Opinions de l'Auteur des Étoiles de la Lutte

Mes Raisons d'écrire sur la lutte professionnelle Québecoise

Par Claude Leduc, auteur du Site " LES ÉTOILES DE LA LUTTE "

En novembre 1998, mon frère Sylvain et moi décidions d'acheter un ordinateur avec modem pour avoir accès à l'internet. Étant internaute à temps partiel pendant près de deux ans, je mets à profit mon occasion de faire de l'internet à temps complet...

En naviguant dans différents sites, j'aperçois un site nommé Géocities qui permet, en échange d'affichage de publicités, d'afficher un site gratuitement sur internet. À la recherche d'un défi soulignant la fin du millénaire, l'année 1999, je décide d'embarquer et de trouver un ou des sujets pouvant intéresser les internautes du monde entier. Parmi ceux-ci, était la lutte professionnelle au Québec. Étant un fan de longue date, j'ai pris la chance de consulter plusieurs moteurs de recherche (en particulier Yahoo !), et malheureusement très peu ont la chance de parler de nos lutteurs professionnels d'ici. Les principaux venaient surtout de l'Ontario ou de l'Alberta où nos lutteurs étaient honorés, mais en texte anglais seulement (ces deux sites, le CANADIAN WRESTLING PAGE OF FAME et le WRESTLING HALL OF FAME de SLAMWRESTLING CANOE.COM sont dans la liste des liens internet du site LES ÉTOILES DE LA LUTTE). Mais aucun en français, sauf LUTTE.QC.CA (maintenant disparu...) où Paul Leduc parle à l'occasion du glorieux passé du sport au Québec, et des promotions locales comme la NCW et la CWC... Les autres sites en français ne parlent que des associations américaines comme les anciennes WCW et ECW ou la WWE. Et certains qui ont vécu l'émission dans les années 1980 à 1984 savent que cette dernière a presque pratiquement détruit la lutte professionnelle au Québec en enlevant nos meilleurs éléments de l'époque dont Dino Bravo, les Frères Rougeau, Rick Martel, Frenchy Martin, etc. et en laissant un énorme trou dans le monde de la lutte québecoise... De plus, la mort de trois pivots de la lutte québecoise n'a pas aidé et les grosses côtes d'écoute d'une envahissante fédération comme la WWF n'ont certes pas aidé la cause...

On avait des bons lutteurs. Ceux qui portent le flambeau aujourd'hui s'en souviennent. Ça a commencé dans les années 40 avec Yvon Robert, puis les années 50 avec Johnny Rougeau, les années 60 avec Maurice Vachon et Édouard Carpentier, puis les années 70 avec la deuxième dynastie des Rougeau débutée avec Raymond, puis Armand et Jacques Jr., Gino Brito et les frères Leduc. Finalement les années 80 avec Dino Bravo, Ricky Martel et l'émission LES ÉTOILES DE LA LUTTE, fidèle à deux autres émissions qui l'ont précédée, soit SUR LE MATELAS, puis LUTTE GRAND PRIX (qui a été tourné dans les mêmes studios que LES ÉTOILES... à Sherbrooke). Comme il n'y a pas de site francophone sur ce glorieux passé de la lutte professionnelle, j'ai cru bon de commencer par ce que j'ai écouté le plus " religieusement " le dimanche matin, soit l'émission LES ÉTOILES DE LA LUTTE, qui a fait la promotion de VAROUSSAC, qui est devenue LUTTE INTERNATIONALE entre 1980 et 1984. Ceci est le premier chapitre de ce qui pourrait être un long chemin vers une histoire complète de la lutte professionnelle québecoise grâce à l'internet.

