ÉPISODE 7 - le seigneur de guerre



Monté sur un char moins branlant que les autres, tiré par deux énormes sanglier de combats, il mesurait au moins deux fois la taille d'un homme . Il portait sur le crâne un casque grossier, orné de gigantesque cornes peintes en rouge vif, sans doute grâce à ses victimes. Une large plaie mal cicatrisé parcourait sa face hideuse du front jusqu'au menton. De son oreille droite ne demeurait que quelques lambeaux de chair , suite à certains règlement de compte . Sa peau particulièrement sombre laissait apparaître de larges veines sinueuses au long de ses membres robustes , témoins de sa puissance. Sur son torse quasi nu, il arborait en bandoulière une formidable ceinture, faite de peaux, des crânes, de crocs et d'os, qui indiquait son statut supérieur. Nombres d'autres canines, symbole très prisé chez les peaux-vertes, ornaient ses armes et son char. Sans doute provenaient elles des indénombrables concours de coups de boule utilisés pour désigner le big boss . Il s'agissait probablement du seigneur de la waaagh , venu distribuer des claques aux boys ayant quitté la horde sans ordre . L¹esprit d¹initiative étant rare chez les orcs , il est peu apprécié . Cette hypothèse semblait en effet vérifié par l'air penaud que prenaient les boys en passant devant lui . Il remonta la rue en aboyant après des êtres encore plus stupide que lui . Juste avant qu¹ il n¹arrive sur la grande place , une porte s¹ouvrit avec fracas et un homme sortit d¹une mansarde . Sous les yeux stupéfaits de Karl, il se précipita sur le char en brandissant une immense hache au dessus de se tête. "Inconscient !" songea Karl. C'était l'un de ses chasseurs, étant donné la peau de bête qu'il portait sur les épaules.
L'orc para l'attaque avec une facilité déconcertante . La hache glissa sur le kikoup en libérant une gerbe d¹étincelle , et finit sa course profondément enfoncée dans le bois . Le seigneur de la waagh regarda quelques instants le pauvre fou qui essayait désespérément d¹arracher sa hache de la garde du char. S'il en était capable, il aurait sans doute sourit en tranchant le bras de l'éffronté au niveau du coude . L¹homme tomba les rotules à terre, tordu de douleur, ne parvenant même pas à hurler . A la place de son membre se trouvait maintenant une grande déchirure rouge vif d'où jaillissait abondamment le sang. Quelques mètres plus loin; gisait dans une mare vermeille, le reste de son corps, bientôt bleue et raide. Le monstre mis pied à terre lourdement. Il fit un pas vers l'homme à sa merci, le recouvrant totalement de son ombre. Il semblait prendre un sadique plaisir à voir souffrir lentement sa victime. Il releva l'homme par les cheveux, le maintenant au dessus du sol, le visage ensanglanté dans la lumière. C'est alors que Karl reconnu Bork .
Malgré la distance et les traits déformés, il était impossible de confondre. La scène que Karl regardait avec un certain détachement lui sembla alors tous autre . Le sang afflua dans ses veines , l¹angoisse et l¹incompréhension lui comprimant poitrine et cerveau . Impuissant , il contempla la mise à mort de son ami . Bork pendait toujours par les cheveux à quelques centimètres du sol. L'orc, lassé du spectacle se décida enfin. Il saisit la carotide du chasseur entre pouce et index griffu, et dans un geste ample et vif l'arracha. L'hémoglobine jaillit vélocement du vaisseau sectionné, arrosant abondamment les alentours et la face du monstre satisfait. Le visage de celui qui fut un fier guerrier se figea, la bouche ouverte, les yeux dans le vide. Définitivement.


ÉPISODE 8 - la folie destructrice



La stupeur se changea brusquement en indescriptible rage. Karl se précipita vers les escaliers, mais une main ferme le retint par le bras. Les réflexes de vétérans agissants,le tranchant de la hache s'arrêta juste avant le cou de son agresseur. Celui-ci était de la taille d'un gob, seulement la force de la poigne ne pouvait provenir d'un de ces répugnants petits êtres. Et puis les gobs n¹ont pas de barbe. Ungrim ! Que faisait-il ici? Voila des jours que les nains les avaient quittés. Cela importait peu, il avait quelque chose à accomplir , quelque chose qui ne saurait attendre. Il tenta de se dégager, mais la force du nain était considérable.

- Laches-moi !

- As-tu conscience de l'absurdité que tu vvas commettre ? Tu n'es pas en état de combattre. La voix du barbu était calme, posée, sans heurt .

- Écoutes nain d'jardin, j'ai beaucoup de respect pour ta barbe blanche, mais ne te mets pas en travers de mon chemin!"

Karl se sentait capable de terrasser la terre entière si il le fallait , tant sa rage et sa douleur étaient grandes . Ungrim ne répondit pas. Il se contenta de poser sa main sur l'épaule de Karl. Sans prévenir, il exerça une forte pression sur le membre meurtri. Karl ne put réprimer un pénétrant cri de douleur. Les larmes lui montèrent aux yeux, tant causées par la souffrance que par toutes les émotions dures, brutes qui lui martelaient corps et âme.

