le disait Karl Marx : « Le progrès révolutionnaire navance pas sur les tragi-comiques conquêtes immédiates, mais, au contraire, en faisant surgir une contre-révolution serrée, puissante, en faisant surgir un adversaire et cest seulement en le combattant que le Parti de linsurrection atteint la maturité dun vrai Parti révolutionnaire. » Et aussi Mao Tsé-toung : « Si nous sommes attaqués par lennemi, cest une bonne chose, car cela prouve que nous avons tracé une ligne de démarcation bien nette entre nous et lennemi. » Le développement de la répression est une phase de la lutte incontournable, la question alors nest pas de le souhaiter ou de vouloir léviter, à chaque progrès du mouvement révolutionnaire correspondra un raidissement de la bourgeoisie et une contre-attaque proportionnelle de ses sbires et mercenaires pour tenter de contrer ce progrès. Pour les révolutionnaires, la question se pose alors de faire mieux encore pour quau point critique de la confrontation, au moment de la guerre civile, le prolétariat sorte vainqueur définitivement de la confrontation. Nous disions plus haut que loffensive conclue aujourdhui se définissait dans le cadre de la propagande armée, pour la prise de conscience de la possibilité de victoire sur la bourgeoisie par les travailleurs de ce pays et de ce continent. Il sagit donc principalement dun travail POLITIQUE, primant sur la désarticulation immédiate et effective du régime bourgeois. La désarticulation ébauchée par notre offensive garde donc un caractère démonstratif (bien que réel) dont la puissance résidera dans lassimilation par les travailleurs et les militants de ce pays des principes politiques, stratégiques et tactiques du marxisme-léninisme. Il sagit dun travail à moyen terme et qui nest PAS QUANTIFIABLE IMMÉDIATEMENT. Personne, et certainement pas les pisse-copies bourgeois ne peut à présent dresser tel ou tel bilan définitif quant aux résultats fondamentaux de notre offensive. Mais par contre, si lheure nest pas à un « bilan », quelques faits doivent être soulignés : léchec total de la Kollaboration espérée par Gol et ses complices. Malgré un grand battage publicitaire (« nous sommes tous menacés par le "terrorisme" », « notre démocratie est en danger », photo géante de « témoin/suspect »...) il doit venir pleurnicher dans les medias en espérant « que les populations se préoccupent plus du "terrorisme" que des mesures organisées contre lui » ! Quel aveu de la part de ce porc qui par sa politique gouvernementale de gestion de la crise du capital a jeté des milliers de travailleurs à la rue, a liquidé les services sociaux et les services publics, quel aveu de son impuissance à nous isoler des travailleurs ! Les Cellules Communistes Combattantes assumeront leurs tâches dans le processus révolutionnaire, mais il ne peut être question que nous composions une sorte de « bras armé » du prolétariat ou du mouvement militant. Car cest dans une optique qualitative que tous les militants sincères doivent se poser la question de la primauté de la pratique. Lénine dit : « Lidée quune révolution puisse être faite seulement par les révolutionnaires est lerreur la plus grande et la plus dangereuse pour des communistes. Une avant-garde ne sacquitte de sa tâche que lorsquelle savère capable déviter la coupure avec les masses quelle conduit et quand elle est réellement capable de mener en avant toute la masse. » Cela impose que la question de la pratique révolutionnaire soit présente dans tous les débats, pour tous les militants sincères, car comme lécrivait la Fraction Armée Rouge en 1982 : « Il ne sagit pas de morale, de zèle, de performance. Il sagit, à partir de la décision de mener cette lutte, de concevoir en toute connaissance de cause comment briser effectivement le système ici, et de se déterminer soi-même en fonction de cela. » Le deuxième point que nous voulons aborder maintenant est celui de la violence révolutionnaire dans lexécution de lennemi et de ses agents. Dans le communiqué de laction contre Litton, nous avons précisé limportance que nous accordions à la responsabilité qui incombe à ceux qui mènent la lutte politico-militaire. Nous avons donc souligné que nous mettrions tout en uvre pour que nos attaques se réalisent avec le plus grand discernement, la plus grande sélectivité : « Les actions de la guérilla révolutionnaire ne sont jamais dirigées contre le peuple, mais toujours contre les ennemis du peuple, les exploiteurs bourgeois et leurs alliés. » Cela, malgré quinze années de désinformation systématique par les médias bourgeois, les communistes combattants ont su, par la justesse de leurs objectifs et de leurs pratiques, le faire comprendre à lensemble des populations. Qui enlève ou exécute les juges, les généraux de lO.T.A.N., les patrons des patrons, les chefs de gouvernements réactionnaires ? Les communistes ! Qui place des bombes dans les gares, dans les marchés, qui tire sur les grévistes ? Les fascistes, les services secrets, larmée et la gendarmerie ! Voilà ce que sait très bien la population qui vit dans ce pays, et cest pour cela quelle nest pas « traumatisée », quil ny a aucune « psychose » de la violence révolutionnaire suite à notre campagne anti-impérialiste. Les travailleurs et les travailleuses dans ce pays savent parce que nous leur avons démontré concrètement que les communistes combattants sont à leur côté et quils nont rien à craindre de nos pratiques militaires ! Mais par contre, ils et elles vivent aujourdhui concrètement le terrorisme du capitalisme et sont très inquiets quant à lavenir que leur mijote la mafia gouvernementale. Cette position politique tellement claire a pourtant été déformée et ainsi, parfois incomprise. Nous savons que dans beaucoup de discussions, dans beaucoup de débats, dans la parole quotidienne des échanges sociaux, est mis en avant le fait que nos attaques se sont jusquà ce matin limitées à des institutions, des installations du pouvoir bourgeois (le béton impérialiste), sans jamais « faire couler le sang », cest-à-dire sans blesser ou tuer dennemis. Il est exact que cest ainsi que cela sest passé, mais il est inexact de penser que cela correspond à un point de vue politique. Cette position humaniste de la petite bourgeoisie na rien à voir avec la violence révolutionnaire. Puisquaujourdhui, la qualité du choix de notre objectif, et notre détermination dy porter lattaque impliquent la possibilité de blesser ou de tuer des miltaires U.S. et leurs complices, nous devons nous expliquer pour que le capital de sympathie qui nous était acquis sur une base politique réformiste se transforme, par la critique, en force pour lavenir. La qualité de lobjectif : ici lorganisme se chargeant des contrats du Pentagone pour le Benelux 5 ou la police des forces armées U.S. (placée directement sous le contrôle du secrétariat détat à la défense) et les services dappui des grands centres de lO.T.A.N., correspond à la qualité que nous voulions donner à la dernière opération de notre campagne. Et cette même qualité correspond pour lennemi à une protection militaire permanente, de jour comme de nuit, sept jours sur sept. Notre décision est donc : nous anéantirons cette protection si elle soppose à notre action, elle sera exécutée dans lexplosion si elle ne déserte pas immédiatement son poste. La « vie humaine » nest pas un absolu en soi, une valeur mystique, elle ne revêt pour nous aucun caractère sacré. Ceux qui de leur existence biologique se font les rouages dun système de mort sont appelés à disparaître dans la lutte pour la vie. Ce que nous savons, nous prolétaires, cest que la vie que nous revendiquons est aujourdhui écrasée et massacrée par la dictature bourgeoise, et que nous ne la libérerons que par lécrasement définitif de cette classe et de ses mercenaires. À la mort au quotidien, à la misère des peuples soumis aux profits dune clique de nantis, nous opposerons, pour triompher, lhumanité de la violence rouge la plus radicale, sans aucun compromis, sans aucune hésitation. Il ny a pas dexistence humaine qui échappe à une position objective de classe, et qui par là ne se positionne, soit dans le passé appelé à disparaître soit dans lavenir de lhumanité. NOUS VAINCRONS. « Un geste ne vaut que par la fin poursuivie et le résultat obtenu. De façon voilée ou masquée, en a besoin contre nous, peuple du travail, de la peine de mort dusage immémoriaL Nous en avons besoin, nous aussi, pour que cela finisse ! Le meurtre fermera le cycle du meurtre, car on ne sort de la guerre que par la victoire, car il nest permis quaux vainqueurs dêtre libérateurs sétant libérés. Dans la guerre des classes, pareille à lautre, mais dépouillée des hypocrisies, lhumanité la plus grande sallie à la force la plus décisive. Il faut que la classe qui veut bâtir un monde nouveau, à jamais nettoyé des machines à tuer, tue dans les batailles pour ne pas être tuée. » (Victor Serge.) « CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! » EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. Pégard est une usine du sud du pays (Andenne) spécialisée dans les machines-outils de haute technologie ; sa faillite fut précipitée par linterdiction faite par lO.T.A.N. (via le COCOM) dhonorer une commande daléseuses-fraiseuses à destination de lU.R.S.S. Le secrétaire dÉtat U.S., Caspar Weinberger, joua un rôle déterminant dans cette triste affaire. 2. À lautomne 84, le premier-ministre Martens et le ministre des aftaires étrangères Tindemans se sont rendus aux États-Unis afin d« exprimer les positions du gouvernement belge en matière de défense nationale et à propos de quelques questions économiques... », ils en sont revenus plus discrets quils y étaient partis, cest-à-dire accompagnés par les 32 premiers missiles U.S. et sans le chèque de compensation espéré (pour la fermeture de Pégard). 3. IIIe congrès du Komintern. 4. Cette orthographe avec un « K » fait référence à la collaboration en faveur des nazis durant les années 40/44, Cette référence se reproduira souvent dans les communiqués suivants. 5. Association économique née après la seconde guerre et regroupant, comme sont nom lindique, la Belgique, les Pays-Bas, et le Grand Duché du Luxembourg.
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NOUS DÉTRUISONS LE SIÈGE DU PATRONAT
Action contre la Fédération des
Entreprises de Belgique (F.E.B./V.B.O.). Travailleurs, Travailleuses, Camarades, Les Cellules Communistes Combattantes vous saluent en cette jounée du Premier Mai. Le 1er mai, cette année, est placé sous le signe du combat. À travers tout le pays des ouvriers sont en grève contre les licenciements, les fermetures ou les restructurations Camarades, ce matin les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit le repaire des exploiteurs : nous avons attaqué et détruit le siège de la Fédération des Entreprises de Belgique, à Bruxelles. Le patronat et ses larbins gouvernementaux de Martens 5 comprendront quun vent révolutionnaire se lève et quils ne pourront larrêter. Cest lespoir de la révolution qui souffle des usines, des bureaux de pointage, pour balayer la misère de tous les jours ! Les travailleurs et les travailleuses, tous unis, ne veulent plus de la misère et disent non à la guerre que lO.T.A.N. nous prépare. Lexploitation de notre travail par les requins de la bourgeoisie dure depuis trop longtemps ! Unissons-nous à travers tout le pays, hommes et femmes, belges ou immigrés, notre cause est unique : cest la cause des exploités, la cause du prolétariat, cest la cause des peuples ! Nous sommes le parti de la révolution sociale, reprenons le Drapeau Rouge du mouvement ouvrier, le Drapeau Rouge de notre combat, arrachons-le des mains de ceux qui nous trahissent et portons-le, bien haut, jusquà la victoire ! Combattons pour la révolution sociale, pour lavenir de lhumanité, pour le communisme, tout le pouvoir aux travailleurs ! Camarades, les Cellules Communistes Combattantes sont à vos côtés. La violence révolutionnaire est larme des opprimés, cest larme de la conscience de la classe ouvrière, organisons-nous et frappons sans relâche ! Construisons lOrganisation Combattante des Prolétaires guidée par le marxisme-léninisme ! Vive le 1er mai des travailleurs et des travailleuses du monde entier ! Cellules Communistes Combattantes
_____ « Documents du Premier Mai » : À propos de la lutte armée. 1. Ce serait un euphémisme de dire que lapparition dune pratique de guérilla révolutionnaire a provoqué des remous dans le train-train misérable de la lutte politique dans notre pays. À première vue, en pourrait penser que ce remue-ménage repose sur le seul fait que la pratique des Cellules Communistes Combattantes, pratique offensive politico-militaire, bouleverse les habitudes kollaborationnistes des organisations issues de la lutte des classes. En effet, ce qui apparaît dune étude superficielle, et qui semblerait nous différencier fondamentalement des autres groupes, organisations ou partis réformistes, tient dans notre pratique de la lutte armée. Cette réduction simpliste de ce qui sépare la lutte révolutionnaire des fossiles réformistes est erronée. Les Cellules Communistes Combattantes ne se différencient pas fondamentalement du reste de léventail politique par la lutte armée, mais surtout par leur direction marxiste-léniniste authentique, leurs perspectives réellement révolutionnaires. La lutte armée sest imposée par lanalyse politique, et cest sur cette analyse que se construiront de façon durable lunité, les progrès collectifs, la mobilisation du prolétariat. Nous avons déjà ressenti beaucoup de sympathie et beaucoup de haine sur cette vision floue de notre lutte ramenée uniquement à sa pratique armée. Et nous nous méfions tout autant de la fragilité des sympathies reposant sur cette caractéristique que nous en connaissons léphémèrité. Nous nous proposons dexpliquer, une première fois dans ce texte, la détermination politique qui motive loption stratégique fondamentale de la lutte armée, ses origines et ses perspectives, son adéquation tactique, etc 2. Il simpose, pour mener une analyse correcte déterminant tel ou tel choix stratégique, de se référer aux tâches fondamentales des révolutionnaires. Une chose oubliée depuis longtemps par tous ceux qui, dans la quiétude de leur intégration, usurpent et dénaturent cette tâche, est celle-ci : la tâche des révolutionnaires est de faire la révolution 1. Et globalement, cela se traduit à travers deux grands axes. Le premier, et celui qui est capital en cette période de renaissance du mouvement révolutionnaire international, est une tâche politique. Cest la lutte pour lémergence et lélargissement de la conscience de classe. La conscience de classe, cela veut dire une analyse collective des travailleurs sur leur situation dans le cadre du mode de production capitaliste, sur les contradictions des classes au sein de ce système, sur les perspectives historiques du devenir du prolétariat, sur les moyens politico-organisationnels à mettre en uvre pour renverser la bourgeoisie. Cette conscience de classe est la base idéologique où peut saffirmer la direction marxiste-léniniste, dans un mouvement de progrès et de qualité se nourrissant dans un équilibre offensif. Une analyse matérialiste de la classe prolétarienne, de sa situation objective et de son devenir, dans une vision internationaliste, pose, en effet, un grand nombre de questions, auxquelles seul le marxisme-léninisme permet de répondre. Par exemple, de quelle Organisation la classe ouvrière doit-elle se doter pour vaincre, quelle est la nature de lÉtat sous la dictature bourgeoise, quelles sont les perspectives aujourdhui pour le combat de classe, pourquoi se battre pour la dictature du prolétariat, etc... Ce travail politique, fait de propagande, de discussions, délaborations théoriques, politiques et stratégiques, de bilans critiques et éducatifs des expériences du passé et du présent, de conscientisation, ne peut vivre quau sein de la lutte de classe. La conscience ne peut naître que dans le combat et renforce le combat dans un rapport dialectique. Voilà pourquoi cette tâche politique prioritaire doit être comprise, non comme labsolu mystique des porteurs de la bonne parole, mais comme un élément central et décisif pour le développement du processus révolutionnaire dans la marche vers le socialisme. 3. La seconde des tâches fondamentales, indissociable de la première, est de mener le travail organisationnel. Cela veut dire organiser et unifier les potentialités sans cesse croissantes de lémergence de la conscience de classe et les manifestations de lutte spontanée sous la direction du marxisme-léninisme, afin den faire une véritable force révolutionnaire historique. Nous reviendrons sur les caractéristiques du travail organisationnel, mais nous voulons souligner que si nous avons placé cette tâche en second lieu bien quindissociable , cest parce que pour nous, comme pour lensemble du mouvement communiste international, la critique de 15 ans de lutte armée dans les métropoles révèle des lacunes certaines dans la direction politique et quil simpose impérativement de les combler. Nous disons aussi que le politique étant lélément déterminant de lunification de classe, dans la conjoncture actuelle, après 40 années de révisionnisme, il simpose de mener un grand travail pour réimplanter le marxisme révolutionnaire au sein du prolétariat. 4. Tout travail politique doit se concevoir à partir de la situation concrète. Seule une vision claire et précise, à partir dun point de vue de classe, permet de définir les axes prioritaires pour ce travail, les vides à combler, les réponses à apporter, les erreurs à combattre... Partir de la situation concrète signifie aussi que, pour optimaliser ce travail politique, il doit être adapté et modulé en fonction du terrain où il se mène. Le travail politique doit apporter des réponses globales et historiques en partant des situations concrètes de lutte, il doit partir du particulier de chaque lutte pour rejoindre le général du combat révolutionnaire. 5. Actuellement, et dans ce pays comme dans dautres, la bourgeoisie et le prolétariat saffrontent sur deux terrains fondamentaux : la lutte contre laustérité et la lutte contre la guerre. Cest au sein de ces deux affrontements que se trouve, aujourdhui, concentré le conflit de classes. Dans chacun de ces espaces de lutte, une ou plusieurs contradictions irréductibles opposent totalement les exploités et les exploiteurs, et dans chacun de ces cas, limpossibilité de trouver un règlement négocié avec la bourgeoisie induit une opposition de plus en plus globale, nécessairement de plus en plus politique, au mode de production capitaliste. Enfin, face à ces deux nuds de lantagonisme, les organisations réformistes et kollaborationnistes (P.C., P.S., syndicats et mouvement de la paix, par ex.), ont perdu tout crédit quant à leur volonté et leur capacité de faire face à la situation. Au regard de cela, nous pouvons dire que la conjoncture est historiquement propice à limplantation et au développement dun fort mouvement révolutionnaire, si la direction politique des avant-gardes de ce mouvement est capable de comprendre les potentialités et les exigences de cette conjoncture et de remplir son devoir face à elles. Cest donc au sein des deux champs où saffrontent la bourgeoisie et le prolétariat pour le devenir historique que les Cellules Communistes Combattantes fondent leur politique. 6. Il existe pourtant bien dautres terrains de mobilisation à partir desquels sexpriment le mécontentement populaire et sa volonté dun monde moins injuste. Citons par exemple, les luttes contre les fastes onéreux pour lincursion de Wojtyla 2, la famine en Ethiopie, la pénalisation de lavortement 3, lanarchique développement des industries nucléaires, la dégradation de lenvironnement, les interventions U.S. en Amérique latine, etc..., etc... Mais, même sil est vrai que ces revendications sont fondamentalement légitimes, elles ont un caractère réformiste, donc secondaire, et ne peuvent être prises en considération comme contradictions à partir desquelles existe la possibilité dhomogénéisation politique et organisationnelle de la classe ouvrière. Les luttes réformistes ne sopposent pas de façon antagonique au développement du capitalisme, elles visent généralement à son aménagement et ne visent jamais à sa destruction, ce qui explique aussi pourquoi ces luttes sont presque toujours dirigées par la petite-bourgeoisie intellectuelle, dont le rôle historique en cette époque est dêtre la courroie de transmission de lidéologie bourgeoise vers les masses. Pour résumer, nous pouvons dire que les luttes réformistes sont lexpression de contradictions objectives entre la société et limpérialisme, et que dans ce sens les révolutionnaires doivent y répondre. Mais elles nont en aucun cas la potentialité globalisante, lirréductibilité historique qui définissent la lutte contre laustérité et la lutte contre la guerre (même si aujourdhui lorganisation des masses sur ces questions est aux mains de la bourgeoisie et de la petite bourgeoisie). 7. Dans cette compréhension des choses, quel doit être laxe principal du travail politique ? Il faut développer la compréhension de la globalité recouvrant tous les problèmes auxquels notre classe est confrontée, cest-à-dire développer la compréhension de limpérialisme comme stade suprême du mode de production capitaliste, de la lutte des classes comme moteur de lhistoire, de la nécessité de la destruction du mode de production capitaliste et de la construction de lÉtat Ouvrier, du socialisme comme seule réponse à nos problèmes. Pour les Cellules, comme pour tout révolutionnaire conséquent, il sagit donc de mettre en avant lunité objective des intérêts de la classe prolétarienne, et sur cette base, tracer les perspectives concrètes de la marche vers le socialisme. Toute lactivité des Cellules Communistes Combattantes tend en ce sens, en reliant les mouvements anti-austérité et anti-guerre en un unique mouvement de classe contre le capitalisme fauteur de crises et de guerres, en reliant chaque partie de lensemble dans la lutte pour le socialisme. 8. Comme nous le soulignions plus haut, tout développement politique impose un développement organisationnel. Aujourdhui, à lheure où les effets de la crise et la mémoire de la classe ouvrière nourrissent une tendance à la conscientisation des travailleurs, où simpose lélaboration dune stratégie révolutionnaire de masses pour la prise du pouvoir, où limpérialisme a réalisé une prolétarisation de lensemble du monde du travail, la création et la structuration dune Organisation de lavant-garde de tous les secteurs est dactualité. Loutil politique et militaire adéquat pour la formalisation et loptimalisation des potentialités et exigences de la conjoncture, cet outil dont la nécessité se fait ressentir de plus en plus gravement dans toutes les luttes ouvrières, est lOrganisation Combattante des Prolétaires. La construction de cette Organisation est le premier grand pas historique à franchir, et le combat des Cellules Communistes Combattantes en sera un des éléments constitutifs. 9. La tâche de cette Organisation, de cette forme organisée de la classe prolétarienne et de sa lutte, est de diriger politiquement le mouvement de la classe. Cette fonction est rendue indispensable en ce que seule lOrganisation déjà guidée par les enseignements du socialisme scientifique est à même dappréhender la totalité du mouvement de classe et de lorganiser correctement dès lexpression dune radicalisation de lantagonisme. LOrganisation trouve sa légitimité dans le combat prolétarien et se révèle indispensable à son développement, elle se concrétise dans lunification disciplinée des éléments davant-garde et combatifs sous la direction du marxisme-léninisme. La conjonction de ces deux facteurs est indispensable et peut permettre à lOrganisation de restituer au combat des masses une direction juste et révolutionnaire qui, de la radicalisation de laffrontement et du développement des forces prolétariennes, imposera et autorisera la fondation du Parti Communiste Combattant, dont le grandiose rôle sera de mener le prolétariat à sa dictature de classe. 10. Le saut qualitatif et quantitatif, incontournablement que constitue, pour le mouvement de classe, la fondation légitime de lOrganisation ne peut donc être que produit et reflet du développement qualitatif et quantitatif de ses forces propres. Concrètement, cela se traduira sur le terrain par une direction ouvrière marxiste-léniniste, lorganisation de multiples cellules clandestines dans les usines, les services publics, les bureaux de chômage, les comités militants contre la guerre, le monde syndical (sa base !), etc... Ce travail organisationnel sera comme il lest déjà pour nous aujourdhui clandestin, mais il nous faut, ici, expliquer ce que nous entendons par cette clandestïnisation. Il sagit dune clandestinité de masse au sein des masses. Il sagit de la clandestinisation de lactivité révolutionnaire et non des militants révolutionnaires. Les militants doivent rester au sein du monde du travail, de lunivers social du prolétariat, mais doivent couvrir avec anticipation leurs activités militantes au sein de lOrganisation dune discrétion imposée par le degré de répression que la bourgeoisie engage contre le degré de développement révolutionnaire. La répression menée par les mercenaires de la bourgeoisie est inévitable quand lOrganisation prolétarienne développe une politique vraiment révolutionnaire, cest-à-dire sorganisant en fonction de la destruction de lÉtat bourgeois et de la construction de lÉtat ouvrier, de la destruction du mode de production capitaliste et de la construction du socialisme, de lanéantissement de larmée bourgeoise et de lautorité de lArmée Rouge... Tant la direction politique que la clandestinisation de masses imposent une discipline collective rigoureuse et sans la moindre faille, ce qui heurtera plus dun démocrate ou dun libertaire, mais qui indique objectivement la confiance et lengagement révolutionnaires sérieux. 11. Par quelles voies les avant-gardes révolutionnaires peuvent-elles remplir ce travail politique et organisationnel et ainsi prétendre à leur légitimité dans cette responsabilité , par quels chemins le mouvement de masses peut-il shomogénéiser et progresser dans loptique révolutionnaire ? Nous devons, dès maintenant, mettre en avant les options stratégiques fondamentales qui peuvent guider le mouvement de masses sous la direction marxiste-léniniste. Pour les Cellules Communistes Combattantes, lanalyse matérialiste historique impose, comme option stratégique majeure et non-différable aujourdhui, la lutte armée, qui seule permettra le développement qualitatif et quantitatif du combat de classe pour le communisme. 12. Un préalable de prudence est nécessaire quant à ce point. Si nous disons que la lutte armée est loption stratégique majeure aujourdhui, quelle est notre position quant aux autres formes de lutte développées par les travailleurs ? Nous répondons que tout ce qui contribue au renforcement du processus révolutionnaire, à la pénétration croissante des théories du socialisme scientifique dans le monde du travail, à lunité sans cesse plus combative du prolétariat... est correct, même si la forme de lutte nest pas armée. Il ne sagit certainement pas pour nous de considérer le fusil comme un gage de correction, mais lexercice de la violence armée révolutionnaire comme particulièrement adaptée et conséquente au combat pour le communisme aujourdhui. 13. Il doit être clair que ce rôle de plus en plus central que joue la lutte armée dans le processus révolutionnaire repose, dans sa qualité offensive, sur lévolution de plus en plus absolue de la dictature du capital qui a réduit bon nombre de recettes de lutte « participative » à linutilité ou pire. « Aujourdhui que le capitalisme monopoliste triomphe, et que par sa mondialisation il fait de limpérialisme sa forme hégémonique du mode de production capitaliste, lÉtat voit sa fusion avec le Capital saccentuer, il devient fonction directe du capital et celui-ci envahit la totalité des instances de la vie humaine ; cela porte comme conséquence une extension maximale de laliénation et de la réification, ainsi quune fusion grandissante de toutes les superstructures : appareils répressifs et de contrôle, culture, idéologie, communication, morcellement/articulation des fonctions sociales. Ce qui fait que toute participation, même tactique, au fonctionnement dÉtat par le biais des institutions et des mécanismes « démocratiques » conduit au renforcement de ce fonctionnement, donc au pouvoir de la bourgeoisie, et quil devient totalement irréaliste étant donné lhomogénéité et la puissance des appareils idéologiques, politiques, militaires, économiques , de penser promouvoir une conscientisation des masses prolétaires en vue du renversement du pouvoir dÉtat par les moyens traditionnels de la lutte politique pacifiste, le pouvoir du Capital et de ses institutions étant beaucoup trop puissant pour permettre denvisager une concurrence parvenant à établir un équilibre du rapport des forces dans ce domaine 4. » 14. Une des valeurs intrinsèques de laction armée (celle sur laquelle on sarrête trop souvent) et quelle est destruction immédiate, concrète, des instances de domination et de pouvoir bourgeois. Il est vrai que la mise hors fonction de rouages essentiels du pouvoir bourgeois permet clairement de tracer une ligne de démarcation bien nette entre lennemi et nous. 15. Mais nous pensons quaujourdhui une autre valeur est à mettre en avant. Laction armée renforce et stimule la conscience de la classe ouvrière en ce quelle peut être porteuse de victoires (même partielles). Pour la première fois depuis trop dannées, ce ne sont plus nous, travailleurs et militants qui en prenons plein la gueule, mais bien la bourgeoisie qui subit défaite sur défaite. Même si lon peut penser que ces victoires sont éphémères dans les faits, après des années de trahisons, de défaites, de « manifs » matraquées, de prison, doccupations dateliers ou dusines sans espoir, de privations pendant les grèves où nous navons rien gagné, et le tout sous le regard méprisant des princes qui gouvernent, la moindre victoire compte, en ce quelle apprend comment elle fut gagnée, et quelle ouvre la porte à des lendemains de combat victorieux. 16. La lutte armée pour le communisme est un vecteur de propagande particulièrement efficace quand elle est menée correctement. Cette force réside dans ce quelle porte de rupture avec le cirque démocratique dont la bourgeoisie rédige le programme, dans ce quelle est destruction objective chez lennemi, dans ce quelle témoigne la réalité, même encore limitée, de forces prolétariennes organisées pour la lutte de classe, et dans ce quelle est irrécupérable par les idéologues appointés de la bourgeoisie : « les faits sont têtus ! » 17. De plus, la pratique de la lutte armée, en ce quelle est rupture révolutionnaire, anticipe et prépare les phases futures du mouvement révolutionnaire, linsurrection pour la prise du pouvoir par le prolétariat, la guerre civile pour lélimination de la bourgeoisie et ses agents. Le mouvement de classe, trempé dans la lutte de guérilla, arrivera aux échéances décisives de son histoire avec lexpérience et lorganisation, les forces réelles de maturité politique, organisationnelle, et même subjective absolument nécessaires. 18. La lutte armée pour le communisme permet enfin de démasquer par les faits tous les traîtres au mouvement ouvrier, tous ceux qui ne manquent pas de rejoindre la bourgeoisie et de dénoncer les révolutionnaires quand lorage sannonce ! La lutte armée a un caractère danticipation concrète du pouvoir ouvrier, elle démasque les politiques de kollaboration et dintégration des traîtres syndicaux et réformistes. 19. Et surtout, la lutte armée exprime la pratique dun véritable Internationalisme Prolétarien, car, à lépoque où le mode de production capitaliste a mondialisé sa domination, à lépoque de limpérialisme, une unité de plus en plus grande simpose entre les avant-gardes et les masses des pays dominés et des métropoles. Cette unité, face à un ennemi commun, se réalise dans le combat révolutionnaire et impose dattaquer lennemi sur tous les fronts. À lheure où tant de peuples du monde combattent la bête les armes à la main, les révolutionnaires dans les métropoles se doivent dattaquer les arrières de la machine impérialiste avec la même détermination. 20. En résumé, la lutte armée pour le communisme est : destruction dans le camp de la bourgeoisie, démonstration et confiance dans la capacité de vaincre, instrument de propagande, révélation dune position et de la pratique objective de classe, possibilité de progrès, dévolution, perspectives pour le prolétariat, démarche internationaliste. 21. Depuis Marx et jusquà la fin de la seconde guerre mondiale, les communistes conséquents défendaient la thèse de la prise du pouvoir par la classe ouvrièrè en un temps très bref, sous la forme dune insurrection. Le triomphe de la Révolution dOctobre à lappui, cette thèse fut au centre de la conception de la Troisième Internationale (Komintern), selon laquelle le rôle des Partis Communistes était de développer une politique de conscientisation et dorganisation des masses en fonction de cette échéance, et cela, légalement ou « paralégalement ». La faillite des partis « communistes » organisés sur cette thèse nous oblige à voir pourquoi les P.C.I., P.C.F., P.C.E., et les autres ont sombré, dabord dans le révisionnisme, ensuite dans le plus imbécile des réformismes pour se muer en partis sociaux-démocrates. Cette thèse tenant linsurrection pour des jours meilleurs, pour une échéance lointaine vis-à-vis de laquelle il fallait être « prêt » a, de fil en aiguille, dannée en année, amené ces partis à la perdre de vue et à en oublier la finalité de leur raison. Lhypertrophie du travail légal de « conscientisation » a fini par recouvrir la totalité des activités de ces partis, les amenant, poussés par un populisme anxieux, à ne plus se mouvoir que dans lespace du légalisme bourgeois, cest-à-dire à participer activement à son équilibre. Si, dès maintenant, on ne tient pas compte du but, cest-à-dire de la prise du pouvoir par le prolétariat dans un processus de violence, et des échéances, si on ne tient pas compte de cela dans chacun de nos gestes, alors, de fait, cette échéance recule. Les « avant-gardes » de la classe ouvrière qui norganisent pas tous leurs efforts en vue de la prise du pouvoir par les masses et de lexercice de la violence révolutionnaire, deviennent rapidement des « arrières-gardes » sombrées dans le révisionnisme, le réformisme, la trahison. 22. Si, politiquement, la conception limitée de la prise du pouvoir par linsurrection, et son report à une échéance de plus en plus lointaine et idéale a ouvert la porte des partis ouvriers aux lignes bourgeoises et réformistes, aujourdhui, de plus, elle a perdu toute actualité du point de vue militaire. Lécrasante puissance de limpérialisme, son organisation politico-militaire transnationale de contre-insurrection (O.T.A.N.), sa vigilance permanente contre les initiatives révolutionnaires à travers la politique de « contre-révolution préventive », et limpossibilité démontrée dorganiser un travail révolutionnaire dans le cadre légal de la dictature bourgeoise, obligent les communistes à réexaminer leurs options stratégiques. Car sil est vrai que la première étape conséquente de la prise du pouvoir par la classe laborieuse reste linsurrection violente de masses, la stratégie guidant les avant-gardes et les forces révolutionnaires à cette échéance ne peut pas être la seule préparation politique « légale » dans ce but. 23. Voilà pourquoi, et dès maintenant, afin de fermer la porte au révisionnisme et à ses trahisons, afin dorganiser concrètement (politiquement et militairement) les travailleurs pour la confrontation finale avec les exploiteurs (qui depuis des années séquipent en conséquence), la lutte révolutionnaire en général et la lutte armée en particulier doivent prendre la forme de la guerre populaire prolongée. 24. Guerre, parce quil sagit dun rapport dantagonisme total, sans aucun espace de médiation, sans quil ny ait rien à partager entre les belligérants. La guerre des classes est un affrontement où lexistence dune des parties dépend de la mort de lautre. Dans cette situation, la violence la plus radicale des opprimés contre la bourgeoisie est lexpression de la plus grande humanité, la violence des mercenaires du capital contre les opprimés est lexpression de la plus grande bestialité, de la barbarie. 25. Populaire, parce quelle sera tendanciellement le fait de couches de plus en plus larges du peuple. Cela pour deux raisons : en premier lieu, parce que ce sont les masses qui décident de lhistoire et non quelques groupes, même bien inspirés ; le processus révolutionnaire doit être porté par le mouvement des masses, doit traverser toutes les parties de la classe. En second lieu, car si la classe ouvrière, et tout particulièrement les ouvriers concentrés dans les grandes usines, est seule habilitée de par sa place au sein de mode de production à mener à bien le processus révolutionnaire et la construction du socialisme, cest aujourdhui la grande majorité du peuple qui, regroupée autour de la classe ouvrière, a un intérêt objectif au renversement de la bourgeoisie. 26. Prolongée, car en effet, à partir de létincelle minoritaire, même si elle est bien accueillie au sein des masses, de la guérilla révolutionnaire à linsurrection populaire, il y a un long chemin, un long processus qui sera fait de défaites et de victoires. Lextrême développement du pouvoir bourgeois et sa puissance sur tous les plans, politique, militaire, idéologique, répressif, etc... dressent devant le mouvement révolutionnaire des montagnes quil faudra déplacer, ce qui requerra de nombreux progrès, de nombreux instruments qui restent encore aujourdhui à construire ! Le processus de mobilisation et dorganisation politique des masses travailleuses ne se fera pas en quelques jours ! 27. Comment lavant-garde politique révolutionnaire peut-elle mobiliser et organiser les masses vers le processus de guerre populaire prolongée ? Nous avons déjà vu que les avant-gardes politiques doivent, à tous moments, mettre laccent sur la confrontation avec le pouvoir bourgeois, et mobiliser les travailleurs sur ce terrain. Nous avons également souligné ladéquation de la pratique de lutte armée pour mener ce travail dans la conjoncture actuelle. Au point de rencontre de ces deux observations se trouve la tactique de la propagande armée. Quentendons-nous par ce terme ? 28. Une action de propagande armée a un objectif « démonstratif », cela dans un but politique. Elle exige une destruction effective (donc non-symbolique) dun rouage important du système bourgeois (ce rouage peut aussi bien être un bâtiment, du matériel, des cadres responsables...) sélectionné en fonction des secteurs de lutte que les masses se sont choisies, et en fonction des terrains daffrontement historiquement déterminants. Cette attaque doit permettre un saut qualitatif dans le processus de conscientisation et de mobilisation des travailleurs, cela en élevant qualitativement le niveau de laffrontement spontané, en unifiant les divers combats dans une pratique offensive et globalisante. 29. Seul le développement de la pratique de propagande armée permettra aux mouvements anti-austérité et anti-guerre de redémarrer sur des bases justes et offensives, de critiquer les erreurs du passé, et de créer les instruments politiques et pratiques nécessaires à cette relance. La pratique de la propagande armée, telle que les Cellules Communistes Combattantes la mènent à travers nos attaques contre le militarisme impérialiste et les responsables de la crise, réalise lunité de la classe ouvrière au sein dune alternative nouvelle de combat : la lutte armée pour le communisme. 30. Afin que la propagande armée atteigne tous les buts fixés, les Cellules ont choisi un mode de fonctionnement (non exclusif, laction du 1er mai en témoigne) par campagne. Nous entendons par « campagne » une série dopérations politico-militaires de propagande armée définies autour dun thème central. Nous partons dune contradiction réelle et concrète, pour réunir autour de son thème une série dinterventions qui relieront tel ou tel aspect spéficifique du secteur choisi et la stratégie globale de lutte armée pour le communisme. Ainsi, notre « première campagne anti-impérialiste », axée sur la question de la guerre impérialiste, liée à la question de limplantation des missiles, sest dirigée contre les industries darmements, les partis bourgeois gouvernementaux, lO.T.A.N. et lA.B.L., et a pu tracer lalternative politique révolutionnaire : contre la guerre impérialiste, la guerre civile ! De plus, le fonctionnement par « campagne » permet de relier les aspects qui touchent directement au quotidien aux causes plus globales qui sont en définitive déterminantes. La campagne autorise aussi la démonstration de la puissance des principes tactiques de la guérilla, elle met en uvre des moyens très variés de lutte (des jerrycan de mazout chez M.A.N. à la voiture piégée au S.H.A.P.E.) dont certains sont accessibles à ceux qui ont la détermination politique de se battre. Il ny a pas dactions « hautes » ou « basses », il ny a que des actions correctes ou erronées ! 31. Il faut démystifier le combat armé en général. Cest pour cela que nous avons écrit le document « Réponses concrètes à des questions concrètes », et nous espérons quil y contribuera. Le problème de base est un problème politique, la décision de mener les actions de guérilla ne peut se prendre que sur des bases politiques claires et fermes, et alors les modalités techniques se résolvent selon les besoins et selon les capacités de chacun. Nous voulons rappeler, encore une fois, que notre première tâche est lagitation et la propagande, quil est seulement important de véhiculer une ligne politique correcte, de lancrer profondément au sein des masses et quelle y provoque un écho, avant de penser à désarticuler effectivement lennemi. Nous ne sommes pas au stade où la priorité est de mettre hors combat le maximum de forces de la bourgeoisie ; aussi des actions de harcèlement peuvent-elles être menées avec des moyens réduits, contre des objectifs périphériques, si ces actions permettent une progression réelle du processus révolutionnaire. 32. Assumer une position objective davant-garde est une chose, réaliser lensemble des possibilités offertes au mouvement révolutionnaire à partir de cette fonction, en est une autre, mais quoi quil en soit, lunique tâche à laquelle les avant-gardes politiques doivent satteler est celle de faire progresser le mouvement de masses sur la voie du processus révolutionnaire. Cela impose de ne pas perdre de vue la liaison permanente entre les avant-gardes et les masses, que chaque mouvement, chaque aspiration des masses doivent se retrouver dans la politique davant-garde, et que celle-ci soit capable de restituer une perspective globalisante, unificatrice de classe sur une ligne marxiste-léniniste. 33. Aujourdhui, les Cellules Communistes Combattantes sont une force encore trop faible, une réalité sociale trop limitée que pour pouvoir appréhender la richesse du mouvement de classe dans ce pays. Des luttes, de nombreuses luttes ouvrières et militantes sengagent chaque jour sans que nous puissions établir de liens constructifs, politiques et organisationnels avec elles. Il faut que tous les militants sincères assument eux-mêmes, sur les lieux de travail, une ligne et une pratique révolutionnaire. Il faut que dans chaque usine, dans chaque atelier, dans chaque lutte partielle, les camarades qui savent que les syndicats et les partis réformistes trahissent depuis toujours, sengagent, sur une ligne marxiste-léniniste, à mener leur combat dans la perspective de la guerre populaire prolongée. Alors, nous nous rencontrerons, et de la force des luttes, de lunification de mille Cellules Communistes Combattantes pourra enfin naître lOrganisation Combattante des Prolétaires. Mao Tsé-toung disait : « compter sur ses propres forces », et cest dans cette perspective que la classe ouvrière, ses éléments davant-garde doivent aujourdhui sorganiser. 34. Il ne faut pas que le travail de propagande et dagitation « classique » en disparaisse pour autant, au contraire ! Ce travail légal est toujours à mener avec tout le sérieux nécessaire afin que, tant que la bourgeoisie et ses flics nous laissent la moindre possibilité dexpression publique, nous lexploitions pour populariser un maximum nos positions politiques. Fn cela, la lutte armée développée par lOrganisation de guérilla et le travail légal de popularisation de la ligne politique révolutionnaire, du marxisme-léninisme, sont en un étroit rapport dialectique. Ces deux luttes sont liées politiquement en ce quelles visent à la révolution sociale, elles doivent être à lécoute lune de lautre, elles se nourrissent et se renforcent mutuellement. Ce lien politique doit être dautant plus étroit quil est le seul qui peut lier lespace dagitation légal et la guérilla révolutionnaire. Un lien organisationnel ouvert entre la légalité et lillégalité est hors de propos... ce que tout le monde comprend sans peine. 