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James Mill.

 

John  Samuel Mill et Glenburnie.

 

Grand-père Thomas.

 

Ellen, fille de John Samuel.

 

Souvenirs de maman.

 

 

 

 

 

Grand-mère Suzanne.

 

Maman m'a conté que la grand-mère Gauvreau, après le décès de son mari, vint habiter chez son fils Thomas et que c'est grand-mère Suzanne, son épouse, avec l’aide de la fidèle Nounoune,  qui en prit soin jusqu’à sa mort,  en plus de s’occuper de sa propre famille.

 

Elle me disait aussi que la maison chez grand-mère  Suzanne était toujours pleine de monde pour les repas. Il y avait les employés du moulin, un ou deux employés de la ferme en plus des enfants et souvent des petits-enfants.

 

 

Grand-mère Suzanne était une excellente musicienne et maîtresse de maison en plus d’être une femme pieuse et de grande délicatesse. Ainsi lorsqu’on lui demanda d’être organiste à l’église paroissiale, elle ne put refuser et les paroissiens eurent le plaisir de l’entendre pendant plusieurs années.

 

Elle marchait  une distance d'un mille aller et autant au retour,  pour chaque cérémonie qui se célébrait à l'église. Il y avait des cérémonies presque à tous les jours et certains jours deux ou trois cérémonies religieuses durant ces années de l'apogée de l'église dans la province de Québec. Il faudrait remarquer que tout le monde marchait dans ce temps-là. Lorsque grand-père allait à l’église, il y allait à pied lui aussi.

 

Comme il n'y avait pas d'électricité à cette époque, il y avait un préposé qui devait faire marcher manuellement le souffleur à air pour faire fonctionner l'orgue et ce dernier se devait de connaître et de fournir la bonne pression d'air dépendamment de la musique à jouer.

 Or le "souffleur" du temps de grand-mère était "Bill" Bérubé un homme de Maria qui demeurait chez Fred Fugère, voisin de chez grand-mère. "Bill" était un peu excentrique et dans la lune plus souvent qu'à son tour et lorsque c'était le temps pour grand-mère de jouer, Bill n'était pas toujours prêt et celle-ci devait utiliser une clochette pour l'avertir  d'envoyer de l'air et la bonne quantité pour le morceau joué. Bill n'appréciait pas toujours de se faire sonner la clochette, parce que les fidèles dans l'église entendaient eux aussi et après le service ils lui passaient des remarques moqueuses, et pour se venger de la "sonneuse" de clochette, il se vantait à ses amis qu'il faisait exprès de lui envoyer la mauvaise quantité d'air pour la pièce à jouer ce qui n’améliorait certainement pas  leur relation.

Pour les initiés, il disait:  Je lui donne un "gloria" quand elle demande un "kérié".

 

  Pour ces services, Bill recevait le salaire de $5.00 par année. Un jour, quelqu'un de la fabrique le fit venir dans le but d'augmenter un peu son salaire. Je ne sais pas comment ça lui a été expliqué. mais il a catégoriquement refusé que l'on "touche à son salaire pour aucune considération". Il a continué à recevoir son gros $5.00.

 

Maman se rappelle qu’étant dans le choeur des « Enfants de Marie », un jour se trouvant près de l’orgue, grand-mère  Suzanne ayant donné, par mégarde, la mauvaise note, maman a pesé vite vite sur la bonne note. Grand-mère n’a pas dit  mot mais il n’aurait certainement pas fallu recommencer.

 

On m'a dit que grand-mère était une libérale (rouge) comme son père qui avait été député, et que son mari, grand-père Thomas était un conservateur teindu (bleu). Ce qui pouvait occasionner des petites frictions.( Malgré qu’il pourrait avoir viré capot dans les années 30 quand il travailla pour la voirie. Dans ce temps-là il fallait être du bon coté (du parti au pouvoir) pour travailler pour le gouvernement.)

 

Quelques unes de ces anecdotes m'ont été contées par des voisins dont Adalbert Dugas qui est âgé aujourd'hui de 80 ans (en 2001)

 

Grand-père Thomas, son caractère et le bonhomme « Le Beef »

 

Lorsque grand-père Thomas se maria le 26  septembre 1898, il avait acheté, de son futur beau-père, William Henry Clapperton,  le 2 février  précédent, une terre, qu’il a payé $900.00, sur laquelle la maison et une grange étaient déjà en place.