Depuis des mois il avait montré figure sereine et calme, même dans les pires moments. Il avait vu se faire massacrer des gamins tout juste en âgé de tenir une épée. Il en avait mutilés comme il serait trop horrible de le décrire. Il avait soutenu de longues heures durant l'agonie de ceux que l'on ne pouvait pas soigner. Multitudes d'images sanglantes gravées à jamais dans son âme. Et tout cela sans rien laisser paraître, sans sourciller. Comment aurait-il put en être autrement? Il était devenu malgré lui la bannière vers qui chacun se tournait pour reprendre courage. Par son expression implacable face à l'adversité, on le prenait pour exemple.

Il pleura longuement sur le sol, soutenu par le nain .


ÉPISODE 9 - Fanchon



Cinq jours plus tard, Karl retrouva ses hommes à plusieurs lieux de la cité incendiée. Un campement de fortune avait été installé au milieu d¹une forêt, près de tahbeleihm . Assit près d'un feu, il se torturait l'esprit. Bien sur il n'était pas directement responsable de la mort de Bork, mais quelque chose lui faisait mal, quelque part. Même dans ce monde de guerre et de sang, de bataille et de massacre, où l'on côtoie chaque jour la mort, celle d'un ami est déchirante. Il ne parvenait pas à accepter le décès de Bork. Ils avaient vécu tant de choses ensemble , affrontés tant de périls.

Du bout des doigts, il caressait une superbe lame. C'est l'imberbe qui lui avait porté ce matin. Le visage encore rouge d'avoir pleuré son père, il s'était présenté devant Karl et lui avait tendu cette épée. Karl l'avait enlevé des paumes ouvertes du jeune homme sans rien dire. Il avait immédiatement reconnu l'arme personnelle de son défunt ami, qui avant sa hache, alors qu'ils étaient tout d'eux dans l'armée, l'avait si souvent sauvegardé. Avec un sourire triste il se remémora le nom que Bork lui avait donné : "Fanchon, la plus utile des filles de joie". Ils avaient beaucoup ris lorsque Bork parlait de son épée comme d'une femme."Celle là au moins, elle ne couchera pas dans un autre lit que le mien !" disait-il en s'esclaffant, une chope de bière à la main. En effet, il ne s'en séparait jamais, même pas pour dormir. "Il aurait voulu que tu l'aie", avait dit l'imberbe avant de remonter à cheval et d'éperonner sa monture. Peut-être avait pensé Karl, en s'asseillant sur une pierre. Peut-être.
Il était resté la tout le jour durant, en se remémorant la vie aux côtés de son ami. Puis lui apparu à nouveau la vision de l'orc infâme le mettant à mort. Rageusement, il planta la lame dans le sol meuble; je te le promet Bork, tu sera vengé.

Vic vint s'asseoir en face de lui, lui amenant une maigre pitance . Ils mangèrent en silence. Karl considéra son compagnon. De larges cicatrices lui barraient le visage en diagonale. Il n'avait pas eut le temps de le remarquer lors des combats, mais maintenant, cela le frappait. Personne n'était ressorti indemne de cette lutte. Mais chez Vic, quelque chose d'autre d'autre avait changé. La lueur au fond de ses yeux. Elle était lueur de joie et de réconfort, la voici triste et guerrière. Ce fut lui qui rompit le silence:

- Merci, dit-il simplement. Karl lui réponndit d'un hochement de tête. Parfois, une attitude en dise bien plus long que le plus étoffé discours.

C'était le cas ici , tout avait été dit sans un mot , dans un regard partageant le même drame. Karl lui avait certainement sauvé la vie, mais que dire de plus qui n¹aurait été déplacé ? Lorsqu'ils eurent finis leur repas , Karl demanda un état des lieux . Les pertes avaient étés extrêmement lourdes, et peu était ceux qui avaient réussis à s'enfuir. Parmi les guerriers présents au campement, nombre étaient grièvement blessés, dans l'incapacité de combattre. Le moral était au plus bas. En plus de tous cela, Karl ne pouvait s'empêcher de sans cesse penser à ses fils. Où pouvaient-ils bien être? Étaient-ils vivants?

Cette-fois, c'est Malkios qui interrompit les réflexions de Karl. Il sauta de cheval en plein galop, laissant le soin à d'autre de s'occuper de sa monture, et se précipita vers son chef. A bout de souffle, il articula difficilement :

- Les orcs n'ont pas,.... bougés depuis trrois jours....., apparament ils se battent entre-eux pour .... une histoire de commandement.

Il déglutit difficilement et poursuivit:

- L'empereur arrive pour protéger tahbeleiihm ..... avec une immense armée .... Je les ai vu à une journée d'ici, sans doute seront ils là avant la Horde .

Karl prit un moment pour assimiler ces informations. Il y avait une chance qu'ils s'en sortent.

- Merci Malkios. Repars immédiatement pourr aller voir l'empereur. Indiques lui le meilleur endroit pour livrer bataille, qu'il installe ses troupes sur les collines du vent noir, là où débouche la plaine."

Puis il se tourna vers Vic.

-"Rassembles les hommes, nous partons".

Ils rammassèrent à la hâte leurs affaires, et se mirent en marche vers les collines. La connaissance du terrain leur donnait un avantage, qu'il fallait immédiatement exploiter .
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