35. Conclusions : en Octobre 84, les Cellules Communistes Combattantes ont ouvert une alternative radicale et offensive, authentiquement marxiste-léniniste, au sein de la guerre des classes. Dans une conjoncture militante réformiste, enlisée dans les défaites et la désorientation organisée par les directions infâmes des petits-bourgeois, nous avons bousculé les traîtres et ouvert la voie pour que se réalisent les mouvements de masses anti-austérité et anti-guerre. De ce petit pas que les Cellules ont fait, il faut que les camarades sincères et les travailleurs combatifs fassent un pas de géant ! Et un pas de géant vers lavant en suivant une ligne politique et stratégique M-L : « Il y a deux méthodes que nous, les communistes, devons appliquer dans nimporte quel travail : lune, cest lier le général avec le particulier ; lautre, cest lier la direction avec les masses 5. » Cela est très simple à comprendre, il faut partir des situations concrètes et des luttes partielles (grèves, occupations, revendications militantes...) pour les élever à lensemble du problème, à la question du renversement de la dictature bourgeoise et du mode de production capitaliste, en ouvrant une alternative globale et historique capable dy répondre. Ainsi simpose de placer le marxisme-léninisme à la tête du mouvement de classe, en tant que ligne politique globale, en tant quarme concrétisée par la pratique des avant-gardes communistes organisées. CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. Précisons, pour que cette formule ne prête pas à une confusion politique, quil ne faut pas la comprendre dans le sens « la révolution est faite par les [seuls] révolutionnaires », mais bien dans le sens « les révolutionnaires doivent uvrer concrètement pour que la révolution se fasse ». Les Cellules Communistes Combattantes ont dailleurs pris clairement position à ce sujet dans le communiqué de laction contre un centre de lO.T.A.N. le 15 janvier 85, en citant Lénine : « Lidée quune révolution puisse être faite par les seuls révolutionnaires est lerreur la plus grande et la plus dangereuse pour les communistes ». (Note des militants prisonniers.) 2. Allusion à la visite papale en Belgique en mai 85, à cette occasion des sommes énormes furent engagées par lÉtat. 3. En Belgique, lavortement est toujours illégal, des poursuites judiciaires sont encore régulièrement engagées contre des femmes et des médecins, mais sont de moins en moins suivies de condamnations. 4. Collectif SUBVERSION, Revue no 1 « Contre la guerre impérialiste, vive la lutte armée pour le communisme ! ». 5. Mao Tsé-toung : À propos des méthodes de direction. _____ Annexe 1 : Dans le communiqué du 17 octobre 1984, suite à nos attaques contre les sièges des partis gouvernementaux, nous avions promis de nous adresser aux militants de base que des organisations révisionnistes et réformistes, telles par exemple le P.C.B. et P.T.B., trompent quotidiennement. En fait, et comme nous le laissions entendre à cette occasion, ce souci de clarification ne sadresse pas exclusivement aux militants de ces deux principales organisations, mais plus largement aux militants de toutes celles qui, de près ou de loin, se revendiquent du marxisme, des théories du socialisme scientifique, de lorganisation de la lutte de classe, du combat pour le communisme. Cest évidemment lensemble de nos « Documents du Premier Mai » et des communiqués de notre première campagne qui leur est, en premier lieu, destiné. Ces documents sont soumis à leurs critiques, en même temps quils sont la critique définitive des diverses lignes révisionnistes et réformistes quimposent les directions petites-bourgeoises de toutes les falsifications de « partis révolutionnaires ». Notre première campagne anti-impérialiste, débutée le 3 octobre 84 et clôturée le 15 janvier 85, a déjà, dans les faits, repoussé avec force ces diverses lignes, très ancrées en Belgique, vers les poubelles de lHistoire. Nous savons que de nombreux camarades militants, avant-gardes ouvrières, se sont détournés avec honte et dégoût de leurs organisations soi-disant communistes face à notre combat. Ce mouvement ne pourra aller quen samplifiant. Mais, aujourdhui, pour beaucoup dautres camarades sincères, la prise de conscience de cette réalité est fort amère à accepter. Quand en a placé, des années durant, sa confiance et son militantisme dans une organisation, quand se sont créés des liens damitié et de solidarité dans les luttes syndicales et les épreuves, il est parfois difficile de remettre tout cela en cause, tant la crise fait mal, tant la désillusion et lécurement sont profonds. Les directions des partis révisionnistes et réformistes estiment très bien cette déchirure et tentent de lexploiter comme des petits épiciers. Cest pour cette raison quelles se sont toutes, sans exception, lancées à corps perdu dans la plus veule des calomnies sur notre compte, dans le but déviter le débat politique, de nous exclure de la réalité contemporaine du combat de classe ici, de casser toute potentialité de développement dun processus révolutionnaire dans ce pays. Cette misérable tentative contre la force de lHistoire est impossible, perdue davance, et témoigne de la nature politique de ses auteurs. Aussi, cette lettre adressée aux militants de base de P.T.B., nous lécrivons pour tous les camarades sincères, pour tous les militants combatifs et dévoués à la cause du prolétariat, et particulièrement pour tous ceux qui nosent pas encore imaginer jusquà quel point leurs organisations les trahissent, les méprisent de la façon la plus abjecte. Puisquil est souvent plus explicite de démontrer lesprit à partir des faits, nous allons nous pencher sur les nombreux articles qui, depuis le 10 octobre 84 et dans le journal Solidaire, révèlent cette démarche de manipulation et expriment la position de la direction de P.T.B. à propos de notre combat, de la lutte armée pour le communisme. Mais pourquoi choisir Solidaire, quand nous savons déjà que P.T.B. sautera sur loccasion pour renchérir : « Le véritable but de la C.I.A. derrière les C.C.C., détruire le P.T.B....» ? En premier lieu, parce quil la déjà écrit et continuera à le faire indépendamment de notre volonté, mais surtout pour dautres raisons plus sérieuses. Il serait absurde de mettre dans le même sac le P.C.B., P.T.B., ou la constellation familiale des petites sectes de séminaristes aigris de l« ultra-gauche », même si, politiquement, nous navons affaire quà des comédies contre-révolutionnaires. De la dégénérescence définitive du P.C.B. sest imposé, pour les petits-bourgeois réformistes (et forts en gueule), dorganiser de nouvelles structures vierges capables dintégrer les poussées les plus violentes de lantagonisme de classes, non pas pour les organiser dans loffensive pour la dictature du prolétariat, mais au contraire, afin quelles ne débouchent pas sur la question dune stratégie authentiquement révolutionnaire, authentiquement marxiste-léniniste. Après de nombreux avatars tragi-comiques, P.T.B. pouvait espérer avoir réussi son coup, en simposant par une intempestive agitation opportuniste aux quelques dernières sectes fantomatiques. Ce qui nous intéresse, et que nous allons démontrer, est que ce rôle global de direction quassume P.T.B. dans lencadrement et lépuisement des éléments les plus combatifs du prolétariat la naturellement amené à prendre la direction de la kollaboration policière contre les Cellules Communistes Combattantes. Enliser toute la force de lantagonisme dans les sables du réformisme, briser dans luf toute émergence dun combat révolutionnaire prolétarien sous la direction marxiste-léniniste, telle est la fonction historique objective de P.T.B. Se drapant avec le plus doutrecuidance, dhypocrisie et dimpudeur, dans la pensée et les enseignements des grands révolutionnaires pour en falsifier les contenus avec le plus dardeur, P.T.B. est le dernier garde-fou de la contre-révolution. Ce nest donc pas une fixation particulière qui nous pousse à analyser la prose de P.T.B., mais le contenu de cette prose au service du dévoiement de sincères militants ouvriers. Il faut reconnaître que P.T.B. a laissé lagitation des arrières-salles de bistrots aux « ultra-gauchistes », et répand son poison contre-révolutionnaire dans lusine. Cela, pour nous, justifie aussi limportance de cette réponse qui repose enfin, sur le fait que lénormité abrutissante paraissant parfois, dans un premier temps, crédible face à une réalité dérangeante, des camarades égarés colportent encore les misérables ragots du P.T.B. avec tout le dogmatisme requis. Cest aussi à ces camarades là que les Cellules sadressent,.pour quils comprennent le « sale boulot » quon leur fait faire et dont ils auront honte très vite. Premiers pas dans la reprise de loffensive prolétarienne, la lutte que les. Cellules Communistes Combattantes ont engagée dans ce pays, aux côtés de tous les opprimés, balaiera les traîtres et les renégats à la cause des peuples. Il ressort clairement, dès le premier article (10/10), quun grave problème se pose à P.T.B.. Que faire devant linitiative révolutionnaire ? Que faire pour briser cette lutte révolutionnaire ? À vrai dire, des deux questions, la seconde est pour P.T.B. une question de survie, la finalité même de lorganisation. Nous devons croire que ces questions ont dû provoquer un fameux choc à la tête de P.T.B., car devant la surprise et limpasse, il ne peut que laisser sa façade politique au vestiaire et ériger les imbécillités les plus calomniatrices en méthodes danalyse et de pensée. Après tout, quand le dogmatisme mystique de P.T.B. à sarroger le titre ronflant de « seule alternative révolutionnaire dans les domaines politique et organisationnel et dans la pratique 1 » seffondre dans le ridicule face à la force de lHistoire, il ne reste plus à ce parti quà réécrire le présent en espérant ainsi quil continue à cadrer avec ses rêves. Ce nest pas la première fois dans lhistoire que de faux partis révolutionnaires abandonnent lanalyse matérialiste historique quand celle-ci la confronte à leurs erreurs, à leur réformisme contre-révolutionnaire, et rejoignent le chur des hyènes bourgeoises pour tenter de freiner la marche de lHistoire. Leur misérable sauve-qui-peut les dénonce aux yeux des masses et des avant-gardes qui sen détourneront pour toujours. Nous avons systématiquement, au cours de notre première campagne, envoyé à Solidaire tous les communiqués politiques de nos actions, comme nous le faisons pour lensemble de la presse. Cest donc en pleine possibilité de prendre connaissance de notre discours que P.T.B. a décidé de nous combattre, dans un mauvais Vaudeville, par le mensonge et lordure, armes bien connues des agents policiers. Mais que P.T.B. prenne garde ! La lutte des travailleurs et des communistes nest pas un article de solde, et si ses journalistes simaginent encore longtemps salir impunément lespoir de la révolution, il apprendra à ses dépens que pour nous Communistes Combattants lorganisation et le développement de la lutte de classe pour la victoire du prolétariat est une chose sérieuse, pour laquelle nous sommes prêtes à tous les sacrifices, mais aussi à la plus grande des fermetés. La lutte pour la libération des hommes et des femmes de lesclavage du capital, pour la construction du communisme, nest pas un gadget pour petits-bourgeois désuvrés, et il nest pas question den rire ! Venons-en aux faits. Le 10 octobre, Solidaire titre à la une : « Attentats provocateurs, derrière les C.C.C., la police et lextrême droite ? ». Pauvre point dinterrogation, il naura pas la vie longue ! Dans un « éditorial », Walter Simons déclare : « Un bon nombre déléments indiquent quon se trouve en fait en face dune provocation organisée par lextrême droite et la police. » En fait déléments, Simons va nous faire part de ses angoisses en trois scénarios, nous allons les reprendre. Mais le ton est donné, maintenant il faut pousser la chansonnette. Au cours des semaines et des mois qui suivront durant lesquels nous ne relâcherons pas notre offensive , P.T.B. chantera de plus en plus fort, de plus en plus faux, et marche à grands pas vers lextinction de voix. Le premier des « éléments » que nous sert Simons, et quil na dailleurs pas fini de nous rabâcher, est celui-ci : « ... la bourgeoisie avait un besoin urgent de discréditer la gauche. Citons par exemple Gazet van Antwerpen où en peut lire, en substance, que les deux attentats de Bruxelles et les violences des contre-manifestants à la venue de Le Pen montrent bien que les extrémistes de gauche sont aussi dangereux que les extrémistes de droite... » Puis il fait un petit tour de passe-passe pour conclure : « Il sagit pour la bourgeoisie dattaquer en premier lieu ceux qui voulaient sopposer à la venue de ce néo-fasciste... » Nous ne voyons pas très bien le rapport, mais nous pouvons tirer cette conclusion : Mr. Simons attache une grande importance aux jugements moraux de la bourgeoisie, leur reconnaît sans doute une valeur intègre et sincline devant elle. Il doit certainement souhaiter quon lui décerne le titre de « non-violent et non-dangereux ». La question de savoir pour quelle classe une pratique politique est dangereuse, et contre quelle classe elle exerce sa violence, nintéresse pas P.T.B. Ou plutôt, cette incapacité à se positionner dun point de vue de classe révèle son réformisme crasse. Simons et P.T.B. entendent mener la guerre de classe avec la considération bienveillante de la bourgeoisie et de Gazet van Antwerpen, auxquelles ils sont prêts à rendre pareille estime. Mais cela nest pas notre cas, et nous doutons très fort que les camarades qui se sont battus pour empêcher le fasciste Le Pen de parler ne soient pas de notre avis. Nous, en tant que communistes, nous nous battons pour que la politique et les forces prolétariennes soient les plus dangereuses et les plus violentes possibles dans lattaque contre la bourgeoisie, car nous savons que sa dictature ne sera renversée que dans lexpression de la violence révolutionnaire de masses la plus radicale. Donc, si Gazet van Antwerpen dit que les Cellules Communistes Combattantes sont violentes et dangereuses, nous disons quelle a tout à fait raison de son point de vue, que cest pour cela que la bourgeoisie a peur de notre politique, que les travailleurs la considère avec sympathie, et que nous en sommes fières. Mais, paradoxalement, nous ne sommes pas en désaccord avec la formule de Simons : « Les actions des Cellules Communistes Combattantes discréditent la gauche. » Pourquoi ? La question se pose de la façon suivante : auprès de qui les actions et la politique des Cellules discréditent-elles « la gauche », et pourquoi ? Voyons en premier lieu le point de vue de la bourgeoisie. Ce que la bourgeoisie pense, quand elle est confrontée à lémergence de la lutte prolétarienne, cest que « la gauche » (cest-à-dire les organisations réformistes, P.C., P.T.B., Ecolo...) nest plus capable, dans la conjoncture de crise et de mécontentement, dabsorber dans une des variantes de son social-pacifisme les poussées révolutionnaires. Alors, en effet, le crédit que ces kollaborateurs ont gagné auprès des patrons en muselant le prolétariat dans la paix sociale, chacun à son heure depuis la fin de la seconde guerre mondiale, seffrite, diminue. Et comme quand la bourgeoisie (qui sy connaît en matière demploi) a un mauvais domestique, elle le congédie, lalternative pour « la gauche » est soit de redoubler de zèle au service de ses maîtres, soit douvrir les yeux et de rejoindre les rangs de la révolution. Lhistoire nous a montré que, dans lécrasante majorité des cas « la gauche » choisit la première solution. Maintenant, voyons le point de vue du prolétariat. Quand en septembre 83 les cheminots ont lancé le mouvement de grève nationale dans les services publics, ils nont pas demandé lavis de leurs syndicats et nont pas attendu la directive dun quelconque P.T.B. Toute lhistoire de cette dernière grande grève montre très bien que lensemble des travailleurs et des travailleuses nont plus aucune confiance dans la capacité et la volonté politique des syndicats ou des partis « des travailleurs » à les défendre. Faute dune alternative de lutte organisée et révolutionnaire, certains parmi les travailleurs combatifs en sont réduits à écouter le discours le plus radical, et sur cette absence objective dune Organisation politique révolutionnaire et de sa direction, les réformistes les plus excités saccaparent le drapeau rouge de lavant-garde. Aujourdhui cette mascarade nest plus si aisée, la situation est entrain de changer. Le combat et la ligne politique des Cellules Communistes Combattantes dénoncent les usurpateurs, les escrocs qui ont la révolution dans la bouche et la trahison dans les mains ! Le crédit illusoire dont, faute dalternative révolutionnaire, les organisations réformistes mais braillardes jouissent parfois dans le monde du travail seffondrera devant lémergence dune véritable, authentique et historique, politique révolutionnaire. Les Cellules Communistes Combattantes travaillent aujourdhui à la construction de lOrganisation Combattante des Prolétaires guidée par le marxisme-léninisme. Nous, nous sommes des communistes, notre intelligence collective est le marxisme, nous navons rien à voir avec les clowns de « la gauche », des démocrates bourgeois aux anarchistes. Quà ce propos, Simons et ses amis sinquiètent de leur discrédit face à leur employeur ou face au prolétariat est certainement compréhensible, mais ne nous concerne pas. Passons directement au troisième « élément » de Simons, parce quil est une parfaite illustration de ce que nous venons de dire : « La presse titrait la semaine dernière : Le mouvement anti-missiles discrédité. » Si la presse bourgeoise le titre, le rôle de Solidaire est de le répéter, cela on le savait déjà, et il faut à nouveau se poser les deux mêmes questions. La bourgeoisie peut-elle encore faire confiance, et pour combien de temps, aux C.N.A.P.D. et V.A.K.A. pour user les semelles de trois cent mille manifestants et leur bourrer la tête avec le crétinisme pacifiste ? Visiblement plus très longtemps, et Galand et Cie risquent de ne plus être aussi bien considérés dans les milieux atlantistes... ce qui est leur problème. Mais auprès des populations qui savent que limplantation des missiles les rapprochent de léchéance de la guerre impérialiste et de son cortège de deuil et de misère, quel crédit peut encore avoir un mouvement politique dont lessence même et la trahison des dirigeants sont évidentes dans léchec ? Aujourdhui les 16 premiers missiles sont installés, les préparatifs de guerre saccélèrent, et les C.N.A.P.D. et V.A.K.A. portent la lourde responsabilité de cette défaite due à leurs tromperies répétées, leur pacifisme bourgeois, irresponsable et criminel. Comment pourrait-on discréditer plus encore le pacifisme aux yeux des masses quand le fossoyeur Galand vient avec une impudence effrontée nous chanter quil nest plus question de se battre contre limplantation mais de lui faire confiance pour un retrait ultérieur ? Ce que tout le monde sait maintenant, cest que le pacifisme et ses adeptes auront gain de cause un jour... quand les missiles U.S. seront tirés vers la R.D.A., le pays sera dénucléarisé... pendant quelques minutes ! Récapitulons à propos de ces deux premiers « éléments » qui nous lient de façon indiscutable à la C.I.A. Le combat politico-militaire des Cellules Communistes Combattantes discrédite aux yeux des masses les organisations réformistes et le poison social-pacifiste. Certainement ! Cela nous le revendiquons comme une force pour lavenir aux mains des prolétaires. Ceux qui, comme P.T.B., sinquiètent de cette clarification révolutionnaire et veulent préserver le crédit des intérêts et des idéologies bourgeoises au sein des masses sont des traîtres, des canailles petites-bourgeoises, et doivent être combattus comme tels. Le second « élément » et le dernier de la trilogie annonce le grand classique de la bêtise et de la lâcheté : lépouvantail de la répression. Ce 10 octobre, Simons fait encore preuve dune certaine continence à ce sujet, mais vide quand même le fond de sa pensée : « Les attentats de la semaine dernière sont donc une occasion idéale pour révéler son existence (le G.I.A.) au public. En fait ils légitiment son existence. » On est en droit de se demander qui légitime lexistence de ce G.I.A. auprès du public. Ne seraient-ce pas plutôt ceux qui consacrent leurs efforts à diffâmer les révolutionnaires contre lesquels ce même G.I.A. mène la contre-insurrection, au lieu de dénoncer et combattre le terrorisme de lÉtat bourgeois ? Pour les communistes révolutionnaires, le fait que la bourgeoisie reconnaisse entretenir une meute de chiens de garde na aucune espèce dimportance, ce qui a de limportance, cest lexistence de ces polices, leur fonction au service du capital et comment lutter contre elles. Voilà ce qui différencie ceux qui sont prêts à toutes les trahisons, toutes les lâchetés, dans lespoir que la bourgeoisie ne doive pas « reconnaître » organiser des corps spéciaux de répression, et ceux qui nont pas peur de la vérité : lémancipation des travailleurs impose, entre autres, lanéantissement de ces crapules mercenaires dÉtat. Ceux qui légitiment la répression bourgeoise en lui cherchant des causes extérieures à la nature terroriste de lhégémonie de cette classe sont idéologiquement dans son camp. P.T.B. qui sinquiète de ce « quun piquet de grève puisse être pris pour un danger terroriste » indique quil a opté pour le camp de la bourgeoisie. La semaine suivante, que nous avons mise à profit pour attaquer les centres des C.V.P. à Gent et P.R.L./P.V.V. à Bruxelles, nous a visiblement mieux réussi quà Simons qui a décidé « dessayer dassembler quelques pièces du puzzle... 2 » et sic ! Il est certainement plus fidèle à la réalité de dire quil sest armé dun solide sécateur quil nest pas prêt de lâcher et quil entend redécouper les pièces à sa façon. À partir de cet article, deux points sont évidents : W.S./P.T.B. nimaginent pas ce quest une organisation révolutionnaire, et de surcroît les qualités particulières de la lutte politico-militaire les dépassent complètement ce qui est facilement imaginable nous y reviendrons plus tard. Les deux caractéristiques les plus « intéressantes » de la cuvée de cette semaine sont liées à la politique de P.T.B.. Et comme il va de soi que les Cellules ne sont pas vraiment en accord avec ces positions... nous sommes des agents de la C.I.A., bon sang, mais cest bien sûr ! Premièrement, P.T.B. critique nos attaques contre lO.T.A.N.... qui feraient mieux dêtre dirigées contre les forces du Pacte de Varsovie ! « Ce que lon remarque tout de suite, cest que la haine des C.C.C. soriente exclusivement contre limpérialisme américain. Ils (cest un comble ! La grammaire française dénonçant le sexisme ambiant : cellule est un féminin) critiquent cet impérialisme uniquement au moyen des citations de Marx, Engels et Lénine, en dehors de tout contexte. » Nous apprenons à cette occasion que pour P.T.B. il y a aujourdhui un « contexte » où les enseignements de Marx, Engels et Lénine ne sont plus appropriés à lanalyse de limpérialisme. Ce nest une nouveauté pour personne, ce parti, depuis sa fondation, est aussi atlantiste que le P.S. et anti-léniniste quil nest possible de lêtre quà la racaille social-chauvine. Le « contexte » qui rend périmé le marxisme-léninisme accouche de ces inepties « pétébiles » : « LU.R.S.S. est devenu(e) le foyer de guerre le plus dangereux » et « Nous devons tenir compte de léventualité que le chemin vers la révolution socialiste passe par une période de résistance nationale contre une agression soviétique 3. » Ce qui est révélateur de telles positions, cest que contrairement à la trahison de la Seconde Internationale qui a attendu le début de la guerre de 1914 pour se démasquer, P.T.B. nattend même pas cette période de crise extrême pour sublimer son opportunisme en social-chauvinisme. Cest donc là une des leçons quil a retenue de Kautsky. Pour les Cellules Communistes Combattantes, les enseignements de Lénine sont, par contre, toujours dune grande pertinence. « Cest avec plus de joie encore que nous avons appris la diffusion en Allemagne de proclamations révolutionnaires illégales, comme par exemple Lennemi principal se trouve dans notre propre pays... Les social-chauvins reprennent à leur compte la mystification du peuple par la bourgeoisie, selon laquelle la guerre serait menée pour la défense de la liberté et de lexistence des nations, et se rangent ainsi aux côtés de la bourgeoisie contre le prolétariat. Sont des social-chauvins ceux qui justifient et exaltent les gouvernements et la bourgeoisie dun des groupes des puissances belligérantes, ainsi que ceux qui, à linstar de Kautsky, reconnaissent aux socialistes de toutes les puissances belligérantes un droit identique à la "défense de la patrie" 4. » Et Trotsky : « Comme la guerre nest menée par aucun des deux camps pour la défense de la patrie, de la démocratie et de la culture, mais pour le repartage du monde et lasservissement des colonies, un socialiste na pas le droit de préférer un camp impérialiste à lautre. Complètement vaine serait la tentative de "dire, du point de vue du prolétariat international, celui des deux groupes de nations belligérantes dont la défaite serait un moindre mal pour le socialisme". Sacrifier, au nom de ce prétendu "moindre mal" lindépendance politique du prolétariat serait trahir lavenir de lhumanité 5. » En considérant ces points de vue tellement élémentaires pour les marxistes, les Cellules mènent lattaque contre la bourgeoisie exploiteuse des travailleurs de ce pays : limpérialisme à dominante U.S.! En déclarant que le « contexte » rend caduques ces directives maintes fois vérifiées dans lhistoire, P.T.B. falsifie lanalyse marxiste. Il faut reconnaître que le général Close, militaire de lO.T.A.N. et sénateur P.R.L., président de la Ligue Mondiale Anti-Communiste, vous expliquera mieux que nous les positions de P.T.B. sur limpérialisme « soviétique ». Ses livres sont disponibles dans les librairies « Le Livre Rouge » 6 où les brochures publiant nos écrits politiques sont interdites... La seconde caractéristique nous éclaire quant à labsolu manque de confiance qua le « Parti du Travail » dans les masses laborieuses et leur jugement. Nous ne voulons, en aucun cas, tomber dans le piège idéaliste où sébat P.T.B., et nous ne dirons pas que spontanément les masses estiment tout avec la plus grande lucidité historique, en réponse au jugement de Simons selon lequel elles sont incapables de comprendre quoi que ce soit et rien à rien : « Les travailleurs ont peur pour leur avenir. Ils ont peur du chômage. Ils ont peur des menaces de guerre. Cette crainte ouvre les yeux des travailleurs qui voient de plus en plus le caractère du capitalisme. Cest pour éviter cette prise de conscience que la C.I.A. lance, au moyen des médias, des hommes politiques de droite et des provocations fascistes... la bande du Brabant Wallon 7, certaines excitations dans les stades de football, les attentats des C.C.C., voilà les agissements des flics et des fascistes... » Anecdote : nous avons gagné dun côté ce que nous avons perdu de lautre. Ce que nous avons gagné : cet article a éclairé notre lanterne sur une question qui nous turlupinait depuis assez longtemps ; nous navions jamais compris cette affiche de P.T.B. : « ... le fascisme tue », citant en exemple les agissements de cette « bande du Braban wallon ». Cest chose faite maintenant, si lon écoute P.T.B., la délinquance sociale et le banditisme sont orchestrés par le service « action » de Lord Carrington, et Michel Cocu est au bas mot 007 (il fut flic dans sa jeunesse, ce doit être une continuité). Bien. Ce que nous avons perdu : Si « pour éviter cette prise de conscience (la nature du capitalisme) la C.I.A. lance, au moyen des médias, des hommes politiques de droite... » pourquoi P.T.B. appelle-t-il à manifester contre la venue de Le Pen ? Pour égarer les travailleurs ? Bizarre, vous avez dit bizarre ? Soyons plus sérieux. Il est vrai que les travailleurs et les travailleuses éprouvent une grande et légitime inquiétude quant à leur avenir. Il est vrai surtout que cette inquiétude nest pas passive, un fort sentiment de mécontentement se développe parmi la population qui comprend, parce quelle le vit objectivement, que la crise est produite par la gestion de léconomie (par exemple fermeture de Valfil 8, outil de parfaite production) et que cette gestion est contraire aujourdhui même à leurs intérêts immédiats. Ce mécontentement, cette potentialité de lutte prolétarienne, la bourgeoisie tente de légarer sur dodieuses voies de garage : le nationalisme, le racisme, le pacifisme, etc... La tâche des communistes révolutionnaires est de se battre aussi à ce niveau-là, pour contrer ces manuvres et diriger la force de lantagonisme contre le véritable ennemi : la dictature bourgeoise. Si la bourgeoisie dit que les travailleurs immigrés sont responsables du chômage, les communistes, aux côtés de leurs frères de classe, doivent dénoncer et combattre le racisme, unir les prolétaires dans une même lutte internationaliste. Si la bourgeoisie dit que les missiles sont là pour défendre « le monde libre et la démocratie » contre lU.R.S.S., les communistes doivent proclamer bien haut et organiser le prolétariat sur cette vérité que la démocratie bourgeoise veut dire lexploitation des travailleurs et la guerre impérialiste, que les ennemis de la classe ouvrière, ici ou en U.R.S.S., sont les patrons et non leurs frères de classe. Si la bourgeoisie déclare que la délinquance sociale et le banditisme se développent, et quelle appelle, sur ce constat trompeur, les populations à collaborer avec sa police, les communistes doivent démontrer que la délinquance sociale et le banditisme sont des produits objectifs de la société de classes, que les premiers voleurs sont les patrons, et que lon ne se débarrassera de tous ces parasites réunis quen se débarrassant du capitalisme. Si la bourgeoisie tente de manipuler lopinion publique en disant que les actions des communistes révolutionnaires seraient un danger pour les populations, tous les camarades sincères doivent combattre vigoureusement ces calomnies en démontrant, à partir des faits et du projet historique, que les actions des Cellules Communistes Combattantes sont un danger pour la bourgeoisie et une force pour lavenir de la classe ouvrière. Voilà des pratiques bien claires qui démontrent qui est dans quel camp ! Quand P.T.B. se fait le relais de lidéologie bourgeoise dans le monde du travail, il nindique que son souverain mépris pour lintelligence combative des masses qui ont pu constater objectivement quelles navaient rien à craindre de notre lutte, et qui ont alors accueilli notre première campagne avec une sympathie à la mesure de leur espoir. La même semaine, et quelques pages plus loin, Hugo Verwimp assure la relève. Il nous relate un « collage » P.T.B. qui se termine au commissariat de police : « Alors que les flics voyaient manifestement quil sagissait dune simple action de collage, ils ont traité nos camarades comme les plus dangereux poseurs de bombes des C.C.C.. les attentats des C.C.C., voilà un très bon mobile pour Gol et compagnie. » Voilà surtout un article aussi éloquent que méprisable ! Il exprime la revendication « pétébesque » du droit à la « paix militante ». Verwimp quémande, comme une lavette, à la police de Nothomb, 2 poids et 2 mesures : une pour les communistes révolutionnaires et une autre pour les démocrates de P.T.B. Cela indique jusquà quel point ce « militant » sait que les pratiques de son « parti » sont plus vaines que réformistes pour oser revendiquer la clémence et la miséricorde de lennemi de classe ! Mais cela nous serait encore parfaitement égal si, dans lesprit de la même lancée, il ne cautionnait pas la terreur bourgeoise contre les révolutionnaires. Car lesprit de cette phrase est bien celui-là : P.T.B. ne critique pas la brutalité policière bourgeoise, il critique quelle se soit trompée de cible ! Il légitime la torture et lassassinat pour les révolutionnaires (comme cest la situation actuelle en Italie, en Turquie, en Irlande, en Espagne, en République fédérale, en Grèce, au Portugal...) en traitant avec les flics pour sa « liberté dexpression » en système bourgeois. La presse nous a appris que quelques personnes ont été dernièrement victimes de fusillades (tentatives dassassinats) et de brutalités (tortures au siège de la gendarmerie, rue de Louvain). Il est tout naturel pour P.T.B. déructer que le combat des Cellules Communistes Combattantes porte la responsabilité de ces actes du fascisme policier. Nous navons quune seule question, et qui pour nous a le sens de la vie, à poser aux militants de P.T.B. : le lundi 16 janvier 61, les gendarmes ont tiré sur un meeting ouvrier à Chenée. Ils ont tué un ouvrier gréviste, Joseph Woussen. Par qui ce camarade a-t-il été assassiné ? Quand un de nos militants, un camarade, se fera tuer dans la lutte, que P.T.B. « lennemi le plus dangereux du capitalisme » 9 ait lélémentaire décence déconomiser sa gerbe et ses pleurs. Notre haine nest pas moins grande contre les charognards qui encouragent lassassin que contre le flic décoré pour son fait darme. Notre mémoire sera sans faille. Et nous en arrivons à la grande rafle policière du 19 octobre. Il est inutile de revenir longuement sur cette journée que nous analysons dans « Réponses concrètes à des questions concrètes ». Pour information, citons simplement le gracieux titre de Solidaire qui fait preuve dune orthodoxie kollabo : « Opération mammouth :1ère victoire des C.C.C. »... il faut croire que nos cinq premières actions de la campagne étaient des défaites... on a les références que lon veut. Nous supposons aussi que pour P.T.B., lassassinat par les nazis dotages résistants suite à laction du colonel Fabien était la première victoire de la résistance communiste. Et nous sommes surpris que, quand quelques semaines plus tard, plusieurs militants des maisons médicales 10 se font interpeller, Solidaire ne titre pas à cette occasion : « Nos médecins en prison, 36ème victoire du Parti du Travail ». Ce serait pourtant dune élémentaire logique. Rappelons brièvement notre analyse de la rafle du 19 octobre. La rafle fut organisée dans le cadre des recherches policières contre les Cellules Communistes Combattantes, cest-à-dire que cest la qualité politique de la lutte des Cellules qui a provoqué cette clarification de la dictature bourgeoise. Cela est un fait objectif, et même si nous savons que cette clarification a un effet mobilisateur, elle ne représentera jamais un axe stratégique pour des révolutionnaires. La tâche des révolutionnaires est léducation et lorganisation du prolétariat pour sa dictature de classe. Cette lutte radicalise lantagonisme et induit automatiquement lexercice du terrorisme bourgeois à travers ses corps policiers et militaires. La seule position révolutionnaire face à ces données est lorganisation de forces supérieures, politiques et militaires, dans le camp des exploités. Les résultats, ou plutôt les leçons que lon peut tirer ce cette rafle sont la vulnérabilité totale des organisations petites-bourgeoises dont toutes les structures peuvent être paralysées et contrôlées par les flics dans des délais très brefs... ce qui est un problème plus politique quorganisationnel, le second découlant du premier. Ceux qui prient la sainte démocratie nont même pas lexcuse de lignorance du culte de lavion-cargo, ils rejoignent le camp de la bourgeoisie et.collaborent à sa domination. Quand les libertaires de la P.M.E. 22/3 11 ont le culot de sinterroger, au cours dune conférence de presse publicitaire, de lusage qui sera fait des 3000 adresses saisies dans leurs fichiers, ils ne témoignent que de leur bonne conscience dauxiliaires-B.S.R. 12. Dans ce même numéro de Solidaire du 24 octobre, après une participation active de P.T.B. au chur des pleureuses 13, Simons, qui a mis le temps, a trouvé un bon filon quil va exploiter en plusieurs étapes et dont il nous donne déjà un avant-goût, lair de ne pas y toucher. « Canada 1970... le groupe terroriste était composé de flics ! Qui se cache derrière les groupes comme C.C.C. ? ». En quatre colonnes, W.S. récapitule sa version de lhistoire du Front de Libération du Québec quil semble avoir découverte dans le livre Terrorisme : loccident riposte (un programme ! !) dont il qualifie les auteurs, Dobson et Payne, « dinspirés par la C.I.A. et ardents partisans de Reagan ». Cela nest pas une contradiction pour Simons, nous en ferons un récapitulatif à latin de cette lettre, la totalité de ses sources tient entre les flics et la Dernière Heure quand ce nest pas Pourquoi Pas ? ! Sa performance est encore plus délicieuse : il ne réussit à y lire que ce qui lintéresse pour illustrer ses délires. Et ensuite, si même le Front de Libération du Québec en 1970 était infiltré ou organisé par des flics, en quoi cela nous concerne-t-il ? Quel rapport, quel intérêt autre que celui de calomnier les Cellules y-a-t-il dans cet amalgame ? Si même encore P.T.B. voyait dans ses hallucinations une unité politique, des revendications communes au F.L.Q. et aux Cellules... Mais non, ce nest même pas le cas, cest creux comme un bambou et seul le titre compte : « Les flics derrière le F.L.Q. Qui derrière les C.C.C. ? ». Voilà la façon dont P.T.B. conçoit lanalyse politique. Est-ce que les lecteurs de Solidaire ne lisent que les titres ? Nous allons refiler un bon tuyau à Simons. Dans son édition du 29 janvier 85, le journal Le Monde publie en page 4 une information relative à linfiltration des « Verts » berlinois par quelques néo-nazis. Quand P.T.B. en aura marre de danser le tango avec lécolo Deleuze 14, voilà une bonne occasion den faire un nostalgique du troisième reich. Le plus intéressant à souligner est que trois semaines après lengagement public de notre combat politique, la rédaction de Solidaire est toujours en mal dune critique politique de cette lutte révolutionnaire et patauge à la recherche dune ficelle de France Dimanche. Cela révèle une « identité » politique toute particulière ! Lédition du 31 octobre sera un remake de « Sortez vos mouchoirs, la gendarmerie nest pas celle que lon croyait... et cest tout la faute aux C.C.C. ». Pourtant, une phrase vaut la peine que lon sy attarde : « De cette façon, les entraînements anti-terroristes de lE.S.I. servent directement à la répression du mouvement ouvrier. » En voilà une surprise ! Mais à quoi donc sert la gendarmerie, sinon à la répression du mouvement ouvrier ? Quand en 73 est créé lE.S.I. et la Brigade Diane 15, Simons croit-il que cest une opération de prestige ? La question est que, dans les faits, P.T.B. est incapable de comprendre et de réaliser, et que quand la lutte prolétarienne se développe en posant la question du pouvoir de classe, la bourgeoisie range lÉtat démocratique au placard et se dévoile comme ce quelle est et a toujours été une dictature sans partage. Bien sûr il est plus facile de reconnaître cela dans les livres en se disant que cest... pour plus tard. Que les flics aient prétexté de notre première campagne pour réaliser 150 perquisitions simultanées ou presque, ne confirme que ce que nous savions et en fonction de quoi nous nous sommes organiseés : ils y procèdent chaque fois quils en ont le besoin. Pourquoi les flics sintéresseraient-ils aux libertaires ou à P.T.B. en dautres temps alors que ceux-ci ne demandent que la paix sociale, une place au soleil des subsides culturels ou un balcon parlementaire ? En ce qui nous concerne, ces 150 perquisitions ne nous arrêteront jamais dans notre décision de combattre. Quand nous regardons lhistoire, nous voyons que chaque fois que le mouvement révolutionnaire sest lancé dans la bataille, il a été confronté à la bestialité la plus effroyable de la violence policière vis-à-vis de laquelle ces 150 perquis nont vraiment pas grand poids ! Nous ne voulons pas masquer cela, cacher cette réalité aux travailleurs. Nous savons, parce quelle la souvent démontré dans lhistoire, que la classe ouvrière est capable dun immense héroïsme et de grandioses sacrifices, mais surtout de notre plus grande humanité quest la violence la plus radicale contre les exploiteurs. La démocratie est moribonde parce que la crise économique radicalise lantagonisme de classes. Les forces militaires de la bourgeoisie sentraînent en prévision de cette imminente confrontation ? Les communistes révolutionnaires nont quune tâche : organiser politiquement et militairement le prolétariat dans linitiative offensive, pour quau paroxysme de la confrontation entre exploiteurs et exploités, entre le vieux monde et le nouveau monde, lécrasement total des forces bourgeoises ouvre enfin les portes de notre futur. Une autre conception est en dehors de lHistoire ou est celle de lennemi. Le 7 novembre, revoilà Simons et sa ficelle. On se souvient tous, très facilement, que le F.L.Q. était infiltré jusquaux yeux... et bien, idem en République fédérale : « La police dAllemagne fédérale engage elle-même des "cellules révolutionnaires". » Mais, avant tout, nous voulons souligner laveu qui perce dans le chapeau de larticle : « Nest-il pas commode de qualifier les attentats des C.C.C. de provocations policières ? Cette question nous a été posée à plusieurs reprises... » Il est certainement plus juste de dire que cette question élémentaire et fondée est dans la tête dune grande majorité des militants de P.T.B. qui en ont marre dêtre pris pour des cons par leur direction. Des militants ont déjà quitté le « parti » sur cette question, dautres ont résilié leur abonnement à Solidaire-confidences dont pas mal dexemplaires finissent dans les poubelles avec leur bande denvoi. Plutôt que de se livrer à une saine pratique dauto-critique, ce qui est une force de communiste, les petits-chefs de P.T.B. senferreront dans leur haine de la lutte révolutionnaire pour le communisme, et plus rien ne les arrêtera dans labjection. Revenons à la ficelle de Simons : il faut rappeler quil existe en R.F.A., depuis 72, une organisation de lutte armée anti-impérialiste qui se dénomme « Revolutionäre ZelIen ». Cette organisation mène aujourdhui de nombreuses actions contre les forces de lO.T.A.N. en R.F.A. Quand, dans nos communiqués, nous faisons références aux actions des « Cellules Révolutionnaires » à Mayence, Dusseldorf ou Lorch, aucune incompréhension nest permise, nous parlons de « Revolutionàre Zellen ». Larticle de Solidaire va alors exploiter la consonance entre le nom de lorganisation « Cellules Révolutionnaires » et une soi-disant cellule révolutionnaire (ici un substantif et un abjectif usuels) montée par des flics ! Solidaire écrit : « Dans larticle ci-contre, on peut voir comment certaines cellules révolutionnaires sont mises sur pied (par la police). Comparaison nest pas raison, mais on est en droit de se poser la question : même tactique, même infiltration ? » La seule question que lon est en droit, et surtout en devoir de se poser, concerne « la morale révolutionnaire » des individus qui se vautrent dans de telles pratiques ordurières. Est-ce de ces « qualités » là que P.T.B. craint dêtre discrédité par notre combat ? Mais nous serions naïfs de croire que P.T.B. était descendu au plus bas. Il fera encore nettement mieux par la suite, et pour ne pas être en reste, directement dans le no 46 du 5 décembre, sous le titre : « Les frères C., W.N.P. 16 et C.C.C. même combat ! » Le lundi 5 novembre, suite à la rafle du 19 octobre, sil faut en croire la presse, les flics lancent un avis de recherche contre le militant communiste Pierre C. Dans Solidaire : « Cet imprimeur de St Gilles, nest pas inconnu des démocrates et progressistes bruxellois... son itinéraire politique est pour beaucoup la preuve quil serait bien plus quun témoin. » Mais ce nest pas tout : « Chose troublante, Pierre C. a un frère, Louis, fasciste notoire. » Le « Parti du Travail » va pouvoir donner toute sa mesure : sur base dune accusation policière, à laquelle se greffe une fraternité détestable, ses fins limiers passent à lattaque... « C.C.C. = W.N.P. » en a définitivement déserté France-Dimanche et mis plein cap sur Qui ? Police ! Qui ? Solidaire-police entendra apporter sa petite collaboration à lavis de recherche, et même si son tirage est loin dégaler celui du Soir, cest sans fausse modestie et de bon cur quil imprimera, en première page, la photo du militant recherché. Ensuite, après avoir cautionné lattaque policière contre un militant communiste (Pierre C. = C.C.C.), après lavoir injurié en le liant à un individu dont il doit être honteux de porter le même nom, Solidaire avec laide de Pourquoi Pas ? va réécrire sa vie pour nous injurier à notre tour. « Le 15 septembre (84), la police annonce larrestation imminente de militants bruxellois ». Si la police le dit... pour P.T.B., cest que cest du solide ! Si la police ne dit pas de quels militants il sagit..., cest ennuyeux mais... alors... rien nindique quil ne sagit pas de Pierre C. ! Cela sappelle linexorable P.T.B.