 

Cette propriété avait été achetée par W.H.Clapperton de la firme « Whitehead and Turner », marchands de Québec, pour la somme de $800.00 le 04 mai 1883.(Acte d’enregistrement numéro 2055)

 

« Whitehead & Turner » avaient acheté cette propriété de « Auguste P. Morin » , marchand de Dalhousie, le 26 mai 1882, pour la somme de $688.65

 

« Auguste Morin »  avait reçu par donation le 17 mai 1882  cette propriété  de Robert Lebuffe. Probablement que Robert Lebuffe devait de l’argent à Auguste Morin où qu’ils étaient parents.(Robert  Lebuffe était celui qui a construit(en 1848) et opérait le moulin,à farine et à carder la laine, situé en arrière de la propriété de Grand-père Thomas.)

 

Papa m’avait déjà conté que cette partie du lot numéro cadastral 35a  avait appartenu au bonhomme « Le biffe » ou  « Le bœuf » anciennement.

 

Alonzo me disait que sa mère, tante Florence, leur avait conté que lorsque ses parents ont pris possession de la maison, il y avait dans celle-ci une table ayant appartenu à ce bonhomme « Le Beef ». Cette table avait comme particularité, qu’une échancrure avait été taillée  pour lui permettre de s’asseoir et d’y placer sa bedaine, qu’il devait avoir particulièrement grosse.

 

Grand-père acheta, aussi de ses grandes-tantes Emily et Jessie Mill de Liverpool,le 13 novembre 1919, la terre du deuxième rang pour la somme de $300.00. Il s’agissait du lot numéro cadastral 25. (Cette terre avait jusqu’à ce jour fait partie de Glenburnie dans toutes les transactions)

Cette terre à été vendue par tante Imelda, veuve de l’oncle Clarence (Lal), en 1970, pour la somme de $1200.00 dont $200.00 ont servis de commission à son frère Charles pour avoir trouvé un acheteur. Cet acheteur s’est empressé de faire bûcher cette belle terre à bois si bien située au plus vite pour récupérer sa mise et faire un coup d’argent. Environ 5000% ou $50,000.00 de bois vendu dans une couple d’années.

 

Grand-père Thomas était ami de David Deslauriers (le bonhomme Bineau) et de Arthur Porlier  ainsi que quelques autres voisins. Ils étaient  tous des partenaires de chasse. De temps en temps ils partaient avec leur carabine, des balles, un peu de bouffe et de thé et prenaient à pied la coulée du « west ». Il arrivait qu’ils doivent passer la nuit dans le bois. Ils faisaient un feu pour  faire le thé, se garder au chaud et passaient la nuit à la belle étoile pour revenir le lendemain avec un orignal.

Ce qui n’empêchait pas grand-père Thomas d’aller faire son tour au « Lac mort » des soirs après souper, de s’installer et d’attendre l’arrivée des orignaux. Il en tuait au moins un à tous les ans à cet endroit situé environ 600-700 pieds derrière sa maison. La raison de l’attrait de cet endroit pour les orignaux est que les grandes marées montent dans le ruisseau Glenburnie, jusqu’à là, et laissent sur le foin et les végétaux une couche de sel dont raffolent les orignaux.

 J’y vois encore des orignaux  au moins une fois par année…

 

 

 

 

 

Moulin à scie,  Voirie, Travaux amélioration des bâtiments.

 

Grand-père Thomas était un homme de moulin, c-a-d. qu'il était dans son élément lorsqu'il était dans son moulin à scie actionné à la vapeur.

 

Ce que j'ai pu recueillir des voisins qui l'ont connu (si peu, ceux-ci n'ayant  pas le même âge) c'est qu'il n'avait pas beaucoup la vocation de cultivateur.

