Puis-je développer ma religion actuelle, tout en suivant la voie du milieu ?voir le texte complet de la question
Réponse :Monsieur,Texte complet de la questionSuivez la voie qui est la vôtre. Si vous avez construit cette relation particulière et qu'elle vous convient, conservez-la.
Il me semble que cette relation particulière n'est pas compatible avec le caractère fondamental de la démarche bouddhique, qui, non seulement, voit dans ce type de relation quelque chose qui n'est pas consistant, mais surtout quelque chose qui fait appel à une entité extérieure à vous-même et donc qui à la fois vous empêche de renoncer véritablement à toute chose et vous empêche d'imaginer ce que peut être ce " vous-même " en dehors de tout arrière plan de quelque nature que ce soit (spirituel, religieux, idéologique, quel que soit le nom qu'on lui donne…).
Personne ne vous demande d'être bouddhiste, personne ne vous demande de changer vos convictions ou d'abandonner vos croyances les plus profondes, personne du côté du bouddhisme ne juge ou n'évalue la position qui est la vôtre actuellement. Les bouddhistes estiment que si cette position, qui est actuellement la vôtre, vous convient, il n'y a aucune raison d'en changer.
Mais, fondamentalement, la voie bouddhique ce n'est pas cela, et la voie bouddhique ne contient pas cela. Je ne vois pas bien d'ailleurs quelles sont les motivations réelles et déterminantes qui vous pousseraient à vous engager dans la voie du bouddhisme, au-delà d'une simple attirance ? On ne comprend pas bien non plus " pour quoi faire ? ".
L'univers auquel vous faites référence avec tant de passion n'a absolument rien de commun avec celui du bouddhisme. Le fait même de votre question me paraît démontrer une méconnaissance totale des aspects fondamentaux du bouddhisme.
Vous pouvez bien vous engager dans la voie bouddhique, mais je ne vois pas bien où vous pourriez aller, sinon à aller là où vous êtes déjà en prenant un chemin plus fleuri ou plus parfumé... Au-delà du caractère contradictoire de ce type de démarche qui apparaît à l'analyse, l'expérience montre que celles et ceux qui s'y sont adonnés se sont toujours retrouvés à leur point de départ. Certains qui ont échoué, n'ont pas toujours eu l'honnêteté de reconnaître qu'ils avaient été incapables d'abandonner tout attachement à tout un ensemble de dispositions religieuses qui sont incompatibles avec la démarche fondamentale du bouddhisme. Ils se font alors des critiques acerbes du bouddhisme. Mais ne sont-ils pas allés chercher quelque chose que le bouddhisme ne se propose pas de leur donner ?
Ainsi, vous pouvez bien vous " engager dans la voie du milieu ", pour reprendre votre expression, si vous le souhaitez. Mais cela reste votre affaire et ne concerne pas le bouddhisme en tant que corpus philosophique et en tant que démarche fondamentale.
D'autres prétendent accommoder leurs croyances religieuses avec les techniques de méditation, laissant entendre que le bouddhisme servirait leurs croyances. Ils peuvent le croire, mais non seulement la méditation n'appartient pas au bouddhisme, même si le bouddhisme en a réservé deux méthodes principales, mais surtout ce que ces personnes font n'a alors strictement plus rien à voir avec le bouddhisme.
N'en déplaise à ceux qui se satisfont du mélange des théories et des croyances, cela peut porter tous les noms que l'on veut, mais cela ne s'appelle absolument pas le bouddhisme et cela n'a rien à voir avec le bouddhisme.
J'espère avoir répondu à votre question.
Je voudrai souligner que j'ai déjà répondu à une question analogue intitulée Peut-on être bouddhiste et adepte d'une autre religion ? (question n° 56) et que cette réponse peut également parfaitement convenir dans le cas présent.
Je trouve également toujours un peu surprenant cette façon commune à ces deux questions de demander " peut-on ?", comme si on attendait une autorisation ou une interdiction ou comme si on attendait d'une personne compétente, la confirmation ou l'infirmation de la possibilité d'entreprendre une action qui n'engage que soi même et qui a priori ne concerne que soi même. Le simple fait de formuler ce type de question en ces termes, paraît compromettre les chances de succès de telles combinaisons tant ce type " d'autorisation " est étranger au bouddhisme.
Je voudrai aussi rappeler ici, que je ne suis absolument pas partisan de cette forme de syncrétisme que l'on voit fleurir, et en particulier dans certains milieux bouddhistes ou prétendus tels.
J'espère avoir répondu à votre question.
Très profondément attaché à ma religion d'origine*, ... Je suis attiré par le chemin spirituel du bouddhisme. Puis-je aller pleinement dans ma religion tout en suivant la voie du milieu ?
(* = il s'agit du catholicisme, si j'ai bien compris)
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