Quelques données essentielles sur la Russie

 

Hymne National de la Fédération de Russie au format midi

Géographie

Population

Ressources naturelles

Histoire

Moscou

 

 

 

 

La Russie regroupe ou concentre les trois quarts de la superficie (ce qui suffit à la placer au premier rang mondial) et un peu plus de la moitié de la population de l'ancienne U. R. S. S. À la fois européenne (surtout par son histoire et sa culture) et asiatique (par sa situation géographique), elle demeure, malgré les difficultés, une puissance de niveau mondial.

 

Nom officiel : Fédération de Russie.

Capitale : Moscou.

Superficie : 17 075 000 km2.

Population : 150 000 000 d'hab. (Russes).

Langue : russe.

Religion : orthodoxie.

Monnaie : rouble.

Régime : présidentiel.

Chef de l'état : président de la Fédération de Russie, élu au suffrage universel direct.

Chef du gouvernement : Premier ministre, nommé par le président de la Fédération et responsable devant la douma d'État.

Législatif : Assemblée fédérale composée du Conseil de la Fédération (178 conseillers, élus au suffrage universel pour 4 ans) et de la douma d'État (450 députés, élus au suffrage universel pour 4 ans).

 

Géographie

Le milieu naturel

La Russie est, de loin, le plus vaste pays du monde (plus de 30 fois la superficie de la France), s'étendant sur environ 10 000 km, de la Baltique au Pacifique (11 fuseaux horaires). L'Oural constitue une barrière traditionnelle entre la Russie d'Europe à l'O. et la Russie d'Asie (la Sibérie) à l'E. D'O. en E. , on distingue quatre ensembles : la plaine russe d'Europe orientale, les hauteurs de l'Oural, la plaine de Sibérie occidentale et le plateau de Sibérie centrale, bordé à l'E. de chaînes et d'arcs montagneux (monts de Verkhoïansk, du Kamtchatka, chaîne de Sikhote-Aline). De très grands fleuves parcourent le territoire : la Volga, importante artère navigable, tributaire de la Caspienne ; l'Ob, l'Ienisseï, la Lena, tributaires de l'océan Arctique.

Situé à des latitudes froides et tempérées, le territoire se découpe, du nord au sud, en zones bioclimatiques distinctes, influencées par la rigueur accrue de la continentalité d'O. en E. et qui déterminent les conditions de la mise en valeur agricole. Le Grand Nord, aux hivers longs et très rigoureux, est le domaine de la toundra. Plus au sud s'étend la taïga. La période végétative, réduite à 90-110 jours, limite la mise en culture. Ensuite se développe le domaine de la forêt de feuillus, qui se transforme en steppe boisée vers le sud. La mise en valeur agricole y est discontinue. Au sud d'une ligne Voronej-Saratov commence la steppe aux sols noirs (très fertiles à l'O. de la Volga). Ces terres noires associent polyculture intensive et élevage bovin (plaine du Kouban) et, plus à l'E. , sont le domaine des grandes exploitations céréalières.

La population

La dureté des conditions climatiques explique la relative faiblesse moyenne du peuplement (moins de 10 hab. au km2), sa localisation préférentielle à l'O. de l'Oural et souvent à des latitudes méridionales. Les Russes de souche constituent un peu plus de 80 % de la population totale. Une vingtaine de minorités totalisent toutefois plus de 22 millions d'individus, répartis dans des républiques et régions autonomes, principalement localisées dans la plaine russe (Volga supérieure) : Tatars (5,5 millions), Bachkirs (1,5 million), Mordves (1,1 million), Oudmourtes (750 000), Tchouvaches et, au N. du Caucase, Tchétchènes et Ingouches. Un nombre important de Russes vivent dans les nouvelles républiques voisines (en Ukraine, au Kazakhstan et dans les pays Baltes notamment). La majeure partie de la population est aujourd'hui urbanisée. Moscou et Saint-Pétersbourg dominent le réseau urbain, mais une dizaine d'autres villes comptent plus de un million d'habitants : Nijni Novgorod, Iekaterinbourg, Samara, Tcheliabinsk, Oufa, Perm dans la région Volga-Oural ; Novossibirsk et Omsk en Sibérie occidentale.

Les ressources naturelles et l'industrie

Les ressources naturelles sont à la mesure de l'étendue du territoire. La Russie se situe parmi les premiers producteurs mondiaux de pétrole et de gaz naturel, de minerai de fer (et aussi d'acier). En dehors du minerai de fer de Koursk (plaine russe), la plupart des ressources minérales sont situées loin des marchés de consommation, dans l'Oural, le Grand Nord européen (Carélie et presqu'île de Kola), qui exploite également ses forêts de conifères, ou asiatique (Norilsk, Kolyma), en Sibérie occidentale (bassin houiller du Kouzbass et hydrocarbures) et centrale (Angara), en Extrême-Orient (Aldan, Sikhote-Aline). Leur éloignement par rapport aux grandes bases industrielles constitue un problème majeur de la mise en valeur du territoire.