 

Dans les années 1912-13 il fit bûcher 600,000 pmp. de billots sur les lots 51 et 52 du septième rang de Carleton( ce rang est situé en arrière de Maria, près du lac Sansfaçon) qui furent transportés par des traîneaux sur la neige et tirés par des  attelages de chevaux  jusqu’à  la scierie située au troisième rang au pied des montagnes en arrière de chez Hector Audet sur le chemin menant au lac Sansfaçon. Il y avait aussi une « cookerie » pour nourrir les employés. Des vieux (Edward Normandeau et autres) se rappelaient (il y a quelques années) y être allé, lorsque enfants et que grand père avait demandé au cuisinier de leur donner des galettes. Ils disent encore combien il était un bon gars.(Il y a une belle description de ce moulin sur le procès-verbal d’un emprunt qu’il fit durant cette période. ( j’en ai une copie )

Pour des raisons que personne ne connaît (ou ne se rappelle pas) les affaires ne marchèrent pas, et grand-père fut presque vendu par le shérif, ayant hypothéqué ses propriétés pour financer ce commerce. C’est son frère David qui paya ses dettes à la Banque Nationale de New-Carlisle, et il put ainsi continuer ses affaires sans tout perdre ses propriétés.

 

Il démolit le moulin du troisième rang et le rebâtit près de chez-lui, au nord de la maison, près du chemin de fer.

Ce moulin à scie et de plannage actionné  à la vapeur, a fonctionné plusieurs années et papa l'a  opéré à la fin des années 1940 et au début des années 1950 et y avait ajouté un moulin à bardeau. Pour une raison quelconque,  probablement parce que pas assez payant pour faire vivre  un famille de huit enfants, papa a fermé le moulin et est allé travailler comme mécanicien de locomotive (petite) à Sept-Iles en 1954.

 

Grand-père fût aussi contracteur pour le ministère de la Voirie. Lorsqu'on construisit une partie de  la grande route  en façe de chez-lui,  durant les années 35-36 environ, on lui confia la construction de l'infrastructure de ce chemin sur une longueur d'environ un tiers de mille à partir du pont neuf façe à chez Ernest Gagné jusqu'en façe de chez Timothé Lévesque.

 

Je me rappelle que lui et deux travailleurs (ceux-ci étaient employés du gouvernement.) posaient les affiches de la signalisation routière, et faisaient la pose, le peinturage et l’entretien des garde-fous du chemin du roi (comme on disait dans le temps) dans la région. Il parcourait ainsi  tout le comté. Il utilisait son camion Fargo rouge tout barbouillé de taches de peinture.(Souvenir de petite enfance).

 

Les mêmes informateurs me disaient qu'il était fasciné par les trains, et que lorsqu'un train passait,  il arrêtait tout, ses yeux devenaient vagues pour plusieurs instants et il devenait perdu dans ses pensées ou ses rêves en le regardant. Rêvait-il de voyages, de mécanique ou de machinerie à vapeur? Personne n'a su me le dire.

 

La partie arrière de sa grange était autrefois un hangar de la compagnie de sciage, qui avait fait banqueroute et qui était installée sur le banc à l’embouchure de la Rivière Verte. Il acheta ce hangar, et le transporta tout d'une pièce l'hiver sur la glace de la Baie avec des chevaux pour le connecter à la grange existante, ce qui en doubla et plus la grandeur. En 2002, cette grange est encore existante.

 

Héritage de 1933

 

En 1934, il rénova la maison, la grange et  les autres bâtiments. Il leva la maison, creusa  la cave et construisit un solage en béton sous la maison et la grange et sous un hangar derrière la maison. Il fit recouvrir de tôle  toutes les couvertures de tous les bâtiments. ( une petite joke véridique, les travaux de la pose de la tôle sur le toit de la grange furent terminés en 1995 par mon fils Eric.)

 

Il fit aussi construire une chambre de bain munie d'un bain et d'un évier alimentés à l'eau chaude et froide, d'une toilette intérieure  et l'eau courante dans la cuisine de la maison. Pour ce faire, il embaucha plusieurs jeunes du voisinage pour travailler à ces différents travaux de creusage de tranchées et de pose de tuyaux sous-terrains reliant la source située à Glenburnie jusqu'à la maison et la grange. Il alimentait aussi en eau, la maison et la grange du voisin Timothé Lévesque ( parce qu’il devait traverser la propriété de celui-ci avec le tuyau).

Léopold Lévesque, le fils de Timothé, et Adalbert Dugas participèrent à ces travaux et  me contèrent que grand-père Thomas payait ses employés le meilleur salaire payé en ce temps-là, et chose rare, sinon inexistante,  il leur faisait prendre une période de repos de quelques minutes au milieu de l'avant-midi et de l'après-midi.