Les années 90 ont été envahies par les fédérations américaines. Comme dirait le regretté René Goscinny, auteur d'Astérix : " Toutes, non car un village d'irréductibles résiste encore et toujours à l'envahisseur... ". Et ce village, en fait plusieurs, sont les fédérations ICW de Ludger Proulx, la WTA de Pointe-St-Charles, la NCW de Joliette (maintenant établie à Montréal), la EWR à Québec, la CWA de Montréal, la CPW de Gatineau (dirigée par...Gino Brito!) sans oublier d'autres qui vont continuer à se développer à l'entrée de l'an 2000, comme LUTTE INTERNATIONALE 2000 de Jacques Rougeau Jr, la FLQ de Mr.Paul Leduc ou la IWS, fédération hardcore fondée par F'n Crazy Manny. Ces fédérations ont un excellent noyau de lutteurs professionnels, prêts à se défoncer chaque semaine pour l'humble spectateur avide d'action comparable aux WWE et autres fédérations Indy des USA et du Canada. Je n'ai rien contre ces fédérations, car à un certain moment donné, nos lutteurs s'y sont affirmés (Yvon Robert, Maurice Vachon, Pat Patterson, Rick Martel et Jacques Rougeau Jr. ont été jadis champions de ces fédérations), mais que dire des petites fédérations qui ont été englouties ou même disparues avec cette vague ? LUTTE INTERNATIONALE à l'époque était solidement implantée, avec une école de lutte associée à elle et un grand local où des combats ont eu lieu chaque semaine (l'ancien Centre Paul-Sauvé). Mais l'argent parle et la télé aussi. Et on a parlé du phénomène de la roue... LUTTE INTERNATIONALE a souffert des départs de Dino Bravo, des Frères Rougeau et de Rick Martel, sans oublier la mort de Pierre Mad Dog Lebfèvre, Tarzan Tyler et Adrien DesBlois, ces trois étant des joueurs aussi importants que les précédents... Puis la fédération est disparue, laissant plusieurs espoirs sans emploi. On s'est réorganisé en province, surtout à Joliette, et à Montréal, Villeray, Plateau Mont-Royal, Laval, Pointe-St-Charles, Rosemont, Québec, Jonquière, Roberval, St-Hyacinthe, Shawinigan et autres endroits. Plusieurs amateurs las d'attendre trois mois pour voir leurs favoris à la WWE se sont retrouvés dans leurs locaux et ont découvert que la lutte québecoise est un produit aussi potable que tous ces spectacles américains usant de feux d'artifices, de décors extravagants, de musique endiablée et de personnages haut en couleur ressemblant à des personnages de tous les jours ou presque... On les a nos flics, nos croque-morts, nos Poudrées d'Hollywood, nos Indiens, etc...

En tant qu'amateur de lutte, j'aime beaucoup le sport pour l'action et aussi le spectacle que l'on donne au milieu de quelques centaines (voire milliers) de spectateurs... Et aussi à l'extérieur, avec les commentaires et les déclarations verbales de ces lutteurs et de leurs gérants (Mention à Maurice Vachon et au très regretté Eddy Creatchman). Et les amateurs qui souvent défient les règles de sécurité les plus élémentaires (les préposés postés aux clôtures) pour narguer ces gladiateurs. Car la lutte est un sport de défoulement : on y va parce qu'on ne veut pas donner un coup de poing au voisin qui nous a frustré, mais pour voir ce qu'on aurait pu faire à ce voisin par le biais d'un lutteur, applaudi ou hué. Il y a aussi la notion du héros et du vilain ; comme Superman contre Lex Luthor, Batman contre le Joker ou SpiderMan contre le Green Goblin, le bon lutteur favori de la foule va se mesurer à un perfide et hideux vilain, ce qui créé les rivalités qui font les bonnes histoires et amènent l'amateur au local où le spectacle va avoir lieu. Et évidemment il faut des champions pour couronner le tout, car dans tout sport, il faut un roi, un tsar, pour dominer le sommet de la montagne et les autres qui tentent de grimper cette dite montagne, par tous les moyens possibles...

Car la lutte, ce n'est pas seulement une affaire d'argent, c'est une affaire de coeur et de gros bras...

CLAUDE LEDUC

Auteur du site " Les Étoiles de la Lutte, site souvenir "

Retour a la page d'accueil...