BAYOU, OKADA et GEOFFROY-SCHNEIDER, "Abcdaire du bouddhisme "Références complètes de l'ouvragevoir les références complètes de l'ouvrage
Note 30
Pour une fois, la mode des glossaires, dictionnaires et autres lexiques aboutit à un résultat plutôt réussi avec dette abcdaire.En effet, cette tendance qui consiste à effleurer les sujets en les égrainant abstraitement les uns après les autres suivant une sélection qui laisse parfois un peu songeur, comme j'ai déjà eu l'occasion de le dire au sujet du "guide pratique du bouddhisme". L'abcdaire par son titre ne prétend pas exhaustif sur le sujet et garde un ton conforme à l'objectif du projet.
Bien que non exhaustif, l'ouvrage s'attarde sur un ensemble de terme suffisamment varié pour rendre compte de la complexité du bouddhisme dans ses différents courants philosophiques, dans ses formes rituelles, dans sa répartition géographique et dans son iconographie. Il en ressort une idée d'unicité et d'homogénéité générale qui si elle n'est pas le strict reflet de la réalité renvoie quand même à l'idée que toutes les formes de bouddhisme ont de nombreuses catégories en commun.
La volonté de sérié les thèmes à un nombre limité de mots conduit aussi à une vraie qualité rédactionnelle sur ces petits articles très complets, bien documentés et aussi, il faut le souligner, bien illustrés. J'apprécie également que les auteurs aient jugé nécessaire d'aborder des éléments du vocabulaire pris en dehors du strict univers bouddhiste avec des mots tels que yoga, upanishad, védisme. On peut regretter que le terme theravâda ne dispose pas d'une occurrence dans cet abcdaire et ne soit cité qu'au détour d'un exposé sur le hînayâna. L'article sur le petit véhicule est pour une fois particulièrement bien rédigé, les auteurs inscrivant leur explication dans la dimension historique qui est la seule valable pour le hînayâna, ce courant n'étant plus représenté aujourd'hui.
On peut regretter quelques imprécisions peut-être. Notamment au sujet du petit article sur la Vacuité (page 113). Il me semble imparfait de dire que la notion d'anatta (non soi) a été particulièrement poussée par les tenant du Mahâyâna. Même si en effet, ce courant comprend des écoles et des auteurs qui se sont attachés particulièrement à développer et à disserter sur ce sujet, jusqu'à influencer en profondeur des courants du bouddhisme tibétain avec Nagajurna ou du bouddhisme chinois Chan et japonais zen, l'anatta est une notion évidemment fondamentale du bouddhisme theravâda.
Le bouddha historique lui-même a développé ce sujet dans de nombreux discours et ce dès les premiers moments de son enseignement. Le concept dans toutes sa complexité et dans son interrelation avec les fondements de la démarche bouddhique se trouve exposé notamment dans l'Anattalakkhana Sutta (présenté sur ce site) ainsi que dans de nombreux autres sutta.
Pour ce qui me concerne, dès la création du site en 1997, je créais une page consacrée à ce thème central (la notion d'anatta). Je pense qu'au delà de la connaissance intellectuelle du bouddhisme, c'est la notion d'anatta qui permet de rendre possible toute progression dans la compréhension du bouddhisme et notamment de la médiation. Il est vrai que c'est un sujet dont peu d'auteurs parlent, car me semble-t-il, ils ne sont pas bouddhistes.
Un dernier petit reproche … on regrette que les auteurs ne se présentent pas, ne présentent pas leur projet dans l'écriture de cet ouvrage, ne nous fassent pas part s'ils sont ou non des bouddhistes … Sans doute pas cette absence de toute mention, nous en avons la réponse.
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BAYOU Hélène, OKADA Amida et GEOFFROY-SCHNEIDER Bérénice, Abcdaire du bouddhisme, Flammarion, Paris 2000. ISBN : 2-08-012659-8 ISSN : 1281-4148
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