Il passait pour un très bon employeur qui traitait  très bien ses employés.

 

La même année il acheta un attelage « une "team"(2) » des meilleurs chevaux à l'usage de Clarence son fils cultivateur. Il s'acheta une automobile neuve, un Plymouth quatre portes, ainsi qu'un camion neuf, un Fargo 2 tonnes, et construisit un garage (abri) pour garer la Plymouth.(photos du camion, de la Plymouth et du garage.)

 

Lorsque grand-mère Suzanne tomba malade, elle fut soignée par le docteur McLean, (Mc Lellan?) de New-Richmond. Grand-père Thomas envoyait quelqu’un, avec sa Plymouth, à tous les jours à New-Richmond chercher le médecin pour qu’il vienne visiter et soigner son épouse et ensuite  le retourner chez lui.

 

Sur son lit de mort, Grand-père Thomas a dit devant  quelqu’un qui se trouvait là  « que ce n’est pas moi qui décide de l’heure de ma mort, que c’est Celui-là, en pointant du doigt une image du Sacré-Cœur attachée au mur de la chambre. » C’était un bel acte de foi entendu que rarement.(Souvenir de maman.)

 

Ne l’ayant pas connu, les anecdotes recueillies me permettent d’imaginer qu’il était un très bon homme, qui sous une carapace rugueuse et en affichant un air  un peu bourru,  tentait tant bien que mal de dissimuler  de grandes qualités ainsi qu’un grand cœur, et que ses gestes et ses actes quotidiens permettaient à ceux qui le côtoyaient de voir et d’apprécier ces belles qualités.

 

 

Les enfants.

 

Comme il n’y avait pas de  petite école dans le canton,(pour les filles?) l'ainée, tante Florence, dut aller à l’école au deuxième rang les deux premières années .Elle y pensionnait chez les parents de Nounoune qui demeuraient voisins de l’école. Elle entra ensuite au couvent de Carleton comme pensionnaire jusqu’à ce qu’elle reçoive son diplôme vers l’âge de 16-17 ans

 

Les autres enfants débutèrent l’école élémentaire en prenant des cours privés de Mademoiselle Ida Fugère jusqu’à ce qu’il y ait assez d’enfants dans cette partie du village pour bâtir un école de quartier.( Cette école neuve était située  voisin de chez Mademoiselle Ida Fugère, aujourd’hui la maison (numéro civique 339 des Engoulevents) d’Albert Leblanc, le globetrotter à vélo,qui l’a vendu depuis.

 

Tante Florence devint commis au magasin de son oncle George Clapperton à New-Richmond. Magasin, situé au centre du village, où est situé présentement le bureau de poste. Elle y rencontra Henri Leblanc, un beau gars qui demeurait dans le voisinage. Ce qui est une histoire en elle-même.

 En 1917 celui-ci, mécanicien-garagiste, vendait et a continué à vendre des autos pour la compagnie « Ford » pendant plusieurs années. Il délaissa la vente de « Ford », et il paraît que l’oncle George Clapperton lui aurait aidé à prendre la concession de vente et de service des  produits « Chrysler ». Ce commerce fonctionna jusqu’au début des années 1980.

 

 

Nounoune

 

Lorsque le premier enfant arriva, on embaucha Mademoiselle Eléonore Audet, comme servante et/ou nounou pour les enfants. Elle ne s’en ira jamais plus et  mourut chez son employeur à l’âge de 90 ans en 1950.

C’est elle qui aida Grand-mère dans tous ses travaux domestiques et qui veilla au bien-être des enfants.

 

Il faut  penser que Grand-père et Grand-mère  étaient descendants de parents Anglais et avaient reçu une éducation en ce sens. Alors dans la maisonnée, les émotions étaient très controlées, à la manière Anglaise, il n’y avait jamais de grands épanchements de  joie ou de peine. Tout se passait de manière plutôt, sans être froide, du moins tiède. Les distractions principales étaient la musique et la lecture,après la prière et l’ouvrage.