L'industrialisation est ancienne et diversifiée. Un espace central, formé par les régions économiques vitales de la Russie d'Europe, Oural compris, détient l'essentiel de la capacité de production industrielle et le quasi-monopole de la conception technologique. Cet espace est structuré par de grands pôles économiques, Moscou et ses satellites notamment, et desservi par des réseaux de transport denses. Trois grandes branches dominent : les constructions mécaniques, le textile et la chimie. Moscou est relayé à l'E. par Nijni Novgorod, puissant foyer industriel. Les autres régions sont : les pays de la Volga, spécialisés dans les industries d'équipement (pétrochimie, automobile), le Caucase Nord (dont Rostov-sur-le-Don est le pôle régional), qui fonde son développement sur les industries agroalimentaires, chimiques et le raffinage. Le Nord-Ouest s'articule autour de Saint-Pétersbourg, grand foyer économique aux activités industrielles diversifiées. La Russie asiatique n'a qu'une production industrielle ponctuelle et limitée (métallurgie, chimie lourde, bois et pâte à papier).

Histoire

À partir du Ve s. apr. J.-C., des tribus slaves s'installent sur le Dniepr. Elles entrent en contact avec les Varègues scandinaves, mi-pillards mi-marchands, qui vont les dominer et, au IXe siècle, fonder des principautés dont les chefs sont semi-légendaires (Askold à Kiev, Riourik à Novgorod).

Les premiers États russes

882 : Oleg le Sage unifie les terres russes autour de Kiev.

L'État kiévien, qui dure jusqu'en 1240, contrôle le commerce de la Baltique à la mer Noire. La pénétration du christianisme y est suivie du baptême de Vladimir Ier v. 988.

1019-1054 : sous le règne de Iaroslav le Sage, la Russie voit se développer une civilisation urbaine influencée par Byzance.

1169 : un second État russe est fondé dans le Nord-Est (région de Vladimir-Souzdal).

1238-1240 : les Mongols (Tatars) conquièrent presque tout le pays.

1242 : le grand-prince de Novgorod, Alexandre Nevski élimine à l'O. la menace germanique en battant les chevaliers Porte-Glaive.

Tandis que le commerce de Novgorod passe sous le contrôle des marchands de la Hanse s'affirme progressivement la prééminence de Moscou, qui devient capitale politique et religieuse. Mais les princes moscovites, qui ont obtenu des Mongols en 1328 la dignité de “ grand-prince ”, doivent disputer l'hégémonie à l'État lituanien, en pleine expansion.

L'ascension de la Moscovie

1380 : Dimitri Donskoï (1362-1389) se dresse contre les Mongols et les bat à Koulikovo.

Cette victoire n'est pas décisive mais l'affranchissement de la Moscovie va être facilité par le déclin de la Horde d'Or.

1480 : Ivan III (1462-1505) se proclame autocrate (qui gouverne par lui-même, indépendant).

Il se fait reconnaître “ souverain de toutes les Russies ” et, mettant à profit la chute de Constantinople (1453), proclame Moscou héritière de celle-ci et, donc, “ troisième Rome ”.

1533-1584 : Ivan IV le Terrible, qui prend le titre de tsar, essaie de moderniser le pays et recourt à la terreur.

Il lutte contre la noblesse traditionnelle, les boyards, au profit d'une aristocratie de fonctionnaires, et entreprend de fixer les paysans à la terre en leur interdisant de se déplacer (1581), mesure qui est à l'origine du servage. Il reconquiert sur les Tatars la vallée de la Volga (Kazan, Astrakhan) et lance la conquête de la Sibérie.

1598-1613 : des troubles politiques et sociaux liés à la famine se produisent dès le règne de Boris Godounov (1598-1605). Après sa mort, l'anarchie se développe, mise à profit par les Suédois et les Polonais, qui font couronner leur candidat au trône de Russie (1610).

1613 : une assemblée nationale (Zemski Sobor) dénoue la crise en élisant Michel III Romanov.

Ses successeurs luttent contre leurs puissants voisins (Pologne, Suède) et affrontent révoltes paysannes et troubles religieux (raskol, ou schisme des vieux-croyants).

1682-1725 : Pierre le Grand mène de façon autoritaire une politique de réformes inspirée de l'Occident.