-C.Q.F.D. Déduction oblige, si personne nest arrêté suite à cette déclaration, ce nest certainement pas parce que la police raconte des vannes, cest parce que « les auteurs des attentats (qui nont pas encore eu lieu, détail sans importance) profitent de protections particulières de la police ». La preuve ? Elle est en noir sur blanc dans Pourquoi Pas ?, qui nous parle de Pierre C. : « Ce brave militant avoué de la déstabilisation à tout prix, ne fut jamais inquiété. » Voilà réunis les ingrédients de base pour la bonne soupe, mais attention, noublions pas le fameux Louis, ajoutons une bonne rasade de Latinus-Haquin-je-vends-mon-bouquin 17, saupoudrons de Gardiner-C.I.A. 18 (il ne faut jamais oublier la C.I.A., sinon la soupe est fade) et concluons sans crainte : « Bien sûr, nous navons pas la prétention davoir fait la lumière sur toute laffaire », mais la Vérité est en première page, en lettres de 12 mm, les Cellules Communistes Combattantes sont des néo-nazis. Faut-il croire que la crise devait être sérieuse dans le « parti » après notre attaque contre la base de Bierset et notre dénonciation du pacifisme, pour quil se corrompe et se ridiculise dans daussi écurants romans policiers, dans daussi grossiers mensonges, et par le colportage des insanités policières sur le compte du militant communiste Pierre C. Le 11 décembre 84, les Cellules attaquent simultanément, et en six lieux du pays, le réseau des pipe-lines de lO.T.A.N. Dans un premier temps, cette « stupéfiante démonstration de force » surprend les médias bourgeois. Mais, après quelques jours denquête, il apparaît que les chambres à vannes que nous avons attaquées sont facilement localisables et accessibles. Le 19 décembre, Solidaire na pas encore compris cela (et surtout ne veut pas le comprendre) et il titre : « C.C.C. : la piste de lextrême droite est confirmée ». Nous ne pouvons que rappeler la confirmation dont il sagit : « La réalisation parfaite des attentats et le fait que les C.C.C. connaissent des secrets militaires indiquent la responsabilité de lextrême droite et la complicité de militaires. Lhypothèse de Solidaire de plus en plus confirmée. » Il faut, en premier lieu, sarrêter à cette dernière phrase. P.T.B. revendique la direction de la campagne de calomnies policières contre nous. Sans craindre dexagérer, on peut dire que devant la clarté de nos actions et leur contenu politique, P.T.B. comprend lurgence denrayer limmense sympathie que nous témoignent les populations, et quil a un rôle plus grand encore à jouer dans ce sens. À partir de nos actions contre les pipe-lines, et leur succès, P.T.B. prend la tête de la guerre psychologique contre les Cellules et entend bien conserver ce dangereux privilège. Nous ne reviendrons pas ici sur la stupidité des « secrets militaires », aujourdhui même un âne en rirait ! Plus important est de souligner, dans cet article de Simons-la-médiocrité, labsolu manque de confiance qua P.T.B. dans les possibilités de se battre et de vaincre. Concrètement, Simons nous dit que réaliser une attaque aussi offensive et incisive contre lO.T.A.N. est inaccessible pour les communistes révolutionnaires. Sa myopie politique et son pacifisme crétin lempêche de comprendre que rien nest impossible, que tout peut sapprendre, sengager et se mener à terme quand la décision politique limpose en adéquation avec lHistoire. Mouton promis à labattoir, lesprit et laudace du combat communiste effrayent à tel point P.T.B., quil ne peut voir plus loin que sa misère déternel vaincu. Dans « La morale révolutionnaire », le même P.T.B. déclare sans gêne : « Seul un moral de fer que rien ne vient entamer nous permettra de vaincre les difficultés inévitables, de trouver les solutions qui simposent, de nous rendre maîtres de la situation... » Nous avons là, une fois de plus, lexemple évident que pour P.T.B. les bonnes paroles sont plus à leur place dans les livres que dans la pratique. Le combat objectif montre que les Cellules Communistes Combattantes ont ce moral de fer et que la direction de P.T.B. a un moral en papier mâché ! Lavenir appartient à ceux qui ont ce moral de fer, la première averse liquéfie les seconds. Dans ce même numéro, mais dans un autre article, Simons (?) peaufinera définitivement la manipulation des lecteurs en ce qui concerne les « Cellules Révolutionnaires Revolutionàre Zellen ». Mais il ne prendra même plus la peine de tromper les gens sur la consonance des mots, on peut lire texto que deux néo-nazis ont été arrêtés au sein des « Cellules Révolutionnaires »... et tirer léchelle. Mais que ceux que lincrédulité fait douter de ce que nous dénonçons relisent ces numéros ! Quant aux autres, quils ne semballent pas, le plus grave est encore à venir. Comme nous lavons déjà souligné, après trois mois dintox journalistique et policière contre notre combat, lensemble des médias bourgeois narrive pas à nous couper de la sympathie des populations, Il faut aussi savoir que pour être crédible dans lopinion publique, les grands médias ne peuvent nier trop brutalement lévidence que leurs lecteurs et auditeurs perçoivent concrètement au quotidien, et qu ils ont été obligés, par la clarté de notre politique et des objectifs choisis dans notre première campagne, de faire marche arrière dans les mensonges les plus grossiers. Cela nest pas une victoire définitive ! La presse bourgeoise ne prend du recul que pour mieux sauter. Cela veut dire quà lavenir ses attaques diffamatoires contre nous seront plus subtiles, plus perfides, plus dangereuses car moins évidentes. Pour Solidaire et P.T.B., par contre, cette démarche de souplesse est impossible parce que notre lutte provoque une crise directe dans le « parti », et quil faut y répondre sans retard. Répondre politiquement à cette crise est impossible puisque notre combat politique dénonce justement lescroquerie de P.T.B. en tant que fonction contre-révolutionnaire Notre combat démontre linéquation totale quil y a entre les prétentions de P.T.B. et sa pratique objective, entre le marxisme-léninisme et le réformisme petit-bourgeois. Voilà pourquoi, trois mois après notre apparition en tant que forces politico-militaires constituées sous la direction marxiste-léniniste, P.T.B. narrive pas à ses fins et ne peut abreuver ses militants que de mauvais polars. Une seule et ultime tentative, jetée aux militants comme une bouée de sauvetage, verra le jour. Le 31 décembre 84, prenant appui et élan sur le tas de fumier conchié par Simons et Cie, le « Bureau Politique du P.T.B. » se fend dune résolution : « C.C.C., prononcez C.I.A. ». Une sereine lecture de cette « résolution » démontre que de ce fatras, seul le quatrième et dernier point est à prétention politique. Le reste nest quune réécriture-digest des hallucinations de Simons, à quelques variantes près. Repassons tout cela en revue. 1) « Les C.C.C. sont une création policière. » Voilà la bible de P.T.B. : « Les C.C.C. ont surgi du néant... depuis 1968, les camarades qui ont créé le P.T.B. ont discuté et travaillé avec tous les militants belges se réclamant du marxisme-léninisme. Il est exclu que nous ne connaissions pas les C.C.C. sils avaient la moindre origine marxiste-léniniste. » Il est certainement fort exact de dire que P.T.B. et ses petits-chefs ont rencontré beaucoup de monde depuis 68... et en ont fait travailler tout autant ! Véritable moulinette à militants, T.P.O. puis P.T.B. ont épuisé et dégoûté de nombreux camarades sincères et pourtant fort attachés aux principes du marxisme-léninisme. Mais lauto-satisfaisante cécité qui égare aujourdhui ce bureau politique le heurte à une réalité objective inacceptable et pourtant tellement évidente : depuis des années déjà un fossé définitif sest creusé entre P.T.B. et les exigences de la lutte révolutionnaire, de la lutte davant-garde pour le communisme. Depuis des années déjà, sur base des expériences, des victoires mais aussi des défaites, des progrès du mouvement internationaliste et des exigences du combat de classe ici, les communistes révolutionnaires se sont détachés de P.T.B. ou ont appris à le considérer comme une clique réformiste et révisionniste petite-bourgeoise dont il faut se méfier comme de la peste policière. Et cest une évidence maintenant, de ce lent mûrissement qui a mené à notre première campagne politico-militaire, P.T.B. était exclu. Aujourdhui, à son plus grand regret policier, il est incapable de nous vendre aux flics ou de nous désarmer, faute davoir pu nous paralyser préventivement. Notre estimation des forces et des potentialités révolutionnaires dun côté, des forces contre-révolutionnaires de lautre, dans ce pays, sest révélée exacte et nous avons eu raison dagir comme nous lavons fait. La crasse profonde du légalisme réformiste dont Simons se faisait le porte-parole le 17 novembre, lui interdit même dimaginer ce que doit être la structure clandestine de la lutte armée révolutionnaire, ce que sont les tâches organisationnelles que doivent résoudre les communistes qui engagent la lutte et entendent que les masses la mènent jusquà la victoire, cest-à-dire saffrontent et saffronteront jusquau paroxysme de la bestialité bourgeoise, lui interdit enfin de comprendre que nos militants, et tous les camarades de bon sens, se méfient autant des inspecteurs de P.T.B. que de ceux de la sûreté de lÉtat ou de la police judiciaire. On peut ici ouvrir une parenthèse : Mais que font les inspecteurs de P.T.B. à fouiner dans lextrême gauche, alors que si on les écoute notre matrice serait le « Front de la Jeunesse » ? Nous savions déjà que Sherlock Simons avait perdu le nord, mais de là à confondre les bistrots marginaux et le pèlerinage à la tour de lYser 19, il y a comme une anomalie. Le fond de cette question, est que P.T.B. dans son enquête est aussi coincé que les flics aujourdhui (le problème est que lon ne peut pas imaginer de développement du combat révolutionnaire sans que la répression ne marque certains points, tandis quon peut très bien imaginer la disparition de P.T.B.). Cette « résolution » poursuit : « Après trois mois et douze attentats, malgré une chasse de toutes les forces de polices dEurope, on na encore aucune trace des auteurs. Il faudrait en conclure quil sagit de " marxistes-léninistes " qui ont été clandestins depuis le début de leur activité politique, ce qui est impossible dans notre pays. » Une fois de plus, et comme toujours, P.T.B. expose sa grande confiance dans les investigations policières et son manque de confiance dans les capacités, lintelligence et limagination, lexpérience et la vigilance, et surtout la détermination des révolutionnaires. Nous disions dans le communiqué de laction contre le S.H.A.P.E. à Sint-Stevens Woluwe que « la gauche » ne pouvait plus définir son identité quà travers les défaites, et bien cest exactement de cela dont il est question ici : P.T.B. na pas la moindre confiance dans lavenir de la lutte de classe et linexorabilité de la victoire prolétarienne. Il ne comprend plus rien à rien quand il sagit dempoigner les armes de la victoire plutôt que se coudre un crêpe de deuil. Un autre volet de ce premier point : « Les C.C.C. font preuve de connaissances techniques perfectionnées... Ils ont utilisé une combinaison dexplosifs qui nest employée quà larmée... la connaissance et lutilisation du jargon militaire... pourrait sexpliquer par leur appartenance à des milieux militaires. » Tout cela est éminement politique comme analyse ! Les connaissances sapprennent dans les livres et auprès des camarades qui ont cette expérience de par la lutte qui se mène dans leur pays où laffrontement militaire est nettement plus élevé quici, auprès des camarades travailleurs des carrières, et enfin soriginalisent avec prudence ! de notre imagination. Ce que lon peut percevoir de cette position de P.T.B., et qui doit réjouir les milieux policiers, est que la question de larmement en général na jamais été posée ou débattue au sein de P.T.B., sans quoi il éviterait de se ridiculiser de pareille façon. Nous avons déjà expliqué cen devient lassant que tout lexplosif utilisé durant cette première campagne provenait des carrières de Scoufflény, et le jargon militaire dont nous sommes si friandes, est imprimé sur tout léquipement du milicien et tient en trois lettres : A.B.L. ! Franchement, dans Le lotus bleu, Milou fait preuve de plus de perspicacité que les Dupond-Dupont du « Bureau politique du P.T.B. ». Et pour terminer ce premier point qui est sensé, rappelons-le, vous éclairer sur notre généalogie policière : « Enfin, lapparition soudaine des C.C.C. ne rime pas du tout avec la conjoncture politique actuelle dans notre pays. » Laissons P.T.B. répondre tout seul à cette élucubration : « Pour la nouvelle génération de gauche de 1968, la nécessité de la révolution était une conclusion de discussions idéologiques. En 1983, on sent et on voit que la révolution découle de lappauvrissement, de lexaspération et de la misère dune grande partie des travailleurs et on voit que la bourgeoisie monopoliste prépare et équipe ses troupes de choc pour une repression impitoyable 20.» Il semble donc, si lon comprend bien le sens très juste de cette réflexion, que les Cellules Communistes Combattantes marchent dans le sens de lhistoire, et que P.T.B. entend le remonter à contre-courant, ce qui est un exercice aussi périlleux que suicidaire. Il nous en donne une confirmation à la ligne suivante : « La tendance actuelle est plutôt à la montée de la droite et à la capitulation devant cette droite dans les rangs de la gauche petite-bourgeoise... » Lélémentaire honnêteté nous impose de reconnaître à P.T.B. cet aveu de sincérité. Voilà le bilan, lhistoire de T.P.O./P.T.B. depuis 68, et voilà son projet historique : la capitulation ! La question ne se pose pas pour ces éminents matérialistes de concevoir lanalyse de la situation à partir des conditions objectives, cest-à-dire aussi à partir des forces révolutionnaires et leur développement, ils ne peuvent lélaborer quà partir de leurs fantasmes déternels lessivés. Décidément la morale desclave du judéo-christianisme na pas fini de faire des ravages et supplante toujours le matérialisme historique et dialectique à la tête du « Parti du Travail ». Si P.T.B. souhaite que lheure soit à la défaite, cest son problème, mais quil nencombre pas alors le terrain de la lutte de classe. Pour nous, communistes révolutionnaires, comme pour lensemble des avant-gardes ouvrières, lheure est à la reprise du combat et non à lattentisme désespéré. 2) « La campagne des C.C.C. est mise sur pied par les services secrets américains avec laide de lextrême-droite belge. » Paf ! Rien de moins ! Et sur quoi repose cet évangile ? Sur notre sournoise campagne anti-impérialiste dont les véritables buts sont « criminaliser le mouvement pacifiste » afin d'en « détourner des fractions proches de la majorité gouvernementale, comme lA.C.W. 21, qui sopposent aujourdhui à limplantation des missiles ». Le tout se lit sur fond « dune politique trop indépendante de certains gouvernements en Europe occidentale ». Nous croyons que P.T.B. range le gouvernement belge parmi ceux-là. Ce second point dénonce lidéalisme politique dont P.T.B. est champion. Lhistoire de ces derniers mois na fait que confirmer la justesse de toutes les analyses de nos communiqués quant à lintérêt et la confiance que lon pouvait accorder aux shows démocratiques et parlementaires sur la question de lorganisation de la guerre impérialiste, et en conséquence sur la question de limplantation des missiles U.S. En clair, nous avons posé la question de limplantation des missiles dun point de vue de classe, en la replaçant dans le cadre global de la lutte anti-impérialiste. P.T.B., toujours lui, écrit en 79 : « Le parlement, une façade pour les véritables détenteurs du pouvoir. Quand les décisions fondamentales doivent être prises au parlement, les solutions sont élaborées, pesées et fixées dans les milieux des banques et des grandes entreprises. Le parlement est une institution bourgeoise, une façade qui ne dispose pas du pouvoir réel 22. » Mais quand il sagit de considérer le choix dune stratégie de lutte à partir de cette donnée bien concrète, et de lappliquer, P.T.B. ne peut se dégager de son réformisme et de sa grande confiance dans le parlementarisme bourgeois. Il déclare alors que la lutte révolutionnaire brise les possibilités de défendre les intérêts des travailleurs via le parlement, et nie que les directions syndicales sont à la solde du capital ! Pour couronner sa débandade démocratique, ce « bureau politique » rappelera laction menée par E.T.A. contre les pipe-lines de lO.T.A.N., quelques jours après la nôtre : « mêmes circonstances, même tactique ». Ce qui veut dire en clair : E.T.A. est mise sur pied par les services secrets américains avec laide des commandos du « Christ-Roi ». On croit rêver ! Si P.T.B. gardait pour lui sa propre dégénérescence politique, ce ne serait encore quun demi-mal. La situation devient tellement insupportable quand il nous prête ses propres positions et sa propre incompréhension des choses. en peut lire : « En faisant sauter des pipe-lines, les C.C.C. "prouvent" quà défaut de mesures urgentes, lennemi peut, de lintérieur paralyser lO.T.A.N. Cest exactement ce que les fascistes du W.N.P., en volant des documents à lO.T.A.N., ont voulu prouver. » Nous, nous ne savons pas ce que les fascistes du W.N.P. voulaient prouver en volant des documents à lO.T.A.N. Nous ne suivrons certainement pas Haquin-le-flic dans ses règlements de compte, et si le W.N.P. entendait renforcer la protection des centres de lO.T.A.N., nous nen avons rien à foutre, cela na pas le moindre intérêt. Par contre, ce que nous, communistes, avons démontré par nos actions au Bierset, à Sint-Stevens-Woluwe et contre les pipe-lines, cest que « quelques mesures urgentes » que prenne lO.T.A.N., elle ne pourra jamais empêcher les révolutionnaires de lattaquer. LO.T.A.N. et les centres de domination de la bourgeoisie seront de plus en plus obligés, dans lavenir, de se protéger des attaques des révolutionnaires, cest-à-dire que leur isolement sera de plus en plus grand. Contrairement à P.T.B. qui a une vision légaliste de kollaboration du politique, et une vision abstraite mais militariste de loffensive, et les deux bien distinctes, nous avons une vision globale, historique et dialectique, de laffrontement de classes et de la stratégie prolétarienne. Dans la période actuelle, cest-à-dire la période de crise économique mondiale et de préparatifs de la guerre impérialiste, lheure est à loffensive politico-militaire, car cest indépendamment du subjectivisme déterministe ou des atermoiements de pleutres que simposent les tâches des marxistes-léninistes. Nous disons aussi que tactiquement obliger lennemi à diviser ses forces est une bonne chose. Gol a déclaré quil ne pouvait mettre un gendarme tous les cent mètres sur les pipe-lines (cela est la démonstration de la justesse du principe tactique de la guérilla)... Cest dommage, ça en ferait autant de moins dans nos villes, dans nos usines et dans les manifs, et quand les révolutionnaires décideraient de les faire sauter à nouveau (les pipe-lines, pas encore les gendarmes), ils récupéreraient en plus quelques uzi. Une des tâches pour les camarades suite à nos attaques contre les pipe-lines est celle-ci : mettre en avant la vulnérabilité de lennemi, la force tactique de la guérilla, la rupture offensive et lidentité prolétarienne dans le combat de classe. Mais P.T.B. estime sans doute quil ne faut gêner en rien les « boys » qui se battront contre logre « soviétique » afin de préserver notre chère indépendance nationale, et laisser la gendarmerie soccuper des « grévistes-terroristes » plutôt que lenvoyer bivouaquer dans les champs. 3) Accrochons-nous, les Cellules Communistes Combattantes sont responsables de : « Discréditer le mouvement révolutionnaire, renforcer la gendarmerie et étendre larsenal des lois anti-démocratiques. » Avant tout, il simpose de répondre à une question qui, au-delà du slogan paranoïaque, na jamais eu lair dintéresser le « Parti du Travail » : Quest-ce que le « crédit » du mouvement révolutionnaire avec lequel il nous casse les oreilles ? Le crédit dont un mouvement révolutionnaire peut se réclamer, est celui quobjectivement les masses lui reconnaissent en ce quil est capable den défendre les intérêts immédiats, et cela, dans la perspective historique de la révolution communiste. Dans les faits, cela veut dire sinscrire politiquement puis organisationnellement à lavant-garde de la lutte de classe pour la dictature du prolétariat. Voilà les conditions objectives à travers lesquelles lOrganisation révolutionnaire peut prétendre au crédit dans le monde du travail, et lon a perdu de vue P.T.B. Ces conditions objectives ne sont pas un statut figé, mais un mouvement de lutte qui induit la radicalisation de lantagonisme et, entre autres conséquences, le renforcement de lappareil militaire de coercition bourgeoise (la police, la gendarmerie et larmée) ainsi que labandon du consensus démocratique. La question est alors : le renforcement de la gendarmerie et de larmée, labandon du cirque démocratique, sont-ils gratuits ou correspondent-ils à lanticipation et la réaction de la bourgeoisie face à lexplosion prochaine que produira inévitablement laggravation de la crise économique, la guerre, et le refus des travailleurs ? La position des révolutionnaires peut-elle être autre que de comprendre cela, en faire la base de leur agitation, et sy attaquer politiquement et militairement ? Aussi, la première campagne des Cellules Communistes Combattantes, tout au contraire de discréditer la politique révolutionnaire, a rendu à cette politique, à cette lutte, et pour la première fois depuis que des P.T.B. les trahissent, un peu de leur essence, de leur vie, de leur force, de leur futur, UN PEU DE LEUR CRÉDIT. Pour la première fois depuis bien longtemps, les travailleurs et les travailleuses estiment le combat communiste comme un espoir, une voie pour lémancipation, plutôt que comme une trahison permanente. Voilà la vérité qui fait peur à P.T.B. et aux bourgeois, voilà la vérité et la force que porte notre combat et qui germeront dans le prolétariat en une ample moisson ! 4) Ce quatrième point, que nous disions à prétention politique, traite de « P.T.B. et du terrorisme ». Une réflexion dune certaine importance est à faire quant à ce titre. Le terrorisme, pour un marxiste, recouvre soit lensemble des méthodes historiquement appropriées de domination bourgeoise, soit des mouvements historiques révolutionnaires comme « la terreur » durant la révolution française, soit une tactique ponctuelle de représaille aux exactions de lennemi, comme par exemple certaines actions du F.L.N. pendant la bataille dAlger, etc... Le « terrorisme » est donc définissable historiquement et politiquement, et peut ainsi être parfaitement révolutionnaire et prolétarien dans des périodes particulières de la lutte des classes. Mais aujourdhui, la bourgeoisie et ses petits-amis ont connoté le « terrorisme » dun jugement idéologique négatif, dont le seul but est de masquer que les véritables terroristes, à grande échelle et depuis des siècles, sont les exploiteurs des peuples, aujourdhui les impérialistes. Ici aussi, la question du « terrorisme » comme celle de « la violence et la dangerosité » ne peuvent saborder que dun point de vue de classe, cest-à-dire au service de quelle classe, dans la guerre contre quelle classe. Quand P.T.B. place notre combat sous létiquette « terrorisme », il se trompe dans lanalyse de notre stratégie et de notre tactique, cela révèle les lacunes et les insuffisances de sa réflexion politique. Mais quand P.T.B. place notre combat sous létiquette « terrorisme » dans le cadre de la guerre psychologique menée par les stratèges policiers, il montre sa parfaite collusion dintérêt avec les ennemis du prolétariat. « Ils (les marxistes) ne rejettent en principe aucune forme de lutte... Les formes de lutte évoluent selon les circonstances historiques concrètes. » Voilà des propos fort corrects avec lesquels nous sommes entièrement daccord. Lennui est que pour les Cellules, lapplication de ces principes mène à loffensive, et pour P.T.B. à la défensive. Les Cellules Communistes Combattantes écoutent les enseignements du président Ho Chi Minh : « Il importe dopposer la violence révolutionnaire à la violence contre-révolutionnaire pour la conquête et la sauvegarde du pouvoir. Il faut tenir compte de la situation concrète pour adopter des formes de lutte révolutionnaire adéquates, employer de façon judicieuse et combiner avec habileté la lutte armée et la lutte politique pour assurer le succès de la révolution 23. » P.T.B., lui, ségare : « La lutte légale et syndicale est la forme (de lutte) principale (aujourdhui et en Belgique), et à partir de là, la tâche des marxistes est quils généralisent, organisent et rendent conscientes les formes de lutte que les travailleurs développent spontanément. » Que nous ont appris Marx et Engels ? Que le prolétariat, spontanément, ne peut développer que des luttes réformistes, « trade-unionistes », et que le rôle indispensable des communistes est justement de partir de lexpression de lantagonisme et de ses limites « spontanées » pour lorganiser dans un saut qualitatif en processus dorganisation et doffensive pour la dictature du prolétariat. P.T.B., comme tout parti réformiste et dintérêt petit-bourgeois, comme tout parti opportuniste, fonde sa stratégie sur les limites du spontanéisme et non sur les potentialités objectives de lantagonisme, développe sa pratique non pas dans lorganisation qualitative des forces mais dans la gestion de leurs limites et de leurs insuffisances politiques. Ce nest pas le spontanéisme des masses et encore moins sa dégénérescence après 40 ans de syndicalisme pourri qui décide de quelle forme de lutte objective la classe prolétarienne doit se saisir dans cette période déterminée, mais lanalyse marxiste et sa vérification permanente dans la pratique. Elle seule peut évaluer la situation globale, cest-à-dire à lépoque de limpérialisme achevé lui restituer sa dimension internationaliste, en fonction des buts à atteindre et par là même imposer le choix révolutionnaire. P.T.B., qui est à larrière-garde de la lutte spontanée, et qui pousse son pitoyable opportunisme au point de placer le spontanéisme à un rôle directeur, réduit limportance historique du Parti Communiste à celui de centralisateur des luttes parcellaires, de technocrate de la planification, en quelque sorte de « gentil organisateur » du mécontentement social ! Plus loin encore on lit une confirmation de cette politique réformiste : « Pour les marxistes, une méthode daction est la meilleure... si elle permet de mobiliser un maximum la force des masses... » Restons polis, en se croirait chez Spitaels, soyons inquiets, en se croirait chez Mussolini ! La lutte des communistes nest pas de « mobiliser un maximum », elle est de mobiliser dans le cadre concret du pouvoir prolétarien, cest-à-dire dune stratégie révolutionnaire pour lhégémonie de la classe laborieuse. Nous ne sommes pas trop surprises de cette position de P.T.B., son soutien au coup dÉtat réactionnaire de Deng est lillustration de lambiguïté politique de son populisme. Le rôle du Parti Communiste est-il dattendre que les masses sarment spontanément (en imaginant encore, dans une curieuse crédulité, que la bourgeoisie laisse faire en se tournant les pouces) pour surgir de sa boîte, en réclamant, au nom de dieu sait quel droit ou quelle expérience, la direction de la lutte politico-militaire... ou bien, de tout temps, faire vivre dans les luttes ces paroles sï claires de Mao Tsé-toung : « le pouvoir est au bout du fusil » et « le Parti dirige le fusil » ? La réponse de P.T.B. à cette question est carrément dadaïste ! En entrée il déclare : « Étant donné que la bourgeoisie dispose de ses détachements armés pour maintenir les masses populaires sous sa domination, le prolétariat est obligé, pour se libérer, de préparer puis de mener à bien la lutte armée du peuple 24. » Cela est fort bien pensé. Les Cellules Communistes Combattantes et P.T.B. pourraient marcher main dans la main ? Non, car comme pour nous il ne sagit pas de faire de belles déclarations de temps à autres, et surtout sans lendemain, notre accord sarrêtera là. Pourquoi ? Mais parce que quand il sagit de traduire cette vérité politique dans la pratique, P.T.B. trahit : « Le choix de servir la révolution se réalise par lengagement dans le Parti... Un parti qui soit en même temps capable de diriger cette lutte dans des conditions extrêmement difficiles et face à un ennemi puissamment armé et organisé. Ce parti doit donc être lui-même fortement organisé, centralisé, discipliné 25. » (Nous soulignons.) Comme à lécole on nous a appris à faire une soustraction, nous voyons facilement que P.T.B. laisse lusage de la violence armée (celle au bout de laquelle est le pouvoir) à lÉtat bourgeois... autrement dit quil nentend pas remettre en cause objectivement (cest-à-dire autrement que comme support publicitaire à ses campagnes de financement et de recrutement) la dictature des patrons et de leurs larbins militaires. Ah, si ! P.T.B. a une revendication à ce niveau : « Dissolution de la gendarmerie... » Cest une bonne idée, bravo ! Nous ne sommes pas sectaires et nous proposons à P.T.B. dorganiser au plus vite un grand bal aux lampions de « la gauche », où les capitalistes, soudain éclairés par une si folle ambiance, viendront lui remettre les clefs du paradis. Nous nous excusons, si nous sommes invités, de ne pas pouvoir venir... Car ce qui nous occupe est lorganisation communiste du combat de classe, que nous savons déjà concrètement que cela veut dire plus de police, plus de gendarmerie et plus de répression. Ceux qui veulent cacher ces évidences aussi quotidiennes sont les mêmes qui soccupent de désamorcer la force prolétaire et trahir lavenir du monde du travail. Ce sont les portiers des stades et les croque-morts des camarades. Nous navons pas encore quitté ce quatrième point, et P.T.B. va maintenant nous donner une leçon dhistoire ; toute la question de la rupture avec le révisionnisme qui a marqué le mouvement révolutionnaire à partir des années 70 (en Allemagne fédérale avec la Fraction Armée Rouge et en Italie avec les Brigades Rouges) est ramenée dans loptique PTBorgne à « une capitulation devant le travail difficile dorganisation et de conscientisation parmi les masses populaires. Ils voulaient "exciter" les travailleurs en mettant à nu le véritable visage répressif de la bourgeoisie. » P.T.B. conçoit le travail dorganisation et de conscientisation des travailleurs de la même façon que les témoins de Jéhovah évangélisent leur immeuble. P.T.B. ne connaît pas les Organisations R.A.F. et B.R., leurs histoires et leurs lignes politiques. Il ne peut quânonner les inepties que la bourgeoisie répand sur leurs comptes à son intention. Cest désespérant ! Nous avons une analyse de chacune de ces Organisations, et nous nous permettons dêtre solidairement critiques quant à leurs histoires. Cela est un autre problème. Pour démontrer lineptie des assertions de P.T.B., nous citerons la tâche principale de la résolution stratégique no 19 des Brigades Rouges 26 : « Consolider les formes dorganisation réelles et de masse nées de la lutte prolétarienne en opposition à lorientation bureaucratique et conciliatrice du syndicat. Étendre la mobilisation de masses et davant-gardes pour lutter contre le "décret-escroquerie" 27 et la politique économique du gouvernement Craxi. Ce sont là les tâches politiques que les avant-gardes de la classe doivent se fixer. Voilà la perspective concrète pour le mouvement ouvrier italien. » Les quinze années de lutte des Brigades Rouges, le combat du P.C.E.(r) et des G.R.A.P.O. que nous considérons comme les organisations M.L. dont les directives politiques et les combats sont exemplaires pour le mouvement ouvrier, sont inconnus du « bureau politique du. P.T.B. », si ce nest à travers les enquêtes du « Soir Illustré » ou les saloperies de Claire Sterling, conseillère à la Commission sénatoriale U.S. sur la contre-insurrection... dont les livres côtoient ceux du général Close, toujours au « Livre Rouge »... Le parallèle est complet entre lignorance qua P.T.B. des quinze années de lutte révolutionnaire menées par les Brigades Rouges en Italie et qui leur confèrent, dans les faits et lorientation politique le rôle objectif davant-garde prolétarienne , et laveuglement haineux dont il fait preuve à légard du combat et de la politique des Cellules. La « résolution » du « Bureau politique du P.T.B. » clôture sa totale inconsistance en pastichant Lola lautruche : alors que notre campagne fut un grand succès militant et politique, elle condamne solennellement toutes les organisations de guérilla en Europe : « Au/ourdhui leur échec est éclatant ! » et se rentre la tête dans un sac. Et cest tout. Les militants de P.T.B. nen auront pas plus pour faire de beaux rêves, et comme pour beaucoup cela na pas lair de suffire malgré que le « Bureau Politique » ait donné son « max », en redescend dans la jungle des romans-feuilletons. Le 23 janvier 85 (les Cellules viennent dattaquer le S.H.A.P.E.), Solidaire publie un article sur « La sécurité des citoyens » dans le style démocrate bien-pensant. Rien de neuf sous le soleil, si ce nest le titre racoleur : « les C.C.C. incitent la police et la gendarmerie à tirer plus vite ». Et dans larticle : « Laffirmation des C.C.C. selon laquelle ils ne respecteront plus la vie humaine des forces de lordre est une invitation pour celles-ci à tirer sur tout ce qui bouge. » Nous voilà donc, par les bons soins de P.T.B., rendues coupables des « futures bavures policières »... Nous devons quand même pousser un « ouf » de soulagement, car la condamnation na pas deffet rétroactif, sans quoi nous serions méchamment chargées ! Mais nous pensons surtout que lensemble des corps de police doit être résolument optimiste de savoir que le Parti du Travail le décharge de toute responsabilité quant à ses fusillades intempestives et autres crimes réguliers : nous lavons bien cherché ! Nous conseillons aux militants de P.T.B. de lire le communiqué de notre action contre le S.H.A.P.E., et particulièrement ce que nous disons à propos de lexécution des agents ennemis. Notre propos est assez différent du compte-rendu quen fait Solidaire. Mais laissons Lénine condamner sans appel lignominie pacifiste de P.T.B. : « Larmement de la bourgeoisie contre le prolétariat est lun des faits les plus importants, les plus fondamentaux, les plus essentiels de la société capitaliste moderne. Et lon vient, cela étant, proposer aux social-démocrates révolutionnaires de "revendiquer" le "désarmement" ! Ce serait là renier totalement le point de vue de la lutte des classes et renoncer à toute idée de révolution. Notre mot dordre doit être : larmement du prolétariat pourquil puisse vaincre, exproprier et désarmer la bourgeoisie. Cest la seule tactique possible pour une classe révolutionnaire, une tactique qui résulte de toute lévolution objective du militarisme capitaliste et qui est prescrite par cette évolution. Cest seulement après que le prolétariat aura désarmé la bourgeoisie quil pourra, sans trahir sa mission historique universelle, jefer à la ferraille toutes les armes en général, et il ne manquera pas de le faire, mais alors seulement, et en aucun cas avant 28. » Il est évidemment plus simple de revendiquer lexpropriation des banques et des holdings en lettres rouges sur du papier jaune, ou vice-versa, que dêtre léniniste dans la stratégie, et communiste conséquent dans la pratique ! Si P.T.B. estime mener la lutte révolutionnaire avec les mains vides et la bienveillance de la bourgeoisie, comme nous le soulignions au début de cette lettre, libre à lui, et libre à nous den démontrer lineptie et le fondement politique : P.T.B. ne pose pas la question de lorganisation des travailleurs dans le but de la révolution prolétarienne, mais tente de se creuser une place au soleil du parlementarisme. Mais, si de plus, P.T.B. entend désarmer le prolétariat et cautionner lassassinat des révolutionnaires, gare à lui, car le jugement de lHistoire est sans appel. Dans ce même numéro encore, Simons-qui-est-revenu, se réjouit de ce que ses malodorantes sornettes aient pu servir de support à une interpellation parlementaire destinée à Gol. Si nous pensions que les services de police étaient aussi crétins et aussi nuls que Simons et Deleuze, nous trouverions un léger intérêt pratique à cette interpellation. Nous pourrions espérer que les fins limiers de la police judiciaire et de la sûreté de lÉtat perdent leur temps à fouiner dans les casernes ou leurs propres services. Mais ce nest pas le cas. Les forces de répression ne vivent pas dans les nuages, elles sont au service de la domination de la bourgeoisie, cest-à-dire dune dictature bien concrète, et mènent leurs investigations dans le cadre de la guerre des classes pour obtenir des résultats tangibles pour leur employeur. Cest pourquoi, mis à part le grotesque, lintervention de Deleuze ne sert objectivement, une fois de plus, que les intérêts réunis de GoI et P.T.B. : tenter de diffâmer le combat révolutionnaire aux yeux des masses. Nous trouvons quà cette occasion, cest avec la courtoisie du bâton face à lâne que GoI a demandé à Deleuze « sil voulait un prix littéraire pour son roman ». Nous pensons ensuite que ce même Gol fut bien grossier et ingrat en ne remerciant pas, au nom de Martens 5, P.T.B. pour son excellent travail de décervelage de lopinion publique. Au lendemain (sil faut en croire Solidaire) de notre action contre le S.H.A.P.E., des militants sont allés spontanément chauler des slogans en solidarité avec les Cellules sur les murs de la capitale. Nous pensons que ces militants sont fort courageux, nous leur adressons notre fraternel salut communiste, et ne pouvons leur conseiller que dêtre prudents et vigilants dans ce travail dagitation, car il nest certainement pas du goût des flics. Ce geste spontané de solidarité qui révèle lécho mobilisateur de notre lutte devient au rayon mégalo-paranoïaque de Solidaire : « Nouvel attentat des C.C.C., tentative pour impliquer le P.T.B. » Mais que P.T.B. se rassure, et tâche dêtre moins bête ! Si un jour, il ya la moindre malchance que nous soyons confondus, nous nous engageons à faire tout ce qui est en notre possible pour clarifier pareille infection ! Notre combat est une clarification permanente de ce qui sépare les communistes révolutionnaires de la petite-bourgeoisie réformiste, personne ne voit lintérêt que les Cellules Communistes Combattantes auraient à édulcorer cette clarification, ce serait lutter contre nos objectifs mêmes, ce serait trahir la confiance que nous avons gagné auprès des travailleurs par notre première campagne ! Nous ne pouvons quand même pas conseiller aux militants, auteurs de ces chaulages, daller les peindre, à lavenir,sur les nuages pour que P.T.B. 29 puisse simaginer que la rue lui appartient... Cest assez triste de devoir perdre son temps à dire des choses comme cela, mais cest le lot hebdomadaire auquel nous a habituées le Parti du Travail. Bis repetita le 30 janvier : « Les attentats des C.C.C. sont manifestement une mise en scène qui doit servir également dans une offensive contre le communisme dans le but de monter lopinion publique contre les idées révolutionnaires telles que celles propagées par le P.T.B. » Nous avons déjà répondu à ces salades, et il semble que beaucoup de militants de P.T.B. les trouvent aussi indigestes que nous. La direction de P.T.B. entendait-elle lancer la campagne : « Réunifier le Parti dans le délire de persécution collectif ? » Nous allons nous arrêter au numéro 6 du 13 février. Nous avons notre dose de Solidaire pour au moins 10 ans. Cest un numéro digne de clôturer cette lettre, car il est dune qualité toute particulière ! « Action directe liée à lextrême droite, Gol se mord les doigts. » Lattention la plus soutenue est indubitablement nécessaire pour qui veut suivre les miasmes de la plume de Simons, et voici de quoi il sagit. 1er acte. Gol, depuis le mois doctobre, prétend que les Cellules Communistes Combattantes sont une « branche » dAction Directe, ce qui dénote une certaine déficience intellectuelle. Nous nous sommes, dès notre action contre Honeywell, expliquées brièvement mais clairement à ce sujet, par lanalyse que nous faisons de la tentative policière de nous identifier à la R.A.F. ou à A.D. Simons, pas plus malin que Gol, pour qui lanalyse politique du combat dAction Directe est une tâche insurmontable ou quil estime sans doute superfétatoire cataloguait ce groupe à lextrême gauche, et était, du coup, bien embêté de cette filiation déclarée dans les médias. En effet, celle-ci était le grain de sable dans sa combine, soit les Cellules Communistes Combattantes étaient une construction dA.D., soit une construction de la C.I.A. Comme P.T.B. avait eu la révélation C.I.A., pour le repos de ses neurones, Simons en était arrivé à oublier lexistence dAction Directe... Rideau ! 2ème acte. « De plus en plus déléments (encore ! Cest une obsession) indiquent quAction Directe est manipulée par les services de police et des éléments dextrême-droite. Version services secrets de larroseur arrosé. » Et toc ! Dune pierre deux coups ! Simons triomphe sur toute la ligne et soffre, une fois nest pas coutume, un brin dhumour. Et pourquoi Action Directe, dont les positions politiques nont guère changé depuis 81, passe-t-elle de lextrême gauche à lextrême droite dans le hit parade de Simons ? Parce quun flic véreux et la Libre Belgique ont apporté la bonne parole à ce modèle de marxiste, et quavec un audacieux coup de pouce plein dimagination, il a enfin trouvé une solution à sa roue carrée. Le flic véreux : Paul Barril, ex-gendarme du G.I.G.N., compromis entre autres trafics darmes et hold-up pour lextrême droite, dans laffaire dite « des Irlandais de Vincennes »... que Simons décrit lui-même comme « ayant trempé dans diverses provocations policières », déclarerait dans son livre Missions très spéciales (et non pas Missions secrètes comme W.S. qui a lu trop de James Bond et pas le bouquin de Barril le re-titre) la phrase imbattable : « on ne savait plus qui manipulait qui ». Que dans larticle de Solidaire, Barril soit reconnu être un provocateur de longue date et de grande expérience, ne le dispense pas dêtre le prophète 10 lignes plus bas. Soit. Rideau ! 3ème acte. Nous avons mieux compris comment un provocateur policier était à sa place dans Solidaire, en constatant quil figurait dans larticle dun provocateur journaliste ! La phrase citée par Simons est introuvable dans le bouquin de Barril ! Oh, nous ne disons pas que si Solidaire linterviewe, il ne déclarera pas avoir déjeuné la veille avec la « bande des quatre » qui dirige le terrorisme international, mais la phrase magique par laquelle A.D. sest retrouvée infiltrée par tout le quai des Orfèvres est issue de la tête dune crapule de journaliste véreux : Walter Simons. Rideau, ça pue ! 4ème acte. Le deuxième élément béni. Simons raconte : « Le 27 mai 84, la police française arrête Christian G. et Antonio R., deux sympathisants dAction Directe Le lendemain, les policiers arrêtent Marc T., ils découvrent en même temps une seconde cache renfermant des documents, des livres et des cocktails molotov... Petit détail qui a son importance, Marc T. est un ex-militant dextrême droite connu (La Libre Belgique, 21.1.85)... Connaissant la tactique dinfiltration des groupes dextrême-droite, le qualitatif ex pourrait bien être supeflu. » Roulez machine, tout cela est réglé comme papier à musique : Marc T. est un fasciste notoire qui via des « sympathisants » manipule Action Directe, laquelle à son tour construit les Cellules Communistes Combattantes, donc laffaire est dans le sac : les Cellules sont au bas mot orchestrées par lOpus Dei ! Et voilà, madame, pourquoi votre fille est muette. Rideau ! 5ème acte. La lecture de lensemble des journaux français relatant le procès de Marc T. nous apporte quelques informations qui, sil en était encore besoin, illustrent léquilibre mental et intellectuel de Walter Simons. Nous avions déjà toutes certitudes quant à son identité politique et ses méthodes dapprenti-gbbels, maintenant cest chose faite en ce qui concerne sa débilité pathologique. Prenons par exemple Libération des 19 et 20 janvier, on peut y lire ce que tout le monde militant sait à Paris : « Marc T., qui a rompu avec le P.C.I. ». Que Simons ait un mépris complet des gens, considère leur honneur de communiste comme de la merde, et les injurient odieusement de « fascistes » pour étayer ses hallucinations nest pas nouveau et trouve sa continuité dans le mépris qua P.T.B. pour les lecteurs de Solidaire. Marc T., ce « fasciste notoire » en pleine action, est donc en réalité un ex-militant du Parti Communiste Internationaliste... dont le garage (la seconde cache) recelait un stock de livres puant la peste brune : Terrorisme et Communisme, dun certain Léon Trotsky, à lépoque dirigeant du Parti Bolchévik et chef de lArmée Rouge ! Il est vrai que 20 ans plus tard, ce même Trotsky était déclaré fasciste notoire par lappareil stalinien, et quil sagit peut-être dun atavisme pervers de Marc T., mais nous en doutons. Et Antonio R. et Christian G. ? Deux militants nayant rien à voir avec Action Directe, mais plutôt révoltés autonomes qui, à leur procès, se sont totalement démarqués de la lutte armée... Rideau ! Et remboursez ! Epilogue. La baudruche est aussi dégonflée, larnaque est aussi pestilentielle que Simons est un misérable. À lécole de Paris Match, Solidaire a du apprendre que le choc des photos avait le poids des mots, et cest pourquoi il présentera une nouvelle photo dun chaulage de solidarité comme « élément » confortant ses élucubrations injurieuses ? ? ? Et voilà quatre mois de lutte révolutionnaire des Cellules Communistes Combattantes, et voilà quatre mois de haine, dabjection, dinjures et surtout de peur de P.T.B. via Solidaire. Ce nest pas avec déplaisir que nous allons terminer cette lettre, parce quà force de patauger dans la fange hebdomadaire de Solidaire, lenvie vous prend daller la faire bouffer à ses auteurs... et que nous pensons quaujourdhui nous avons dautres tâches plus constructives, et des ennemis plus consistants contre qui porter loffensive. Cette lettre na aucune autre valeur que celle de briser pour lavenir les campagnes que les G.I.A., P.T.B. et autres officines ne manqueront pas délaborer dans lespoir de casser le mouvement ouvrier et notre politique révolutionnaire. Nous disions en commençant cette lettre que ce sont parfois les énormités les plus outrancieres qui de ce caractère gagnaient la crédibilité des dogmes. Nous venons de démontrer quà ce petit jeu P.T.B. est le roi. LHistoire des révolutions passe souvent par la décapitation des rois. Notre lutte politique oblige les organisations révisionnistes et réformistes à se démasquer. Incapables de nous contrer politiquement, elles espèrent sauver leurs meubles branlants par la diffamation systématique dans lattente enragée de larrestation ou de lassassinat de nos militants. Cela ne serait même pas leur salut, les flics peuvent mettre les révolutionnaires en taule, les torturer et les assassiner, mais ils ne peuvent jamais tuer la révolution et la mémoire des communistes. Militants de base du Parti du Travail ou dautre organisation, la brochure « La crise du mouvement révolutionnaire en Europe » se termine par ces mots : « Chaque militant communiste doit se poser la question sil saurait réagir correctement au cas où des fautes sérieuses se produiraient dans le travail de direction du parti. » Pour vous, cest aujourdhui ou jamais que ces mots ont un sens, il y va de votre vie, de votre militantisme, de la cause du prolétariat. (Les principales sources dinformations de P.T.B. sont, par ordre décroissant : « La Dernière Heure », « Pourquoi Pas ? », « La Libre Belgique », « Gazet van Antwerpen », « Het Belang van Limburg », etc... 30) Cellules Communistes Combattantes Le 27 mars 85.
