Plus de dix ans apr�s la cr�ation du Haut-Commissariat � l�amazighit� et quatre ans apr�s la reconnaissance de tamazight comme langue nationale, son enseignement ne cesse d�enregistrer recul sur recul pour finir par �tre quasiment circonscrit � la saule aire g�ographique kabyle.

C�est, en substance, le bilan dress�, hier par  Youcef Merahi, secr�taire g�n�ral du HCA, � l�ouverture, � l�universit� de B�ja�a, d�un colloque sur la place de la langue tamazight dans les m�dias. �94% de l�effectif des �l�ves de tamazight sont sur Bouira, Tizi Ouzou et B�ja�a�, se d�sole M. Merahi.

Pour d�passer un tel �tat de fait, l�orateur pr�conise, � l�intention du minist�re de l�Education nationale, la lev�e de ce qu�il qualifie de �verrous� entravant la g�n�ralisation de l�enseignement de tamazight. Il s�agit, selon lui, du caract�re optionnel de cet enseignement et de la faiblesse de la formation des formateurs. Outre d��tre, note-t-il, en contradiction avec le d�cret de 1976 instituant l��cole fondamentale, le caract�re optionnel affect� � l�apprentissage de cette langue fait s�en d�tourner un nombre important d��l�ves. Alors que la premi�re promotion d�enseignants de tamazight lab�lis�e HCA et sortie en 1996 n�a pas encore re�u l�homologation des autorit�s �ducatives.

Celles-ci, estime l�intervenant, n�ont pas encore d�velopp� une r�elle politique allant dans le sens de la prise en  charge du volet formation des cadres de l�enseignement de tamazight.

B.B

L�universit� Abderrahmane Mira de Bgayet abrite un colloque sur l�usage de Tamazight dans les m�dias et � l��cole, qui s��tale sur deux journ�es, soit le 05 et 6 novembre de l�ann�e en cours, organis� par le Haut Commissariat � l�amazighit�. Dans son allocution d�ouverture M. Merahi, secr�taire g�n�ral de cette institution organisatrice, n�a pas manqu� de tirer la sonnette d�alarme quant aux blocages et au m�pris r�serv�s � la langue amazighe. Il dira � cet effet : �nous interpellons encore une fois le minist�re de l�Education nationale � cesser de politiser l�enseignement de Tamazight�.

 L�orateur, apr�s avoir dress� bri�vement un tableau sur l�enseignement de cette langue o�, selon lui, tamazight conna�t un net recul comparativement aux premi�res ann�es de son introduction dans le syst�me �ducatif, n�a pas omis d�ajouter : �le minist�re de l�Education, doit mettre un terme au caract�re facultatif qui non seulement va � l�encontre de la promotion de tamazight, mais aussi se situe en porte � faux avec la l�gislation scolaire o� toute discipline enseign�e est de fait obligatoire�.

Pour conclure son intervention, Merahi insiste sur l�urgence de formation des formateurs. Ensuite, c�est au tour du secr�taire g�n�ral de la wilaya de Bgayet de prendre la parole pour d�abord souhaiter la bienvenue aux organisateurs de ces activit�s puis s�engager au nom de son institution � �uvrer pour la r�ussite du colloque. Quant au recteur de l�universit�, il a ax� son intervention sur trois volets. Il a d�abord dress� un constat relatif � l�enseignement de tamazight dans son d�partement o� il sugg�re la conjugaison des efforts de toutes les parties concern�es par cette question � l�effet de promouvoir cette langue. Puis, il a mis l�accent sur la dynamique en avan�ant le nombre d�enseignants et d��tudiants dans ce d�partement qu�il juge encourageant.

Enfin, il a touch� aux attentes qui, selon lui, tamazight doit �tre enseign�e en tamazight.Il a en dernier �mis le v�u de mettre en place une cellule d�pendant du HCA pour coordonner les actions men�es dans ce sens.

Il faut dire que ce rendez-vous scientifique qui a vu l�implication des universitaires et autres sp�cialistes en la mati�re sera une opportunit� de d�battre sur la probl�matique de l�usage du lexique que se soit dans les m�dias ou � l��cole. Car, � ce jour, un glossaire attest� et standaris� n�a pas encore vu le jour, absence qui a provoqu� d��normes difficult�s aux journalistes des m�dias lourds ainsi qu�au enseignants de pouvoir s�exprimer dans une langue facilement assimil�e et accessible aux monolingues.

C�est sur ce sujet que Mohand Akli Haddadou de l�universit� de Tizi Ouzou a pr�sent� une communication dans laquelle il a expos� sa d�marche dans l��dition d�un dictionnaire. L�intervenant a cern� dans son travail de recherche tous les crit�res linguistiques et a opt� pour les subdivisions g�ographiques. Pour ce faire, il a scind� le berb�re en cinq zones en pensant m�me � celle des Z�nage o� le dialecte risque de dispara�tre. Ce glossaire qui, dit-il, sera publi� par le HCA, et sera distribu� gratuitement.

D�autres interventions ont �t� pr�sent�es par M. Adjaout et M. Mostefaoui respectivement enseignant � l�universit� de Bgayet, et enseignant � l�universit� d�Alger. Des th�mes pertinents sont abord�s dans l�apr�s-midi de cette premi�re journ�e et se poursuivront dans la deuxi�me. En parall�le � ces communications, des travaux d�ateliers consacr�s au lexique g�n�ral et au lexique sp�cialis� sont pr�vus au cours de ce colloque.

M. Sma�l