La tournée des fédérations de catch Québecois

(30 Septembre 2000)

2ème partie : Lutte Internationale 2000, la CCW et la NWF

Salut à tous ! Ceci est la deuxième partie d’une série de deux articles sur les fédérations de catch québécois. Durant les mois de juillet, août et septembre, j’ai eu la chance d’assister à quelques galas de fédérations de catch du Québec dans différentes villes dont Québec, Grand-Mère, Laval, et bien sûr Montréal. Cet article mettra la lumière sur ce que vous pouvez voir lors de ces galas dans lesquelles les gladiateurs de notre belle province combattent pour l’amour du sport. Cette tournée m’a permis aussi de tester aussi le pouls des fans présents….

 

26 août 2000 : Lutte Internationale 2000 à Montréal

J’avais raté le premier rendez-vous du 2 août. Je m’y étais pris un peu de court. Heureusement, il y eu les Fêtes Historiques dans le Vieux Montréal et cela a permis à Jacques Rougeau et sa fédération de démontrer leur talent sur la place publique, en plein air, en présence de plusieurs amateurs de catch de tous âges… Un ring était adossé à la rue de la Commune, la rue qui longe le Vieux-Port sur la Place Jacques-Cartier. Ayant rencontré M.Rougeau lui-même (toujours aussi sympa, le Mountie !), je me promène dans ce quartier historique unique en promettant de revenir vers 15h30. Entretemps, Jacques et son protégé Serge " Le Gladiateur " Demers fait partie d’un défilé historique avec le maire de Montréal Pierre Bourque (Laissez-moi vous dire que M.Bourque a été moins applaudi que notre Mountie !!!). Arrive 16h00 et le spectacle va commencer : avec des amis dont mes copains François LeChasseur et David Couturier, des mordus de catch… Il y a eu cinq combats, en majorité des élèves de l’école de catch de Jacques Rougeau qui ont fait preuve de beaucoup de classe durant les combats. Ils ont au moins le mérite de se battre d’une manière " propre ", c’est-à-dire n’utilisant pas de chaise, ni de plaque à biscuits, ni même de feu comme on utilise dans les combats " HardCore ". D’ailleurs, Jacques Rougeau tient à ce que soit un spectacle familial, comme dans sa jeunesse alors qu’il oeuvrait dans l’originale LUTTE INTERNATIONALE des années 80, dont des catcheurs comme le légendaire André The Giant, Dino Bravo et Rick Martel cachaient dans des conditions très réglementées à l’époque par les Commissions Athlétiques Gouvernementales… Et bien sûr, ces jeunes ont des noms comme Le Gladiateur, Crush le Viking, Le Kid (Kevin Steen), Gorgeous Mike, Éric Mastrocola, BullDozer, et des vétérans dont Dragon Mike Lyons, les Prisonniers (les frères Serge et Martin Rolland) accompagnés d’un gérant haut en couleurs : CandyMan. Et bien sûr Jacques Rougeau, qui se remettait d’une blessure récente à la gorge (suite à un accident au gala du 2 août) ainsi qu’une malchance à la WCW, où on l’a invité à s’y joindre lors du PPV présenté à Vancouver en août dernier, mais qu’il a quitté après le gala de Nitro, insatisfait de l’attitude de la fédération à son égard. Laissez-moi vous dire qu’en étant un fan de M.Rougeau, j’appréhendais la réaction du public envers notre ancien " Mountie ". Ce fût tout le contraire : Jacques a été applaudi, et a bien sûr vaincu Serge Rolland, malgré les manigances de son frère Martin et du gérant CandyMan qui rôdaient autour du ring ! Et après tout, Rougeau doit montrer à ces gosses l’art du catch, ils seront possiblement les stars de demain au catch québécois… Pas déçu de cette journée, d’ailleurs j’ai des nouveaux contacts en CandyMan et aussi une nouvelle amitié avec Kara, photographe émérite, qui a déjà collaboré avec AWN et aussi webmestre du site de Marty Janetty, un catcheur de la WWF des années 80-90… Lutte Internationale 2000 sera de retour à Montréal lors du temps des Fêtes avec une carte mettant en vedette l’ancien partenaire de Jacques : Pierre-Carl Ouellet !