Notes : 1. « Parti et front », Ludo Martens et Kris Merckx P.T.B., p. 5. 2. Solidaire, no 39, 17 octobre 84. 3. « Documents du congrès Programme », P.T.B., 1979, pp. 34 et 85. 4. Lénine : « Quest-ce que le social-chauvinisme ? » 5. Trotsky : « Staline » in 10/18, tome 1, p. 340. 6. « Chaîne » des librairies du Parti du Travail. 7. Bande de gangsters (appelée aussi « tueurs fous du Brabant ») responsable de 1983 à 1985 de plusieurs attaques sanglantes. Diverses factions de la bourgeoisie et leur services de police exploitèrent démagogiquement le climat dinsécurité créé par ces attaques, en profitant pour régler leurs comptes entre eux. Le Michel Cocu dont il est question au paragraphe suivant est un policier arrêté dans le cadre de lenquête. À lépoque où furent écrites ces lignes, lenquête navait pas encore révélé de liens existant entre ces gangsters et lextrême-droite... Depuis, plusieurs éléments sont venus étayer lhypothèse dune connexion, et depuis ces révélations, la « gauche » et l« extrême-gauche » veulent voir dans cette affaire la tentative dun complot démocratico-liberticide, complot auquel elles mêlent les C.C.C., « pendant terroriste rouge » des « tueurs du Brabant ». 8. Usine sidérurgique du groupe Cockerill Sambre (voir note 3 p.1 73) installée dans la région liégeoise. Ultra moderne et de grande performance, cette usine nen fût pas moins fermée 4 ans après son inauguration, et ce dans le cadre de la restructuration de la sidérurgie ; toutes les installations furent alors démontées, emballées et déménagées en Chine, pays qui les avait rachetées. 9. « Parti et front », Ludo Martens et Kris Merckx P.T.B., p. 5. 10. Les huissiers et la police y sont intervenus au fins de saisies à la suite du refus des médecins de P.T.B. de payer leurs cotisations à lOrdre des médecins (Ordre très réactionnaire). Les militants de P.T.B. sétant barricadés à lintérieur, quelques-uns furent emmenés pour contrôle didentité. 11. Un des centres libertaires bruxellois est la Petite (et Moyenne) Entreprise « 22 mars » ; lactivité de ce centre est prioritairement lucrative et accessoirement politique ce qui est un moindre mal ! 12. Brigade Spéciale de Recherches, section de la gendarmerie chargée du renseignement politique. 13. Allusion aux conférences et communiqués de presse des divers groupuscules de « gauche » visés par lopération « mammouth » ; ces manifestations ont principatement tenu en dénonciation et différentiation vis-à-vis du combat révolutionnaire plutôt quen critique de laction policière. 14. Olivier Deleuze, élu du Parti Ecolo, sest fait la voix du P.T.B. au parlement ; associant les Cellules à la C.I.A., aux fascistes, etc... il a interpellé le ministre de la justice quant aux développements des enquêtes. 15. Escadron spécial dintervention, ex-Brigade Diane, unité délite de la gendarmerie (équivalent belge des G.S.G. 9, G.I.G.N., ...). 16. Westland New Post, groupe secret fasciste infiltré ou lié à la sûreté de lÉtat. Le W.N.P., qui nexiste que par ses règlements de compte internes, est le frisson rêvé pour la gauche démocrate en mal de croquemitaines. 17. Latinus était un membre W.N.P. ; Haquin est un journaliste qui, ayant publié un livre ridicule sur ce dernier, et son groupe, profite de chacun de ses articles dans un quotidien bruxellois pour sy faire une publicité gratuile... quitte à mélanger les Cellules et ses fantasmes sur le W.N.P. pour les besoins de se cause commerciale. 18. Personnage mêlé à un vol dobus dans la base militaire de Florennes, vraisemblablement un provocateur ayant infiltré les mouvements pacifistes. 19. Tandis que le discours officiel de P.T.B. désignait les Cellules comme enfantées par la C.I.A. et les fascistes, les journalistes de ce même parti tâchaient dinfiltrer les familles et les amis des militants communistes connus pour leurs sympathies vis-à-vis des Cellules. Le « Front de la Jeunesse » était une organisation fasciste (aujourdhui dispersée). La Tour de lYser est un monument symbole du nationalisme flamand ; elle est le théâtre annuel dun très grand rassemblement auquel participent les groupes dextrême-droite du nord du pays. 20. « La crise du mouvement révolutionnaire en Europe », Ludo Martens, P.T.B., p. 11. 21. Mouvement ouvrier chrétien flamand, aile gauche du C.V.P. 22. « Documents du congrès », op. cit., point 81. 23. Ho chi Minh, « La Grande Révolution Russe doctobre 17 a ouvert la voie de la libération des peuples ». 24. « Documents du congrès », op. cit., point 59. 25. « La morale révolutionnaire », Ludo Martens, Juliette Pierre, Joris Pauwels P.T.B., p. 64. 26. Brigades Rouges : « Résolution stratégique no 19 : les luttes de la classe ouvrière et la situation politique générale italienne », in Ligne Rouge, no 7, mai 1984. 27. Le « décret escroquerie » est laccord gouvernement-syndicats sur léchelle mobile des salaires. 28. Lénine : « Le programme militaire de la Révolution Prolétarienne ». 29. Certains chaûlages de solidarité avoisinaient, en fait, danciennes inscriptions du P.T.B.... doù les gémissements paranoïaques à la provocation ! 30. Soit lensemble des journaux bourgeois les plus réactionnaires du pays... _____
Annexe 2 : Réponses concrètes à des questions concrètes. Ce document est celui que nous sommes tentées de dire le moins important. Notre décision de lécrire et de le publier repose sur cette nécessité que nous avons ressentie, à partir de nombreuses discussions « publiques », dillustrer notre lutte en réponse à certaines questions persistantes. La lutte armée pour le communisme, aujourdhui et dans notre pays, ne peut être que clandestine : cest la guérilla. Sur cette discrétion imposée sélaborent toutes sortes de fantasmes, dinterrogations diverses, de manipulations malveillantes. La seule réponse possible et en profondeur à ce problème tient dans notre pratique et notre discours politique. Cependant, nous avons compris quune illustration plus vivante, plus anecdotique, peut aussi faciliter la compréhension de notre combat. Nous allons partir dun exemple particulier pour saisir le général. Dans lédition du 12 décembre 84, le journal Le Soir titre : « Oléoducs O.T.A.N. sabotés, des secrets militaires aux mains des C.C.C. ? » Dans notre communiqué à propos de ces actions, nous avions jugé plus important dexpliquer le rôle de la Belgique au sein de lO.T.A.N., et en quoi lO.T.A.N. est linstrument de domination militaire et politique de limpérialisme, plutôt que de raconter comment nous avions localisé et détruit ces pipe-lines. Mais cela, évidemment, nintéresse pas les médias qui, eux, sont lappareil de domination idéologique de limpérialisme. Voilà pourquoi on voit fleurir dans les journaux des titres-interrogations aussi stupides, et qui visent à trois objectifs. Le premier, et le plus élémentaire, ne nous concerne pas exclusivement : le « sensationnalisme » mercantile de la presse. Linformation, en système capitaliste, est un produit de consommation et de marché, et elle se confond souvent avec le marketing de lintrigue. À titres racoleurs, il ny a pas que Story pour nous inviter « à faire notre lessive avec les princes et les vedettes ». Le second est de nous nuire politiquement en dénaturant notre combat : « brouiller les pistes », introduire linterrogation et la suspicion. Il faut que lécho mobilisateur de notre politique dans le monde du travail ségare en questions sur lorigine de nos explosifs ou sur linfiltration policière au Canada en 1970... En six mois, nous avons été mangées à toutes les sauces, liées à tous les groupes ou Organisations combattants en Europe, aux services secrets lybiens, à la C.I.A. et au K.G.B., à la mafia et son trafic dhéroïne, et dernier fait divers, nous nous serions rebaptisées à lécole de lanarchie ! Troisièmement, et cest la raison la plus insidieuse, la tentative de nous extirper du corps social et de sa réalité quotidienne. La politique révolutionnaire doit être présentée comme inaccessible au prolétariat, affaire de « spécialistes » dans un scénario de guerre des étoiles. La réalité est toute autre. Nous allons donc « raconter » des moments de notre pratique pour démystifier ces campagnes de presse contre la lutte révolutionnaire. Le résultat sera que beaucoup de journalistes apparaîtront comme de pauvres cons ou de féroces agents policiers, la première solution étant la moins méprisable. Cest sur ces « informations » que les flics et les scribes à leur dévotion vont se jeter. Ils en seront bien déçus car nous ne sommes pas des romancières prétentieuses et mégalomanes. Ce que nous avons fait... peut-être quaucune bête ne le ferait, mais tous les militants y réfléchissent ! Comment avons-nous fait le choix des objectifs attaqués dans la première campagne anti-impérialiste ? Comment étaient-ils accessibles ? Le choix des objectifs que nous avons attaqués a été fondamentalement ordonné par le but politique de la campagne. La question sest posée ainsi : nous devons porter lattaque contre le secteur économique lié aux préparatifs de guerre, contre le pouvoir politique de IÉtat bourgeois, contre lappareil de domination et dorganisation militaire de limpérialisme. Cette décision était inaltérable et infragmentable, deux autres caractéristiques la précisaient : jusquà quel degré de violence révolutionnaire pouvions-nous mener lattaque, en fonction de lanalyse de la conscience du mouvement de classe, et directement liées à ce niveau, nos forces objectives. La mobilité étant un des principes tactiques de la guérilla, nous avons décidé dattaquer « secteur après secteur », cest-à-dire de ne jamais « revenir sur nos pas » au cours de la campagne. Nous avons mené les 3 actions contre léconomique, puis 2 contre le politique, puis 3 contre le militaire. Quand nous avons fait sauter le siège des P.R.L./P.V.V., les flics nous attendaient chez S.A.B.C.A. 1, quand nous frappions lO.T.A.N. au Bierset, ils nous attendaient au siège du P.S.C. Les attaques contre Litton, M.A.N. et Honeywell, se sont imposées de la même façon quelles lont été pour les révolutionnaires américains, canadiens et allemands qui sen sont occupés. Tous les dossiers sérieux sur les industries militaires ou sur la question des missiles citent la responsabilité de ces multinationales... dont les adresses se trouvent dans lannuaire téléphonique. Nous sommes alors allées visionner ces bâtiments, nous avons fait le choix de leur « point faible », analysé la question policière (emplacement des commissariats, fréquence des patrouilles, etc...) et organisé laction en fonction de toutes ces données. Voici une anecdote qui démontre la stupidité des interrogations et affabulations de certains « journalistes ». Nous avions repéré les bâtiments dHoneywell au mois de juin. Nous avions constaté quils ne jouissaient daucune protection particulière, et que la nuit un corps de garde était installé dans laile droite. Cela était parfait, nous voulions attaquer le siège international sis à laile gauche, donc nous ne risquions, ni dêtre confrontés aux vigiles, ni de les blesser dans lexplosion. Quelques jours avant lattaque, des camarades sont retournés sur les lieux pour sassurer que rien navait changé, et ils furent très embêtés de constater linstallation de caméras despionnage protégeant lendroit que nous avions choisi pour placer notre charge. De soi-disant journalistes ont déclaré à ce propos que nous devions être au courant du fait que ces caméras nétaient pas encore en activité. Nous avons eu droit à des calembredaines du genre : « Les C.C.C. sont financées par Honeywell qui entend se faire reconstruire un bâtiment aux frais des assurances. » Quand nous avons vu ces caméras, nous sommes allées acheter des cagoules, les mêmes vestes, les mêmes frocs et les mêmes souliers pour tous les camarades qui sont montés sur cette action. Cest dans cet anonymat quils sont rentrés dans le champ des caméras. Un autre militant surveillait les veilleurs de nuit, et la mise à feu a été ordonnée avec la certitude de ne blesser personne. Les attaques contre la Fondation J.R. et le secrétariat de Martens se sont imposées, comme nous lavons dit dans notre communiqué, par la participation gouvernementale de ces deux partis. Lannuaire téléphonique (encore) et un voyage dans quelques villes du pays ont permis de fixer définitivement Bruxelles et Gand. À Bruxelles, lexamen des poubelles de la Fondation J.R. nous a indiqué la présence dune concierge, léclairage des fenêtres la nuit létage de son appartement. Voilà pourquoi nous avons placé une faible charge destinée à ne détruire que les bureaux. Sil ny avait pas eu de concierge, cest avec un certain plaisir que nous aurions doublé la charge et fait seffondrer tout le bâtiment. À Gand, nous avions repéré que lentrée cochère était fermée la nuit et le week-end par un volet. Pour orienter leffet destructeur de notre charge vers lintérieur du bâtiment, nous avions prévu 5 sacs de 50 kgs de sable pour la recouvrir du côté rue. Nous nen avons pas eu besoin... le volet nétait plus baissé pendant la nuit ! Le choix des attaques contre lO.T.A.N. sest réalisé au cours dagréables « dimanches à la campagne ». Les pylônes de télécommunication de Bierset nétaient pas très difficiles à repérer, ils sélevaient jusquà 25 mètres de hauteur... Cest plutôt ne pas les voir qui tiendrait de la performance ! Quant aux pipe-lines, nous allons nous expliquer plus longuement puisque nos attaques ont servi de tremplin à ces élucubrations que nous citions en début de document. Il faut remonter à quelques années... où le premier élément est aussi simple que cocasse. Des camarades avaient lu dans Le Soir une information relatant les mésaventures dun audacieux habitant de la région de Kontich qui, poussé par lesprit déconomie et au courant du fait que le pipe-line O.T.A.N. traversait le fond de son jardin, avait décidé dy brancher une vanne pour son usage personnel. Laudace semblant plus caractériser ce monsieur que le bon sens, son initiative sétait soldée par linondation de sa prairie sous une sacrée couche de pétrole brut et quelques ennuis avec la justice de son pays. Lidée première que nous avons eu en relisant cet article était daller poliment prier ce bricoleur de nous indiquer, avec suffisamment de précisions, le théâtre de ses exploits pour y donner une représentation à notre tour. Mais, étant des gens très méthodiques, et réfléchissant à cette relative accessibilité du pipe-line, nous avons à nouveau consulté le très secret annuaire téléphonique où sont indiquées, à la rubrique « Ministère de la Défense Nationale », toute les stations de pompage du pays. Commune après commune, nous avons donc établi la liste de ces stations, et décidé de longues promenades champêtres dans leurs secteurs. Nous étions parties avec lidée dattaquer directement une station de pompage, mais le repérage nous en révéla la difficulté. Ces installations sont très protégées (gardes militaires, chiens, etc...) et exigeaient une attaque de grande envergure. En nous promenant autour de ces stations, à la recherche dune faille dans leur protection, nous avons été intriguées par la fréquence avec laquelle nous croisions des petits chapeaux oranges montés sur des piquets, tels ceux qui indiquent les canalisations de gaz dans les campagnes. Sur ces signalisations en peut lire un numéro de téléphone à appeler en cas de danger. Le préfixe (016) nous a mis la puce à loreille : cest la région de Louvain où nous savions se trouver le Quartier Général des pipe-lines de lO.T.A.N. en Belgique. Nous avons contrôlé (toujours avec lannuaire téléphonique) et, en effet, le numéro relevé correspondait à celui du Quartier de la Gerbe de blé à Louvain. À ce moment-là, notre décision était de repérer le maximum de ces signalisations à travers le pays, et après une sélection, de creuser à leurs pieds pour atteindre la canalisation et y placer nos charges destructives. Nous revoilà donc en route sous le soleil de juillet. Nous partions de notre liste des stations de pompage et essayions de découvrir le tracé du pipe-line. Les yeux, nous ne les avons pas dans les poches, et au cours de ce travail, nous sommes naturellement tombées sur les chambres à vannes. Extérieurement, elles se présentent de la façon suivante : une imposante tôle dacier, peinte en orange, et montée sur deux rails. Sa fermeture est assurée par un cadenas ! Nouvelle décision, nous repartons donc allègrement à la chasse aux chambres à vannes. Après quelques semaines, nous avons placé sur une carte de Belgique une punaise rouge pour chaque chambre repérée, dans lespoir de comprendre, en rapport avec les bases militaires, les ports, etc... quels pouvaient bien être les axes névralgiques à détruire. Et nous devons reconnaître que nous ny sommes pas vraiment arrivées, ce qui explique quune de nos attaques a fait double emploi. Aujourdhui les plans complets du réseau des oléoducs O.T.A.N. en Europe sont publiés, cela promet de beaux feux dartifice ! Quelques jours avant nos attaques, le jeudi 6 décembre exactement, nous avons forcé la trappe de la chambre dIttre. Il restait, en effet, deux questions auxquelles nous navions pas de réponse : quallions-nous réellement trouver dans ces chambres, et que devions-nous prévoir comme explosif, ensuite ny avait-il pas sous cette simple tôle une porte blindée ou un système dalarme ? Il ny a rien du tout, à trois mètres de nous le pipe-line et sa vanne ! Nous refermons la trappe avec un nouveau cadenas dont nous ne perdons pas la clé, et revenons tous les jours suivants pour contrôler que notre visite et le changement de cadenas sont passés inaperçus. Le matin du 11 décembre 1984, les Cellules Communistes Combattantes sont passées à lattaque contre le réseau oléoducs de lO.T.A.N. Ces actions ont eu un énorme succès, tant en Belgique quà létranger, et sont un moment de notre lutte dont nous sommes très fières. Voilà les « secrets militaires » qui sont entre nos mains ! Voilà les plans des oléoducs que nous avons reçus de la Fraction Armée Rouge ! Voilà plutôt comment des militants peuvent frapper très durement lO.T.A.N. et recommencer quand bon leur semble ! Le renseignement nest pas une maladie honteuse. Il est même une pratique tout à fait nécessaire. Nous consacrons une grande part de notre travail pratique à lespionnage des structures économiques, politiques ou militaires de la bourgeoisie... et réussissons, de plus en plus, à percer « ses secrets ». Pour se défendre contre cela, la bourgeoisie déclare que cest impossible, et que ce que nous savons, nous lavons reçu du K.G.B. ou de la mafia ! Nous allons donner un dernier exemple à partir de notre attaque contre le S.H.A.P.E. à Sint-Stevens-Woluwe. La Dernière Heure du mercredi 16 janvier écrit, sous le titre « Bien renseigné » : « Il fallait être diablement bien informés, incroyablement bien renseignés, pour savoir que le 13 chaussée de Louvain, à Sint-Stevens-Woluwe, abritait un complexe militaire américain discret. » Il doit encore sagir là de nos « secrets militaires » ! Des camarades se rendant à Louvain en voiture ont eu lattention attirée par une camionnette kaki immatriculée « U.S. army » et stationnant devant ce bâtiment. Ils ont transmis linformation aux Cellules, et nous sommes allées contrôler. En effet, le bâtiment recevait la visite de militaires U.S., toutes les plaques de voitures stationnées révélaient leur appartenance au S.H.A.P.E., et de plus des M.P. américains gardaient lentrée. Pour en savoir plus, nous sommes retournés consulter le grand livre de lombre... lincroyable annuaire téléphonique de la zone Zaventem ! À la page 1216, en peut y lire la liste des institutions yankee résidant à cette adresse. Cela explique aussi notre méconnaissance du fait que le « U.S. Benelux Contracting Directorate » avait quitté le bâtiment depuis peu, son déménagement fut sans doute postérieur à la publication des annuaires. Lannuaire téléphonique ? Chaque année on lépuise ! Le téléphone ? Plus facile, plus rapide ! 2 Nous voulons faire une dernière précision quant à notre attaque contre le S.H.A.P.E. Prenant en considération lanalyse de la réalité de la conscience de classe, nous avions décidé, pour notre première campagne, de ne pas mener daction pour lexécution de dirigeants ennemis. Pourtant nous voulions mener une action directement orientée contre le S.H.A.P.E., et toutes les structures de cet appareil sont gardées militairement. Cest à partir de la situation nouvelle de la conscience militante que nous avons perçues suite à notre attaque contre les pipe-lines, que nous avons pris la décision de risquer de blesser ou de tuer des militaires U.S. Nous devons reconnaître que nous avons beau ne pas être surprises de cette qualité nouvelle et offensive, la vérification de notre politique par lHistoire est une force très stimulante ! Donc, après trois mois de lutte, lécho favorable de notre lutte nous a permis denvisager et de mener lattaque contre le S.H.A.P.E. Mais comme ces M.P. U.S. nétaient pas des gens importants et que le but de laction nétait pas de les exécuter, nous leur avons laissé la chance de déserter leur poste. Cest ce quils ont fait, et cest pour cela quils sont encore en vie. La désertion est la seule solution pour les agents et les mercenaires du capital. Voilà une première baudruche dégonflée. Mais il y en a dautres, et celle que nous allons crever maintenant est dimportance. Cette question, au-delà des assertions policières, nous a souvent été posée par des camarades, et cela dautant plus facilement que notre attitude à ce sujet se différencie fondamentalement des habitudes de « la gauche ». Comment les Cellules Communistes Combattantes et leur combat sont-ils financés ? Habitués à être tondus comme des moutons par les requins du gauchisme, beaucoup de camarades sont surpris que, lors de nos rencontres, notre pratique ne soit pas de leur vider le portefeuille. Tous ont encore en mémoire le fait que ces 20 dernières années de lutte « de gauche » se sont le plus souvent confondues avec le rackett de quelques imprimeurs ou autres amoureux de la brique 3 ! Le paradis libertaire ou socialiste se gagnait dans les nuits blanches du travail au noir, dans la co-gestion des dettes et faillites ou encore dautres arnaques. Les J.C. Garot, Roger Noël 4 et autres proxénètes du militantisme ont corrompu toutes les luttes quils ont approchées, et personne ne les oublie ! Alors cette interrogation se pose, puisque nous navons pas ces pratiques juteuses de maquerautage, comment faisons-nous ? Car, dans le ramassis dimbécilités que constituait « lenquête » de J. P. Colette (Le Soir, 12, 13 janvier) consacrée au financement de la lutte révolutionnaire, « trop chère pour de simples gauchistes », « financée par un inspirateur occulte », « criminalité lucrative », « mécénat subversif », ... La question principale nétait pas fausse : notre première campagne a coûté beaucoup dargent, le développement et le fonctionnement des Cellules imposent un budget élevé tous les mois. La première des pratiques qui permet de boucler un budget, et qui est une décision politique pour les communistes, est de combattre le gaspillage et la prévarication. Cela peut paraître naïf, mais il faut savoir que pour nos militants la propriété privée nexiste pas, et que toutes nos forces et nos capacités sont au service des Cellules et du projet politique quelles concrétisent. Cest au sein de cette discipline militante quest fait le choix, quand un militant gagne par son travail plus que le salaire dun instituteur en début de carrière, quil restitue aux Cellules lexcédent de son salaire. Mais nous devons dire quaujourdhui, dans nos rangs, cela ne représente pas grand chose ! Les Cellules Communistes Combattantes ne sont pas issues des facultés ou des professions libérales Des camarades qui ne sont pas militants des Cellules, mais qui sont interpellés par notre lutte politique, entendent marquer leur solidarité en nous aidant financièrement. Nous acceptons cette solidarité sur base des progrès dans les échanges, les discussions politiques. Mais la plus grande partie de largent nécessaire au combat des Cellules provient aujourdhui des expropriations prolétariennes réalisées par nos militants dans les agences ou les sièges bancaires. Largent ainsi prélevé à la bourgeoisie au cours des expropriations prolétariennes est géré par les Cellules pour les besoins de la lutte. Nous arrachons à la bourgeoisie une petite part du butin volé sur le travail des ouvriers, et le restituons au prolétariat à travers laction révolutionnaire. Lexpropriation des banques, sous la direction et au service de la lutte révolutionnaire, est juste et fut de tout temps dactualité. Lénine : « Les fonds confisqués sont employés partiellement aux besoins du Parti, partiellement à des achats darmes et à des préparatifs dinsurrection, partiellement à lentretien des militants qui mènent la lutte en question. » Le camarade Staline, lui-même, a participé pour le Parti Bolchevik, à lexpropriation des banques et des transports de fonds, comme la plus connue, le 12 juin 1907, à Tiflis, qui rapporta au Parti 341.000 roubles ! Lactivité dexpropriation prolétarienne est une tâche militante menée, parmi dautres, sous la direction de lOrganisation. Elle est pratiquée comme telle, avec conscience et sérieux, fermeté et détermination, sans forfanterie ni honte. Nous espérons que les inquiets de nos fins de mois seront comblés par notre réponse ! Les flics qui espéraient recevoir ici la liste de nos expropriations prolétariennes, en seront pour leurs frais. Quand nous déciderons de revendiquer une attaque de financement, nous en prendrons la décision avant et non après laction. Voyons maintenant un autre point. Loption réformiste et légaliste qui a présidé à toute la lutte politique dans ce pays depuis la fin de la seconde guerre, a consolidé lidée de la toute puissance invincible de la domination bourgeoise via ses flics et ses gendarmes. Oh, il ne faut pas nier cette puissance objective ! Celui qui imaginerait développer la lutte révolutionnaire sans que tôt ou tard les flics narrêtent ou nassassinent des camarades serait aussi rêveur que dangereux. Mais la crasse est à lopposé aujourdhui. Lidéologie du vaincu empoisonne à ce point le monde militant que personne nimagine triompher dans le combat, et que notre première campagne et son grand succès en paraissent presque surréalistes ! Laissons le surréalisme aux artistes et le désespoir au passé. Qui nous sommes, doù nous venons et pourquoi notre première campagne fut ce succès est aussi compréhensible quaccessible à tous les militants communistes authentiques. Une idée est répandue par les petits-bourgeois selon laquelle les Cellules ne « collent » pas à la réalité actuelle de « la gauche » en Belgique. Cela est tout à fait exact, mais la conclusion quils tirent en est pour autant erronée : les Cellules débarquent de Bételgeuse au minimum. Il est exact de dire que les Cellules ne « collent » pas à la réalité actuelle de « la gauche », pour la simple raison quelles « collent » au combat de classe pour le communisme. La prétention des petits-bourgeois est telle quils simaginent être le centre du monde... et que ce quils ne connaissent pas... nexiste pas. Nous serons obligées, dans ce chapitre, dêtre malgré tout fort discrètes. Les camarades dignes de ce nom comprendront que nous ne pouvons pas éditer notre album de famille sans crainte dune mauvaise surprise. Les Cellules Communistes Combattantes se sont concrétisées, pour la première fois, comme projet politique et organisationnel de lutte pour le communisme à la fin de lannée 1982. Ce projet simposait à quelques camarades se connaissant tous de longue date à travers leurs activités militantes ou sociales, mais étant tous arrivés à la conclusion, à partir dune analyse serrée de la situation nationale et internationale, que lheure était à la création de lorganisation communiste de guérilla, se basant sur un bilan critique de 15 années de lutte armée dans les métropoles, et sur la restitution du marxisme-léninisme comme direction politique. Lélaboration du projet politique et stratégique, lunification des Cellules, émergèrent de nombreuses rencontres, discussions, luttes ponctuelles, et permirent, à partir dun certain stade de maturité, dengager le travail organisationnel et clandestin dinfrastructures militantes. Dans les faits, les Cellules ont tenté, dès la formalisation de leur unité politique, de « voler de leurs propres ailes » en ce qui concerne les questions de lorganisation militaire. Mais cela ne simprovise pas toujours très facilement ! Aussi, à partir des rencontres et débats critiques avec dautres groupes et organisations de pays étrangers, nous avons pu fixer, sur des bases minimums, une unité ponctuelle sur des questions logistiques. Lexemple que tous les auteurs de romans policiers attendaient, le voilà : en juin 84, des révolutionnaires internationalistes ont attaqué le bunker de la carrière de Scoufflény à Ecaussines. Ils y ont saisi 816 kgs dIrémite, Tolamite, Triamite et dynamite. Tout lexplosif utilisé par les Cellules Communistes Combattantes durant la première campagne anti-impérialiste provenait de cette saisie. Toutes les envolées lyriques sur des combinaisons dexplosifs militaires ou autres formules insaisissables sont des fadaises qui relèvent, soit de lincompétence des artificiers de larmée, soit des magouilles de G.I.A.-P.T.B. Lavenir révèlera peut-être dautres exemples où des camarades de plus dexpérience pratique ont mis leur savoir au service de léducation collective. Les Cellules Communistes Combattantes estiment que la solidarité concrète entre révolutionnaires est aussi importante que la plus radicale des critiques politiques. Mais le plus fondamental durant ces années 83 et 84, fut notre travail dapproche politique et délargissement. Nos militants sont allés exposer le projet politique des Cellules dans le cercle plus large des camarades de confiance, ils ont su écouter les critiques, considérer les exigences, et ils ont pu faire partager leur enthousiasme. Au seuil de la première campagne, nous pensions avoir mené ce travail au plus loin que nous le permettaient nos forces et la conjoncture. Les positions politiques des Cellules se concrétisèrent en communiqués dactions (ce fut facile) et les militants politiques se réalisèrent en guerilleros (ce fut moins facile !). La campagne anti-impérialiste a couronné et cimenté tout le travail politique, en même temps quelle a éloigné les indécis et les aventuriers anarchistes. Ce qui est absolument nécessaire de comprendre, et qui explique lincapacité quont les petits-bourgeois de « la gauche » de ne pas se faire rosser à la moindre occasion, cest que le succès de notre lutte réside dans son orientation politique et non pas dans la paranoïa pathologique. Les capacités pratiques que nous avons pu réunir dans loffensive ne nous ont été accessibles que quand elles se sont révélées indispensables à la réalisation de notre volonté politique. « Nous voulons un autre monde et nous battons pour lui » nest pas un cri de désespoir mais la confiance absolue dans lavenir de lhumanité, lattachement objectif aux théories du socialisme scientifique et leur adéquation historique. Quand les gauchistes donnent des interviews à la presse où ils pérorent sur notre combat, nous pouvons apprendre quils ne comprennent pas comment nous sommes apparues en tant que forces politiques constituées dans loffensive, alors queux penchent plutôt vers lalcoolisme ou la dépression nerveuse... P.T.B., lui, ne comprend pas doù nous sortons, puisquil sest offert un P majuscule à Parti en 79, et quen dehors du Parti, rien nest possible... Que les contradictions de classes et la force objective quelles engendrent bousculent leur subjectivisme borné et ils se retrouvent, tous sans exception, sur le cul ! Cest bien là la preuve quils ne comprennent rien à rien et nont pas lespoir daméliorer leur ordinaire dans lavenir. Cet esprit défaitiste que nous citons ici, nous lavons vu se pointer lors de la grande rafle du 19 octobre. Certains, et très sincèrement, ne comprennent toujours pas comment nous ny avons pas toutes été arrêtées (merci !), ne comprennent pas alors pourquoi nous ny avons pas « répondu », pourquoi nous nen avons jamais parlé, etc... Dautres ne peuvent pas imaginer que nous ne soyons pas infiltrées par tous les services de police ou manipulées par le fantôme de Goering... nous pensons que tous ces gens, en se levant le matin, ne doivent pas avoir une vision très optimiste de leur quotidien. Dune façon provocante, nous serions tentées de dire que nous navons aucun commentaire à faire sur la rafle du 19 octobre. Le seul conseil que nous pourrions donner à ceux que cela intéresse est quelle ne sera certainement pas la dernière et que les années de misère social-pacifiste touchent à leur fin. Oh, pas que suite à notre combat politico-militaire, mais surtout parce que la crise nira quen saccentuant, quelle radicalisera lantagonisme de classes et que cela débouchera inexorablement sur la guerre impérialiste ou la guerre révolutionnaire. Lidéalisme politique par lequel les démocrates bourgeois trompent les masses, tente de présenter les formes historiques de la dictature bourgeoise comme extérieures au mouvement historique du capital. Larnaque de cette combine est de nier léconomique et ses lois contradictoires comme facteur déterminant de lHistoire sociale, et daccréditer dune autorité factice le rôle du pouvoir politique. La dictature de la bourgeoisie, que cela plaise ou non aux démocrates, est une domination sans partage. Elle revêt, selon ses intérêts en des périodes et des lieux différents, le masque de la démocratie bourgeoise ou celui du fascisme policier et militaire, ou encore dautres formes intermédiaires entre ces deux extrêmes. La démocratie bourgeoise est la forme par laquelle cette même classe organise sa dictature quand la pacification du corps social est telle que lantagonisme ne peut engendrer aucune expression offensive. La dictature fasciste, via lappareil policier ou militaire, est la forme par laquelle la bourgeoisie entend défendre son hégémonie quand les intérêts inconciliables des classes engendrent une lutte qui pose la question du pouvoir de classe. La grande rafle du 19 octobre est un exemple illustrant cette réalité : la bourgeoisie a peur de la politique révolutionnaire car elle en connaît le danger. Aussi, quand pour la première fois depuis bien longtemps, elle en est confrontée à une manifestation authentique, est-elle obligée de réagir très brutalement. Ouvrons une parenthèse : quand nous disons que la rafle du 19/10 est une réaction brutale, nous ne voulons pas nous joindre au pleurnicheur écolo. Ceux qui glapissent en invoquant leur honneur de notables bafoués 5 sont les mêmes qui ne comprendront jamais parce quils sy trouvent bien, quils siègent au cur de limpérialisme et que cest avec leur collaboration que ce système tient debout. Il y a deux raisons principales qui ont commandé la rafle du 19/10. La première et la plus évidente est évidemment policière : arrêter les militants des Cellules, tomber des structures de la guérilla. À ce niveau-là, léchec est éclatant. Pourquoi ? Parce que nous avons su analyser concrètement ce quest la dictature bourgeoise même sous sa forme démocratique, estimer la qualité de notre lutte révolutionnaire et ses buts, et que nous nous sommes organisées en fonction de cela. Au lendemain de la raffle, il était de bon ton dans les officines de « gauches » de déclarer : « on sy attendait... », alors quen réalité personne de ces petits démocrates ne sétait organisé en conséquence ! Cela différencie ceux qui sont des révolutionnaires conséquents et ceux qui sen remettent à leur sainte mère de limmaculable démocratie ! La seconde raison est celle de tenter de nous isoler en pratiquant un terrorisme policier à grande échelle. Ce nest pas une technique nouvelle, les flics allemands appellent cela « assécher les marais de la sympathie... » Il faut terroriser le corps social afin quil ne puisse être le vivier des communistes révolutionnaires. Mais cette combine nest efficace que contre les petits-bourgeois qui sont les premiers à trahir dans lespoir de conserver leurs maigres privilèges ! Comme la politique des Cellules Communistes Combattantes est portée et guidée par la cause du prolétariat et se développe en son sein, la situation nest pas que les flics nous isolent mais au contraire que nous sommes en train de nous développer. Nous nous souvenons que dès le 19/10, les retraités du gauchisme ont retrouvé un peu de leur verdeur dans linitiative d« organiser une riposte à la rafle policière ». Quelques réunions se sont tenues à gauche ou à droite et se sont unanimement soldées par une pitoyable débandade. Pourquoi ? Parce que ces petits-chefs sur le retour nentendaient pas comprendre le terrorisme de lÉtat bourgeois, et déployaient une activité aussi frénétique que solitaire : condamner notre lutte ! Personne ne les a suivis... et en plus de sêtre une enième fois comme sil en était encore besoin démasqués et ridiculisés, ils ont brisé toute la révolte spontanée et ses potentialités nées de lagression policière. Nous disions plus haut que le blitz policier ne serait certainement pas le dernier, il est plus juste de dire quil ne sest jamais arrêté depuis le mois doctobre 84. Les perquisitions, filatures, écoutes téléphoniques, chantages, etc., sont permanents et niront quen saccentuant. Une fable dune rare débilité est récitée par les médias et reprise en chur par ceux - qui - ny - comprennent - rien - mais - ne - voudraient - quand - même - pas - avoir - lair - trop - cloches : « la guérilla révolutionnaire veut provoquer le fascisme policier, car cest ainsi que le mécontentement social pourra se développer... » Une telle déclaration nindique que la bêtise profonde de ceux qui la profèrent. Il na jamais été question et encore moins pour les Cellules de baser une stratégie révolutionnaire historique sur la radicalisation des corps policiers. Cest dune stupidité sans égale ! Par contre, ce que savent les marxistes, cest que le développement de la lutte des classes entraîne inexorablement la répression policière et militaire, et que la question nest donc pas de « vouloir » ou non lexercice de la répression, mais de sy préparer car elle sera présente, de plus en plus, au cours du processus révolutionnaire. La question ne peut se poser quainsi : aux forces de lennemi, le prolétariat et ses avant-gardes doivent opposer, sous la direction du Parti Communiste, des forces supérieures pour vaincre et instaurer sa propre dictature. À notre niveau organisationnellement embryonnaire, le fait que la rafle du 19/10 ne nous ait pas affaiblies, démontre que ladéquation entre nos buts politiques, notre analyse de la réalité et des tâches quelle impose, concrétisée dans notre pratique, est correcte. Nous nous sommes données les moyens de la politique révolutionnaire à travers la structure de guérilla clandestine, et cétait celle quil fallait choisir. Pourquoi navons-nous pas « répondu » à la rafle ? Tout simplement parce que nous ne dialoguons pas avec lÉtat bourgeois, mais nous le combattons La question pour les communistes ne se pose pas quil y ait ou quil ny ait pas de répression puisque nous savons quil y en aura de plus en plus ! Les tâches des révolutionnaires sont lorganisation et la conduite des forces proIétariennes dans la guerre des classes. Et, dans la guerre de classes, comme dans nimporte quelle guerre, on nimagine pas un camp sindignant à moins davoir perdu la raison et la couleur de son drapeau que le camp adverse lui porte des coups ! Poser cette question de « répondre » à la répression révèle des psitions politiques encore encrottées du légalisme bourgeois ou dun certain idéalisme reposant sur lincompréhension du caractère totalement antagonique des intérêts du prolétariat et de la bourgeoisie. Maintenant, nous ne voulons pas dire que nous ne riposterons jamais aux exactions de lennemi. Mais cela est une autre question et chaque situation doit être bien analysée pour définir les intérêts politiques ou militaires de telle ou telle riposte. Pour en terminer avec cette journée du 19 octobre, nous dirons que notre « riposte » est permanente et réside dans la continuité de notre combat et son développement. Depuis notre apparition début octobre, un sport douteux semble avoir fait un boom inquiétant dans ce petit pays : les fausses alertes à la bombe... souvent revendiquées en notre nom. Nous voulons faire plusieurs commentaires à ce sujet Nous disons « commentaires », parce que nous ne pouvons pas changer grand chose à cette situation, mais que comme nous sommes directement « mouillées » dans ces aventures, nous voulons dire ce que nous en pensons. Nous sommes les Cellules Communistes Combattantes, cest-à-dire une organisation politique révolutionnaire au sein de laquelle des camarades sengagent et assument la direction collective de notre militantisme. « Cellules Communistes Combattantes » veut donc dire, pour nous militants, notre identité, notre lutte, notre vie dans sa globalité. Il est donc, dans ce cas, malhonnête de parler en notre nom quand on na rien à voir avec nous. Même si cela part dune position anarchiste ou dune sincère bienveillance à notre égard et que la fausse alerte foute la pagaille dans un cabinet ministériel , nous nacceptons pas cela et critiquons fermement cette pratique immorale. Ensuite, nous critiquons encore plus cette méthode quand elle est la lâche récupération de nos actions au profit dune politique que nous combattons. Sans devoir aller aussi loin que la provocation policière du 16 octobre (commando delta) on peut rappeler cette fausse revendication de notre attaque contre le C.V.P. à Gand, sur les thèmes de la politique fédéraliste wallonne à Liège. Nous disions en abordant ce point que nous savons ne pas pouvoir empêcher ces pratiques. Mais nous pensons que certains nous « utilisent » de bonne foi, ne nous connaissant pas et croyant bien faire, cest à ceux-là que nous demandons darrêter immédiatement ces méthodes vis-à-vis desquelles nous sommes pleinement en désaccord. À ceux qui entendent « gripper » le fonctionnement des institutions bourgeoises par un matraquage de fausses alertes même sans nous nommer, nous voulons dire deux choses. Premièrement, sils trouvent cela amusant, il nempêche que ce nest pas très sérieux... et même assez limité ! Lorganisation et la lutte révolutionnaires ne sont pas une affaire de téléphone et de frissons ! Deuxièmement, cette pratique est honteuse quand les travailleurs en font les frais. En octobre, une fausse alerte sur la voie du chemin de fer Bruxelles-Tienen a immobilisé les trains pendant plusieurs heures. Prendre les travailleurs en otage pour satisfaire ses petits caprices de frustré ne peut être luvre que dirresponsables imbéciles ou un travail de flics. Lactualité récente nous impose dajouter un dernier point à ces « réponses concrêtes ». Les 20 et 21 avril, deux attentats ont été menés à Bruxelles, contre l« Assemblée de lAtlantique Nord » et la multinationale A.E.G.-Telefunken. Ces attentats furent revendiqués la semaine suivante par une « unité du 20/4, F.R.A.P. » Nous ne ferons pas ici une longue réflexion sur ces actions et ce F.R.A.P. car nous nen connaissons que ce que les médias nous ont rapporté... et dont nous avons appris à nous méfier de la « qualité ». Nous ne connaissons pas ce groupe et son orientation politique, ce que nous avons lu de ses revendications nous paraît être le discours danarchistes révoltés... Attendons den savoir plus. Mais la question nest pas de discourir maintenant sur ces gens et leurs actions, mais de dénoncer linitiative psychologique qui fut développée à travers les médias et contre nous, sur la base de ces actions. On peut lire dans Le Soir du 22/4 : « Le F.R.A.P... la nouvelle étiquette des C.C.C. ? », dans la D.H. du 22 encore : « Une dissidence des C.C.C. ? » et ce matin dans la Libre Belgique : « Certains, trouvant les C.C.C. insuffisamment combatives, auraient créé le F.R.A.P. et poursuivi les actions terroristes. » Nous lavons déjà dit, nous ne connaissons pas ce « F.R.A.P. » et navons aucun échange avec ces militants. Ce que nous voulons souligner, et pourquoi il en est ainsi, cest quaucune scission ne sest produite au sein des Cellules Communistes Combattantes dont lactualité est à la multiplication et non à la division. Les communistes nont aucune crainte de la clarification politique, et si elle simpose dans le devenir de lorganisation, elle ne sera jamais refusée, parce que sinon lorganisation na pas davenir historique. Donc, si un jour, comme cela sest passé de nombreuses fois dans lhistoire pour séparer les révolutionnaires des révisionnistes une scission simpose, nous lassumerons et en rendrons compte devant la classe ouvrière. Mais comment imaginer une « scission » au sein des Cellules Communistes Combattantes aujourdhui ? Les journalistes croient-ils que notre lutte politique et lengagement de nos vies au service de la révolution est le produit dun coup de tête ? Ces mêmes journalistes sont-ils incapables de se faire raison de ce quils écrivent : « Les sympathies quelles (les Cellules Communistes Combattantes) se sont aménagées depuis (lautomne 84, cest-à-dire linitiative politico-militaire), ont probablement accru leurs effectifs. » La seule excuse que nous trouverions aux incapacités de ce Roger Rosart de La Libre Belgique, est de sêtre accoutumé au sempiternel spectacle des gauchistes et de nous confondre avec eux. La réussite personnelle, étant au sein de ces nombreux « Partis », plus communistes quinternationalistes les uns que les autres, aussi présente quà lU.D.R.T. 6, il simpose de créer autant de groupuscules quil ny a de prétendants. Lactivité de ces groupuscules tient principalement dans lactivité dinjures réciproques. Mais au sein des Cellules, lactivité unificatrice est le combat de classe pour la révolution communiste. Aussi, plutôt que de scissionner nous sommes plus tentées par une plus grande unification sur la ligne marxiste-léniniste. Devenir militant des Cellules Communistes Combattantes, engager sa vie au service de la révolution, risquer sa vie et sa liberté, sont des décisions politiques d'une grande responsabilité qui ne peuvent être assumées que parla force dune identité politique qui ne se remet pas en cause avec les saisons ! Nous terminons maintenant avec cette lettre. Le combat continue et rien narêtera loffensive prolétarienne. Nous vaincrons. Pour le communisme Fin avril 85.