Il renforce son pouvoir, réorganise l'armée, fonde Saint-Pétersbourg et crée l'Empire russe (1721).

L'Empire russe jusqu'au milieu du XIXe siècle

L'oeuvre de Pierre le Grand ne touche qu'une minorité de la population ; elle est partiellement abandonnée par ses successeurs, sous le règne desquels se suivent révolutions de palais et ministres allemands.

1741-1762 : sous le règne d'Élisabeth (fille de Pierre le Grand), la Russie, alliée de la France et de l'Autriche pendant la guerre de Sept Ans, bat Frédéric de Prusse, qui est sauvé de la défaite par l'avènement de Pierre III.

1762-1796 : Catherine II, après avoir éliminé son mari, Pierre III, règne en despote éclairé.

Liée aux philosophes, la “ Grande Catherine ” réalise des réformes qui visent essentiellement au renforcement du pouvoir impérial et favorisent le développement économique. S'appuyant sur la noblesse, elle renforce le servage, ce qui provoque des révoltes. Enfin, elle agrandit la Russie aux dépens de l'Empire ottoman (1768-1792) et de la Pologne (partages de 1772, 1793 et 1795).

1796-1815 : la Russie joue un rôle actif en Europe.

Paul Ier (1796-1801) participe aux coalitions contre la France puis s'oppose à l'Angleterre. Alexandre Ier (1801-1825), vaincu par Napoléon, s'allie avec lui (Tilsit, 1807) puis prend une part active à sa chute (campagne de Russie, 1812). Il participe au congrès de Vienne (1815) et, instigateur de la Sainte-Alliance, se fait le gardien de l'ordre établi.

1825-1855 : Nicolas Iermène une politique autoritaire en matant la conspiration “ décabriste ” (1825) et la révolte polonaise (1831). Il poursuit l'expansion russe dans le Caucase.

Mais les ambitions russes devant la faiblesse ottomane inquiètent l'Angleterre, et la guerre de Crimée est un échec pour la Russie.

La modernisation et le maintien de l'autocratie

1855-1881 : Alexandre II modernise son empire : il abolit le servage (1861), crée des assemblées élues, les “ zemstvos ”, et réforme la justice. Il aide les peuples des Balkans à se libérer des Turcs et commence la conquête de l'Asie centrale.

Ses réformes sont jugées insuffisantes et les libéraux se tournent vers l'action révolutionnaire. Le tsar est assassiné.

1881-1894 : Alexandre III mène une politique de réaction autocratique qui accentue le divorce avec un pays en pleine évolution économique et sociale.

Il impose une russification systématique et traque les opposants. Si l'industrie progresse, la misère paysanne s'accroît, sauf pour une minorité : les koulaks.

1894-1917 : la même politique est poursuivie par Nicolas II, mais les oppositions s'amplifient (particulièrement parmi les ouvriers, influencés par le marxisme). La défaite militaire contre le Japon favorise la révolution de 1905. Après avoir fait des concessions libérales, Nicolas revient à l'autocratisme. La participation de la Russie à la Première Guerre mondiale et les difficultés qui en découlent accroissent le mécontentement.

1917 : la révolution de février abat le tsarisme ; la révolution d'octobre donne le pouvoir aux bolcheviks.

La Russie soviétique

1918-1920 : le nouveau régime se défend contre les armées blanches dirigées par Denikine, Koltchak, Ioudenitch et Wrangel. Il reconnaît l'indépendance de la Finlande, de la Pologne et des pays Baltes. La République socialiste fédérative soviétique de Russie (R. S. F. S. R.), créée en 1918, organise sur son territoire des républiques ou régions autonomes en Crimée, au Caucase du Nord, dans l'Oural et en Asie centrale.

1922 : la R. S. F. S. R. adhère à l'U. R. S. S.

Constituant dès lors le centre de l'Union soviétique, la Russie joue un rôle fédérateur à l'égard des républiques périphériques (14 depuis la Seconde Guerre mondiale), dans lesquelles l'emploi de la langue russe et l'établissement des Russes sont considérés comme les vecteurs de la consolidation des valeurs soviétiques. Cependant, après 1985, les aspirations à la démocratie se développent rapidement, entraînant une rupture avec le système soviétique.

1990 : le Soviet suprême issu des premières élections républicaines libres élit Boris Ieltsine à sa présidence.

1991 : Ieltsine, élu président de la République de Russie, s'oppose au putsch tenté contre Gorbatchev (août).