 

C’est ici que l’influence de Nounoune se fit sentir, celle-ci étant une personne enjouée, venant d’une famille de gens rieurs et bons vivants, qui ne craignait pas de montrer ses sentiments, et qui par son exemple et ses contacts journaliers avec les enfants, leur montra qu’ils pouvaient être un peu moins sévères et se permettre de rire, chanter et danser, évidemment sans abuser.

 

 

 

 

JAMES.

 

Son nom complet était James Harrison Mill. Son arrière grand-mère se nommait, Mary Harrison et était la mère de Frances Jebb sa grand-mère, l’épouse de John Mill.

 

 

J’ai trouvé son nom sur un document où celui-ci apparaît lors de l’achat d’une propriété à St-Omer le 1er septembre 1874.

 

Il avait  acheté une ferme de 2 acres et demi de front par 33 acres et un tiers de profondeur bornée sur la Baie des Chaleurs et sur laquelle il y avait une  maison, une grange, le cheptel, et les outils aratoires et très important, un droit de pêche  dans les eaux de la Baie des Chaleurs.Il a payé le tout £220 livres sterling.

 

Cette ferme appartenait à  Hilaire Nadeau qui l’avait lui-même achetée de John Meagher, marchand de Carleton, le 30 octobre 1872. Dans les relevés des registres de la paroisse de Carleton, de Bona Arsenault,  Hilaire Nadeau serait le frère de la mère d’Elizabeth Gauvreau qui se nommait Gillette Nadeau, fille de Zacharie Nadeau.

Nous avons copie du procès-verbal (numéro 694 de l’année 1874) du bureau de New-Carlisle.

(Ce procès-verbal est à l’effet que James Harrison Mill junior, vend à son père James Mill de Liverpool la ferme mentionnée ci-haut.)

 

 

 

 Il demeura deux ans à St-Omer avant d’aller résider et d’exploiter  une autre ferme achetée par son père à Maria.

( On pense que James d’Angleterre, qui n’avait que lui de garçon, lui fournissait l’argent et les autres biens pour que lui et sa famille puissent vivre convenablement au même niveau social et de fortune que ses parents.)

 

Ainsi en 1876, son père James Mill de Liverpool acheta de Pierre Chauveau, pour  la somme de $4000.00, « Glenburnie » une ferme (lot 33) avec maison, grange, et autres bâtiments,  qui est bornée sur la Baie des Chaleurs,  et d’une grandeur de 6 acres et un tiers de front par 33 acres et un tiers de profondeur, laquelle est traversée dans toute sa longueur par le ruisseau « Glenburnie » et aussi le lot 25 au deuxième rang qui est bornée au sud par « Glenburnie » d’une grandeur de 100 acres et qui est partie intégrale de la transaction.

 

Pierre Chauveau était le mari de Martha Meagher, l’unique fille de John Meagher à qui appartenait « Glenburnie »;il lui avait  donné cette propriété le 25 juillet 1874 par un acte devant le notaire P.E. Beauchene de Carleton.

Nous avons copie du procès-verbal de cette transaction (numéro 58) du 4 juillet 1876.

Nous avons le testament de John Meagher qui est  enregistré à New-Carlisle sous le numéro 299 de l’année 1874, il est aussi enregistré au bureau de Carleton en 1875.

Pierre Chauveau était le fils de Olivier Chauveau, le premier Premier ministre de la province de Québec. (1867-1873)

Je n’en sais pas plus sur ce couple, autre, que dans le relevé des registres de Carleton de Bona Arsenault, Martha Meagher serait morte à  l’âge de 33 ans.

 

 

 

Alonzo  m’a conté une anecdote au sujet de l’arrière grand-père ( James) concernant les horloges dans la maison.

Il paraît qu’il y  avait plusieurs horloges dans la maison et que personne autre que lui n'avait la permission de les toucher pour aucune considération. C’était lui qui les montait (crinquait) une fois par semaine, le dimanche, et ajustait l’heure s’il fallait, mais au grand jamais personne d’autre ne pouvait les toucher. On dit qu’il y en avait au moins vingt.

 

Peut-être  les avait il reçues en cadeau de son oncle Charles Frodsham de Londres (Marié à Elizabeth Mill sa tante) qui était un fabricant renommé de chronomètres et d’horloges hauts de gamme sinon les meilleurs sur le marché. Si c’était le cas, ces horloges devaient être de très grande valeur.(Quelqu’un dans la famille en a-t-il(elle) récupéré une?) La firme de Charles Frodsham est d’ailleurs encore en opération et très vivante en 2002.