Notes : 1. Société aéronautique impliquée dans des programmes militaires multinationaux (F16, Mirage, Bréguet, Fokker, etc...). 2. Slogans publicitaires de la Régie du Téléphone ! 3. Allusion aux collectes de fonds de P.T.B. destinées à lachat de « La Maison du Parti » à Bruxelles. 4. Authentiques Thénardiers de linnocence militante à Bruxelles ; le premier est lex-petit-patron du journal POUR, et le second le petit-chef de la P.M.E. 22/3 déjà citée. 5. Le député Ecolo Deleuze a vu son domicile se faire perquisitionner malgré ses criailleries ; depuis lors il criaille encore plus. 6. Union Démocrate pour le Respect du Travail, parti ultra-réactionnaire des petits commerçants ; inexorablement grignoté par le P.R.L., il se convulse dans dincessantes querelles de chefs. _____
Action contre la « Direction
Supérieure de la Logistique et des Finances de la Gendarmerie ». Ce matin du 6 mai 85, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué la « DIRECTION SUPÉRIEURE DE LA LOGISTIQUE ET DES FINANCES DE LA GENDARMERIE », sise rue Père Eudore Devroye 245, à Woluwé-St-Pierre. Tout le monde comprendra facilement le choix de cet objectif à travers la responsabilité de la Gendarmerie dans le decès des deux pompiers ce 1er mai. Le 1er mai 1985, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit le siège des exploiteurs, la Fédération des Entreprises de Belgique, à Bruxelles. Lors de notre attaque, deux travailleurs du service public, deux pompiers de lagglomération bruxelloise furent tués. Nous ne voulons pas passer ce fait dramatique sous silence et nous devons nous expliquer très précisément à ce propos. La mort de ces deux hommes nous choque profondément et soulève notre colère contre les responsables de la police et de la gendarmerie. Nous savons que lémotion est vive parmi la population, cest pourquoi nous proposons ce texte de clarification pour contrer lodieuse récupération de ce drame par Gol et ses amis du C.N.A.P.D. Nous avons choisi dattaquer la F.E.B., le Premier Mai, parce que cette institution est bien comprise par lensemble des travailleurs et des travailleuses comme étant le repaire des exploiteurs, le centre où sélabore la misère que nous vivons tous les jours. Frapper le cur du patronat le Premier Mai, était rendre à la journée mondiale des opprimés sa valeur combative et prolétarienne, en sopposant aux escrocs-centenaires des P.S., P.C. ... qui ont corrompu cette journée historique en un défilé de majorettes et quelques discours électoraux. Cette attaque contre la F.E.B. devait être suivie, à partir de la dynamique offensive quelle devait créer, dautres interventions, plus mobilisantes de masses, au cours de la journée. Nous avons suspendu ces actions de masses, parce que nous pensons quil nous faut dabord faire toute la clarté sur ce qui sest passé rue des Sols ce Premier Mai à minuit trente et combattre lécurante campagne des politiciens bourgeois construite pour masquer linconséquence et la responsabilité des services de police et de gendarmerie dans ce drame. Nous pensons que laction du 1er mai contre la F.E.B.-V.B.O. était très importante pour les Cellules Communistes Combattantes et la lutte révolutionnaire dans ce pays. Il fallait que cette action soit menée avec une grande correction, afin quun formidable pas politique soit réalisé à partir delle, et que le capital de sympathie et dunification que nous étions en train de développer, se consolide, sétende, pénètre encore plus profondément dans la classe laborieuse. La mort de ces travailleurs du service public a brisé et réduit à néant toute la force de notre initiative, a occulté toute la justesse de lattaque contre la F.E.B., a introduit le doute dans la conscience du corps social et la grande confiance quil portait à notre Organisation. Nous ne pouvons pas nier cela. Nous devrons faire un grand travail pour reconquérir cette confiance perdue, et nous le ferons. Nous mènerons aussi avec lautorité nécessaire une attaque contre la gendarmerie responsable de la mort de ces deux pompiers, et nous démontrerons, par notre pratique future, ce quest lessence de la lutte des communistes : servir le peuple ! Nous avons organisé cette action du Premier Mai dans lesprit quelle ne pouvait faire aucun blessé et aucun tué. Cela, simplement par le fait que quand nous déciderons dexécuter un patron ou un militaire, ce choix sera fait en fonction de son rôle objectif. Si nous avions décidé de tuer quelquun au siège de la F.E.B., nous aurions exécuté Pulinckx ou Leysen 1. La campagne policière développée dans les médias à propos de notre soi-disant « mépris de la vie humaine » est une falsification honteuse de nos écrits politiques : un patron et un prolétaire sont la nuit et le jour, le passé et lavenir, notre haine des premiers na dégal que notre devenir au sein des seconds. Nous allons expliquer maintenant comment nous avons organisé et mené cette action. Cela démontrera où sont les responsabilités. Nous avons fait un long repérage de la rue des Sols, au bas de la rue Ravenstein. Cette rue en cul-de-sac est uniquement bordée de bureaux et dadministrations, cest-à-dire absolument déserte pendant la nuit. Les seules personnes sy trouvant sont des gardes et veilleurs de nuit dont il fallait assurer lévacuation. La fréquence du passage des patrouilles policières est très élevée dans ce quartier qui abrite de nombreuses représentations économiques de pays fascistes 2, nous avons calculé quune patrouille passait, en routine, toutes les 6 minutes en moyenne. Il faut aussi souligner que ce quartier est totalement dégagé de toute circulation durant la nuit, et quune intervention policière était possible en une ou deux minutes. Nous avons alors estimé que nous pouvions placer un véhicule portant une charge destructrice avec un retard de quinze minutes devant le siège de la F.E.B.. Ce délai et notre alerte immédiate, permettait larrivée de la gendarmerie et lévacuation des gardes et veilleurs. Ceux qui connaissent les capacités dintervention de la gendarmerie savent que lévacuation était possible et que personne naurait dû souffrir de la destruction de la F.E.B. Cest ainsi que nous avons agi, et pourtant les faits se sont déroulés autrement que selon notre volonté. Pourquoi ? Nous devons nous critiquer. En premier lieu parce que nous navons pas gagné le pas politique que nous escomptions à partir de lattaque du Premier Mai, et ensuite parce quil y a des raisons à cela. Dans toutes les actions que nous avons menées antérieurement, nous avons toujours compté sur nos propres forces, cest-à-dire sur un rapport de forces où nous contrôlions toute lopération dun bout à lautre. Et cette fois-ci, nous avons placé une confiance injustifiée dans les fonctionnements policiers. Nous avons remis une part de la responsabilité qui nous incombe aux services de gendarmerie et de police. Ceux-ci ont envoyé les pompiers à la mort. Voilà la critique que nous nous faisons et voilà lerreur que nous ne reproduirons plus. Comment les faits se sont-ils déroulés ? Ce que nous savons après avoir confronté nos informations et celles publiées dans lédition du Soir du 3 mai est crédible : à minuit 14, notre Cellule place le véhicule et la charge destructrice devant le siège de la F.E.B., sur le trottoir et même légèrement dans lentrée, les camarades en sortent et jettent autour du véhicule une centaine de tracts largement reproduits dans la presse annonçant les dangers de lexplosion ; au même moment, toujours à minuit 14, un vigile du bâtiment faisant face, la C.E.E., appelle le 906 (central de police-secours) et signale notre intervention, la charge est réglée pour exploser à minuit trente très exactement ; à minuit 15, les Cellules Communistes Combattantes préviennent le 901 (Central du district de gendarmerie de Bruxelles) et annoncent laction en cours contre la F.E.B. avec toutes les informations nécessaires, lieu, heure de lexplosion, etc... mais au lieu de soccuper de la sécurité des vigiles, la gendarmerie envoie ses patrouilles pour tenter dintercepter les camarades à partir du repérage de lappel téléphonique. À minuit 16, le gardien de la C.E.E. rappelle le 906 et indique que notre véhicule prend feu. Alors quelle vient dêtre mise au courant de notre appel au 901, la police de Bruxelles, via le 900, envoie les pompiers sur lexplosion, on peut lire aujourdhui que la patrouille de police aurait été déroutée sur un appel douteux... Ce matin, dans la presse, la police et la gendarmerie qui portent lentière responsabilité de ce qui sest passé, ergotent sur des questions de téléphone 3 pour tenter de masquer cette vérité : la police et la gendarmerie ont envoyé les pompiers à la mort. Cest ce que nous avons dénoncé dès le 1er mai à midi. Nous avons choisi davertir en priorité la gendarmerie, car ce corps est un corps militaire et que nous estimons quun service public na rien à voir dans la lutte que nous menons contre la bourgeoisie. Les pompiers sont au service des populations et font un travail grandiose, ils nont aucun risque à prendre pour défendre le siège des exploiteurs. Le 1er mai à midi, nous avons donc fait une première communication au sujet des événements de la nuit pour exprimer nos sincères regrets et notre colère quant aux décès et aux blessures survenus au cours de laction. Nous allons reproduire ici cette communication car elle a été falsifiée dans les journaux. Ce matin, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit le siège de la Fédération des Entreprises de Belgique, en plaçant une camionnette piégée rue des Sols. À la suite de notre attaque, deux pompiers ont été tués, dautres blessés. Nous regrettons sincèrement ces décès, car il na jamais été dans nos intentions de blesser un seul travailleur ; pourtant, il y a deux morts, il sagit maintenant de définir qui en porte la lourde responsabilité. La Cellule qui a mené lopération de ce matin a garé la camionnette à 0hl5 dans la rue des Sols. En quittant la camionnette, les camarades ont lancé une centaine de tracts portant la mention suivante : « DANGER, VOITURE PIÉGÉE, prévenez vos collègues et fuyez immédiatement sur la rue et au plus loin. Ne touchez surtout pas au véhicule ». Ces tracts jonchaient la rue de part et dautre de la camionnette, ils étaient rédigés dans les deux langues nationales. Au même instant, très précisément à minuit quart, un camarade lançait lalerte via le 901. Il annonçait le placement de la voiture piégée et exigeait impérativement lévacuation de la rue des Sols et de la rue Ravenstein (cela fut répété deux fois !). Il précisait également que des vigiles se trouvaient dans les bâtiments voisins et que leur évacuation simposait durgence. Nous annoncions également lheure de lexplosion : minuit trente. La police et la gendarmerie disposaient donc de quinze minutes pour prendre toutes les mesures nécessaires. Dès que les flics sont arrivés sur place (cest-à-dire très rapidement, puisquen moyenne une voiture de patrouille passe devant la rue des Sols toutes les 6 minutes) ils avaient tous les éléments pour se rendre compte du sérieux de lalerte, lappel téléphonique, la camionnette parquée sur le trottoir face à lentrée de la F.E.B., les tracts frappés de notre étoile. Mais les flics ont préféré envoyer les pompiers voir ce qui se passait dans la camionnette. Voilà très exactement comment les choses se sont passées, et au regard de ces événements, nous nous rendons compte que les flics ont envoyé des pompiers à la mort en les laissant pénétrer dans la rue des Sols, alors quils connaissaient lheure de lexplosion ! et quils ont mis en cause la sécurité des passants et des automobilistes en névacuant pas les lieux avoisinants. Nous connaissons le mépris quont les bourgeois pour les travailleurs, envoyer les pompiers qui nont aucune qualification à ce sujet sur un attentat pour ensuite exploiter l« accident » soulève notre colère. Il y a plusieurs leçons à tirer du drame de ce matin : premièrement, pour tenter de préserver les bâtiments de la F.E.B., les flics ont provoqué la mort de deux personnes ; deuxièmement, au lieu de bloquer le quartier et prendre les mesures qui simposaient, les flics sont partis à la chasse aux cabines téléphoniques, espérant ainsi arrêter notre camarade ; troisièmement, dès aujourdhui, Gol et les flics sont venus pleurnicher hypocritement à la radio, et dans les jours à venir ils exploiteront les événements de ce matin pour nous calomnier et diffamer notre combat. Le mépris et le cynisme avec lesquels ils ont envoyé des pompiers sur notre attentat se révéleront dans lexploitation politique quils tenteront de tirer de ces morts. Notre identité de communistes révolutionnaires induit que nous ayons le plus grand respect pour la vie des travailleurs, et cela guidera toujours notre combat. Lexploitation hypocrite par Gol et Cie du décès des pompiers ne pourra pas masquer la justesse et la qualité de notre action. Nous avons détruit le repaire des exploiteurs en ce 1er mai. Cette communication, nous lavons transmise au journal Le Soir et à la rédaction de linformation TV à 12h. Elle ny est jamais arrivée, les flics lont saisie. Nous avons à nouveau appelé le JT vers 17h mais la police est encore intervenue. Voilà qui démontre la machination des Gol et G.I.A., cacher la vérité des faits et lunique responsabilité policière. À ce propos, une question, la R.T.B.F. 4 est-elle sur table découte ou a-t-elle été placée sous la tutelle du ministère de lintérieur ? Mais aujourdhui la gendarmerie est obligée de reconnaître quelle a été informée et quelle na rien fait, la police de Bruxelles est obligée de reconnaître quétant au courant de lappel au 901, elle na pas hésité à envoyer les pompiers rue des Sols. Nous nous inclinons devant les victimes et respectons la peine de leur familles et camarades. Nous comprenons leur colère, mais nous leur demandons de réfléchir, au regard de ce que nous venons dexpliquer, contre qui elle doit se porter, cest-à-dire ne pas suivre les manigances des Gol et des Galand contre la politique révolutionnaire et dénoncer les vrais coupables. Le journal La Lanterne résume toute la responsabilité policière : « Pourquoi nont-ils pas été prévenus du danger ? », voilà la question quil faut poser et à laquelle il faut recevoir une réponse. Dès notre action contre Litton, en octobre 84, nous avions adressé une « mise en garde » au sujet de la sécurité lors des attaques révolutionnaires. Nous écrivions : « Il est donc nécessaire, dans lintérêt de tous, ET PARCE QUE CELA EST NOTRE VOLONTÉ POLITIQUE, de défendre les intérêts des populations dans la guerre de classe à travers sa pratique militaire. Cela veut ainsi dire faire connaître certaines mesures de sécurité, afin déviter les accidents et SURTOUT LA POSSIBILITÉ POUR LES FORCES DE POLICE DORGANISER CONSCIEMMENT UN MASSACRE quelles présenteraient, par la suite, comme étant le produit de notre "terrorisme fou", alors que cest plutôt elles qui sont les piliers armés dun ordre social dont le terrorisme nest plus à démontrer au regard de lhistoire. » Nous ne pensons pas que la responsabilité policière était préméditée le 1er mai, mais la récupération que feront Gol et les bourgeois du drame est déjà conforme à ce que nous dénoncions. Nous avons tous été révoltés par la jubilation à peine masquée qui perçait sous le masque hypocrite de ce ministre de la justice, sur linfâmie de ses propos mensongers, et nous ne loublierons jamais. La 1ère campagne anti-impérialiste des Cellules Communistes Combattantes a démontré la juste orientation et pratique prolétarienne de notre politique. Lattaque et la destruction de la F.E.B. en est un exemple de continuité qui, dune façon irrémédiable, devait dénoncer clairement les directions bourgeoises des partis et syndicats réformistes. Nous lavons dit au début de cette lettre, les événements de cette nuit du 1er ne peuvent changer en rien la justesse de notre attaque, mais lont tragiquement rendue incompréhensible et inaccessible à lensemble de la population. Les états-majors des flics, du gouvernement, des partis réformistes et révisionnistes, les traîtres syndicaux, ont très vite compris cela, et ont directement planifié, par la falsification de la vérité, loffensive politique contre nous. Depuis lapparition des Cellules au sein de la guerre des classes, en Octobre 84, ces directions « socialiste », « communiste », syndicale, pacifiste, P.T.B.iste, etc..., sentant le sol trembler sous leurs trônes, nont jamais osé nous critiquer politiquement, cest-à-dire critiquer politiquement notre ligne et notre pratique, parce quils savent que nous les dénonçons comme dauthentiques kollaborateurs bourgeois, ce que tout le monde sait confusément. Les réactions de tous ces bandits dirigeants ont oscillé, depuis octobre, entre le silence apeuré et lélaboration de calomnies plus débiles que méprisables... parfois aussi aux louanges de la démocratie bourgeoise. Mais depuis ces tragiques événements du 1er mai dont aujourdhui les divers services policiers sont obligés de reconnaître que la responsabilité leur incombe , lhystérie sest emparée de ces charognards qui, sans la moindre pudeur, sacharnent sur la mort de deux travailleurs pour en brandir les dépouilles sous le nez des masses, et trafiquer la légitime colère des exploités en soutien à la dictature des exploiteurs. Ces procédés, plus ignobles quécurants, sont dignes de leurs auteurs, et nont de sens que dans la mesure où ils sont couverts par les manipulations policières des faits, donc sont complètement associées à elles. La conscience aussi tranquille que leurs arrières sont assurées par la rue de Louvain 5, les nécrophages des C.N.A.P.D. et consorts appellent à manifester ce lundi. Que ceux qui fort correctement, veulent exprimer leur colère face à la mort et aux blessures de travailleurs du service public nous écoutent et réfléchissent à ceci : ils ne sont pas appelés à manifester contre lobjet de leur ressentiment, mais en soutien aux crimes de la gendarmerie, à Martens 5, à Gol et à Galand, pour dénoncer la politique révolutionnaire communiste. Tous les P.S., P.C., Ecolo... auxquels lintelligence tactique du Front de la Jeunesse et des P.R.L./P.V.V. sera sans doute de ne pas se mêler pour conserver létiquette de « gauche », marcheront ouvertement pour le soutien aux exploiteurs bourgeois et son sytème de crises et de guerres, contre les intérêts historiques de la classe ouvrière. La dernière des choses que nous voulons dire pour terminer cette clarification est dappeler les travailleurs et les travailleuses de ce pays à réfléchir à la politique des Cellules Communistes Combattantes et à ne pas se laisser entraîner par lintoxication des médias des exploiteurs. Les populations doivent continuer à accorder leur confiance aux révolutionnaires dont la pratique est guidée par ce principe : LES ACTIONS DE LA GUÉRILLA RÉVOLUTIONNAIRE NE SONT JAMAIS DIRIGÉES CONTRE LE PEUPLE, MAIS TOUJOURS CONTRE LES ENNEMIS DU PEUPLE, LES EXPLOITEURS BOURGEOIS ET LEUR ALLIÉS. Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. Raymond Pulinckx et André Leysen sont respectivement les ancien et actuel présidents de la F.E.B. 2. Par exemple, à 300 mètres, les bureaux de El Al sont lobjet dune protection policière permanente. 3. Pour justifier la responsabilité de leurs services, les autorités policières évoquent la séparation des standards téléphoniques entre la police, la gendarmerie, et les pompiers ; cette évocation est complètement absurde vu que cest la police elle-même qui a appelé les pompiers sur laction, et ce alors quelle était déjà prévenue par les vigiles de la C.E.E. ! 4. Radio Télévision Belge Francophone. 5. Rue principalement occupée par le ministère de lintérieur et de nombreux services de la gendarmerie.
