8 juin 2006

Les cellulaires appelés à disparaître de la route ?

Denis Lessard

L'auto zigzaguant sur la route alors que son conducteur compose un numéro de téléphone pourrait bientôt être chose du passé au Québec. La commission des transports de l'Assemblée nationale propose que le gouvernement légifère pour interdire l'utilisation des téléphones cellulaires traditionnels au volant. À son avis, seuls les appels «mains libres» devraient être tolérés.

Dans un rapport de 50 pages qui doit être rendu public aujourd'hui, les députés de tous les partis s'entendent pour constater que tous les rapports d'experts attribuent un très grand nombre d'accidents à la distraction des conducteurs. Selon le document, obtenu par La Presse, ces distractions sont causées par « des tâches secondaires comme la composition manuelle des téléphones cellulaires et la fréquence croissante des conversations ».

Les conclusions de la commission parlementaire ne se transposent pas immédiatement en législation, mais il est clair que son verdict aura du poids quand les fonctionnaires du ministère des Transports rédigeront la nouvelle politique de sécurité routière promise d'ici la fin 2006.

De plus, la commission propose l'installation de «limiteurs» sur les semi-remorques et les autocars afin de ramener leur vitesse maximale à 105 km/h.

Les députés ont entendu 22 groupes lors d'audiences qui ont duré plus de trois jours, en mars. La Ville de Montréal a alors demandé de réduire de 50 à 40 km/h la limite de vitesse sur son réseau, recommandation que n'ont pas reprise explicitement les députés. En revanche, ils proposent de réduire de 10 km/h la limite de vitesse sur les segments de route où des accidents surviennent fréquemment.

Mains libres
Les députés, qui ont décidé de se pencher sur les problèmes de sécurité routière devant l'accroissement récent des décès sur les routes, concluent : « Une interdiction de l'utilisation des téléphones cellulaires à composition manuelle doit être instaurée », et ce pour tous les types de véhicules. En revanche, l'utilisation des appareils à mains libres semble moins problématique, conviennent-ils.

« La très grande majorité des participants à la consultation en ligne se montrent en désaccord avec l'utilisation des téléphones cellulaires au volant », poursuit le rapport. Pas moins de 89 % des 608 personnes sondées sur le Web désapprouvent l'utilisation du cellulaire au volant.

Les conducteurs qui voudraient tout de même utiliser leur cellulaire traditionnel devraient au préalable immobiliser leur véhicule, propose la commission.

Le phénomène des téléphones cellulaires au volant a refait surface dans l'actualités ces derniers jours, quand un garçon de 8 ans a été happé mortellement à Montréal par un automobiliste qui, selon des témoins, utilisait son portable.

Au Canada, seule Terre-Neuve a depuis trois ans proscrit l'utilisation du cellulaire. En Ontario, un projet de loi en ce sens est toujours à l'étude à Queen's Park. L'Alberta a déposé un projet de loi que des adversaires, le CAA notamment, sont parvenus à faire retirer. Dans les autres provinces, on est toujours en réflexion devant ce problème. Dans de nombreux États américains, l'utilisation d'un cellulaire est interdite aux chauffeurs d'autobus d'écoliers et aux apprentis conducteurs. Au New Jersey, le cellulaire au volant est carrément prohibé, et une amende de 250 de dollars américains frappe les contrevenants.

Dans plusieurs pays, dont l'Australie, l'Autriche, le Japon, la Grèce, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, l'utilisation du cellulaire au volant est formellement interdite.


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