 

On m’a aussi dit que l’intérieur de leur maison était fini en plâtre, ce qui était très rare en campagne et surtout à l’est de Rimouski.

 

Dans la même veine, il paraît que l’aînesse (l’ancienneté) s’appliquait, assez, même très fortement dans la famille chez l’arrière grand-père James. Il y avait  des poteaux pour attacher les chevaux dehors à la porte de la maison familiale à l’époque. Le poteau le mieux placé était  à la disposition de l’aîné de la famille, le second poteau au deuxième garçon, et ainsi de suite. S’il arrivait que le deuxième enfant, venant visiter ses parents, attache son cheval au poteau du plus vieux et que celui-ci arrivait par hasard, celui qui utilisait le mauvais poteau devait sortir, détacher son cheval, et l’attacher au bon poteau.

 

Lorsque l’arrière grand-père James en était rendu à dire « Ah cette Gauvreau » il paraît qu’il était on ne peut plus contrarié envers son épouse.Cétait le maximum, il ne pouvait dire autre chose, les mots lui manquaient.

 

 

 

 

 

John Mill et Glenburnie.

 

John (Samuel) Mill était un grand ami de mon grand-père Clovis (Bernard) et de grand-mère Laura (Guité)et venait veiller et jaser avec eux sinon à tous les soirs, du moins une couple de fois la semaine.

 

Il fut maire de Maria en 1906, pour une période de 6 ans.

 

 Il avait acheté contre  la somme de $1800.00, le 5 octobre 1899, de Dame Marie A. Poirier, veuve de George Poirier,une ferme faisant  partie du lot 49-50-51 comprenant la maison et la grange, qu’il cultivait et où il vivait avec sa famille.

 

A la mort de son père,(James) le 20 mars 1912, John,  l’ainé de la famille, cultivait sa ferme au village et continua à cultiver la ferme de son père « Glenburnie » qu’il  acheta   de ses tantes Emily et Jessie Mill de Liverpool, pour la  somme de $5.00. le 6 juillet 1917.

( A la mort de James à Liverpool en 1895, ses propriétés au Canada devinrent propriétés ou du moins furent sous la tutelle de ses filles Emily et Jessie.)

 

Ellen Mill

 

Durant une certaine période, je dirais un an ou deux avant la mort de son père, soit entre 1928 et 1931, Ellen Mill, s’occupa de faire cultiver la ferme de son père au village et aussi « Glenburnie » Après la mort de  John Samuel, son épouse vendit sa demie de "Glenburnie" à sa fille Ellen, pour la somme de $1.00 le 29 octobre 1931.

 Comme beaucoup de monde, durant cette épouvantable récession économique de la fin des années 1920 et  au début des années 1930, elle dut se passer de bien des choses et parfois des choses essentielles. Elle était très vaillante et courageuse et réussit à passer au travers  tous les inconvénients de cette période malheureuse pour tout le monde.

Elle transforma sa grande maison en « hôtel » (peut-être un grand mot) et y accueillait,  nourrissait  et hébergeait les voyageurs.

Elle tenta d’avoir une licence pour vendre de la bière, mais dans ce temps-là il y avait beaucoup de gens qui ne voyaient pas d’un bon œil la vente de bière et parmi les contestataires, le plus notable et vocable était Alphonse Guité, lui-même un hôtelier qui vendait de la boisson sans permis  et qui l’a fait jusqu’à la fin de ses jours.(L’ironie dans les gestes des gens).

 

Comme dernier recours, celle-ci (Ellen) dut vendre "Glenburnie" au Capitaine Ambroise Landry pour la somme de $3267.95 le 29 octobre 1931, ce qui réglait un peu de problèmes, mais pas tous.(il y avait encore un ou des billets signés par son père John Samuel, en suspens à la Caisse de Maria que l’acheteur devait payer mais ce qu’il ne fit pas)

 

Ellen était une femme d’action, qui était le pivot de plusieurs organismes de l’époque, en oeuvrant plusieurs années comme secrétaire du cercle des fermières,( dont elle en était une des fondatrices) en organisant  les expositions des fermières ainsi que celles des agriculteurs et agricultrices, en plus de participer à différentes organisations religieuses et paroissiales.

