Édouard Carpentier, un Français à Montréal !

(22 octobre 2000)

Parmi les catcheurs nés en France et qui ont obtenu du succès à l’extérieur de leur pays, on peut citer ici l’exemple d’Édouard Carpentier…

Natif de la région de Paris, Édouard Wiecz (de son vrai nom) se perfectionne en gymnastique et en éducation physique, dont il en fera une carrière. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, il a risqué sa vie plusieurs fois en faisant partie de la Résistance, l’ayant échappé belle une fois contre des soldats Nazis. Cela lui avait valu une médaille de bravoure après la Libération pour ses exploits.

Ses capacités en gymnastique lui permettent d’entrer dans l’équipe Olympique de cette discipline pour les Jeux de 1948 à Londres. Malgré qu’il n’a pas gagné de médaille, il se joint à l’équipe de cascadeurs de Lino Ventura, jeune acteur à l’époque qui avait aussi fait ses preuves au catch dans sa région de Marseille. Wiecz devra apprendre quelques techniques de ce sport afin de doubler l’acteur Eddie Constantine dans plusieurs films. Entretemps, entre deux films, le jeune Édouard fait quelques matchs et devient assez populaire, car il a adapté des mouvements de gymnastique comme des sauts périlleux du troisième câble.

Lors d’une tournée en Europe, le champion catcheur canadien Yvon Robert, à l’apogée de sa carrière fort glorieuse, découvre le jeune catcheur et le convainc de venir à Montréal. Le jeune Édouard embarque sur l’occasion et arrive à Montréal au milieu des années 50. Yvon Robert ainsi que Johnny Rougeau l’ont pris sous son aile. On lui donne le nom " Carpentier " d’après le champion boxeur Georges Carpentier, duquel on voulait le faire passer pour son neveu. Avec son style acrobatique et spectaculaire, il fait fureur dans l’immédiat et gagne une importante légion de fans, qui recherchaient un gladiateur capable de faire face aux Killer Kowalski, Don Leo Jonathan et Buddy Rogers qui commençaient à imposer leur loi… Il avait fait partie de cette nouvelle génération qui allait remplacer la génération des lutteurs " scientifiques " dont Yvon Robert faisait partie.

Carpentier a beaucoup voyagé, des États-Unis jusqu’au Japon, mais il n’est pas revenu en France, ayant adopté le Québec comme terre d’adoption pour éduquer les jeunes au bienfait de l’éducation physique. Parmi ses faits d’armes, quelques championnats AWA (dans les années soixante), ainsi que des championnats de part et d’autre, dont à Montréal avec les As de la Lutte et Lutte Grand Prix.

Au début des années 70, au contact de Frank Valois qui luttait en France, il fit venir un lutteur à Montréal qui allait devenir une, sinon la plus grande attraction du catch au monde : André Roussimoff, dit André The Giant. Carpentier le prit sous son aile et il fit sensation dès son arrivée dans la Métropole Québécoise. Le Géant eut un rôle de justicier au début, luttant sous le vocable de " Jean Ferré ". Carpentier faisait aussi office de gérant auprès du géant, qui eut comme principal rival Don Léo Jonathan. Inutile de dire qu’il a fait du bruit jusqu’à New York, où Vince McMahon Sr. vient le chercher pour catcher dans sa fédération, la WWWF, puis au Japon où on l’a vénéré.

En 1980, lors de la création de la fédération de Gino Brito et Frank Valois à Montréal, Édouard Carpentier fût assigné pour animer une émission de catch hebdomadaire diffusée au Québec : LES ÉTOILES DE LA LUTTE. L’émission fit des records de côtes d’écoutes tous les dimanches matins et fit amener des fans le lendemain à l’ancien Centre Paul-Sauvé de Montréal. Carpentier continua de catcher jusqu’en 1986. Ses fonctions d’animateur pour le catch québécois ont été jusqu’en 1985 où il a été embauché par Vince McMahon Jr. pour animer la version française de l’émission de la nouvelle WWF. Il avait comme second Guy Hauray ainsi que Frenchy Martin pour un certain moment. Il quitta ses fonctions d’animateur en 1990 pour mieux se consacrer à l’enseignement du catch aux jeunes québécois. D’ailleurs, comme il était enseignant en éducation physique, il voulait aussi transmettre son savoir aux aspirants catcheurs qui veulent faire fortune dans ce sport…

Aujourd’hui, Carpentier profite d’une belle retraite, se tenant toujours en forme (il approche ses 80 ans) et enseignant encore sa technique aux jeunes dans un centre sportif de Montréal. D’ailleurs, une équipe de catcheurs, les Shadows, avec leur technique de sauts gymniques, sont le meilleur exemple de ce que Carpentier pouvait faire sur le ring lorsqu’il était en activité !

Claude Leduc

CATCHEXPRESS en collaboration avec LUTTE PRO QUÉBEC

Source : Slam Wrestling (Canada), Lutte Internationale 2000, Bio de Johnny Rougeau et Yvon Robert.

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