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CAMPAGNE KARL MARX
Action contre le siège principal
dIntercom. « Cest cela le capitalisme de nos jours ! La guerre, la misère et loppression, quelles soient couvertes de létiquette de la démocratie bourgeoise ou de celle du nazisme, sdentifient avec le régime capitaliste lui-même. « Travailleurs ! Travailleuses ! « Le capitalisme na pu perpétrer ses crimes que grâce à la trahison des chefs socialistes. La IIe Internationale sest écroulée avant même que le premier coup de canon ait été tiré. Les bonzes socialistes se répartissent dans les deux camps impérialistes, les uns se rallient au national-socialisme, les autres ne jurent que par les démocraties des oligarchies financières de Londres ou de New-York. » (Le Drapeau Rouge, mai 1941 1)
Travailleurs, Travailleuses, Camarades, Les Cellules Communistes Combattantes sont fières de vous annoncer louverture de la Campagne Karl Marx en ce début octobre 1985. Nous nous engageons, aujourdhui, à la mener à son terme comme avant-garde politique de la lutte et dans la guerre des classes. En ce même moment qui voit émerger une nouvelle offensive des révolutionnaires, la bourgeoisie et ses larbins sont lancés dans la grande mystification : les élections bourgeoises. Notre action et celles qui suivront nen seront que plus justes en ce quelles briseront la quiétude de cette sinistre mascarade, de cette misérable farce, et quelles feront à nouveau résonner la voix des Communistes ! Notre voix est dans notre lutte, dans la pratique qui définit notre camp et celui de notre ennemi : classe contre classe ! Dans la pratique qui dresse les révolutionnaires contre lordre pourrissant des exploiteurs, dans le devenir de la classe ouvrière renversant le capitalisme ! Et il ny a aucune place pour la collaboration électorale dans cette exigence. Que ce soit le bouffon bouffi dinsolence et ivre de tempo 2 ou les champions du socialisme qui soccupent de fermer les usines, de nous jeter dans la misère, de piller le Tiers-Monde et daccueillir les missiles U.S., na aucune importance. Quel que soit luniforme dont elle saffuble, du parlement à la caserne, la dictature des exploiteurs est lennemie du prolétariat et cela ne peut pas nous tromper. Spontanément aujourdhui, les travailleurs et travailleuses comprennent très bien cela. De récents sondages confirmaient que 50 % des populations ne savent pas pour qui voter ce qui indique parfaitement la méfiance complète que lescroquerie électorale inspire. Le monde du travail noublie pas combien de fois il fut trompé par ses soi-disant « Partis » et il comprend que les élections bourgeoises ne sont que le partage du gateau sur son dos. Les Cellules Communistes Combattantes lancent le mot dordre de refuser les élections, de voter blanc ou nul 3, de ne pas collaborer au fonctionnement du pouvoir bourgeois. CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Aujourdhui, 8 octobre 1985, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit le SIÈGE PRINCIPAL DINTERCOM, 16 quai des Usines, à Bruxelles. Cette action, portée contre le rackett institutionnalisé des « barons électriciens », est le signal de louverture de la campagne doffensive politico-militaire Karl Marx en ce début octobre 1985. Les mots dordre dirigeant cette campagne sont : Contre le capitalisme et sa crise, la guerre civile ! et : En avant vers la construction de lOrganisation Combattante des Prolétaires ! On peut facilement sinterroger sur lopportunité de faire un commentaire quant à laction de ce matin. La clarté et lexemplarité du choix de lobjectif parlent suffisamment aux curs des exploités pour que cette journée soit moins grise et moins morose pour la majorité dentre nous. Nous savons que sur les lieux de travail, dans les files de pointage, un courant de satisfaction saluera le coup porté à linstitution vampire par nos militants. Car que dire de plus que ce que représentent pour des millions de travailleurs et de travailleuses ces sinistres notes et factures reçues trop régulièrement, les augmentations, les rappels, les amendes et les coupures ? Que dire de plus devant le quotidien de dizaines de milliers de drames sociaux sans le minimum vital de dignité, pouvoir séclairer et se chauffer..., dont un infime coin du voile fut levé pudiquement lhiver dernier, après plusieurs centaines de morts de froid, de faim, de dénuement complet, à travers toute lEurope et la Belgique ? Cet hiver-témoin de labsurdité capitaliste au cours duquel la solidarité sociale dut réouvrir des « chauffoirs publics » comme au XIXe siècle, pendant quIntercom engrangeait des milliards de bénéfices sans payer un sou dimpôts 4 ! Nous allons donc, en premier lieu, nous borner à rappeler quelques chiffres éloquents à propos de ces « Intercommunales Mixtes » au sein desquelles le secteur privé contrôle 87 % de la distribution et la quasi totalité des moyens de production. Les tarifs de gaz ont augmenté de 250 % de mars 69 à mai 82, et de 40 % ces trois dernières années (les tarifs gaz-électricité sont toujours liés à lindex 5 !). À Bruxelles, 30.000 compteurs sont coupés en permanence, 56.000 rien que pour lU.N.E.R.G. et dans le Brabant... Au cours de ces trois dernières années, les trois géants E.B.E.S., INTERCOM et U.N.E.R.G. ont réalisé 36 milliards de bénéfices... Voilà la réalité de la logique capitaliste : réaliser des profits démentiels sur lexploitation et la misère du monde du travail ! Cette réalité, vécue au quotidien par la classe ouvrière, suffit amplement à démontrer la légitimité et le devoir dattaquer les requins de la distribution dénergie, et cest pourquoi, à partir de cette clarté, nous allons plutôt parler maintenant de la situation à laube de notre nouvelle Campagne et des tâches qui simposent aux avant-gardes révolutionnaires du prolétariat. Les questions de décrire le monde, de lanalyser ou de linterpréter sagement, de constater la misère et les injustices, de sen étonner ou de sen offusquer, tout en restant assis sur son cul dans lexpectative ou à genoux sur un prie-Dieu ne sont pas celles qui se posent aux révolutionnaires. De la même façon, si nous reconnaissons et revendiquons avec force la subjectivité des révoltés, nous disons que les pratiques autonomes et désespérées des anarchistes nont rien à voir avec lhéritage et le devenir de la lutte communiste. Pour les marxistes révolutionnaires, une des questions principales est celle de comprendre de façon scientifique les mécanismes historiques et les lois de lévolution de notre monde et ainsi létape actuelle, pour pouvoir y intervenir de façon appropriée, cest-à-dire réussir à transformer objectivement le présent dans le sens des intérêts historiques du prolétariat. CE NEST QUEN SE POSITIONNANT DUN POINT DE VUE HISTORIQUE DE CLASSE ET VIS-À-VIS DE LOBJECTIF BIEN CONCRET DE LA RÉVOLUTION PROLÉTARIENNE QUE LES MARXISTES-LÉNINISTES PEUVENT ANALYSER LA RÉALITÉ OBJECTIVE ET SENGAGER DANS UNE PRATIQUE JUSTE ET ADÉQUATE. Ce que notre expérience et notre éducation de militants communistes nous a appris, ce que notre engagement au sein des Cellules Communistes Combattantes nous démontre chaque jour, est que trouver les réponses correctes aux questions nest pas plus important que poser les questions correctes, les questions qui se posent à la classe ouvrière dans loptique historique de son hégémonie. Dans notre « Document du Premier Mai : À propos de la lutte armée », nous disions : « Si dès maintenant on ne tient pas compte du but, cest-à-dire de la prise du pouvoir par le prolétariat dans un processus de violence, et des échéances, si on ne tient pas compte de cela dans chacun de nos gestes, alors, de fait, cette échéance recule. » Voilà comment un marxiste-léniniste se positionne, dun point de vue de classe et pour la victoire de sa classe, plaçant la théorie comme direction de la pratique et la pratique comme instrument de pouvoir, comme rapport de force antagonique à la dictature bourgeoise, comme anticipation de la dictature prolétarienne. Ce nest que de cette façon que peuvent être évincés tous les pièges du défaitisme désespéré, toutes les errances kollabos des révisionnistes et des petits-bourgeois radicaux, tous les pièges réformistes ou réactionnaires que nous voyons gangréner le prolétariat, sous couvert de « vraiment socialiste », « faire payer la crise aux riches » ou autre « choisir son progrès » 6. Les questions concrètes qui se posent à la classe ouvrière et auxquelles les avant-gardes doivent apporter des réponses claires, des directives de lutte, sont : la conjoncture actuelle est-elle objectivement propice à un processus révolutionnaire, cest-à-dire au renversement de la dictature bourgeoise et du mode de production capitaliste, et si oui, quelles sont les tâches qui simposent aux avant-gardes pour, à partir de ces conditions objectives, organiser et développer les forces prolétariennes vers la victoire. À la première question, nous répondrons sans aucune hésitation : Oui, LA CONJONCTURE ACTUELLE EST, TANT AU NIVEAU NATIONAL QUINTERNATIONAL, OBJECTIVEMENT ET HISTORIQUEMENT FAVORABLE AU DÉVELOPPEMENT DUN PROCESSUS RÉVOLUTIONNAIRE COMMUNISTE. Attention, quand nous disons cela, nous ne disons rien dautre que notre analyse des conditions historiques, cest-à-dire que, comme nous allons le voir plus loin, même dans des conditions favorables, lorganisation des forces prolétariennes peut encore être très faible ! Et cest là que se trouve la seconde question : comment développer ces forces ? Les principales raisons conjuguées aujourdhui et à partir desquelles nous définissons cette période comme favorable à un processus révolutionnaire sont les suivantes : la première est la mondialisation et le très haut développement des forces productives, limpérialisme « achevé » (lindustrialisation de lensemble de la planète et la domination capitaliste à la même échelle, réalisant la prolétarisation de lensemble des travailleurs), ainsi que les capacités accessibles de transformer favorablement les conditions de vie des populations. La seconde est lhystérie bourgeoise qui, prise au piège de la logique économique capitaliste, doit organiser une récession généralisée dont seule la classe ouvrière fait les frais, ce qui révèle clairement les contradictions antagoniques entre les classes. Nous allons profiter de cette description des facteurs objectifs pour souligner une des bases de notre analyse. Les Cellules Communistes Combattantes sont fidèlement attachées aux enseignements du marxisme, et par là, estiment que fondamentalement ce sont les classes qui font lhistoire, et que surtout les classes sont le produit dun système économique, donc ainsi que le prolétariat est une classe objectivement définie au sein du mode de production et dont la force dynamique repose avant tout sur son exploitation économique, cest-à-dire sur ses contradictions avec le capitalisme et la bourgeoisie. La question danalyser notre époque doit donc se poser en premier lieu à partir du développement du mode de production et de lexacerbation des contradictions quil engendre. Aujourdhui, la réalité objective dans les pays européens et ainsi en Belgique peut être définie globalement par la radicalisation, sans cesse croissante, des contradictions de classes. Le système capitaliste en crise est perçu directement et de plus en plus clairement par les travailleurs comme responsable dune misère saggravant sans discontinuité, et léchéance prochaine de la guerre impérialiste dans les centres révèle aux yeux de tous la solution meurtrière par laquelle la bourgeoisie entend « résoudre » sa crise et relancer ses activités de profit pour quelques décennies Cette réalité de la contradiction entre les classes est aujourdhui plus forte et plus profonde quelle ne la jamais été, en ce que le mode de production capitaliste na plus aucune fonction progressiste dans le développement des forces productives. Ce nest un secret pour personne et même reconnu cyniquement aux tribunes de lO.N.U. , ces dernières décennies ont vu, pour la première fois dans lhistoire, le développement des structures productives et lhéritage de lactivité laborieuse offrir à lhumanité toute entière la possibilité de résoudre, sans autre étape conséquente de développement, toutes les questions relatives à la satisfaction des besoins fondamentaux des 5 milliards dhabitants de cette planète. Cela veut dire, par extension, que le développement des forces productives déjà atteint, ainsi que laccumulation des richesses, permettent dès maintenant et pour tous les peuples un rapport fondamentament libre au travail, une société où les hommes et les femmes peuvent concevoir les rapports sociaux autrement que vis-à-vis des contingences matérielles de la survie. En cette fin du XXe siècle, les richesses de lhumanité sont telles, lindustrialisation à ce point développée, et la machine productive dans tous les domaines : alimentaire, énergétique, communication, etc... à ce point performante, que lensemble des besoins vitaux, et même plus, de toute lhumanité peuvent être assumés, sont à la portée de ceux qui depuis des générations triment pour cela : la classe ouvrière. Et un regard sur le monde nous révèle le contraire : jamais au cours de son histoire la condition humaine ne fut globalement aussi misérable, aussi contradictoire avec le développement des capacités productives et les richesses accumulées. Ce quil faut comprendre à travers cette réalité, cest que sil est juste de reconnaître que la bourgeoisie a eu un rôle progressiste par rapport à la féodalité, sil est juste de reconnaître quau XIXe siècle le mode de production capitaliste était aussi dynamique quinhumain dans lessor des forces productives, ce capitalisme nest plus aujourdhui quun frein, une tare, un fonctionnement périmé, une direction absurde, contraire à la marche de lhistoire humaine. De ces faits, la crise économique du système capitaliste est maintenant plus globale, plus profonde, lantagonisme entre les classes plus fort, et les conditions objectives pour en finir une fois pour toutes avec la barbarie, plus dactualité. Mais paradoxalement, face à cette situation de radicalisation et de clarification de lantagonisme, face à ces conditions historiques propices au développement de la lutte révolutionnaire pour le communisme, la classe ouvrière, pourtant très combative dans notre pays, se retrouve désorientée, politiquement inorganisée, égarée sous la tutelle des traîtres historiques, du P.S. au P.C., et de la jeune génération de P.T.B. aux féodaux dEcolo. Voilà posées les deux grandes caractéristiques de la situation objective ici et aujourdhui. La crise économique du mode de production capitaliste, léchéance prochaine de la guerre impérialiste, cest-à-dire une période historique où les contradictions dintérêts antagoniques entre les classes sont poussées à leurs extrêmes les plus concrètement perceptibles pour le prolétariat, et donc où la mobilisation de cette classe pour la réalisation de ses intérêts historiques propres est la plus favorable ; et dautre part (bien que de façon inégale en Europe) lencadrement contre-révolutionnaire de la classe ouvrière par la social-démocratie, les syndicats vendus au grand capital, les groupuscules réformistes petits-bourgeois, situation traduite ici par labsence jusquen octobre 84, avec le déclenchement de notre première offensive, dune avant-garde politique communiste posant la question dune stratégie de lutte prolétarienne pour le pouvoir de classe, posant la question de la construction, dans le combat, de lOrganisation Communiste Révolutionnaire. Cest uniquement dans cette compréhension de la réalité objective et de ses potentialités comme de ses faiblesses que doivent réfléchir et agir les communistes. Cest en se positionnant vis-à-vis de lexigence dune révolution possible historiquement que peuvent sélaborer les choix stratégiques de lutte prolétarienne et se combattre les déviations révisionnistes et réformistes. Nous le rappelerons encore souvent, cest un formidable combat quil faut livrer aujourdhui et avec quelle urgence ! contre les canailles et les traîtres qui égarent la classe ouvrière et entendent la mener à la boucherie impérialiste... puis une nouvelle fois à la reconstruction nationale et à la défense de la démocratie ! Il faut dire que la tâche ne sera pas aisée, tant ils ont déjà, par deux fois au cours de ce siècle, pris dexpérience en la matière. Alors, puisque lanalyse nous révèle des conditions historiques favorables, puisquun regard sur lactualité en conforte lévidence, et que nous avons mis le doigt sur les faiblesses de notre camp, la seconde question, celle des tâches qui simposent aux révolutionnaires est clairement posée. Les tâches de lheure, pour les communistes révolutionnaires, sont, par le combat et pour le combat, à partir du matérialisme historique, élaborer une stratégie vivante, globale, actuelle et internationaliste, de lutte pour la conquête du pouvoir par la classe ouvrière. Cest par le combat et dans le combat de classe que se souderont les éléments les plus combatifs, que se tracera la route de la construction de lorganisation révolutionnaire et ensuite du Parti Communiste. Nous sommes conscientes, car issues de la réalité du combat de classe ici, de la faiblesse de nos forces, mais ce qui est également clair aujourdhui, cest que cest au sein de la guerre de classes que se doivent dagir tous ceux qui revendiquent le nom grandiose et responsable de Communistes ! LOrganisation Communiste Combattante, réalisant lunité des éléments les plus combatifs du prolétariat ne nait pas de son auto-proclamation. Cest dans le mouvement concret de la lutte, de ses expériences et de son enrichissement, des forces développées pour la finalité révolutionnaire, que les avant-gardes sunifient. Aujourdhui, aux camarades sincères et combatifs, nous disons : lisez, étudiez, discutez les enseignements du marxisme et du léninisme ; étudiez, discutez les expériences historiques de notre classe, lisez, étudiez, faites circuler et critiquez notre expression politique ainsi que celle des révolutionnaires européens, Brigades Rouges italiennes et P.C.E.(r)-G.R.A.P.O. espagnols, enrichissez ce patrimoine de vos critiques et confrontez-le à la pratique, posez la question de la Révolution, de lorganisation des forces prolétariennes dans cette optique, et les portes de lavenir souvriront devant nous ! La lutte que les Cellules Communistes Combattantes mènent avec détermination sont les premiers pas dans cette voie, nous avons démontré quil est possible et nécessaire de sorganiser, que lennemi peut être attaqué et battu, et nous affirmons que ce ne sera quà travers le développement qualitatif et quantitatif de cette démonstration, cest-à-dire quand elle dirigera lensemble du mouvement de masses, que nous pourrons réellement et durablement changer notre vie, cest-à-dire renverser les exploiteurs et le capitalisme. LA LUTTE ET LA VICTOIRE PROLÉTARIENNES SONT POSSIBLES ET EXIGÉES EN CETTE FIN DE SIÈCLE. LES COMMUNISTES ONT LE DEVOIR ET LHONNEUR DE SE LANCER DE TOUTES LEURS FORCES DANS CETTE BATAILLE ! CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes Notes : 1. Organe central du Parti Communiste de Belgique. 2. Dans une déclaration gouvernementale télévisée, le 1er ministre Martens sest attaché, à laide dun métronome bien remonté, à convaincre les travailleurs de la relance de léconomie hier pianissimo, demain forte et furioso, hier tîîîque et tâââque, demain tik! tak! tik! tak! Cela grâce à sa politique daustérité, bien sûr ! 3. Lappel au vote blanc ou nul sexplique par le fait que le vote est obligatoire en Belgique ; labstentionniste peut donc être sanctionné pénalement. 4. En tant quintercommunale, Intercom est quasi-exempte de limposition... alors que la participation du secteur public est, comme cela est souligné dans le texte, totalement minoritaire. 5. Cest-à-dire que le gouvernement autorise laugmentation automatique des prix à la distribution à partir de lindex (indice de lévolution de la moyenne des prix à la consommation) alors quil a désolidarisé les salaires de ce système (voir note 2, page 79). 6. Successivement : slogan électoral du P.O.S., catéchisme du P.T.B., slogan électoral dEcolo. _____
Action contre Fabrimétal et lOffice
des Contributions directes. Ce matin du 12 octobre 1985 les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit deux centres du pouvoir bourgeois situés à Charleroi, cest-à-dire : LE SIÈGE RÉGIONAL DE LASSOCIATION PATRONALE DE LA MÉTALLURGIE, DES INDUSTRIES MÉCANIOUES, ÉLECTRIQUES ET PLASTIQUES, FABRIMETAL, rue F. Puissant, 15 LOFFICE DES CONTRIBUTIONS DIRECTES, au no 13 même rue. Afin dexpliquer ce qui lie ces deux actions au sein de notre Campagne Karl Marx, il convient de voir en quoi ces objectifs sont spécifiquement et objectivement, chacun à leur niveau, partie intégrante de lappareil de la bourgeoisie impérialiste régnant en ce pays, et en quoi ces deux institutions sont en fait des éléments moteurs de loffensive anti-prolétarienne que nous subissons depuis des années et à laquelle nous commençons à peine à rendre coup pour coup. Sous la présidence du patron de Boelwerf SA 1, Philipe Saverys, qui est par ailleurs membre du Comité de Direction de la Fédération des Entreprises de Belgique (F.E.B.-V.B.O., dont nous avons détruit le siège principal ce 1er mai) et administrateur du Groupe Bruxelles-Lambert ainsi que du holding COBEPA 2, FABRIMETAL est en fait le point de jonction du patronat belge des secteurs métallurgiques, mécaniques, etc..., grâce auquel sélaborent les offensives anti-ouvrières selon les directives F.E.B. et C.E.E. Car si, dans la métallurgie comme ailleurs, le rétrécissement de la base dexploitation de la bourgeoisie implique une concurrence de plus en plus acharnée et de plus en plus agressive tant au niveau national (opposition entre Cockerill Sambre 3 et Sidmar 4, par exemple) quau niveau européen (concurrence entre la Belgique, les industries de Lorraine, de la Rhur, dItalie etc...) et quau niveau mondial (voir le récent conflit C.E.E./U.S.A. à propos des exportations de tubes dacier), il est un point où tous les patrons de la métallurgie, administrateurs de holdings, fonctionnaires nationaux ou européens sentendent. Cette belle unanimité se traduit dans la tentative de faire peser au maximum le poids de la crise capitaliste de surproduction dacier, de la surproduction doutils de travail, sur les épaules des prolétaires dEurope, toutes nationalités confondues. Il y a là un jeu subtil de la bourgeoisie impérialiste quil convient de bien saisir si le monde du travail veut intervenir efficacement dans cette situation. Nous avons dun côté concurrence acharnée, dun autre tentative nationale ou européenne de mettre un minimum dordre dans ce foutoir, et par dessus tout unanimité à exploiter un maximum les travailleurs. Concurrence acharnée tout dabord, quand au sein de la C.E.E. la consommation dacier a baissé de 2 % chaque année de 1980 à 1984. Toutes les entreprises sidérurgiques européennes natteignant pas rapidement le « top niveau » en matière de productivité périrent rapidement dans cette crise. Cette situation affirma les tensions internationales à travers, par exemple, laugmentation des barrières douanières, limposition de quotas dimportation, des échecs dans les négociations internationales ayant trait au libre-échange (G.A.T.T.), etc... Tentative de rationalisations ensuite, particulièrement à léchelle européenne où, sous légide de Davignon (récemment nommé Président de la Société Générale de Banque et Administrateur de Solvay, tiens, tiens...), linstauration de quotas de production et leur répartition entre les différentes industries nationales sonnèrent le glas pour les sidérurgistes lorrains, luxembourgeois et wallons. Cette politique étant répercutée au niveau national par des responsables bourgeois tels que Jean Gandois ou Raymond Haim Lévy, son successeur à la tête de Cockerill-Sambre et ancien responsable des fermetures à USINOR et Creusot-Loire, en France. Politique anti-prolétarienne enfin, car si au sein de la C.E.E. la production dacier a diminué de 25 % entre 1974 et 1984, lemploi y a diminué, sur la même période, de 44 % ! Et ce nest pas seulement le volume de lemploi qui est dans le collimateur de la bourgeoisie impérialiste, mais également sa stabilité, les revenus, les droits syndicaux, etc... Si lemploi global diminue, lexploitation du travail du sidérurgiste est, par contre, en augmentation constante. 100 heures de travail en 1983 permettaient la production de 16,3 tonnes dacier, et les mêmes cent heures permettaient lannée passée 2,2 tonnes supplémentaires. À lheure du bilan pour les métallos dEurope, il ne reste quune surexploitation et 350.000 emplois supprimés en 10 ans. La surproduction dacier est aussi typiquement capitaliste que la surproduction agricole (« excédents » laitiers et autres). Et il apparait clairement que seuls les rapports induits par le mode de production capitaliste développent de pareilles aberrations ! Lhumanité a besoin dacier, de transports, de cables, de navires ou de logements comme elle a besoin daliments. Il faut en finir avec cette absurdité ! Le déménagement de VALFIL en Chine en est lillustration. Ici, lusine était de trop, comme elle sera bientôt de « trop » pour les capitalistes chinois. La surexploitation des travailleurs chinois pour des salaires de misère leur accorde néanmoins un sursis. Aujourdhui, les travailleurs de la sidérurgie paient durement les défaites passées, défaites dont il faut dès maintenant tirer les leçons. Comment un tel carnage put-il être réalisé par la bourgeoisie impérialiste ? Celle-ci a, avant tout, savamment provoqué, développé et entretenu la division entre les travailleurs. Qui sest réellement soucié des luttes admirables des prolétaires français et immigrés, dUSINOR, SACILOR et dautres ? Au delà dune solidarité ponctuelle et dune modeste reconnaissance de lappartenance à un même monde, celui du travail et de lacier, ces camarades se sont battus seuls. Quelques années plus tard, ce fut notre tour et nous nous retrouvâmes également seuls, et plus encore car non seulement isolés de nos camarades de R.F.A., dAngleterre ou dailleurs, mais aussi entre nous. Le poison de la division sest répandu également entre les travailleurs du nord et du sud du pays, division exploitée par nos notables régionaux qui, sous le prétexte du fait que ce fut la Wallonie qui souffrit le plus des restructurations, déchargèrent la bourgeoisie impérialiste transnationale de sa responsabilité pour la faire endosser sur une « entité flamande », confondant de manière insultante travailleurs et patronat flamands. Pire, la pomme de discorde fut même portée au sein du prolétariat wallon dans lodieuse mise en scène de « guerre des bassins » 5 où, somme toute, les licenciés de Montignies pouvaient encore sestimer heureux et consolés par les licenciements à Seraing ! Et vice-versa ! Légalité dans le chômage et la misère était respectée pour les travailleurs, les profits assurés pour les patrons : cest cela la démocratie bourgeoise. À cette occasion, les appareils réformistes (politiques ou syndicaux) se sont ouvertement dénoncés comme ce quils sont : des capitulards ! En échange de vagues promesses sur lemploi, de considérations fumeuses sur la réduction du temps de travail, de miroirs aux alouettes dans lesquels ils se contemplent et pour lesquels ils nous vendent et nous trahissent, les réformistes se sont, au nom dune politique « raisonnable » la raison du capital , prostitués à la bourgeoisie. Tout cela est certes fort amer. Et il faut faire en sorte que cela ne se reproduise plus, et plus encore, que cela ne puisse plus se reproduire, plus jamais. Pour balayer le carcan de la dictature bourgeoise, il nous faut balayer le carcan du mode de production capitaliste. Pour balayer le mode de production capitaliste, il nous faut construire un nouvel ordre économique mondial, de nouveaux rapports économiques et sociaux basés sur la production de richesses pour la satisfaction des besoins de tous et de chacun. Il nous faut marcher vers le Socialisme, vers le Communisme. Pour cela, il faut que le monde du travail soit seul maître de son histoire, quil ne concède plus rien à la bourgeoisie. Et comme aujourdhui les rapports entre les classes sont la domination de la bourgeoisie, il faut que le prolétariat sarme de toutes ses forces pour imposer sa dictature. Il faut nous organiser et frapper sans relâche lennemi dans une perspective révolutionnaire de prise du pouvoir par la classe ouvrière ! Notre attaque contre lassociation patronale FABRIMETAL nest que cela, elle est tout cela. Il nous faut maintenant nous expliquer sur le sens de notre attaque contre le centre des impôts. Avant tout, quelle place occupe limposition en ce moment de la dictature bourgeoise ? Objectivement, lextorsion toujours croissante des impôts directs et indirects constitue en fait une baisse du salaire réel. Dautant plus que la gestion de ce capital est orientée de manière à perpétuer lordre impérialiste, à assurer sa sécurité, à garantir ses profits, à faciliter son fonctionnement en finançant toutes les infrastructures nécessaires à la production capitaliste (et qui ne sont pas immédiatement sources de richesses ou, du moins, pas suffisamment pour les capitalistes). Et plus grave encore, ces secteurs (chômage, santé, enseignement, transports, recherche,...) financés directement ou indirectement par notre travail sont, dans le cadre de la politique libérale, soumis à une pression constante pour quils deviennent source de profit. Lattaque en règle contre les services publics se situe dans ce cadre, cest-à-dire quen étant financés par nous à travers les impôts, ils doivent en plus réaliser du bénéfice sur nous en tant quusagers, patients, etc... Cest ainsi que notre travail est amputé une troisième fois par la bourgeoisie de ce qui nous revient, dabord par la plus-value arrachée par le patronat, ensuite par les impôts et autres cotisations, et enfin à travers les bénéfices enregistrés par ces services, qui se fondront dans le capital géré actuellement par lÉtat bourgeois. Limportance des contributions dans lappareil bourgeois apparaît au regard de létendue de ladministration fiscale : 33.000 fonctionnaires, soit un agent des finances pour 300 citoyens, ou encore 42 % du personnel des ministères. LÉtat, dans sa fonction initiale de force de répression au service de la bourgeoisie, dans sa fonction seconde de résolution des intérêts contradictoires de cette même bourgeoisie, assure aujourdhui une fonction nouvelle et de plus en plus intégrée au capitalisme. Les interventions de lÉtat de plus en plus fréquentes dans léconomie, ses responsabilités financières et monétaires, sa gestion de pans entiers et spécifiques de léconomie capitaliste (S.N.C.B., R.T.T., etc... ) 6 ont modifié la fonction de lÉtat bourgeois. De simple outil de la bourgeoisie, il est devenu partie intégrante de celle-ci. Car si lÉtat pille notre travail dune manière différente (à travers limposition) il nen gère pas moins son capital de concert et au service du mode de production capitaliste. Bien sûr, les fonctions traditionnelles de lÉtat bourgeois nen sont pas oubliées pour autant et dans cette période de crise : nos impôts servent à entretenir un vaste appareil de répression anti-prolétaire avec à sa tête la gendarmerie. Ensuite ils se déversent dans les poches des multinationales de larmement à travers les budgets militaires et, noublions pas, ils entretiennent le ministère de la justice qui garantit la propriété privée des moyens de production, lhéritage, le vol de la plus-value, la libre entreprise et autres bases légalisées de la dictature bourgeoise. Mais ce nest pas tout. Nos impôts financent aussi la bourgeoisie impérialiste à travers les « aides » aux secteurs « nationaux » 7, car plutôt que dinvestir directement dans les aciéries par exemple (le raisonnement vaut pour tous les secteurs, mais il nous permet ainsi de le lier à lanalyse précédente), loligarchie financière investit ses capitaux (ses bénéfices réalisés sur notre travail) dans des banques et des holdings qui, alors, prêtent ces capitaux aux industries avec les garanties de remboursement assuré par lÉtat... cest-à-dire avec nos impôts ! Voilà pourquoi, alors que nos 6 principales aciéries ont réalisé en 1984 un bénéfice de 8,8 milliards de francs, après avoir soustrait les investissements et surtout lénorme charge financière (les emprunts contractés auprès des banques), elles affichent des pertes de 4,4 milliards ! Voilà comment nos impôts couvrent des investissements à moindres risques pour les banques et les holdings ! Cest, en outre, un excellent moyen de chantage pour la bourgeoisie (de lÉtat aux holdings) contre les travailleurs, chantage devant lequel les réformistes (syndicaux et autres) sont totalement impuissants. Alors que les budgets « sociaux », denseignement, etc... sont de plus en plus éprouvés, une part croissante du budget est destinée à rembourser les dettes contractées par lÉtat auprès des holdings et de lensemble de loligarchie financière. En 1983, 203 milliards de francs ont servi à lamortissement de la dette. Citons encore quelques combines qui mettent nos impôts au service de la bourgeoisie impérialiste : les accords sur les C.S.T., T.C.T., chômeurs mis au travail, stagiaires O.N.E.M. 8, etc..., travailleurs auxquels lÉtat alloue un sous-salaire sur largent quil vole aux autres travailleurs, et cela pour une période donnée, dans une précarité demploi totale ! Et nous ne pouvons pas passer sous silence le « boni » de la sécurité sociale qui a pris le chemin des caisses de lÉtat alors que les C.P.A.S. 9 se retournent contre les familles pour leur faire assumer laide aux plus démunis..., etc..., etc... Ces exemples démontrent bien que, tant au niveau politique (comme nous lavions dénoncé dans notre communiqué lors des attaques contre les P.R.L./C.V.P.), qu au niveau économique, lÉtat nest en aucun cas représentant de lensemble de la nation. Il nest pas le subtil reflet de léquilibre des forces de celle-ci, comme la mascarade électorale lui permet de sen vanter. Si les patrons paient également des impôts, ceux-ci leurs sont rendus au centuple par un appareil qui est tout entier dans leur camp. Et quant aux considérations électoralistes sur les baisses dimpôts, gageons quelles seront encore offertes aux « entrepreneurs » comme il en a toujours été le cas dans le passé. Il suffit de se rappeler les exemptions offertes pour lachat des actions belges dans le cadre « Monory-De Clercq ». En nous attaquant aujourdhui à ladministration des contributions directes et à lorganisation patronale FABRIMETAL, nous nous sommes en fait attaqué à deux facettes complémentaires de la dictature bourgeoise. Aujourdhui, partis, État, holdings, multinationales, C.E.E., ... se fondent et se complètent au sein dun vaste ensemble : la bourgeoisie impérialiste. Et si, pour des raisons de concurrence, des contradictions apparaissent entre ces parties ; ces banques, ces administrations, toutes se retrouvent copains comme cochons quand il sagit dexploiter encore plus les travailleurs. Et pour nous, cela seul importe, cela suffit pour refuser toute compromission avec ces vampires, pour renforcer notre détermination à renverser définitivement le pouvoir bourgeois. Cela doit nous suffire pour refuser catégoriquement de donner la moindre légitimité à la bourgeoisie, notamment à travers les farces électorales. Même si, dans le vide actuel du mouvement ouvrier, nombre dentre nous iront voter pour lactuelle mafia au pouvoir, frappés par le vide absolu du programme du P.S. qui est creux comme un bambou, et vaguement appâtés par les promesses de redressement ressassées par les maniaques du tonus 10 et du tempo, même si dautres voteront pour les réformistes de la social-démocratie en réaction contre les aggressions de Martens/Gol, et tout aussi vaguement appâtés par dautres promesses aussi vides. Malgré cela, il est de plus en plus clair quil nous faut autre chose. Pour cela, il faut aller plus loin, il faut renforcer lunité de la classe ouvrière, harceler sans cesse lennemi, remettre en avant le marxisme-léninisme. Nous ne sommes, hélas, quà laube du processus révolutionnaire, et nos actions sont encore très faibles, mais cette faiblesse ne doit avoir pour tous quune seule conséquence : la dépasser, faire mieux et plus ! Il faut progresser sur le chemin de la suppression de lexploitation de lhomme par lhomme, pour la construction du Socialisme ! Que chacun réfléchisse, étudie, sorganise, agisse, et frappe ! Que mille cellules naissent ! CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes
Notes : 1. Dernier grand chantier naval, sis à Tamise en Flandres, actuellement en grande difficulté. 2. G.B.L. : 2ème holding de Belgique, à ce propos voir le communiqué des actions contre les banques, les 4 et 5 novembre 85 (page 179) ; COBEPA : holding belge de la banque Paribas. 3. 1er groupe sidérurgique et 1er employeur privé du pays, principalement implanté en Wallonie (Liège et Charleroi), principale « victime » de la restructuration de ce secteur. 4. 2ème groupe sidérurgique du pays, implanté en Flandres. 5. La « guerre des bassins » entre les régions de Liège (Seraing, etc...) et de Charleroi (Montignies, etc...) fut orchestrée par les responsables régionaux, politiques mais aussi syndicaux, des deux métropoles wallones, tous voulant rejeter chez lautre les effets néfastes de la restructuration globale de lentreprise Cockerill-Sambre. 6. Société Nationale des Chemins de Fer, Régie des Télégraphes et Téléphones. 7. Comme autres secteurs en difficultés (verre, téxtile, chantiers navals, charbonnages), la sidérurgie fut décrétée « secteur national » et « bénéficia » à ce titre de lintervention financière de lÉtat... et de ses directives économiques, cest ainsi que le gouvernement belge a pu imposer ses plans daustérité et de restructuration. 8. Cadres Spéciaux Temporaires, Troisième Circuit de Traval, chômeurs mis au travail, stagiaires de lOffice National de lEmploi : catégories de travailleurs créées « en vue de résorber le chômage » ; leurs statuts les privent des acquits sociaux et syndicaux, sécurité demploi, barèmes salariaux, formations, etc... Par contre, elles présentent des avantages évidents pour le patronat, primes à lembauche, exemption de cotisation sociale, participation de lÉtat dans les (sous)-salaires, main-duvre saisonnière et liberté de licenciement, etc... 9. Centres Publiques dAide Sociale, ils assurent en principe un minimum vital (le minimex) à toute personne résidant en Belgique. Les C.P.A.S. sont actuellement complètement débordés et incapables de faire face à laugmentation de la paupérisation ; par lexclusion du chômage dun nombre de plus en plus grand de demandeurs demploi, les gouvernements « Martens » troquent lassurance sociale contre la précarité de lassistanat social. Comme la loi autorise les C.P.A.S. à se retourner contre la famille de lassisté, le but évident poursuivi par les autorités est dimposer deux fois les travailleurs : une première par la cotisation à la sécurité sociale, et une seconde par la prise en charge, via la famille, des travailleurs sans ressource ! 10. « Du tonus en plus », slogan électoral du P.R.L. dont lesprit critique appréciera toute la profondeur ! _____
Actions contre quatre importants centres de
loligarchie financière. Au cours des journées du 4 et du 5 novembre 1985, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit QUATRE IMPORTANTS REPAIRES DE LOLIGARCHIE FINANCIÈRE DANS CE PAYS. Ces quatre interventions sinscrivent dans le cadre de notre Campagne Karl Marx ouverte par laction contre Intercom. Nos Cellules ont ainsi successivement attaqué : très tôt le matin du 4, un des principaux sièges de la BANQUE BRUXELLES LAMBERT (B.B.L.), seconde banque du pays avec 16,9 % des actifs bancaires à léchelle nationale (soit 692 milliards) et un bénéfice pour 1983 de 1,2 milliards de francs. La B.B.L. constitue le noyau du Groupe Bruxelles Lambert, deuxième holding de Belgique. Le siège visé est situé au Cours Saint-Michel à Etterbeek. dans la matinée, un siège de la SOCIETÉ GÉNÉRALE DE BANQUE (S.G.B.), première banque du pays puisquelle contrôle 24,4 % des actifs bancaires (soit 1002,2 milliards de francs) et a réalisé un bénéfice de 2,5 milliards en 1983. La S.G.B. est en outre le noyau du principal holding du pays : la Société Générale de Belgique. Notre attaque contre la S.G.B. sest portée contre le siège carolorégien, boulevard Tirou. très tôt le matin du 5, lagence de la MANUFACTURER HANOVER BANK (M.H.B.), dont la Manufacturers Hanover Trust, quatrième institution de crédit aux U.S.A., est la maison mère. Cette attaque fut également portée à Charleroi, quai de Brabant. dans laprès-midi, le siège de la KREDIETBANK (K.B.), troisième banque nationale en importance : 11,8 % des actifs bancaires (soit 386,3 milliards de francs) et 1,9 milliards de bénéfices en 1983. La K.B. est au centre du holding formé par les Almanij/K.B./Crédit Général. Nos militants ont détruit le centre de la K.B. à Leuven, Mgr. Ladeuzepl. Les quatre coups portés par les communistes révolutionnaires au cours de ces deux journées contre des centres très importants de loligarchie financière seront ressentis très durement par cette dernière. La bourgeoisie, qui avant même la formation de Martens 6 pérore darrogance, aura toutes les raisons de craindre la juste colère du monde du Travail et de son avant-garde politico-militaire. Car en effet, comme ce fut de tout temps et le sera plus encore dans lavenir, loligarchie financière et son activité la plus évidente, les banques, sont désignées comme ennemies flagrantes et objectives du prolétariat, comme éléments centraux de la bourgeoisie impérialiste et traitées comme tels. Que ce soient les ouvriers du Sud-Luxembourg 1 qui débitèrent une agence de la S.G.B. à la tronçonneuse, que ce soient les travailleurs liégeois qui occupèrent le siège de la B.B.L. dans leur ville, que ce soient les jeunes manifestants des Marches pour lemploi qui lapidèrent et maculèrent les agences bancaires sur le parcours de leurs manifestations, que ce soient encore les prolétaires carolos bouclant à laide de câbles dacier ce même siège de la S.G.B. que les Cellules ont détruit hier matin, les exemples ne manquent pas... À chaque fois que les travailleurs et les travailleuses se mobilisent pour la défense de leurs emplois, de leurs acquis sociaux, pour de meilleures conditions de vie, ils et elles se retrouvent directement ou indirectement confrontés à la toute puissante oligarchie financière qui détient, en système capitaliste, le véritable pouvoir de décision. Les holdings et les banques ont en mains les clés de la fermeture ou de la reprise des entreprises et ainsi dictent leurs décisions , gèrent les investissements comme ils lentendent en fonction de leurs intérêts cest-à-dire contre ceux du prolétariat , imposent à travers lÉtat les mesures de restructuration, la baisse des « coûts salariaux », la restauration des finances publiques, la flexibilité du temps de travail, etc. Avant même de nous livrer à une analyse élémentaire de limportance de loligarchie financière au sein du système capitaliste, nous savons, au quotidien, comment nous faisons les frais de cette toute puissante infection, produit typique du capitalisme dans sa phase impérialiste. La crise économique que la classe ouvrière dans notre pays supporte de plus en plus durement sétend à lombre des banques, des holdings, des sociétés financières transnationales : la Belgique compte le taux le plus élevé au monde dagences bancaires par habitant, et à lautre bout de cette information, il faut dire que sur les cent premières banques internationales, quatre sont belges... parmi lesquelles celles que nous avons attaquées aujourdhui. Dans ce pays qui est à la pointe du développement impérialiste, les banques et les holdings sont les principaux centres de décision, de gestion bourgeoise. Ils sont devenus aujourdhui un rouage essentiel à la perpétuation du mode de production capitaliste et ne peuvent acquérir encore que plus dimportance dans lavenir de ce système. Lénine : « Au fur et à mesure que les banques se développent et se concentrent dans un petit nombre détablissements, elles cessent dêtre de modestes intermédiaires pour devenir de tout-puissants monopoles disposant de la presque totalité du capital-argent de lensemble des capitalistes et des petits patrons, ainsi que la plupart des moyens de production et des sources de matières premières dun pays donné, ou de toute une série de pays Cette transformation dune masse dintermédiaires modestes en une poignée de monopolistes constitue un des processus essentiels de la transformation du capitalisme en impérialisme capitaliste. » Force est de devoir constater que ce processus est quasi-achevé ici, puisque les trois grands, S.G.B., B.B.L., K.B., concentrent ensemble plus de la moitié des actifs bancaires de ce pays (53,1 %) et plus des trois-quarts des dépôts (77,4 %). Que signifie cette situation et quelles en sont les conséquences dans le contexte actuel de crise ? Nous ne reviendrons pas ici sur lensemble du problème de la crise, génialement résumée par Marx comme étant lépoque durant laquelle « on produit (périodiquement) trop de moyens de travail et de subsistance pour pouvoir les faire fonctionner comme moyens dexploitation des ouvriers à un certain taux de profit ». Si certains aspects de cette surproduction apparaissent comme flagrants : les usines « en trop », les mines « en trop », les travailleurs « en trop », les produits agricoles « en trop », il ne faut pas oublier et cela est essentiel pour une approche réelle et lucide de limportance de loligarchie financière quil y a également les capitaux « en trop ». Cest dans cette compréhension de la surproduction de capitaux que lon peut apprécier la logique capitaliste dans toute sa splendeur, et les geignardises réformistes pleurant au « désinvestissement ». Dun côté : suraccumulation de profit, de bénéfices dans les coffres des banques ; dun autre côté : désertion sans cesse croissante (malgré les cadeaux mirifiques offerts aux investisseurs par Martens 5, les exécutifs régionaux, etc...) de ces capitaux des secteurs industriels. Il ne sagit en aucune façon dune perversion égarée des gestionnaires de loligarchie financière disposant de masses de capitaux non-revalorisables, mais dune contradiction qui a ses fondements dans la logique même du mode de production capitaliste. La base de cette contradiction est dans la rationalité même de ce système : la recherche du profit, la revalorisation du Kapital, lextorsion de la plus-value sur le travail humain. À chaque moment de la production, cette extorsion de plus-value (cest-à-dire le produit du travail accordé gratuitement au patron, la part du travail au-delà de celle qui couvre ce qui sera restitué dans le salaire) valorise le capital initial pour former un capital nouveau, supérieur, disponible et obligé pour une nouvelle valorisation. Et ce capital cherchera à réaliser une plus-value proportionnellement au moins égale. Comme il est supérieur, il ne peut se contenter dune plus-value identique à celle de sa valorisation antérieure, car ce serait pour lui une baisse de son taux de profit. Son expansion est donc sa règle, sa logique, son obligation. Est-il nécessaire de rappeler ce quexpansion veut dire pour « nos » banques et « nos » holdings ? Après avoir assuré une mainmise quasi-totale sur léconomie du pays, ils débordent massivement au Mexique, au Brésil, au Zaïre, etc... Aujourdhui, le capitalisme ne trouve plus de possibilité dexpansion : il est achevé au point de vue géographique car il couvre lensemble de la planète, il a conquis et rentabilisé les 24 heures de la journée en les optimalisant pour la production/consommation, il est hégémonique par rapport aux anciens modes de production (artisanat, productions autarciques, etc...). Partout le capitalisme est victorieux, et en cela, il a rempli son « contrat » historique dans lessor des forces productives et il est appelé à être dépassé et détruit par lavènement de léconomie socialiste. Le capitalisme na plus de possibilité dexpansion et de surcroît sa base dexploitation se réduit de façon permanente. Cest la dynamique classique, mais croissante, qui voit à chaque moment du développement des capacités productives la part du travail humain se réduire sans cesse. Le développement du machinisme, aujourdhui de la robotique ou de linformatique, « chasse » de plus en plus le travail humain de la production, cest-à-dire réduit de plus en plus la base sur laquelle la bourgeoisie capitaliste peut extorquer la plus-value. À la rencontre de ces deux facteurs que nous venons de décrire, il y a la crise actuelle du capitalisme financier et du capitalisme en général, et ce que nous vivons aujourdhui à travers lappauvrissement généralisé du monde du travail nest que la tentative de la bourgeoisie de reculer les échéances de cette dynamique implacable. La politique développée ici depuis 4 années par Martens 5 et bientôt 6, cette aggression violente et systématique contre le monde du Travail na rien à voir avec une quelconque impossible « relance », mais ne vise quun seul but : augmenter la plus-value volée à chaque travailleur pour tenter de pallier provisoirement à leffondrement de la plus-value globale. Cela, si dramatique que ce soit pour les exploités, nest pour la bourgeoisie quun simple sursis, une tentative de freiner les effets de la crise du capitalisme, den retarder les échéances ! Dans la politique d« austérité », quelle est la position du capital financier et de sa bourgeoisie face à limpossibilité de faire fructifier ses milliards comme avant ? 1. À partir du moment où la base traditionnelle de telle ou telle oligarchie financière ne permet plus, donc limite, la revalorisation de son capital propre, elle tente tout dabord de « restructurer » cette base : cest le procédé classique que nous connaissons tous les jours, fermetures/reprises/restructurations, qui constitue actuellement la trinité de la bourgeoisie. Trinité qui se solde à chaque fois pour les travailleurs et travailleuses par des licenciements et par une baisse du salaire réel. Ces « restructurations », de Pégard à Pégard 2 2, de Boch à Noviboch, des Cableries de Charleroi aux C.D.C. 2, ne changent rien à la crise du capital. Elles ne font que se resserrer et augmenter lexploitation des travailleurs, elles ne contribuent globalement quà acculer le capitalisme dans ses contradictions, en réduisant toujours plus sa base dexploitation. 2. Tel capital financier quitte les secteurs qui lui ont assuré la fortune par le passé pour prendre dassaut les secteurs occupés par tel autre, dans le but de labsorber, de le ruiner... Ce développement acharné de la concurrence, les luttes âpres que se livrent sans merci les oligarchies pour le contrôle des secteurs dactivités de leurs concurrents (comme chez Dupuis 3, par exemple) prend alors le terme pudique de « diversification ». Ces batailles rageuses où domine la loi du plus fort ont pour résultat une modification de ces secteurs, cest-à-dire une « restructuration » de ceux-ci aux dépens des travailleurs, ainsi que la tendance à la monopolisation de parts de plus en plus larges de lactivité économique. Notre attaque contre Intercom dénonçait aussi la monopolisation de secteurs très rentables, la production et la distribution dénergie, dont les holdings S.G.B. et G.B.L. contrôlent la quasi-totalité. 3. Mais cette concurrence « inter-capitaliste » est en soi de plus en plus limitée car aussi pratiquement achevée, et cest pourquoi les oligarchies développent, maintenant et toujours plus, des activités spéculatives non-productives : assurances, crédits, opérations boursières, marché des devises comme, par exemple, le dollar U.S., etc... Cette dynamique a pour double conséquence daccroître encore plus la masse des capitaux détenus par les banques et les holdings en même temps quelle limite la base dextraction de la plus-value puisque se situant hors des secteurs productifs. 4. Enfin, et cest la tendance que nous percevons le plus facilement, la bourgeoisie sacharne à lextraction dune plus-value maximale sur la base de lexploitation du monde du travail, soit en baissant les salaires réels, par exemple en les bloquant alors que les prix augmentent, ou bien aussi en tripotant lindex (Eyskens champion !). Cest ainsi que le revenu des ménages a baissé de 10 à 13 % en quatre ans. soit en « rationalisant » le temps de travail, cest-à-dire en augmentant la part du travail accordée gratuitement au patronat à travers lintervention de lÉtat dans des « circuits de travail » financés par les ponctions réalisées sur les salaires, les pensions, la sécurité sociale etc... Cela révèle que lÉtat est de plus en plus soumis, fonction des exigences ponctuelles de loligarchie financière : grâce aux impôts et aux autres cotisations obligatoires, il paye des intérêts énormes sur sa dette auprès des banques (quatre mille huit cent milliards), il finance des activités inutiles ou nuisibles aux intérêts populaires et seulement propices à la réalisation de super-profits : contrats darmement, travaux « publics » de transports lourds pour naveteurs, etc... En résumé, quest-ce que tout cela signifie pour nous ? Ce que nous vivons concrètement tous les jours : augmentation des impôts, hausse des prix, baisse des salaires réels, chômage, recul et perte des acquis sociaux... Mais nous devons encore aller plus loin dans notre analyse, car nous ne pouvons la limiter à la situation de notre pays. La déplorable conjoncture induite par le mode de production capitaliste au terme de son développement historique est évidemment plus grave encore au niveau mondial : La concurrence, tout dabord, quand chaque pays tente de faire baisser ses importations et augmenter ses exportations, cela tant pour les banques que pour les autres secteurs : « Ce qui caractérisait lancien capitalisme, cétait lexportation des marchandises. Ce qui caractérise le capitalisme actuel, où règnent les monopoles, cest lexportation des capitaux. » (Lénine.) sur le plan industriel, caractérisée par des batailles à lexportation de plus en plus rudes et où les grands contrats mobilisent non seulement les industriels mais aussi lappareil dÉtat tout entier à leur service. sur le plan financier, traduite par la chasse aux investissements profitables, aux spéculations juteuses, aux prêts à des taux dintérêts dont le bilan tient dans la tant fragile quanarchique organisation du système monétaire et financier international. Concrètement, cette transposition des concurrences internes au niveau mondial contribue fortement à laccroissement des tensions internationales. Lédifice péniblement constitué dans laprès-guerre seffondre. Les U.S.A. et lEurope ne peuvent plus que saffronter en permanence pour des contrats ou des secteurs (tubes acier, contrat du gazoduc sibérien, guerre du blé...). Les U.S.A. et lEurope se trouvent confrontés au Japon en raison de leur déficit commercial. Au sein de la C.E.E., organisme chargé de mettre un peu dordre dans ce foutoir, et ce au profit de limpérialisme U.S., les conflits se multiplient : guerre de la pêche France/Espagne, guerre du vin France/Italie...). Entre lEst et lOuest, la moindre modification des rapports géopolitiques impliquant laugmentation dun marché pour lun et automatiquement sa réduction pour lautre, radicalise les contradictions entre les parties et contribue à la tendance à la guerre... Au niveau du Tiers-Monde, la surenchère des monopoles financiers en quête de placements rentables reposant sur lappauvrissement organisé de ces pays débouche sur linfernal imbroglio de la dette car, et nous citerons encore Lénine, « tant que le capitalisme reste le capitalisme, lexcédent de capitaux est consacré, non pas à élever le niveau de vie des masses dans un pays donné, car il en résulterait une diminution des profits pour les capitalistes, mais à augmenter ces profits par lexportation de capitaux à létranger dans les pays sous-développés ». Cette course aux investissements, aux prêts, se solde pour ces pays plus ou moins proches de nous (de la Pologne au Brésil, en passant par le Nigéria) par un carcan de fer qui a pour nom Fond Monétaire International. Le Mexique est endetté pour 96 milliards de dollars U.S., dette au sein de laquelle il était redevable de 90 milliards de francs belges à des banques installées dans notre pays. LArgentine est endettée pour 48 milliards de dollars U.S., dont des dizaines de millions vis-à-vis de la Manufacturers Hanover Bank, filiale de la Manufacturers Hanover Trust engagée dans des crédits sélevant à 370 milliards de dollars U.S. La Pologne, de même, qui doit une partie de ses difficultés à son incapacité de rembourser 28 milliards de dollars U.S. de dettes à ses créanciers parmi lesquels on retrouve la Kredietbank. Le Zaïre où sévit lantenne de la Société Générale de Banque : Finoutremer, etc..., etc... Pour tous ces pays qui sont actuellement engagés dans la spirale folle demprunter pour seulement rembourser les intérêts de leurs dettes, les contradictions tant internes quau niveau international ne cessent de saggraver, contribuant ainsi à la dégradation du précaire équilibre de lordre impérialiste. Travailleurs, Travailleuses, Camarades, Nous avons engagé le 8 octobre la Campagne Karl Marx. Cette date coïncidait avec un moment particulièrement ignoble et fourbe du système capitaliste dans notre pays : les « élections » à travers lesquelles la dictature des exploiteurs se donne lalibi de la représentativité. Les résultats de ce cirque que nous avons dénoncé confirme notre analyse : les programmes électoraux des divers prétendants nont plus aucun sens, et cest à coups de millions injectés dans le marketing politique que la F.E.B. et Martens 6 se carapaçonnent de démocratie en trônant sur labsolu manque dalternative absolu historique de la social-démocratie dont le programme était aussi creux quun bambou ! La crise a ses racines dans le système capitaliste et seul un renversement définitif de ce mode de production y mettra fin. Chaque tentative de la bourgeoisie dy remédier et quelle nous fait payer cher ne fait quaggraver cette crise, globalement et à échéance de plus en plus rapprochée. Les soi-disant alternatives au sein du mode de production capitaliste ne peuvent rien y changer. Le Kapital financier, privé ou nationalisé, doit obéir à la même règle, celle du profit, sous peine dune faillite encore plus immédiate. La politique volontariste (et électoraliste) de la social-démocratie française au début 82 na mené quau renforcement du capitalisme multinational aux dépens du capitalisme français. La relance artificielle (comme le demande le P.S. pour la relance du marché intérieur) a démontré, en France, son absurdité, même si elle est éphémèrement moins pénible pour les travailleurs que laustérité du « tempo ». Aujourdhui, chaque mouvement dune partie de la bourgeoisie pour freiner la crise, et cela tant au niveau national quinternational, mène à laffaiblissement des autres parties et ainsi à laffaiblissement global de ce système. Cest limage de complices qui pris dans les sables mouvants sy enfoncent tous en tentant chacun de monter sur la tête des autres. Travailleurs, Travailleuses, Camarades, La bourgeoisie et ses petits-amis ont la trouille devant la continuité et le développement de notre combat et racontent nimporte quelle fadaise sur la lutte des révolutionnaires. Alors quils ont laudace de déclarer le combat des communistes combattants « suicidaire et désespéré », les faits et lanalyse de leur système pourri et dégénéré indiquent que le seul suicide de lhumanité résiderait dans la perpétuation du capitalisme, synonyme de crises, dappauvrissement, de guerres permanentes, de chômage... alors que le socialisme est la seule alternative historique pour le monde du Travail. Cest dans cet esprit, dans cette compréhension, que nous avons lancé le mot dordre de boycott des élections bourgeoises au début de la Campagne Karl Marx. Lattitude désespérée est celle de collaborer, même de façon « je-men-foutiste », aux scénarios élaborés par les banquiers ou les conseils dadministration des holdings. Marquer son refus est un premier pas, mais un pas certainement insuffisant pour lavenir. Le refus inorganisé ne sera en aucun cas une solution en soi, ce quil nous faut maintenant, dès maintenant, est une stratégie de lutte révolutionnaire guidant le monde du travail dans sa guerre contre le capitalisme. Ce quil nous faut pour marcher vers une société nouvelle, ce quil nous faut pour la gagner, cest nous organiser en tant que classe sous la direction du marxisme-léninisme. Il faut nous organiser pour la destruction, lécrasement du pouvoir bourgeois, nous devons lui ôter à jamais tout pouvoir de décision sur nos vies et sur la marche du monde. Le monde du Travail doit conquérir un pouvoir absolu, sans compromission aucune, sur le devenir de lHumanité. Il nous faut conquérir la dictature du prolétariat. Il faut renforcer et développer sans cesse les forces de la classe ouvrière, travailler à son unification en tant que classe pour soi. Il faut que vive dans la lutte lidentité politique prolétarienne, que se développe notre solidarité et notre organisation. Tous les travailleurs combatifs, dans quelquisolement quils soient, doivent se poser la question de la construction de lOrganisation Combattante des Prolétaires. Loffensive portée par les Cellules Communistes Combattantes ces jours-ci à Charleroi, Bruxelles et Louvain, démontre les progrès réalisés par la guérilla révolutionnaire dans notre pays. La victoire que nos militants ont gagnée indique ladéquation tactique de notre lutte, ses immenses potentialités à faire encore mieux et plus ! Il nous faut saisir cette force, laccentuer, la renforcer à tous les niveaux ! Le rude coup porté à loligarchie financière, en ce début de campagne portant le nom du guide immortel du prolétariat mondial, nest quun témoin parmi dautres de laube du processus qui balayera définitivement lexploitation de lhomme par lhomme ! CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS !
Cellules Communistes Combattantes pour la construction de lOrganisation Combattante des Prolétaires.
Notes : 1. En 1977, dans le cadre des restructurations imposées dans la sidérurgie par la C.E.E., de nombreuses usines du Sud-Luxembourg sont fermées. La colère ouvrière déborde rapidement les directions syndicales, et les travailleurs dAthus sattaquent aux centres bancaires quils savent très bien être les vrais responsables de leur misère. 2. Pégard-Pégard 2, (voir note 1 page 98), Boch-Noviboch, faïencerie de la région du Centre (La Louvière) qui fut occupée par les travailleurs dès la mise en faillite ; Cableries de Charleroi puis C.D.C. 2, puis Cablecar, usine restructurée et reprise par le groupe français Cableries de Lyon. 3. Maison dédition de la région de Charleroi dont la reprise donna lieu à une longue bataille financière qui se conclut par la victoire du groupe Bruxelles-Lambert associé au groupe français Hachette.
* * *
Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme
petit-bourgeois.
Action contre un « Bureau
dInformations des Forces Armées ».
Les rois nous saoûlaient de fumées, Sils sobstinent, ces cannibales, LInternationale, 5ème couplet.
Alors que nous venons à peine douvrir avec succès la Campagne Karl Marx, lactualité nous impose douvrir un second front en ce mois doctobre 1985. Les Cellules Communistes Combattantes ouvrent donc, ce 19 octobre 1985, la Campagne « Pierre Akkerman, Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois » en attaquant le « BUREAU DINFORMATION DES FORCES ARMÉES » à Namur. Ce « Bureau dinformation des Forces Armées » est, comme tant dautres à travers le pays, un centre de raccolage pour larmée impérialiste. Exploitant la misère sociale développée par le capitalisme en crise, ces « bureaux » sont les instruments du dévoiement de nombreux fils et filles du prolétariat vers la fonction infâme de mercenaires armés de la bourgeoisie, et ce directement organisés contre leurs frères et surs de classe. Lactualité imposant louverture de ce second front repose sur la dernière réunion des ministres des affaires étrangères de lAlliance Atlantique à Bruxelles, sur la grande mobilisation anti-missiles de ce dimanche et sur la prochaine rencontre inter-impérialiste à Genève en novembre. Notre intervention de cette nuit et lensemble de la Campagne Pierre Akkerman sadressent particulièrement à la prochaine mobilisation populaire contre le déploiement des missiles U.S., dont les pacifistes petits-bourgeois entendent faire, comme à leur habitude, une manifestation folklorique de prières et dincantations stériles à destination des princes et des magnats qui nous voient déjà sur les champs de bataille ou dans leffort de reconstruction. Plus que jamais en cette fin 85, les événements dans divers pays européens (les Pays-Bas largement en tête...) démontrent lineptie et le danger des thèses pacifistes petites-bourgeoises pour le mouvement populaire anti-guerre. Dans tous les pays européens le militarisme bourgeois sorganise avec arrogance, développe sans cesse ses préparatifs bellicistes, et cela, seulement face à de faibles oppositions organisées (les nôtres, par exemple), car lensemble du mouvement anti-guerre est profondément pourri des positions légalistes et kollaborationnistes du crétinisme pacifiste. Ces dernières années démontrent ceci : soit le mouvement anti-guerre rejetera les directions infâmes des petits-bourgeois pacifistes et sorganisera sur la ligne révolutionnaire développée par les communistes combattants, soit il sera le linceul de millions dentre nous. Et nous ne voulons pas accepter cela comme une fatalité ! Il faut que cela change et cest à nous de le changer ! Il faut rejeter les canailles pacifistes, nous voulons lavenir du socialisme et non les misères de la guerre. Les centaines de milliers de travailleurs et de travailleuses qui depuis des années ont marché pour dire NON à la guerre que lO.T.A.N. mène aux quatre coins du monde et quelle veut, à présent, ramener dans les centres, doivent réfléchir à partir de la réalité bien concrète ! Et ne pas oublier les leçons de lhistoire que notre classe a déjà si chèrement payée : toutes les thèses et directives pacifistes se sont toujours, en 1914, en 1940, et aujourdhui révélées au service de la bourgeoisie ! Toutes les rodomontades pacifistes seffondrent jour après jour, défaite après défaite. Toutes les escroqueries des pacifistes petits-bourgeois, C.N.A.P.D. et V.A.K.A. en tête, nont amené quun seul résultat : la bourgeoisie du parlement et des casernes, des banques et des holdings, a les mains libres pour implanter les missiles, pour se lancer dans lhystérie anti-communiste la plus délirante, pour perpétrer ses crimes contre les peuples dAfrique du Sud, de Turquie, du Zaïre, de Palestine ou du Salvador Le mouvement pacifiste petit-bourgeois a-t-il gagné quoi que ce soit depuis les années quil usurpe la direction du mécontentement populaire ? Non, il na rien gagné ! Au contraire, il a épuisé la mobilisation et le refus des masses, il a falsifié les données objectives et historiques de la question de la guerre impérialiste, il sest entièrement mis au service de la bourgeoisie dont il reconnaît lentière autorité dans la « dictature démocratique ». Il est même plus clair de dire quil na eu aucune difficulté à se prostituer au service des exploiteurs car il en véhicule lidéologie avec une grande ardeur. En octobre 1984, les Cellules Communistes Combattantes sont apparues, organisées et décidées, en axant leur première campagne sur la question de la guerre impérialiste. Ce choix simposait à travers le fait que ce problème concentre à la fois lexpression la plus évidente et la plus brutale de la dictature bourgeoise, en même temps quil ne peut être abordé que dun point de vue de classe car la guerre est fonction intégrée, produit du capitalisme. Nous avons en premier lieu attaqué les firmes Litton, M.A.N. et Honeywell, trois multinationales entièrement intégrées au « parti de la guerre », cest-à-dire trois entreprises qui développent une importante part de leurs activités lucratives dans lorganisation de guerres contre les peuples aux quatre coins de la planète. Ensuite, nous avons attaqué deux centres politiques, P.R.L./P.V.V. et C.V.P., de la coalition gouvernementale, cest-à-dire les managers du pouvoir dÉtat (encore aujourdhui) qui planifient directement lorganisation belliciste, et enfin, nous avons porté loffensive contre les forces de lO.T.A.N., lappareil de domination militaire de limpérialisme. Limportance politique de notre première campagne, au-delà de lémergence dune authentique pratique révolutionnaire communiste rompant avec les révisionnistes et les réformistes de tout accabit, se situe dans la façon dont nous avons posé la question de la guerre impérialiste. Nous avons posé la question de la guerre impérialiste dans sa totalité, en en liant tous les facteurs, cest-à-dire sans lisoler de ses causes, de sa matrice : le mode de production capitaliste ! Aux thèses irresponsables et criminelles des directions pacifistes petites-bourgeoises, nous avons opposé lanalyse marxiste-léniniste et la position prolétarienne : la praxis dans loffensive révolutionnaire ! À lheure où nous ouvrons la campagne Pierre Akkerman, nous ne pouvons quappeler les militants sincères à sinstruire des écrits formidables du marxisme et du léninisme quant à la question de la guerre impérialiste, à sinstruire et à débattre des importantes contributions des révolutionnaires italiens et espagnols, Brigades Rouges et P.C.E.(r)-G.R.A.P.O., ainsi quavec modestie, des nôtres, ET À EN TIRER LES CONCLUSIONS OFFENSIVES pour lavenir du prolétariat. Déjà en 1924 : « Chaque grève de masse crée une situation révolutionnaire dans laquelle la bourgeoisie, à laide de lappareil dÉtat tire le maximum de conclusions qui lui sont nécessaires pour maintenir sa domination. Face à ces procédés le prolétariat est impuissant ; larme de la grève de masse elle-même est impuissante nécessairement devant eux, si, face aux armes de la bourgeoisie, le prolétariat ne prend pas également les armes. Cela implique quil doit sefforcer de sarmer lui-même, de désorganiser larmée de la bourgeoisie qui se compose dune majorité douvriers et de paysans, de retourner contre la bourgeoisie ses propres armes... « La guerre impérialiste corse cette situation à lextrême. La bourgeoisie met le prolétariat devant lalternative suivante, ou bien tuer ses camarades de classe des autres pays en faveur de ses intérêts monopolistiques à elle, mourir pour ses intérêts ou bien renverser la domination de la bourgeoisie par la violence des armes. Tous les autres moyens de lutte contre cette suprême violence qui est faite au prolétariat sont impuissants, car tous, sans exception, vont sécraser contre lappareil militaire des États impérialistes. Si donc le prolétariat veut échapper à cette violation extrême, il doit engager lui-même le combat contre cet appareil militaire, le désagréger de lintérieur... » Georges Lukacs : « La pensée de Lénine, Voilà la réalité historique, et en voilà une juste compréhension ! Et voilà la même question qui se pose, avec encore plus dacuité et dactualité au mouvement anti-guerre qui manifestera dimanche : deux lignes politiques au service de deux classes antagoniques se dessinent clairement, et plus personne ne peut se masquer les yeux devant cela : la ligne politique du pacifisme petit-bourgeois, valet du capital et trahison éprouvée... la ligne politique et la pratique communiste révolutionnaire, arme et devenir de la classe laborieuse ! Nous avons, lors de notre attaque contre les télécommunications de la base militaire de Bierset, donné lanalyse globale que nous faisions du pacifisme petit-bourgeois aujourdhui à la tête du mouvement anti-guerre dans ce pays, et démontré que seules notre initiative et notre ligne politique historique constituent une réelle alternative à la guerre impérialiste. Et les faits démarquent de façon encore plus irréfutable ces deux lignes, celle du passé et celle de lavenir. Le mouvement politique du pacifisme est dans lagonie de ses impasses alors que le mouvement révolutionnaire et le prolétariat sont à laube dun formidable combat ! À laube dun formidable combat dans la continuité de lhistoire magnifique de notre classe, héritiers de ses expériences et des leçons de chaque combat ! Nous en serons dignes, et cest pourquoi nous dédions cette campagne anti-militariste et anti-pacifiste à la mémoire du militant communiste belge Pierre Akkerman, volontaire dans les Brigades Internationales en Espagne, commissaire politique du bataillon André Marty de la XIIe Brigade, mort au combat le 1er janvier 1937 au nord de Madrid, traîtreusement assassiné par les fascistes arborant notre drapeau rouge pour se rapprocher des positions tenues par les révolutionnaires. Nous te saluons Pierre Akkerman. Ce que tu avais compris, que nous comprenons maintenant et que la classe ouvrière doit à nouveau comprendre et remettre en pratique à son tour, est que le fascisme, le militarisme, la réaction et la guerre ne se combattent pas seulement par les bonnes paroles ou les bons sentiments, et certainement pas par les escroqueries pacifistes. Pierre Akkerman, toi comme tes camarades allemands, italiens, français, anglais, mexicains, hongrois, yougoslaves, suisses, bulgares, américains, polonais, canadiens, chinois, algériens, tchèques, hollandais, scandinaves, et tous les autres... saviez à quoi vous en tenir pour ce qui est de la guerre impérialiste et aviez compris ce que les ploutocrates de Londres, Rome, Paris, New York ou Berlin mijotaient pour lavenir du monde et le malheur des exploités. Alors que les pères spirituels des Spitaels, Van Geyt, Martens et autres Galand prônaient la négociation ou la non-intervention, les diplomates bourgeois négociaient à Munich et trompaient les peuples comme ils sapprètent à le faire à Genève le mois prochain ! Pierre Akkerman, toi et tes camarades, lélite du prolétariat mondial en cette période, vous saviez que la guerre dEspagne où tu es tombé nétait quun moment dun combat plus vaste, celui de la classe ouvrière vers lhumanité. Lhistoire vous donnera raison, votre sacrifice est déjà cette humanité. CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes _____
Action contre la direction
petite-bourgeoise du mouvement pacifiste. Ce dimanche matin nous avons lancé un cocktail Molotov sur la voiture de Galand, président du C.N.A.P.D. entre autres . À partir de cette action sans la moindre importance pratique mais dune grande clarté politique, nous voulons, à quelques heures de la mobilisation populaire de ce 20 octobre, insister sur les raisons qui nous ont dicté dattaquer le militarisme bourgeois à travers notre action dhier à Namur et aujourdhui le pacifisme petit-bourgeois, comme tenants dun même système, la dictature bourgeoise. Car si, que ce soit dans le cadre de notre campagne doctobre 1984 ou dans celle actuelle « Pierre Akkerman... », nos attaques contre les multinationales de larmement, contre les centres politiques atlantistes, contre lO.T.A.N. ou lA.B.L., sont très facilement compréhensibles et accessibles pour le mouvement anti-guerre, nous savons que laction contre ce dirigeant pacifiste exige dêtre présentée très clairement dans le cadre global de la politique de lavant-garde révolutionnaire, de sa stratégie et de sa tactique contre la guerre impérialiste. Limportance de laction de ce matin ne réside que dans son contenu, elle est une première manifestation de lutte prolétarienne au sein du mouvement populaire et contre les directions petites-bourgeoises. Cest de cela dont nous allons parler maintenant. La contradiction entre les peuples et la guerre impérialiste est une contradiction objective et historique produite par le mode de production capitaliste, et ainsi irréductible tant que le rapport de domination de classe ne sera pas fondamentalement modifié. Ainsi, la tendance à la guerre se développera selon les nécessités capitalistes et atteindra probablement au déclenchement dun conflit dans les centres, ce qui apparaît encore, pour la majorité dentre nous, comme un mauvais scénario de science-fiction. Cest de cette contradiction de classes quest issue la mobilisation populaire dans son ensemble, axée sur la concrétisation la plus évidente ici de la tendance à la guerre : limplantation des missiles atomiques U.S. Cette mobilisation populaire est hétérogène, son unité nest quune apparence savamment entretenue grâce au fait que ses manifestations organisées se présentent sous certains dénominateurs politiques, idéologiques et moraux communs. De la mobilisation populaire spontanée ont émergé naturellement des revendications partielles et diffuses limitées aux effets de la guerre impérialiste plutôt quà la compréhension de ses causes. Les C.N.A.P.D. et V.A.K.A. se sont alors imposés pour, à partir des faiblesses inhérentes au mouvement spontané des masses, élaborer un programme politique petit-bourgeois pour contenir la mobilisation dans le cadre de la dictature bourgeoise. Par son apparente et illusoire « neutralité pluraliste », par son flou, son réformisme et son opportunisme, ce programme a été imposé comme celui représentant toute la mobilisation populaire. Nous ne nous répéterons pas ici quant à lanalyse politique de ce programme petit-bourgeois, de son idéologie, de son réformisme, de sa non-violence capitularde, légaliste, parlementariste, de son nationalisme, etc... Dans notre communiqué contre les télécommunications de Bierset nous avons déjà, en novembre 1984 il y a déjà un an, développé notre analyse sur cette question. Ce que nous voulons souligner aujourdhui, cest que : la contradiction entre les peuples et la guerre impérialiste ne peut plus être réduite à lactuelle mobilisation anti-missiles, notre seule existence latteste... la mobilisation de masses anti-missile ne peut être, dans son hétérogénéité de classe, réduite à la ligne politique du pacifisme petit-bourgeois. Ceci mis au point (nous aurons encore loccasion dy revenir), il faut reconnaître que les forces politiques pacifistes de la petite-bourgeoisie ont pris une grande autorité sur la mobilisation de masses anti-guerre. Et cette autorité leur permet dentraîner les mobilisations de masses dans des directions bien précises, conformes à leur intérêt propre, cest-à-dire dissocier la guerre impérialiste de sa matrice, limpérialisme en crise, pour ôter à ces mobilisations toute réelle potentialité historique, tout avenir victorieux. Est-il besoin dillustrer la pacification (pour ne pas dire le sabotage) du mouvement spontané de masses contre la guerre ? Est-il besoin de rappeler la mystification du débat parlementaire où nous nous sommes fait rouler dans la farine par ce meme parlement de complices, cette fameuse institution démocratique qui a donné toute la mesure de son servile attachement à lordre impérialiste ? Est-il besoin de désigner ceux qui ont organisé légarement de formidables forces populaires et qui aujourdhui cherchent une combine pour nous fourvoyer encore plus loin ? Qui peut, et comment peut-on encore prendre au sérieux, accorder le moindre crédit au ridicule « Rien nest décidé » des C.N.A.P.D. et V.A.K.A. qui présideront la manifestation de ce dimanche ? Nous, Cellules Communistes Combattantes pour la construction de lOrganisation Combattante des Prolétaires, disons : Si le mouvement de masses anti-guerre ne brise pas le carcan paralysant dans lequel les organisations pacifistes petites-bourgeoises lont enfermé, tout sera rapidement décidé ! Et pas seulement limplantation de deux douzaines de Cruise en plus, mais bien le plongeon de lEurope centrale dans lenfer de la guerre moderne. La lutte contre le pacifisme petit-bourgeois est une lutte incontournable pour le mouvement anti-guerre. Cest avant tout une lutte politique qui doit être menée au sein du mouvement de masses. En cela, et cest ce quil est fondamental de comprendre dans notre action, lattaque contre la direction du C.N.A.P.D. nest absolument pas dirigée contre la mobilisation anti-guerre, la manifestation de ce dimanche, mais seulement contre les directions pacifistes petites-bourgeoises qui brisent toutes les capacités de ces mobilisations à transformer réellement notre devenir. Nous nappelons donc en aucun cas au boycott de la manifestation comme nous lavons fait pour (et le ferons encore) la mascarade des élections. Nous savons déjà que cette position très claire de notre part sera largement falsifiée par les médias qui nous présenteront comme ennemies du mouvement de masses, mais nous savons aussi que lintelligence des populations ne se satisfera pas éternellement des escroqueries et des contes de noël des pacifistes petits-bourgeois. Et même plus, car si nous nappelons pas au boycott de la manifestation, cest parce que, au contraire même, nous appelons à sy investir plus afin dy porter le débat politique au sein du mouvement, car cest bien la force qui nous manque pour contrer les efforts désespérés mais encore efficaces des petits-bourgeois voulant désamorcer la force de contradiction fondamentale qui oppose les peuples à la guerre impérialiste. Porter la ligne prolétarienne au sein du mouvement de masses anti-guerre contre les lignes politiques pacifistes petites-bourgeoises ne peut pas se limiter à la seule dénonciation de leur nature petite-bourgeoise. Pour mener à bien cette lutte idéologique, il simpose de recadrer : le mouvement anti-guerre dans la contradiction opposant les peuples à la guerre impérialiste, la tendance à la guerre comme phase incontournable à la perpétuation du mode de production capitaliste. Cest dans ce cadre que nous avons décidé et mené à bien lincendie de la voiture de Galand. Il sagit dune action personnalisée et limitée. Personnalisée, car Galand est lélément central des lignes politiques pacifistes petites-bourgeoises, le président du C.N.A.P.D., et le responsable de nombreuses autres organisations non gouvernementales véhiculant cette ligne. Ce « monsieur pacifisme » porte une responsabilité grave et délibérée dans les actuelles errances ou sessouffle le mouvement anti-guerre, responsabilité clarifiée par son rôle de taupe de la social-démocratie dans ce mouvement. Responsabilité délibérée car, de même que la politique atlantiste du P.S. est évidente, quHenri Simonet, à lépoque P.S., fut le premier responsable belge pour limplantation des missiles ici, que le P.S. participa au vote parlementaire pour le déploiement, ce même P.S. ne propose à aucun moment dans son programme actuel, de remettre en cause cette implantation. Comment, dans ces conditions, qualifier les agissements de Galand vis-à-vis du mouvement de masses autrement que comme du sabotage ? En fonction de la gravité des responsabilités de Galand, on pourra alors sétonner que nous limitions notre intervention à un simple avertissement comme la destruction de sa voiture. Cela est pourtant aisé à comprendre. Le problème de la pénétration des lignes pacifistes petites-bourgeoises comme opportunité pour la bourgeoisie dôter au mouvement anti-guerre toute force réelle est une question politique qui ne se résoudra certainement pas par la simple attaque contre les directions petites-bourgeoises, mais au contraire par une lutte politique longue et complexe, même si elle est facilitée aujourdhui par le fiasco total de ces directions. Cette bataille politique, nous la mènerons sans faillir, et nous appelons tous les militants sincères et révolutionnaires à sy investir. Quant au traître Galand, agent de la social-démocratie et fossoyeur objectif du mouvement anti-guerre, quil ne prenne pas cette position comme une possibilité offerte de continuer impunément ses sales trafics ! Tôt ou tard, et selon les progrès des révolutionnaires dans cette bataille politique, la justice prolétarienne lui demandera des comptes car on ne fourvoie pas le peuple sans en payer un jour le juste prix. CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes _____
Action contre le Q.G. européen de
Motorola Corp. Cet après-midi du 21 novembre 1985, nous avons attaqué et détruit le siège de MOTOROLA corp. 178 chaussée de La Hulpe à Bruxelles. MOTOROLA corp. est un trust U.S. de lélectronique militaire impliqué dans les programmes de missiles, davions de reconnaissance, de bombes à fragmentations, etc... Il est entièrement compromis avec lapartheid sud-africain dont il équipe les forces de sécurité. Notre action est notre message de bienvenue au représentant du système le plus barbare et le plus criminel de lhistoire de lhumanité : limpérialisme yankee 1. Elle lui rappelle quen janvier 84, les unités de lUNITED FREEDOM FRONT ont déjà attaqué ce trust à New-York. Elle est un salut fraternel à tous les peuples du monde en guerre contre le capitalisme et limpérialisme ! Un grand pas politique, même sil fut porté par des interventions limitées, a été franchi lors des deux premières actions de la campagne. Le pacifisme petit-bourgeois qui égare le mouvement anti-guerre dans les impasses du réformisme et dont la défaite est aujourdhui dune évidente clarté dans tous les pays européens, a été rejeté aussi dans la pratique côte-à-côte avec le militarisme bourgeois dont il est le fidèle serviteur. La force de ce grand pas politique réside dans le fait que nous avons ouvert une brèche dans le cul-de-sac où senlise le mouvement anti-guerre, que nous avons expliqué les causes et les raisons de sa défaite, que nous avons désigné son premier ennemi : le pacifisme petit-bourgeois, que nous avons proposé la seule alternative historique possible à la guerre impérialiste : la guerre civile, chemin de la révolution. Beaucoup de gens ont encore marché lors de la dernière mobilisation contre les missiles U.S., cela démontre le potentiel énorme de lutte que recèle le refus des masses à se laisser entraîner dans une nouvelle boucherie, comme en 1914, comme en 1940... Mais ces milliers de manifestants ont marché pour la plupart sans espoir, sans aucune conviction, car au regard des manifestations et des luttes de ces dernières années ils savent quils nont rien gagné, que les missiles sont là comme en R.F.A., en Italie, demain aux Pays-Bas... et quil ny a aucune raison que les gouvernements impérialistes prennent en considération leur avis maintenant. Quand le bandit Galand psalmodie ses délires selon lequels Martens 6 devra tenir compte du mouvement pacifiste, croit-il seulement une seule minute pareille imbécilité ? Croit-il, alors que 300.000 personnes manifestaient contre la guerre et les missiles avant les élections et que Martens en quête dappats électoraux les a envoyé paître, que 150.000 manifestants après les élections influeront en quoi que ce soit la future politique gouvernementale ? Ne se paie-t-il pas notre tête ? Les gouvernements impérialistes nont que faire du choix des populations, ils préparent la guerre car elle est leur seule alternative à la crise du capital. Et la seule chose qui intéresse Martens 6 et lO.T.A.N. dans le pacifisme, cest de savoir combien de temps encore les C.N.A.P.D.-V.A.K.A. et consorts pourront nous bercer dillusions pour nous livrer, désarmés, comme chair à canon. Cest dans ce contexte de crise du mouvement anti-guerre, cest-à-dire à partir de la contradiction entre ses exigences et ses potentialités objectives prisonnières de ses faiblesses politiques, que nous avons porté une action très limitée et personnalisée contre lescroc-chef Galand. Malgré la falsification totale et lintox concertée que lensemble des médias ont développé à cette occasion, notre action a interpellé beaucoup de militants et de camarades. Voilà pourquoi, alors que notre action de ce jour est orientée contre un centre économique de lindustrie de guerre, nous allons insister sur la critique du pacifisme petit-bourgeois en ce quil est, maintenant plus que jamais, lobstacle majeur à combattre dans nos rangs. Il ne sert à rien de se masquer les yeux sur le bilan de ces denières années de mobilisation contre la guerre, une telle attitude ne peut que laffaiblir plus encore. Même si Galand-la-voix-de-son-maître monte aux créneaux avec ses complices intimes pour nous embobiner en parlant de « grand succès » pour sa politique en noubliant pas de taire linstallation des Cruise avant-hier en Angleterre et en Italie, des Pershing en R.F.A., le déploiement des Cruise en Belgique hier, et en Hollande demain... la réalité est celle-ci : le formidable mouvement de refus est impuissant, il est égaré par des illusionnistes, il simpose pour lui de réviser durgence et du tout au tout ses options stratégiques et politiques. Le mouvement anti-guerre est dans la crise de ses échecs répétés, et ceux qui viennent parler de grand succès à cette occasion sont démasqués comme nos ennemis. Quelles sont les caractéristiques du mouvement anti-guerre aujourdhui, et quelles leçons devons-nous tirer de ses années de mobilisation ? 1. Avant tout, il convient de souligner la continuité fantastique de la mobilisation populaire contre linstallation des missiles U.S. et par là contre la guerre impérialiste. Cette continuité est dautant plus exemplaire que ce mouvement na cessé dêtre trahi et que, malgré cela, il est toujours très important aujourdhui. La raison de cette continuité est très facilement compréhensible pour les marxistes qui restituent la question de la guerre impérialiste au sein de la domination du capital et ainsi de la guerre des classes. Comme nous lécrivions dernièrement : « La contradiction entre les peuples et la guerre impérialiste est une contradiction objective et historique produite par le mode de production capitaliste, et ainsi irréductible tant que le rapport de domination de classe ne sera pas fondamentalement modifié. » Cest aussi dans cette compréhension que lon doit analyser la mobilisation anti-missiles du 20 octobre. Dun côté, si elle a réuni 100 ou 200.000 personnes, cela veut dire beaucoup de monde, un caractère de masse, un caractère large qui persiste malgré les échecs évidents, le refus de baisser les bras devant linacceptable ; de lautre, cest peu au regard des mobilisations antérieures et du fait quaujourdhui les missiles sont déployés (en partie), ce qui veut dire que les menaces de guerre sont bien plus concrètes et imminentes, peu aussi si lon constate que cette démobilisation na pas été compensée par un progrès politique offensif. 2. Si nous pouvons expliquer le caractère objectif de classe du mouvement anti-guerre et par là ses potentialités, nous pouvons aussi expliquer ses faiblesses et ses limites quand il est fourvoyé dans les errances pacifistes. Lescalade opportuniste et populiste qui culmina avec la participation de Spitaels à cette mobilisation (alors que son parti maintenait limplantation dans son programme électoral) nest que lillustration outrancière de la façon dont les sociaux-démocrates ont, dès lémergence du mouvement anti-guerre, usurpé la direction de ce mouvement pour létouffer dans limpuissance, pour en briser les potentialités offensives. De toute façon, la situation actuelle nous évitera ce triste numéro de Barnum gouvernement où les socialistes auraient dû faire avaler à leur base cette couleuvre atlantiste, car leur déconfiture électorale ne les y a pas invité. Concrètement, les seules voix autorisées prétendant représenter la volonté populaire sont celles dune clique de pacifistes-bourgeois bénéficiant pour cela de toute la collaboration et la bienveillance des médias. Voilà pourquoi notre action contre Galand et ses orientations malfaisantes est aussi dune grande force : il nest plus aussi facile pour la presse de béatifier le pacifisme des manifestants quand il faut apporter une réponse au fait que les Cellules Communistes Combattantes, qui sont lavant-garde politique objective du mouvement anti-guerre, attaquent la canaille pacifiste. Pour la première fois, les directions pacifistes nont pu tromper les masses en toute quiétude. Quand Galand pleurniche pour que Martens 6 le reçoive pour écouter ses jérémiades cest un gag situationniste , beaucoup de militants réfléchissent à notre politique révolutionnaire et aux traîtrises permanentes des C.N.A.P.D.-V.A.K.A. 3. Et maintenant nous devons parler des leçons tirées de cette réalité. Il y a peu, le pacifisme paralytique (dont les plus ardents supporters vont des illuminées religieuses au Parti du Travail, sous le paternalisme de la social-démocratie) apparaissait encore comme la seule possibilité de marquer son refus du militarisme impérialiste. Cette combine des petits-bourgeois seffondre devant deux facteurs objectifs : son échec aujourdhui évident, et surtout lémergence récente et encore trop limitée de lalternative communiste révolutionnaire des Cellules et leurs bases politiques : « PAS DE CAPITALISME SANS GUERRE, PAS DE PAIX SANS RÉVOLUTION ». Cest à partir de cette analyse que se fonde la justesse dattaquer le pacifisme petit-bourgeois comme étape incontournable à lessor et la qualification révolutionnaire du mouvement anti-guerre. Cest dans la crainte de la clarté de nos positions que tous les démocrates petit-bourgeois sunissent pour déclarer que nous nous attaquons au mouvement populaire alors que ce sont eux qui, depuis des années, en sont lennemi le plus dangereux ! Les révolutionnaires sont partie de la cause des peuples et leur tâche est de rendre cette cause victorieuse. Notre attaque contre le pacifisme est une des armes aux mains du mouvement anti-guerre, une arme dont il doit se saisir, une maturité inconditionnelle pour son avenir. Notre action daujourdhui, celles à venir, nos actions douverture de la « Campagne Pierre Akkerman, combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois », sont notre participation, notre intervention dans le mouvement anti-guerre. Nous estimons que cest au sein du mouvement de masses contre la guerre que sexprime la contradiction opposant le peuple au militarisme impérialiste, et que cest pour la qualification de la politique prolétarienne au sein de cette contradiction que nous avons à agir. Nous y uvrons donc avec autant de sincérité que dexigence politique, pour en dégager une force prolétarienne sous la direction marxiste-léniniste. 4. En fonction de ces analyses, quelles sont les tâches et les devoirs des militants réellement décidés à se battre contre la guerre impérialiste, cest-à-dire posant cette question non pas de façon désespérée, stérile ou existentielle, mais avec lengagement de vaincre et de gagner le socialisme ? Les militants du mouvement anti-guerre sont aujourdhui confrontés à un double ennemi : le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois. Aucun progrès conséquent nest possible tant que nous néliminerons pas la politique du pacifisme petit-bourgeois de nos rangs. Mais de plus, cette politique infâme ne sera éliminée que dans loffensive concrète contre le militarisme bourgeois. Un lien dialectique unit nos ennemis, un même lien doit unir notre offensive. Nous ne pouvons, à moins de réduire notre lutte contre le pacifisme à une question de chapelle ou ne pas comprendre que militarisme et pacifisme sont produits du pouvoir bourgeois, ignorer que la meilleure lutte contre le pacifisme est la lutte anti-impérialiste, la lutte armée contre larmée bourgeoise. Cest dans ce sens que nous maintenons et développons notre critique impitoyable de lescroquerie pacifiste petite-bourgeoise à lheure où nous accueillons Reagan et sa clique en détruisant un centre particulièrement en vue de son pouvoir : le complexe militaro-industriel yankee. Le sommet de Genève entre les leaders impérialistes et leurs États-majors nest pas le sommet de la paix, mais bien le sommet de la guerre. Voilà lexemple dactualité où les illusions pacifistes se complaisent, collaborent étroitement à la propagande belliciste bourgeoise de ce sommet : quand Galand va faire son tour de piste aux ambassades des États-Unis et dU.R.S.S., il confond limpérialisme avec un conte de bonnes fées 2. Tel le sommet de Munich de septembre 38 où les super-puissances impérialistes allemande, française et britannique ont multiplié les vux et les promesses de paix avant de plonger, quelques mois plus tard, le monde entier dans les horreurs de la seconde guerre, le sommet de Genève est le sommet de lorganisation belliciste des deux plus grands ennemis des peuples : limpérialisme yankee et limpérialisme « soviétique » ! Le cynisme de cette rencontre illustre mieux que tout discours la première contradiction de notre époque : le prolétariat mondial contre la bourgeoisie impérialiste. Ni lÉtat-major Reagan, ni lÉtat-major Gorbatchev ne sont là pour discuter de paix, puisque la guerre leur est nécessaire aujourdhui ou dans un avenir très proche pour résoudre les impasses de la crise économique capitaliste. Reagan et Gorbatchev sont à Genève au-delà du fait de conditionner les populations à lidée de la guerre (en Belgique, plus de 50 % des populations sont convaincues de limminence dune guerre atomique... mais préfèrent ne pas y penser ?) pour se faire part officiellement et régulariser en harmonie leurs problèmes internes. Il ne sagit ni plus ni moins que dun conseil de planification des antagonismes Est/Ouest en fonction de la contradiction fondamentale que nous citions plus haut : le prolétariat mondial contre la bourgeoisie impérialiste. Alors quelle doit être la position des communistes à ce propos ? Nous devons dénoncer les deux super-impérialismes, même si lU.R.S.S. ose encore se targuer de la Révolution Prolétarienne dOctobre 17 ou dêtre un État socialiste, cela ne trompe plus personne. Nous devons attaquer politico-militairement « notre » bourgeoisie et appeler tous les prolétaires du monde entier à sengager dans la même voie, à fraterniser dans une même pratique pour une même cause : le Communisme ! PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes Notes : 1. Laction des cellules sest menée au moment exact où Reagan, de retour de Genève, rencontrait les ministres des Affaires Etrangères des pays de lO.T.A.N. à Bruxelles. 2. À loccasion du « Sommet de Genève », Mr. Galand sest rendu aux ambassades dU.R.S.S. et des U.S.A. afin daffirmer à ses interlocuteurs les espérances de paix du peuple belge. _____