En somme, elle fut une grande femme qui a su vivre sa vie dans la dignité et sans se laisser décourager par une série d’événements fâcheux, dont elle en a subi les contrecoups plus souvent qu’à son tour.

 

Adalbert Dugas (leur voisin et le mien) me contait qu’il s’en rappelle très bien et que celle-ci avait fière allure lorsqu’elle conduisait son superbe bel attelage  « team » de chevaux  en   allant à ses occupations.

Charles Porlier, aujourd’hui dans la quatrevingtaine, se rappelle qu’elle possédait de très belles selles pour ses chevaux, dont une selle de coté  pour femme,(side saddle) ce qui impressionnait les jeunes qui n’en avaient jamais vues.

 

Ambroise Landry était capitaine et maitre de Havre à Québec Après avoir acheté « Glenburnie » il en profita pour faire bûcher les plus beaux arbres, espérant les vendre pour la réparation-construction du quai de Maria. Il en vendit quelques uns, mais la grosse majorité de ceux qui avaient été bûchés, restèrent à pourrir sur place.

En 1961, en marchant dans cette partie boisée de Glenburnie avec papa, il me montrait des vieux troncs de ces arbres abattus 35 ans plus tôt. et qui étaient encore très visibles.

 

 Il arriva aussi que tous les bâtiments, maison, grange, et hangars brûlèrent dans cette période à des jours différents.( Le jour ou Joseph Leblanc « à Sylvère » était sur les planches,semaine du 17 novembre 1932.) où le Capitaine en avait la possession.( les mauvaises langues disaient " pour les assurances.")( Les mêmes langues disaient qu'Ambroise Landry était partenaire avec Valmont Leblanc (à Pierrot) qui avait une barge et était impliqué dans le traffic de l'alcool durant les années de la prohibition.( il allait chercher l'alcool aux Iles Saint-Pierre et Miquelon.)

 

Un voisin se rappelle qu’Ambroise a fait construire une barge sur la berge du ruisseau à « Glenburnie ». Lorsque la construction fut terminée, il profita d’une grande marée pour lancer le bateau et le flotter jusqu’à la  mer.(sans les mâts bien sûr, il fallait passer sous le pont chez Mothé (Thimothé Lévesque).

 

Je ne sais pas au juste ce qui est arrrivé au capitaine Landry, mais il n’a pas gardé "Glenburnie".

Lorsque grand-père Thomas, a reçu des sous en héritage de la dernière des vieilles tantes, décédée en Angleterre,  on pense qu’il reprit possession de "Glenburnie".

Ambroise Landry n’ayant pas tenu parole et n’avant pas payé le billet de l’emprunt à la Caisse de Maria, de John Samuel, la Caisse revendit donc « Glenburnie ».

 

Toujours que ses fils,  Clarence et Frédéric apparaisent sur l’acte de vente comme ayant acheté « Glenburnie » le 18 septembre 1933 pour la somme de $3000.00. (leur père leur en aurait fait un cadeau?)

Frédéric  à  acheté ($2000.00) la part de son frère Clarence dans les années 1950. Grand-père Thomas y reconstruisit un hangar à machinerie dans les années 1933 ou 34 et Freddy, mon père, y érigea une grange moderne au début des années 1950.

 

Ces bâtiments sont toujours debout et utilisés. "Glenburnie" appartient aujourd'hui à son épouse Germaine Bernard, maman, et est cultivée par un voisin depuis quelques années.

 

D’autres anecdotes de maman;

 

Madame Paris, Emily Mill, la fille à John Samuel, a été traire les vaches  le matin avant d’aller à l’église se marier.  C’est elle-même qui l’a conté  à maman.

 

Maman se rappelle que vers l’âge de 9-10 ans elle prenait des leçons de piano de Emily Mill. Il y avait un gros chien noir qui venait toujours l’accueillir au chemin, ce qui la rendait un peu nerveuse, n’étant pas très grande à cet âge. Aussi que la porte était toujours barrée,que c’était une très grande maison où il y avait de très très beaux meubles, mais ce qui l’émerveillait le plus c’était l’horloge coucou qui interrompait parfois  la leçon de piano.

 

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