ÉPISODE 13 - Que gronde le tonnerre



La horde était immense et terrifiante. Des milliers et des milliers de peaux vertes sortaient des bois face aux hommes. Un flot continu de hurlement rauques et de gestes de défis. Du haut de la colline, l'empereur, le regard tourné vers l'ennemi, donna le premier ordre de cette bataille, qui serait suivit de beaucoup d'autres :

-Feu!" dit-il simplement.

Derrière lui, une bannière se dressa et l'ordre se répercuta "Feu, feu, feu...". Les secondes qui suivirent parurent irréelles. En un ensemble parfait, les mille-cinq cents canons de l'armée crachèrent la mort. Plus aucun son ne parvenait à l'oreille de Karl, recouvert par le tonnerre des batteries impériales. Chaque mise à feu de poudre se répercutait dans sa poitrine et celle de chaque soldat présent ce jour là. Il put suivre des yeux la première salve. Les boulets rougeoyants montèrent haut dans le ciel, puis, lentement, arrondirent leur trajectoires pour fondre à une vitesse indescriptible sur les orques. En chaque lieu où il en tombait un, une profonde tranchée sanguinolente se formait. Les artilleurs n'en étaient pas à leur coup d'essai. Les trajectoires étaient parfaites , de manière à faucher un maximum d'ennemis.
Malgré les lourdes pertes infligés par les batteries, l'assaut des premières lignes orques ne faiblit point . Au contraire , la charge se fit de plus en plus rageuse , à mesure que la distance séparant les deux armées rétrécissait. Lorsque' ils furent suffisamment près , les arquebusiers , archers et arbalétriers se joignirent tour à tour au chant de mort des canons, arrachant quelques centaines de peaux-vertes supplémentaires à la vie.
Karl observa sur la droite une étrange machine, positionnée dangereusement près de la ligne de front, à l'inverse des autres canons. Il disposait de multiple fus , d'une puissance invraisemblable. Un régiment entier de boys orque fut fauché par son tir , criblé d'indénombrables morceaux de fer.

Puis ce fut le choc.

Sous la poussée de la charge furibonde, les trois premiers rangs des deux camps furent broyés , piétinés . Les corps à corps sanglants commencèrent, acier contre acier , muscles contre muscles , vie contre mort . Ici , un mur de lances se dressait , pour se briser immédiatement , vaincu par la force d'impact, là, une poche de combattants , coupés de leur compagnons, était annihilée. Partout les lames déchiraient les armures et les chairs. Et nombreux étaient ceux qui tombèrent. Au milieu des mêlées, les armes d'individus supérieurs des deux races prélevaient leur compte d'âmes, enfonçant les défenses, terrassant des unités entières. Parfois, d'eux d'entres eux ce rencontraient. Avait alors lieu de terrifiants duels, où la rapidité et la dextérité faisait face à la force brute.
De sa position surélevée, Karl avait une bonne vision de tout le champs de bataille. Il était pour l'instant difficile de se rendre compte de la situation . Le gros de l'infanterie impériale semblait tenir , mais cet équilibre était précaire, tous le savait. Déjà rouge, la terre était couverte de combattants. Sur le flanc gauche, les guerriers nordiques attendaient impatiemment le signal de leur meneur. Ce dernier se tourna enfin vers les dignitaires du nord qui se trouvaient à ses côtés :
" Vous pouvez engager vos forces. En revanche, préservez les tomhawakeurs en retrait, il n'est pas encore temps pour eux . De même , je veux que les wankeurs reste en arrière.>>

Un frémissement d'incompréhension parcouru les chefs de villages. Que les wankeurs restent à l'arrière ! Eux toujours en première ligne , dignes des plus grands exploits ! Ils devraient se terrer pendant que l'ennemi est si proche ! C'est tout bonnement inconcevable.

- Je comprends votre indignation. Je mainttient mon ordre. Les temps durs sont à venir, et là, les wankeurs seront indispensables . Rappelez-vous que même eux m'ont jurés loyauté et obéissance . Allez , et qu' Athor guide votre bras .

- Athor!" Répondirent-ils en brandissant lleur armes.

Quelques temps après, des centaines de guerriers ornés de peaux de bêtes se jetèrent férocement dans les combats. La masse verte sembla enfoncée , mais très vite elle absorba les charges des hommes , et les joignit aux réjouissances sanglantes.
Karl attendit encore, puis envoya les tohmawakeurs. L'ennemi était maintenant suffisamment engagé pour ne prêter attention aux petits détachements qui le contournaient rapidement . L'un deux parvint aux dernières lignes sans attirer de résistance. Un dernier groupe de peaux -vertes le séparait encore des lances-rocs si dangereux. Les nordiques fondirent courageusement sur lui. Les orques , babines retroussées , se préparèrent à recevoir la charge, sereinement. Mais alors qu'a peine la moitié de la distance fut parcourue, les hommes utilisèrent leurs tohmawaks. Les petites haches de lancé virent se ficher dans les chairs avec une précision terrifiante, laissant de nombreux adversaires au tapis. Puis, chacun tira la hache ou l'épée qu'il tenait avec son bouclier, terrassant les derniers orques encore stupéfaits.
La suite fut une formalité. Les quelques servants massacrés, les machine détruites. L'empereur, qui avait observé la scène à l'aide d'une longue vue , fut frappé d'admiration pour ces hommes et leur bravoure. Ils venait d'accomplir un acte héroïque , dont dépendrait peut-être le cours de la bataille. Malheureusement , l'arrière garde orque , alertée , ne fit qu'une bouché de ces hommes téméraires, bien qu'ils vendirent chèrement leur vie. L'empereur vit succomber le dernier avec une pincement à la poitrine.