Action contre la Bank of America. Le 4 décembre 1985, les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué et détruit LE SIÈGE DE LA BANK OF AMERICA, Van Eycklei 34 à Antwerpen. La Bank of America est la seconde banque mondiale... un des piliers maîtres de limpérialisme. Notre action daujourdhui est la quatrième de la « Campagne Pierre Akkerman, combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois » après celles menées contre Inforsermi, la direction pacifiste, Motorola corp. Avant toute autre chose, nous pensons quil faut clarifier un point que le choix de notre objectif ne manquera pas de soulever. Les 4 et 5 novembre, les Cellules ont porté loffensive contre loligarchie financière, et ce au sein de la « Campagne Karl Marx ». Nous avons attaqué les trois premières banques du pays : B.B.L., S.G.B., K.B., et une des principales banques de crédit au monde : la M.H.B. Aujourdhui, nous attaquons à nouveau le secteur bancaire, et ce au sein de la « Campagne Pierre Akkerman... » Alors pourquoi deux campagnes si elles frappent les mêmes objectifs, si elles se recoupent sur le même terrain ? Notre première apparition en octobre 84 ouvrait la « Campagne anti-impérialiste dOctobre », indiquant par là que dès le début de notre lutte, nous avions choisi, aujourdhui et dans la pratique, dorganiser notre combat de façon très ordonnée. « Afin que la propagande armée atteigne tous les buts fixés, les Cellules ont choisi un mode de fonctionnement (...) par « campagne ». Nous entendons par « campagne » une série dopérations politico-militaires de propagande armée définies autour dun thème central. Nous partons dune contradiction réelle et concrète pour réunir autour de son thème une série dinterventions qui relieront tel ou tel aspect spécifique du secteur choisi et la stratégie globale de la lutte armée pour le communisme (...). « De plus, le fonctionnement par « campagne » permet de relier les aspects qui touchent directement au quotidien aux causes plus globales qui sont en définitive déterminantes. » (« Documents du Premier Mai : À propos de la lutte armée. ») Aujourdhui, lexpérience et les divers bilans que nous pouvons tirer de cette première année de combat nous conforte dans lidée de la justesse de cette démarche. Lorganisation de notre lutte politico-militaire par « campagne » sest imposée en ce que nous poursuivons un but bien concret : la révolution prolétarienne ; que nous sommes des marxistes-léninistes : cest-à-dire que nous partons de lanalyse matérialiste historique de la situation particulière de la lutte des classes dans notre pays et de la conjoncture mondiale pour transformer objectivement le rapport de force entre le prolétariat et la bourgeoisie ; et quainsi tout notre combat est organisé au sein dune stratégie globale, visant des étapes particulières et progressives, quantitativement et qualitativement favorables à lorganisation de la classe ouvrière en classe pour elle. Contrairement aux ragots médiatiques qui dénaturent notre politique en la présentant comme une compilation hasardeuse et anarchique dactions de partisans, nous agissons toujours avec réflexion, critique, ordre et méthode, à partir danalyses précises et en fonction de buts à atteindre, politiques et organisationnels, immédiats ou historiques. Bien que la réalité objective des Cellules Communistes Combattantes ne nous autorise pas encore à prétendre au rôle historique de lorganisation Communiste, cest-à-dire lorganisation réalisant lunité objective des avant-gardes prolétariennes sur la ligne M.L. (alors quelle fait cruellement défaut au sein de la lutte de classe dans notre pays), nous devons avoir un « agir » dOrganisation, non seulement dans notre pratique interne, mais surtout à notre place au sein du combat prolétarien. Ainsi : notre « Première Campagne anti-impérialiste dOctobre » portait lapparition des Cellules et la reprise de la lutte révolutionnaire au sein de la contradiction générale : les peuples contre la guerre impérialiste, la « Campagne Karl Marx » porte la question de la nature/crise-faillite du système capitaliste et de lorganisation des forces prolétariennes contre laustérité, la « Campagne Pierre Akkerman... » porte linitiative combattante contre le militarisme bourgeois de même quune critique définitive du pacifisme petit-bourgeois. Elle révèle ladéquation politique et tactique de notre lutte dans le développement de nos forces : nous avons fait coïncider, par deux fois, notre offensive avec des événements ponctuels et donc les transformer : la mobilisation anti-guerre et lincursion de Reagan. Nous en reparlerons. La lumière des faits éclaire notre travail dans ce sens, la « Campagne Pierre Akkerman... » expose les progrès de la guérilla communiste contre le militarisme bourgeois et la nature du pacifisme petit-bourgeois dans ses échecs. Notre action contre Motorola en est la démonstration la plus exemplaire. Mais la question est toujours là : pourquoi alors retrouvons-nous aujourdhui les mêmes objectifs dans des campagnes différentes ? Nous les retrouvons naturellement en ce que nos diverses campagnes sinscrivent toutes au sein de la lutte de classes, et que par là elles se confrontent à un même ennemi : le capitalisme et la dictature bourgeoise. Notre juste analyse de la guerre impérialiste comme produit du mode de production capitaliste rendait évident que tôt ou tard nous allions être confrontées à des objectifs communs avec ceux de la « Campagne Karl Marx » : ici le capital financier. Mais nous avons fait le choix des organismes bancaires attaqués en fonction des caractéristiques particulières qui les liaient à chaque campagne : B.B.L., S.G.B., K.B., directement identifiées par les prolétaires comme vampires du monde du Travail, M.H.B. comme représentante agressive de lordre économique impérialiste (la dette du tiers-monde) pour la « Campagne Karl Marx », et la Bank of America comme « symbole » du capitalisme décadent fauteur de guerre pour la « Campagne Pierre Akkerman... » Maintenant, nous allons aborder un autre point : les progrès de notre lutte. Après le « Sommet de Genève », sommet de la guerre entre les deux super-impérialismes, Reagan est passé par Bruxelles pour rendre compte, à sa clique de complices, des échéances et de lorganisation dun prochain conflit entraînant le théâtre européen. Et face à lincursion impériale et provocatrice de ce gangster mijotant ses mauvais coups avec les honneurs de pré-Martens 6, QUI ÉTAIT LÀ ? Les Cellules Communistes Combattantes et leur politique révolutionnaire marxiste-léniniste... personne dautre ! Nous avons montré quelle doit être et a toujours été la digne et exemplaire attitude des communistes devant les cochons impérialistes : DEBOUT, AU COMBAT, LES ARMES À LA MAIN ! Et les pacifistes petits-bourgeois, les réformistes et les révisos : P.C., P.T.B., F.O.S. et consorts... nont pu que grimacer leurs sempiternelles et hypocrites bouderies (il faut reconnaître lhonnêteté de P.O.S. qui a troqué sa rengaine « Chassons lO.T.A.N. » par « Quittons lO.T.A.N. » dans ses dernières publicités électorales... prochaine étape : « Sil vous plaît Monsieur Reagan »). Mais le fait que les Cellules se soient retrouvées comme seule force organisée combattant objectivement limpérialisme U.S. et le sommet inter-impérialiste démontre bien plus que nos capacités offensives ou une pratique volontariste dont le subjectivisme serait certainement critiquable. Ce quil est important de souligner, cest la base politique marxiste-léniniste de notre lutte qui, elle, impose laffrontement, le combat de classe objectif, lui donne un sens, une raison, un guide, une finalité mature, au contraire absolu des variantes diverses du pacifisme petit-bourgeois faussant les données historiques de la guerre impérialiste, niant la lutte des classes, imposant la démission, la soumission de lesclave, justifiant le recul permanent. Quelles sont les raisons expliquant labsence des pacifistes petits-bourgeois quant il sagit de faire triompher sa ligne politique alors que Reagan parade dans les bunkers de lO.T.A.N. ? En premier lieu et très simplement, celle de la réalité objective de la brutalité de cette visite qui sappuyait sur des milliers dhommes de troupes 1 et ne laissait plus aucune place pour leurs illusions et leurs fumisteries, comme il ne peut y avoir aucune place pour leur poison dans la conscience des militants sincères. Les Cellules Communistes Combattantes ont attaqué politico-militairement la venue de Reagan à lO.T.A.N. car notre ligne politique pose dans les faits, pas dans une chansonnette la question de la guerre impérialiste et de la révolution prolétarienne. Les Cellules ont pu attaquer politico-militairement la venue de Reagan parce quelles ont appris, au regard de lhistoire et au quotidien, quentre les capitalistes, les militaires ou les parlementaires à leur dévotion, et les peuples du monde il y avait un abîme, un antagonisme inconditionnel... Notre finalité, cest la prise de pouvoir par le prolétariat sous la direction de son Parti Communiste, et lattaque contre Reagan et le « Sommet de Genève » est un petit pas constructif dans ce sens. Le pacifisme et ses adeptes nont pas pu attaquer la venue de Reagan car le pacifisme ne combat rien (certainement pas la guerre impérialiste mais plutôt le mouvement anti-guerre), il est une politique organisée par et issue de la dictature bourgeoise pour la meilleure défense de ses intérêts. La finalité du pacifisme est de mendier la paix aux fauteurs de guerre et par là on ne voit vraiment pas pourquoi il engendrerait une attaque contre ses maîtres. Quand les pacifistes doivent redorer limagerie de leur médiocrité et de leurs trahisons, ils ne peuvent qualler sen remettre à la justice bourgeoise en sautant, comme les moutons des insomniaques, par dessus les clôtures des bases militaires pour chuter dans les bras des gendarmes ! 2 Lauto-paralytisme du pacifisme est la désertion collective du combat. Le développement de notre politique révolutionnaire à travers la « Campagne Pierre Akkerman... », et la clarification : Qui se bat contre limpérialisme fauteur de guerre, en opposition aux organisateurs des promenades champêtres ou autres collecteurs pour la maison du « parti », simposeront sans cesse plus au sein de la contradiction opposant le monde du Travail et les projets bellicistes de la bourgeoisie. Lavenir est au combat, à lorganisation des forces communistes davant-garde prolétariennes, les parasites professionnels et les traîtres dans la lutte de classe seront balayés dans ce formidable mouvement ! Nous allons terminer maintenant cette communication par un dernier point lié à lactualité. De la même façon que nous avons expliqué notre position offensive contre limpérialisme et le militarisme bourgeois par une juste direction M.L. et certainement pas par les effets dun subjectivisme volontariste, nous pouvons démontrer comment, avec de faibles moyens organisationnels, nous avons pu porter des coups aussi incisifs et destructeurs chez lennemi : une fois de plus, le choix adéquat des tactiques de lutte repose sur notre orientation politique, simpose en fonction de nos buts et non par on ne sait quelle absente expérience militaire. Ouvrons même une parenthèse à cette occasion, la connerie bornée avec laquelle l« extrême gauche » patentée radote sur nos soi-disant capacités militaires nest que laveu de sa propre mystification, de son fétichisme du militarisme accouplé à une lâcheté sans borne. Le choix certainement pas absolu de développer jusquà ce jour nos interventions à travers la pratique de la guérilla révolutionnaire, et lavoir menée avec succès, ne vient pas, pour nous, dune recette ingurgitée à lUniversité Lumumba (Moscou), mais sest imposée quand nos forces constitutives se posèrent avec fermeté et détermination la question de la lutte pour le communisme au sein de la guerre de classes, ici. Ce nest que dans la confiance absolue dans le prolétariat en tant que classe, que dans lattachement objectif au matérialisme historique et dialectique, DANS LÉXIGENCE DE LA DIGNITÉ HUMAINE DU COMBAT CONTRE LEXPLOITATION, LINJUSTICE ET TOUTES LES MISÈRES... que nos militants et nos camarades puisent la force et lintelligence qui mènent aux victoires. Nous avons certainement beaucoup de critiques à nous faire et apprenons delles, mais tout en nous méfiant dun triomphalisme déplacé nous pouvons affirmer que nous démontrons aujourdhui dans les faits que lennemi de classe peut être attaqué et quil peut subir des défaites, que la continuité qualitative est possible dans loffensive des révolutionnaires et du monde du Travail ! Les Cellules Communistes Combattantes démontrent que, de la position dencerclés, de paralysés et de contrôlés par lennemi bourgeois, nous pouvons passer à celle offensive dencercleurs et dattaquants. Elles démontrent que de faibles forces peuvent, guidées par lexigence dune victoire prolétarienne, cest-à-dire sinscrivant dans la marche de lHistoire, guidées par les enseignements du marxisme-léninisme, être de redoutables forces pour le monde du Travail et que ce qui simpose est la pénétration sans cesse croissante de cette politique révolutionnaire dans le prolétariat. Nous le dirons encore : Que chaque militant du mouvement anti-guerre sil est sincère ouvre les yeux, sans crainte et sans faiblesse, sur le bilan des années dégarement pacifiste en le comparant au bilan de la jeune lutte des Cellules Communistes Combattantes sur la question de la guerre impérialiste. Pour nous, le combat continue, mais à tous nous voulons dire quil y a des moments où lHistoire accélère son mouvement en ce que de certaines périodes dépendent un avenir de misère ou un avenir de progrès et de libération ! Cest dans une pareille situation que nous devons faire aujourdhui les choix qui marqueront lissue de la guerre impérialiste : La Révolution prolétarienne ou quelques nouvelles décennies de barbarie impérialiste ! CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! CONTRE LE CAPITALISME ET SA CRISE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION DE LORGANISATION COMBATTANTE DES PROLÉTAIRES ! Organisons-nous et frappons sans relâche ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Cellules Communistes Combattantes Notes : 1. À la fin de lannée 1985, le gouvernement a fait appel à des unités parachutistes de larmée pour renforcer les services de gendarmerie ; larmée patrouillait donc dans plusieurs grandes villes du pays. 2. Allusion à une manifestation belliqueuse des pacifistes ! Elle a consisté à franchir symboliquement les clôtures de la base de Florennes (où sont déployés les missiles U.S.). _____
Actions Internationalistes contre le réseau
et le Q.G. du C.E.P.S. Aujourdhui 06 décembre 1985, les Cellules Communistes Combattantes et un groupe de Communistes Internationalistes en France ont mené trois actions simultanées et complémentaires en Belgique et en France. Dans leur pays, les Cellules ont attaqué par deux fois LE RÉSEAU BELGE DES OLEODUCS DE LO.T.A.N. (CENTRAL EUROPE PIPE LINE SYSTEM) en dynamitant les relais de sécurité de Petegem et dHuissignies, tandis quen France un groupe de Communistes Internationalistes frappait LE C.E.O.A. (CENTRAL EUROPE OPERATING AGENCY), QUARTIER GÉNÉRAL DU C.E.P.S., situé 11 avenue Général Pershing (!!!) à Versailles. Pour les Cellules Communistes Combattantes, ces actions marquent la clôture de la « Campagne Pierre Akkerman, Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois ». Cette troisième campagne fut ouverte le 19 octobre dernier par deux actions contre un bureau de recrutement militaire et le crétinisme pacifiste, relayées par nos dernières interventions contre MOTOROLA corp. et contre la Bank of America. Pour les Cellules et les militants révolutionnaires en France, loffensive de ce jour est lexpression des progrès de lInternationalisme Prolétarien au sein du mouvement communiste. La « Campagne Pierre Akkerman... » sachève sur une grande victoire pour le mouvement anti-guerre en Belgique, elle fut la continuité de la « Première Campagne anti-impérialiste dOctobre » (84) et surtout elle a témoigné de grands progrès politiques et organisationnels. Politiquement, elle a été une critique centrale du pacifisme petit-bourgeois et elle a gagné ainsi une valeur tactique immédiate ; organisationnellement, elle a démontré dans la pratique les progrès de la guérilla. Laction Internationaliste y trouve toute sa place en ce quune des tares les plus odieuses du pacifisme est le nationalisme, et que pour les centaines de milliers dhommes et de femmes menacés en Europe par les projets bellicistes de limpérialisme et qui refusent cet avenir sinistre, elle sachève donc sur un pas certes minime dans les faits mais porteur dun avenir conquérant : lInternationalisme Prolétarien. Nous avons choisi de situer nos actions communes au lendemain du « Sommet de Genève » où les deux leaders des principaux systèmes impérialistes se sont entendus en toute quiétude sur lavenir du monde, en se présentant et étant encensés comme les apôtres de la paix, alors quils ne cessent de porter la guerre et la misère aux quatre coins de la planète, comme ils se posent la question de la ramener maintenant en Europe. Alors que les mirifiques promesses de laprès-guerre, et plus tard la « coexistence pacifique », nous promettaient des lendemains radieux de progrès économiques et sociaux éternels, un univers de paix régi par lO.N.U. ou autre foutaise, les peuples européens doivent reconnaître que 45 ans après avoir mis le monde à feu et à sang, après ces mêmes 45 années de guerre incessante contre les peuples du Tiers-Monde, limpérialisme doit nous entraîner dans la crise économique la plus grave de son histoire, dans les « restructurations », cest-à-dire la surexploitation ou le chômage, dans des restrictions et une misère sans cesse croissantes... avec une nouvelle guerre comme dernière échéance ! Dans cette situation, deux tendances se dégagent, se radicalisent. La première est celle de la bourgeoisie impérialiste et de ses serviteurs dÉtat qui sengagent résolument sur le chemin de la guerre, des expéditions néo-coloniales en Afrique ou aux Amériques, dans la course au surarmement classique ou atomique, dans les « restructurations » économiques, reflets dune concurrence et de tensions de plus en plus âpres au sein de lensemble impérialiste (Est/Ouest, Europe/U.S.A., Europe/U.R.S.S.), qui dressent les peuples et les travailleurs contre leurs frères de classe dautres pays dans le cadre des luttes économiques en attendant de les faire saffronter sur les champs de bataille ! La seconde tendance est celle du monde du Travail. Celle de toutes les exploitées et de tous les exploités, celle des révolutionnaires, celle des hommes et des femmes libres du monde entier qui disent : Assez du capitalisme, assez de limpérialisme, assez dexploitation de notre travail et de nos vies, assez de misère, assez de guerre contre les peuples ! Cette tendance, la nôtre, est aujourdhui, ici dans les métropoles, en pleine évolution, en pleine réflexion quant à ses luttes. Les travailleurs sont nombreux à être plongés dans la perplexité devant cette période de bouleversements où, sans préavis, la bourgeoisie les frappe de plein fouet, où les recettes de luttes syndicales et réformistes révèlent leurs fonctions conciliatrices au service du patronat, où les grèves, aussi héroïques quelles puissent être, débouchent systématiquement sur des échecs et le triomphe du dictat patronal ou étatique, où les soi-disant « partis des travailleurs » se dénoncent par déphémères participations gouvernementales comme les valets zélés du capitalisme multinational, où le refus massif des masses sur des questions essentielles (comme par exemple les millions de signatures anti-missiles aux Pays-Bas) reste lettre morte, etc..., etc... Cette situation est vécue par lensemble de la classe ouvrière dans tous les pays européens. Cette situation est celle que les avant-gardes communistes de ces mêmes pays ont à prendre en considération pour y apporter des réponses. Si même aujourdhui cest de labsence dune stratégie révolutionnaire historique et dactualité que souffrent le plus profondément les avant-gardes ouvrières, cest de toutes ces remises en question, parfois douloureuses, de tous nos échecs antérieurs, de toutes nos désillusions, de toutes nos interrogations, et surtout de la richesse de lexpérience des victoires et des défaites, quémergent, peu à peu, progressivement, les éléments de notre futur. Ces éléments, les révolutionnaires et les travailleurs combatifs les puisent dans lhistoire de leur classe, dans les leçons de toutes les luttes ; ils les confrontent à leurs exigences et à la situation actuelle, ils les projettent dans lavenir à gagner. La cause du prolétariat et larme formidable du marxisme-léninisme, que des décennies de révisionnisme et de réformisme putrides ont calomniées de dépassées, dutopiques, voire même de nuisibles, sont à nouveau envisagées et considérées avec sérénité et espoir par de nombreux travailleurs dans les métropoles. Se rendre compte que les politiques de collaboration et de participation au système démocratique bourgeois nous ont, en fin de compte, toujours livrés pieds et poings liés à la dictature des exploiteurs, impose de lutter pour lauto-organisation de la classe ouvrière en classe pour soi, en rupture totale avec les institutions bourgeoises, comme seule possibilité pour le monde du Travail de défendre ses intérêts, quils soient immédiats ou à long terme. Se rendre compte que lÉtat est lÉtat du capital, que les partis bourgeois qui sy relaient aux ordres des conseils dadministration détenant tous les pouvoirs dans nos pays ne peuvent quêtre totalement étrangers aux plus infimes intérêts des travailleurs, impose cette évidence et lui donne tout son sens quil faut que le prolétariat sempare, sans le moindre partage, du pouvoir, cest-à-dire renverse lÉtat bourgeois et construise lÉtat ouvrier socialiste. Se rendre compte donc, quaprès avoir épuisé en vain toutes les anciennes formes de lutte, du vote aux grèves syndicales en passant par les occupations ou les manifestations qui ne peuvent plus rien changer, simpose pour le monde du Travail de sinstruire de ces défaites pour générer une stratégie de lutte nouvelle, adéquate, faite dun rapport dantagonisme complet avec la bourgeoisie. Générer une stratégie de lutte nouvelle ne veut rien dire dautre que se saisir à nouveau, avec confiance et rigueur, de la pensée vivante du marxisme, du matérialisme historique et dialectique pour diriger notre combat ! Cest à travers cette intelligence que la classe ouvrière trouve les réponses à sa dynamique de classe : Construire le Parti Communiste Combattant du prolétariat dans le feu de la guerre de classes, instaurer la didacture du prolétariat par la conquête violente du pouvoir, détruire le mode de production capitaliste et construire le socialisme ! Voilà les mots dordre qui émergent à nouveau des avant-gardes révolutionnaires des masses laborieuses dans la vieille Europe en crise. Car même si lEurope nest pas une entité aussi homogène que linternationalisme simplet limagine, cest-à-dire si les concurrences nationales et lhistoire des luttes ouvrières respectives caractérisent spécifiquement chaque nation européenne, la crise politique, idéologique et stratégique du mouvement révolutionnaire se retrouve partout dans les mêmes données globales et donc impose un même pas de progrès. Cest à partir de cette contradiction généralisée au sein de la lutte de classe que sexplique la renaissance du mouvement communiste révolutionnaire dans de plus en plus de pays des centres impérialistes. Après des décennies de révisionnisme, dopportunisme et de réformisme, le marxisme-léninisme simpose sans cesse au sein des organisations de guérilla révolutionnaire, et ainsi réaffirme lInternationalisme Prolétarien comme la forme suprême de la conscience communiste. Voilà comment sexplique lunité des Cellules et dun groupe de Communistes Internationaliste en France dans une offensive commune contre lO.T.A.N. Voilà ce qui démontre lineptie et la malveillance des commentaires qui ne manqueront pas dêtre proférés tous azimuts sur l« hydre euroterroriste ». Loffensive politique commune et la pratique se sont imposées et construites sur la seule base de notre identité communiste commune, sur lexigeante volonté des Communistes Internationalistes de mener la guerre de classe, partout où ils sont, pour faire progresser les forces révolutionnaires. Il ne sagit donc pas, dans cette compréhension des choses, que les Cellules Communistes Combattantes ou dautres sengagent de façon volontariste à franchir les frontières ! Au contraire, il sagit dêtre attentif et de prendre acte du développement objectif de la direction M.L. partout de par le monde et détablir une dialectique internationaliste entre les avant-gardes issues de ce développement, cest cela lInternationalisme Prolétarien. Le temps de la recomposition du mouvement révolutionnaire autour des principes historiques fondamentaux du marxisme-léninisme, renouant des liens avec son histoire et son patrimoine, affrontant lavenir en conquérant, est arrivé. Et il est arrivé partout ! Les actions de ce matin sont un premier témoin de cette situation et révèlent la décision des révolutionnaires de progresser dans ce sens. « OU IL Y AURA LE COMMUNISME POUR TOUS, OU IL NY AURA DE COMMUNISME POUR PERSONNE. » En cette époque, cela est évident pour plusieurs raisons : Sur le plan économique tout dabord, car il existe un tel réseau de dépendances et dinterdépendances économiques entre tous les pays du monde quisoler un pays de cette complexité est irréalisable à lère impérialiste. Sur le plan militaire ensuite, quand lon voit que chaque poussée révolutionnâire dans le monde implique une réaction immédiate des forces spéciales des États impérialistes (telle lintervention conjointe des parachutistes français et belges à Kolwezi), que ces forces sont en pleine expansion ces dernières années... Et que le partage du monde est décidé à Genève... Sur le plan politique également en ce que le processus de lutte pour le communisme impose un rapport fondamentalement différent entre les peuples à travers lInternationalisme Prolétarien, des rapports fraternels sur la base de la solidarité. Sur les plans politique et historique enfin, puisquà la tragique lumière du rétablissement complet du mode de production capitaliste en U.R.S.S. et en Chine, les déviations historiques des thèses du « socialisme dans un seul pays » ou autres « patrie du socialisme » doivent se combattre par laffirmation vivante de linternationalisme comme seule voie pour le chemin de la révolution communiste. Linternationalisme est inhérent au processus révolutionnaire en ce que chaque progrès particulier influe sur la contradiction globale (le rapport de forces entre le prolétariat mondial et bourgeoisie impérialiste), et que lunité politique, idéologique, et sans doute militaire des forces révolutionnaires constituées simposera pour vaincre un ennemi conséquemment unifié en tant que classe dominante. Ajoutons aussi à tous ces facteurs limportante subjectivité communiste qui sexprime à travers lInternationalisme dans le cur des prolétaires, en ce quil est porteur de Fraternité entre opprimés, didentité de classe dans les espoirs partagés et les combats communs. Nous revendiquons la subjectivité de notre identité de classe, et nous combattons tout autant le subjectivisme : il sagit dun fléau qui gangrène sérieusement certains mouvements de lutte en Europe. Dès leur apparition dans les années 70, des mouvements de guérilla dans les métropoles ont été marqués, à des degrés divers, par cette déviation. Aujourdhui le subjectivisme et ses développements : idéalisme, anarchisme, ou ses corollaires : opportunisme, radical-réformisme, orientent encore trop de combats, et à lheure imminente dune forte explosion sociale, il sagit de les combattre politiquement et dy mettre un terme. Pour terminer ce communiqué, nous allons maintenant parler de la conjoncture particulière qui nous a amené à choisir ce moment pour mener notre première intervention posant la question de lInternationalisme. Amplement présenté comme le sommet de la paix, le bilan que les peuples peuvent tirer de ce sommet est très clair : la tendance à la guerre se renforce et saccélère, de même que les bonnes paroles de « paix » de Reagan et Gorbatchev sinscrivent intégralement dans ce processus : Elles préparent, conditionnent les peuples à lidée de la guerre, concept que la bourgeoisie impérialiste avait éloigné des centres aux moments où leur pacification était nécessaire à lexportation des conflits dans le Tiers-Monde : lors des périodes de décolonisation, des reconquêtes néo-coloniaies, des luttes de libération nationale et du maintien de lordre impérialiste, des rivalités inter-impérialistes à travers les puissances locales interposées, etc... Aujourdhui, il faut à nouveau faire intégrer aux populations quune guerre est possible alors quil y a 40 ans quon les berce et les exploite dans la « coexistence pacifique ». Cest en ce sens que le Sommet de Genève intègre les peuples à la logique de feu et de sang de limpérialisme : le sommet de la paix sest mué en « Sommet de la dernière chance », dont léchec sous-entend clairement le développement brutal de la menace. Mais ce nest pas tout de rendre la guerre fatale et historiquement logique aux yeux des masses, de la faire accepter comme aussi fatale quinéductable : il faut encore mobiliser les masses dans les projets criminels de limpérialisme, et le Sommet de Genève poursuit aussi ce but. Il sagit, pour chacun des leaders impérialistes de se présenter comme le « défenseur de la Paix », du « monde libre », et de faire devant son opinion publique endosser léchec prévisible de ce numéro de bandits par limpérialisme concurrent. Dun côté, « lavenir du socialisme contre le bellicisme impérialiste », de lautre « la démocratie contre le totalitarisme soviétique » ! Le Sommet de Genève nétait quune infâme manuvre des impérialistes, personne ny comptait réduire quelquarmement et aucune des parties ny entendait régler quoi que ce soit : il sagissait de faire un grand pas vers la guerre en mobilisant les masses derrière leur bourgeoisie. Les révolutionnaires doivent combattre les manigances impérialistes, ils doivent dénoncer et attaquer les plans sordides des États-majors politiques, financiers et militaires bourgeois ; le Sommet de Genève doit être mis au banc des accusés : accusée, la défense de la « démocratie » à louest, accusée, la défense du « socialisme » à lest, et accusé principal, limpérialisme mondial fauteur de crise et de guerre ! Renforçons les luttes révolutionnaires de notre classe, unissons-nous au-delà des frontières, car pour nous, Communistes, une seule frontière existe : celle qui sépare le monde pourrissant des exploiteurs et celui des exploités ! Suivons en cela lexemple héroïque de Pierre Akkerman qui, en vrai militant communiste, fit sien le combat de ses frères de classe espagnols contre le fascisme, le militarisme et la réaction ! PROLÉTAIRES DE TOUS LES PAYS, UNISSEZ-VOUS ! CONTRE LA GUERRE IMPÉRIALISTE, LA GUERRE CIVILE ! EN AVANT VERS LA CONSTRUCTION OU LE RENFORCEMENT DES ORGANISATIONS COMMUNISTES COMBATTANTES FROLETARIENNES PARTOUT DANS LE MONDE ! VIVE LINTERNATIONALEME PROLÉTARIEN ! EN AVANT VERS LA RÉVOLUTION COMMUNISTE ! TOUT LE POUVOIR AUX TRAVAILLEURS ! Un groupe de Communistes Cellules Communistes Combattantes Bruxelles, le 6 décembre 1985
(Suite à un contretemps, laction projetée contre le C.E.P.S. à Huissignies na pas été menée ce matin.) _____
Lettre aux Travailleurs, Travailleuses, et Camarades en France. Ce matin, un groupe de Communistes Internationalistes en France et les Cellules Communistes Combattantes ont mené de concert trois actions de guérilla révolutionnaire, une à Versailles, deux en Belgique. La qualité Internationaliste de cette offensive fait, pour la première fois, apparaître concrètement notre Organisation en dehors des frontières, et cest dans ce sens que, intervenant dans votre réalité, nous voulons vous présenter, exposer, même très brièvement, le projet politique des Cellules, notre histoire, notre combat. Cette présentation nous semble aussi simposer par prudence : nous savons déjà que lensemble des médias ne manquera pas dagiter le spectre du « terrorisme international », le K.G.B. ou la « filière bulgare », et surtout Action Directe. Nous sommes totalement étrangères à tout cela. Ceux qui connaissent quelque peu notre combat et nos positions politiques savent que ce qui nous sépare dA.D. est le fossé infranchissable entre le marxisme-léninisme et lanarcho-radicalisme. Qui sont les Cellules Communistes Combattantes ? Nous sommes une jeune et encore très faible organisation militante combattant pour la révolution communiste. Mais lHistoire est hélas de plus en plus riche de manipulations abusives du concept communiste ou de trahisons de son essence : un des deux principaux impérialismes sen revendique toujours honteusement, cest au nom de son idéal et de sa clairvoyance que la contre-révolution chinoise réinstaure le capitalisme, cest sous son couvert que le P.«C.»F., depuis 1920, trafique son orthodoxie social-démocrate. Il nous faut donc apporter quelques éclaircissements dans notre affirmation communiste. Nous combattons pour la révolution communiste, pour la destruction du pouvoir bourgeois, pour la construction dune société sans classe et sans État, une société où sera abolie lexploitation de lhomme par lhomme, une humanité sans misère, sans guerre... Et cela, pour nous marxistes, est un objectif bien concret que nous pensons accessible et réalisable, que nous savons inéluctable dans le devenir de lhumanité. Tout notre engagement, toute notre identité, toute notre subjectivité reposent sur la confiance, éclairée par tant de pages héroïques de la lutte des peuples, dans la cause des exploités, puisent leurs forces dans lexigence dun nouveau monde, se rationalisent dans les théories du socialisme-scientifique. Toute notre organisation politique, stratégique et tactique est unifiée sur ces bases et ne vise quun seul but : la Révolution ! La politique, la stratégie et la pratique des Cellules Communistes Combattantes sont guidées par les enseignements vivants du marxisme-léninisme. Trop brièvement, cela veut dire : Les sociétés humaines sont fondamentalement organisées en fonction des conditions économiques historiques, cest-à-dire lorganisation et le développement du mode de production. Le mode de production hégémonique caractérisant cette époque est le capitalisme. Dans sa phase actuelle, monopolistique et mondialisée, cest limpérialisme, « stade suprême du capitalisme ». Le capitalisme est un système de classes où sopposent, de façon antagonique, les intérêts de la bourgeoisie et ceux du prolétariat. Les moyens de production et les richesses accumulées sont aux mains dune petite bande de parasites la bourgeoisie , tandis que la très grande majorité des populations est déshéritée du fruit de son travail. En cette étape de limpérialisme achevé, nous disons que la contradiction principale animant le mouvement de lHistoire est celle opposant le prolétariat mondial à la bourgeoisie impérialiste. La question qui se pose à lordre de lHistoire est celle-ci : la rationalité capitaliste nengendre plus aucun progrès dans le développement des forces productives, au contraire, elle ne peut plus quengendrer, avec des conséquences de plus en plus dramatiques, toutes ses tares inhérentes : crises économiques, surexploitation du travail, chômage, guerres incessantes, famines à léchelle continentale, catastrophes et dérèglements écologiques, aliénation et désespoir existentiels, etc..., etc... Alors, il est tant dactualité que de bon sens de poser la question du dépassement, de la disparition de cet ordre économique aussi absurde que criminel. Le prolétariat est la classe sociale appelée à réaliser cette révolution. Lui seul est à même, de par sa position dans la contradiction économique et en sorganisant en tant que classe pour soi sous la direction de son Parti Communiste, de réunir les forces vives et la juste direction prolétarienne pour la prise du pouvoir. La prise du pouvoir par la classe ouvrière veut dire lautorité absolue du monde du Travail sur tous les secteurs économiques et politiques, principalement la disparition de la propriété privée et lorganisation socialiste de la production. La révolution prolétarienne sera une révolution violente. La dictature de la bourgeoisie repose fondamentalement sur la brutalité terroriste de ses armées mercenaires, et à lheure de la confrontation Historique elle jetera toute sa folie meurtrière dans la bataille. Pour vaincre la bourgeoisie et ses sbires, la classe ouvrière doit se doter dune grande unité politique, idéologique et militaire capable décraser les forces ennemies. Le Parti Communiste guidé par le marxisme-léninisme et lArmée Rouge placée sous sa direction sont les instruments politiques et militaires dont la classe ouvrière doit se doter (qui doivent émerger de son sein) pour imposer sa propre dictature : la dictature du prolétariat. En instaurant la dictature du prolétariat, la classe ouvrière fera disparaître la bourgeoisie et créera ainsi, par voie de conséquence, les conditions pour son auto-extinction en tant que classe. Les Cellules Communistes Combattantes sinscrivent au sein de la lutte de classe en Belgique. Partant de lanalyse matérialiste historique de la conjoncture sociale dans notre pays, des potentialités et des faiblesses du mouvement prolétarien et ce replacé dans le contexte international , nous travaillons à la « première tâche » : la construction de lorganisation Combattante des Prolétaires, cest-à-dire à lunification Organisationnelle des avant-gardes prolétariennes dans une pratique offensive et révolutionnaire. La construction, dans le combat de classe, de lOrganisation Combattante des Prolétaires est donc la tâche primordiale simposant aux communistes dans notre pays... comme dans le vôtre ! Dans notre cas, nous avons défini la période stratégique actuelle de la lutte des Cellules comme celle de la « propagande armée ». « La lutte armée pour le communisme est un vecteur de propagande particulièrement efficace quand elle est menée correctement. Cette force réside dans ce qu elle porte de rupture avec le cirque démocratique dont la bourgeoisie rédige le programme, dans ce quelle est destruction objective chez lennemi, dans ce quelle témoigne de la réalité, même encore limitée, de forces prolétariennes organisées pour la guerre de classe, et dans ce quelle est irrécupérable par les idéologues appointés de la bourgeoisie : les faits sont têtus ! » « De plus, la pratique de la lutte armée en ce quelle est rupture révolutionnaire, anticipe et prépare les phases futures du mouvement révolutionnaire, linsurrection pour la prise du pouvoir par le prolétariat, la guerre civile pour lélimination de la bourgeoisie et de ses agents. Le mouvement de classe, trempé dans la lutte de guérilla, arrivera aux échéances décisives de son histoire avec lexpérience et lorganisation, les forces réelles de maturité politique, organisationnelle, et même subjective absolument nécessaires. » « La lutte armée pour le communisme permet enfin de démasquer par les faits tous les traîtres au mouvement ouvrier, tous ceux qui ne manquent pas de rejoindre la bourgeoisie et de dénoncer les révolutionnaires quand lorage sannonce. La lutte armée a un caractère danticipation concrète du pouvoir ouvrier, elle démasque les politiques de kollaboration et dintégration des traîtres syndicaux et réformistes. » « Et surtout, la lutte armée exprime la pratique dun véritable Internationalisme Prolétarien, car, à lépoque de limpérialisme (à lépoque où le mode de production capitaliste a mondialisé sa domination), une unité de plus en plus grande simpose entre les avant-gardes et les masses des pays dominés et des métropoles. Cette unité, face à un ennemi commun, se réalise dans le combat révolutionnaire et impose dattaquer lennemi sur tous les fronts. À lheure où tant de peuples du monde combattent la bête les armes à la main, les révolutionnaires dans les métropoles se doivent dattaquer les arrières de la machine impérialiste avec la même détermination. » (Points 16 à 19 de notre « Document du 1er mai, À propos de la lutte armée »). Dans la pratique, notre politique sest, jusquà ce jour, concrétisée dans trois campagnes : La « 1ère Campagne anti-impérialiste dOctobre » portait la question de lémergence de la politique révolutionnaire au sein de la contradiction opposant lensemble des populations à limpérialisme : la guerre impérialiste. Dans notre pays, un grand mouvement populaire est mobilisé contre les préparatifs bellicistes de lO.T.A.N. concrétisés particulièrement par limplantation des missiles U.S. sur notre territoire. Par cette campagne, nous avons restitué la question de la guerre impérialiste au sein de sa matrice : le mode de production capitaliste. Nous avons porté loffensive contre 3 multinationales directement compromises avec lindustrie de guerre, contre les partis politiques au pouvoir gouvernemental : les sociaux-chrétiens et les libéraux, et enfin contre les forces armées de O.T.A.N. Nous avons clôturé cette campagne le 15 janvier 85. Le 1er mai, Fête du Travail, nous avons attaqué et détruit le siège de la Fédération des Entreprises de Belgique à Bruxelles, le Quartier Général du patronat belge. Au cours de notre intervention, la gendarmerie sest rendue responsable de la mort de deux pompiers, drame auquel nous navons pu que trop faiblement répondre en attaquant, quelques jours plus tard, la « Direction Supérieure de la Logistique et des Finances » de cette gendarmerie, corps spécial de répression anti-ouvrière placé sous le commandement de lO.T.A.N. via la « Défense Nationale ». À loccasion du 1er mai, nous avons aussi publié une série de documents, dont le principal était une première définition globale de notre stratégie révolutionnaire : « À propos de la lutte armée ». La « Campagne Karl Marx » porte la question de la lutte des travailleurs contre laustérité et celle de la nécessité de lOrganisation ouvrière. Nous lavons ouverte le 8 octobre dernier par laction contre Intercom, géant de la production et distribution dénergie (gaz, élec.) responsable, avec ses pairs européens, de centaines de morts de froid et de dénuement lhiver dernier. Puis, nous avons détruit le siège de FABRIMETAL, syndicat des patrons de la métallurgie, et le même jour, toujours à Charleroi, nous avons porté lattaque contre l« Office des contributions directes ». Les 4 et 5 novembre, les Cellules ont attaqué et détruit 3 principaux sièges de loligarchie financière : les trois premières banques du pays (déjà attaquées à de nombreuses reprises au cours de manifestations ouvrières), et la M.H.B., quatrième institution de crédit aux U.S.A., véritable vampire du Tiers-Monde. La « Campagne Karl Marx » est toujours ouverte aujourdhui. La « Campagne Pierre Akkerman, Combattre le militarisme bourgeois et le pacifisme petit-bourgeois » sest ordonnée comme continuité et progrès de notre première Campagne, elle est liée aux récents événements dactualité : la mobilisation anti-guerre du 20 octobre à Bruxelles, le Sommet (interimpérialiste) de Genève et lincursion intempestive de Reagan le 21 à lO.T.A.N. Nous avons, les 19 et 20 octobre, porté loffensive contre INFORSERMI, un centre de recrutement militaire, et ensuite dénoncé dans la pratique les directions infâmes des petits-bourgeois pacifistes dont la seule raison est de trahir le mouvement anti-guerre en lenfermant dans le légalisme capitulard. Quand Reagan paradait dans les bunkers de lO.T.A.N. placés sous la protection de milliers de flics et dhommes de troupes, notre Organisation détruisait le siège européen du trust délectronique militaire U.S. MOTOROLA, et avant-hier nous attaquions la Bank of America à Anvers. Les 3 actions simultanées de ce matin clôturent la « Campagne Pierre Akkerman... » du nom dun Communiste Internationaliste tombé, le 1er janvier 37, dans le combat des Brigades Internationales. Travailleurs, Travailleuses, Camarades, Une si courte présentation est certainement insuffisante pour vous renseigner sur la globalité et les particularités de la lutte des Cellules Communistes Combattantes. Cependant nous pensons quil était juste de lécrire en ce quelle est une approche à partir de laquelle certains dentre vous seront peut-être tentés de sinterroger plus sur lexigence et le chemin du combat de la révolution communiste. Nous ne pouvons que vous écrire le même message adressé au monde du Travail dans notre pays : LOrganisation Communiste Combattante, réalisant lunité des éléments les plus combatifs du prolétariat ne naît pas de son auto-proclamation. Cest dans le mouvement concret de la lutte, de ses expériences et de son enrichissement, des forces développées pour la finalité révolutionnaire, que les avant-gardes sunifient. Aujourdhui, aux camarades sincères et combatifs, nous disons : lisez, étudiez, discutez les enseignements du marxisme et du léninisme ; étudiez, discutez les expériences historiques de notre classe ; lisez, étudiez, faites circuler et critiquez lexpression politique des révolutionnaires européens et du monde entier aujourdhui, enrichissez ce patrimoine de vos critiques et confrontez-le à la pratique, posez la question de la Révolution, de lorganisation des forces prolétariennes dans cette optique, et les portes de lavenir souvriront devant nous ! Pour le communisme,
______________________ « Les communistes ne s'abaissent pas à
dissimuler leurs opinions et leurs projets. Ils proclament ouvertement que leurs buts ne
peuvent être atteints que par le renversement violent de tout l'ordre social passé. Que
les classes dirigeantes tremblent à l'idée d'une révolution communiste ! Les
prolétaires n'y ont rien à perdre que leurs chaînes. Ils ont un monde à y gagner.
Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! » « Il est absolument naturel et
inévitable que l'insurrection prenne une forme plus haute et plus complète, celle d'une
guerre civile prolongée embrassant tout le pays, c'est-à-dire d'une lutte armée entre
deux parties du peuple. Cette guerre ne peut être conçue autrement que comme une série
de grands combats peu nombreux, séparés par des intervalles assez grands, et une masse
de petites escarmouches dans l'intervalle. S'il en est ainsi, et il en est bien ainsi, la
social-démocratie doit absolument se proposer de créer des organisations aussi aptes que
possible à conduire les masses à la fois dans ces grands combats et, si possible, dans
ces petites escarmouches. » « Les flics peuvent mettre les
révolutionnaires en taule, les torturer et les assassiner, mais ils ne peuvent jamais
tuer la révolution et la mémoire des communistes. »
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