1er Septembre 2000 : Québec, la CCW

Cela fait longtemps que Sunny War Cloud (Robert Rancourt) fait du catch. Depuis 1970, ce vétéran en a fait du chemin et a fait du catch sa vie. Il a été aux quatre coins du Québec, au Canada, en Allemagne, au Japon, aux Etats-Unis. Son personnage vient de ses véritables origines amérindiennes, tel que suggéré par Gino Brito et Édouard Carpentier. Il a essayé la WWF, la WCW, a connu des problèmes, mais il s’est relevé. Depuis quelques années, Sunny fait beaucoup de fédérations indépendantes. Cette année, il a fait le tour des fédérations, de la NCW à Lutte Internationale 2000 en passant par la CWC, la ICW, la FCL et d’autres. Tellement qu’il décide de créer une fédération basée à Québec, tout comme son ami Daniel Skeene, qui a du succès avec ses galas mensuels de la NCW. Il s’associe avec Kevin Martel (neveu du légendaire Ricky…) pour créer la CCW tout en fondant une école de lutte. Après quelques galas annulés au début mars et en mi-mai suite à des problèmes logistiques, Sunny met les bouchées doubles et finalement, a trouvé un lieu pour présenter ses galas : dans une salle paroissiale à l’est de Québec, où il enseignera aussi les rudiments du catch aux jeunes. Le premier gala mettait en vedette des catcheurs de la CWC comme Drago, Shackles, Brick Crawford et Steve Rush (type sympa que j’ai rencontré), ceux de la Lutte Rive Sud de Québec (ils ont fusionné leurs activités) comme Hell Storm et Nightmare Manson, d’autres de l’ancienne RCW qui avait fermé leurs portes avec entre autres Michael Électra, la très populaire Precious Lucy avec son allié Jaguar, des invités spéciaux : mes potes de la NCW avec Chakal, Franky The Mobster, Mark Male et le Clan Reaper (dont le leader Jayzon, qui rendait bien l’amitié qu’il a avec le promoteur) et bien sûr Sunny War Cloud avec Kevin Martel. Ce dernier attendit à la fin du gala pour montrer ses couleurs de " heel " et de se monter un gang avec Steve Rush, Brick Crawford, Dany DesBois, Steve Sanderson et la femme de Kevin : Sheila. À noter que ce soir-là, le légendaire Ricky Martel était là pour encourager les catcheurs présents. À la lumière comment cette fédération a présenté son gala, on n’a pas fini de voir des bons galas à Québec. Reste à savoir si la coexistence entre la CCW et la NCW-Québec demeurera pacifique. (D’ailleurs, la CCW a présenté récemment un autre combat avec des vedettes de la NCW, preuve qu’ils s’allient très bien ensemble. En échange, Kevin Martel et Sunny War Cloud viendront régler leurs comptes au Centre NCW de Montréal vers la fin octobre !!!).

8 septembre 2000, Montréal, la NWF

C’est à l’invitation de mon collaborateur spécial François Lechasseur, responsable de la sécurité lors des galas de cette fédération, basée dans une autre salle paroissiale, dans l’arrondissement St-Michel/Villeray, dans le nord-est de Montréal. Ce sont des promoteurs mordus du catch, Roger et Maurice, qui ont fondé cette fédération avec des jeunes catcheurs. Il y a aussi une école de catch reliée à celle-ci. Ironiquement, cette fédération a débuté le même soir que Challengemania de la NCW et Maximum Sans Limites de la ICW et ils ont affiché complet ! Ce dimanche, les catcheurs réguliers, dont Mr.X, Keven Scream, Latino Kid et autres partageait le gala avec quelques vedettes de la UPW, la ICW et des indépendants, dont WarDog, Dany DesBois, Danny Dallas, les New Nike Boys, Scream, ainsi que Scott Kougarr et Jaguar (et sa complice, Precious Lucy (LuFisto), n’était pas loin…). D’ailleurs cette journée-là, Dany Desbois faisait office d’arbitre en même temps que Jenny, un emploi que son défunt père, Adrien, effectuait à l’époque à plein temps avec l’originale LUTTE INTERNATIONALE. Une fédération qui donne sa part d’action avec des combats assez intenses, du hardcore jusqu’au technique. Une fédération qui a eu l’honneur de recevoir M.Paul Leduc, le légendaire catcheur qui a fait la pluie et le beau temps avec son frère Jos dans les années 60-70… D’ailleurs, cette après-midi là, j’ai eu l’honneur de porter les effets des catcheurs au vestiaire, tout un exploit. Et heureux de le faire car c’est la première fois que j’avais accès à un endroit généralement interdit aux amateurs de catch, car c’est là qu’on " règle " le scénario avant d’aller au combat. Les catcheurs étaient contents de mes services. Pour ceux ou celles qui veulent voir une fédération sans prétention et passer un bon dimanche après-midi, la NWF est l’endroit tout désigné !!!!

Voilà ! J’ai fait le rapport de cette tournée. Un constat majeur : le catch au Québec n’est pas mort au contraire. On n’a aucune fédération majeure comme à l’époque des années 40 à 80 avant la venue de la WWF, mais l’arrivée de ces fédérations indépendantes répond à une demande majeure d’amateurs de catch qui sont las d’attendre ces catcheurs américains. D’ailleurs, ces catcheurs sont de plus en plus inaccessibles à cause du fait de la bureaucratie administrative canadienne, du montant élevé d’organisation de ces galas (ils veulent être payés en US dollars !), et que les centimes sont plus fortes à Toronto et Vancouver (d’ailleurs, des villes très chères !!!) qu’à Montréal, ils préfèrent ces dernières villes. S’ils pouvaient savoir l’importance qu’a eu la Métropole Québécoise dans l’histoire du catch nord-américain avec un champion comme le regretté Yvon Robert, mais l’argent a prédominance sur l’histoire. L’avantage qu’on a sur ces spectacles américains organisés comme des spectacles rock, c’est qu’on a accès à ces catcheurs québécois (on peut même poser et jaser avec eux !!!!) et que ceux-ci catchent avec cœur, même s’ils imitent les mouvements les plus connus des catcheurs américains. Et de plus, pourquoi suivre ces américains à la télé quand on peut, pour une somme allant de 4 à 15 dollars canadiens pour un siège " ringside ", être si près de l’action et s’amuser comme larrons en foire ?

Le catch québécois a appris la leçon. Elle s’est relevée. Et continue de plus belle !!!!

Claude Leduc

Collaboration Spéciale pour Catchexpress

Dédié à Juber, qui a aimé la première partie !!!!

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(Ré-édité en 2004 par DeUxKonE)

 

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