ÉPISODE 14 - Enlisement



Depuis plusieurs heures, hommes et peaux-vertes s'entretuaient. Cadavres des deux camps s'amoncelant sur le sol. Les réserves impériales avaient presque toutes étés engagés, permettant de garantir l'équilibre des lignes humaines qui tenaient bon. Bientôt, la poudre allait venir à manquer, et les canons se tairaient, privant les soldats d'un solide appui face à la déferlante orque.

Et pourtant, les deux adversaires n'avaient ni l'un ni l'autre engagé le meilleur d'eux-même. L'élite de la cavalerie impériale attendait un situation plus favorable , où leur charge ne pourrait être absorbée, et où elle piétinerait victorieusement l'ennemi, annonçant sa débâcle. Les wankeurs en revanche avait été envoyée, lorsque quelques grosses proies étaient apparues. Pour l'heure, certains étaient aux prises avec des trolls. Karl, à qui on avait procuré une longue vue, s'attarda sur eux. Il eut un petit sourire lorsqu'il aperçu une crête orange au dessus des gobelins.

Le borgne était donc vivant. Du moins pour le moment. Sa hache s'abattait sa relâche, dispersant les membres de ses infortunés adversaires. Enfin il atteint son but. Un gigantesque troll , armé d'un tronc d'arbre, balayait les rangs de lanciers en bavant avec un rictus stupide. Le borgne évita promptement l'énorme bois qui s'abattit violemment à son côté, et, saisissant un gobelin par la jambe, se servi de son élan pour le projeter au visage du monstre. Mettant à profit l'infime répit que lui offrit ce geste, il glissa entre les membres inférieurs du troll, la hache levée.

Le sol se mit à trembler sous les pieds de Karl, l'arrachant à son observation. Sur sa droite, la cavalerie panthère se mettait en mouvement. Elle se positionna face à une enfoncée orque. Le front impérial avait cédé, et une marée verte s'engouffrait dans, la brèche, causant le désordre le plus total.

D'abord, elle se dirigea au petit trot, dans un cliquetis assourdissant de métal, les armes cognant contre armures et carapaçons. Ils était superbes, brillants sous le soleil , resplendissants de puissance, lances dressées vers le ciel, fanions multicolores flottants au vent. Le martèlement s'accéléra progressivement, à mesure que les chevaliers poussaient plus vite leurs montures. Le galop fut pris naturellement, ajoutant encore à la majesté du régiment. Les unes après les autres, les lances s'abaissèrent pour pointer sus à l'ennemi. Un véritable mur de fer mouvant se créa ainsi. Même les plus hardi guerriers aurait pâlis d'effroi à cette vue . Les cavaliers percutèrent les rangs orques, en un atroce ensemble que l'on ne serait décrire à sa juste mesure. Ceux qui ne furent pas embrochés vivants sur les lances furent, broyés, piétinés sous le poids des chevaux caparaçonnés. Les corps démantibulés étaient balayés, renversant les vivants, pesant sur eux de tout le poids de la mort.

A la vue de leurs chevaliers, les hommes reprirent courage et firent demi-tour, poussés par la soif de massacre. Les cavaliers, maintenant englués dans la masse ennemi, avaient tirés leurs épées au clair, et poursuivaient leur avancée, soutenus par les fantassins en rage. Un sillon se creusa peut à peut, la percée semblait victorieuse. Cela dura un bon moment, les peaux-vertes étaient au fur et à mesure repoussés sur les flancs, puis écrasés par ceux-ci, à leur tour grisés par la possibilité de vaincre. Les nordiques avaient maintenant fait la jonction avec les troupes de têtes impériales, et augmentèrent encore la poussée triomphale.

Pensant que la victoire était acquise, l'empereur et sa garde étincelante se lancèrent dans la mêlée, écrasant le reste de résistance qu'opposait le flan droit des orques. Il étaient temps de récolter lauriers et gloire. Cette charge héroïque, menée par l'empereur en personne sembla être le début de la fin pour les peaux-vertes, dont le front s'effondrait peu à peu. Les uns après les autres, orques et gobelins prirent la fuite. Karl et Vic, qui s'étaient eux aussi lancés dans la bataille, taillaient joyeusement dans la chair verte . Lorsque Vic fit mine de poursuivre ses lâches adversaires, il fut retenu par le coude. Quelque chose clochait. Ils n'eurent pas le temps de s'interroger plus longtemps.


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