La Fédération de Russie

Après la dissolution de l'U. R. S. S. (déc.), la Russie adhère à la C. E. I., au sein de laquelle elle cherche à jouer un rôle prépondérant. Elle succède à l'U. R. S. S. comme membre permanent du Conseil de sécurité de l'O. N. U. et prend le nom officiel de “ Fédération de Russie ”. Celle-ci est confrontée en 1992 à des troubles, notamment en Ossétie, en Ingouchie et en Tchétchénie. Le passage à l'économie de marché entraîne l'aggravation de la pauvreté et de la corruption.

1993 : B. Ieltsine dissout le Soviet suprême (sept.) et brise sa résistance en le faisant assaillir par les forces armées.

À l'issue du référendum et des élections législatives de décembre, une nouvelle Constitution entre en vigueur et, à la douma d'État, la coalition réformatrice qui soutient Boris Ieltsine détient plus de sièges que l'extrême droite nationaliste et que les communistes et leurs alliés.

1994-95 : B. Ieltsine procède à un recentrage de la politique économique. Il fait intervenir l'armée contre les indépendantistes de Tchétchénie.

 

MOSCOU

 

Capitale de la Russie: 8 967 000 hab. (Moscovites).

 

Géographie

Moscou s'est développée, au coeur de la plaine russe, sur la Moskova, en position de carrefour par rapport aux grandes voies fluviales de la Russie d'Europe : Volga, Dvina, Dniepr, Don. La situation géographique reste privilégiée, valorisée par le rail et l'air (plusieurs aéroports). La ville a une structure urbaine de type radioconcentrique. Le noyau historique, autour du Kremlin et de la place Rouge, est entouré d'une première couronne mêlant quartiers industriels et résidentiels, parcs de loisirs et stades. Une deuxième couronne est composée surtout de grands ensembles résidentiels. L'ensemble, ceinturé par une zone forestière de loisirs, maintenant parsemée d'ensembles urbains et industriels, couvre 886 km2. Métropole, Moscou détient toutes les fonctions. La centralisation politique a entraîné le développement économique. La ville est un grand centre culturel (universités, musées, théâtres) et commercial. L'industrie est caractérisée par l'essor des industries à forte valeur ajoutée (constructions mécaniques et électriques, chimie s'ajoutant au textile et à l'agroalimentaire).

Histoire

Mentionnée pour la première fois en 1147, Moscou fut au début du XIIIe siècle le centre d'une principauté apanagée du grand-prince de Vladimir. Elle devint la capitale religieuse de la Russie en 1326, lorsque le métropolite s'y établit. Ses princes, devenus grands-princes au XIVe siècle, puis tsars de Russie en 1547, dirigèrent le rassemblement de la terre russe et jetèrent les bases d'un État centralisé. Moscou prétendit prendre la relève de Rome et de Constantinople, tombée aux mains des Turcs en 1453, et devenir la “ troisième Rome ”. Abandonnée par Pierre le Grand comme capitale au profit de Saint-Pétersbourg en 1712, elle fut incendiée lors de l'entrée des Français, en 1812. Après la victoire d'octobre 1917 à Petrograd, les bolcheviques en firent en 1918 le siège du gouvernement soviétique et le centre d'organisation de la révolution mondiale avec la création du Komintern, en 1919. Elle fut la capitale de l'U. R. S. S. de 1922 à 1991. En 1941, les Allemands échouèrent dans leur tentative de s'en emparer.

Arts

Le centre de la capitale est marqué par l'ensemble monumental du Kremlin. Tout près se dresse l'église Basile-le-Bienheureux (1555), à pyramide centrale (chater) entourée de huit chapelles à pittoresques coupoles bulbeuses polychromes. Églises typiques du XVIIe siècle, à chater et à cinq coupoles, très élancées, comme St-Nicolas-des-Tisserands. Église de l'Intercession-de-la-Vierge de Fili (1693), prototype du baroque moscovite, ou “ style Narychkine ”, au riche décor, qui se retrouve par exemple aux monastères Novodevitchi et Donskoï, vastes ensembles pourvus d'une enceinte et de nombreuses églises (XVIe-XVIIIe s.). Hôtels urbains, châteaux et édifices civils classiques de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe, à péristyle et à fronton, peints de couleurs pastel. Après l'incendie de 1812, aménagements du centre par Ossip Ivanovitch Bove, architecte du théâtre Bolchoï (1821). Bâtiments en style “ vieux russe ” à partir du milieu du siècle : Musée historique (1883), Galeries marchandes (1888), galerie Tretiakov, aujourd'hui vaste musée de la peinture russe. Nombreux autres musées : des Beaux-Arts Pouchkine (peinture occidentale, notamm. école française ; égyptologie...), du palais des Armures (arts décoratifs), Andreï Roublev (dans l'anc. monastère St-Antoine), de Kolomenskoïe, etc.

 

© Larousse 1996

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