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Tiddukla Tadelsant Tamazight di Ottawa - Hull
Association Culturelle Amazighe � Ottawa-Hull
 Amazigh Cultural Association in Ottawa - Hull
  tidukla tadelsant tamazigt Di utawua hul

Syndrome, qui a peur de la langue amazighe ?
http://www.elwatan.com/2005-05-05/2005-05-05-18609

Allons boire � la fontaine du bassin !
D�sormais, dit le grand romancier kirghize, Tchinguiz A�tmatov, l�homme n�aura plus jamais l�occasion de donner naissance � de nouvelles langues. �
 

� C�est pourquoi, ajoute-t-il avec vigueur, il est essentiel pour lui de pr�server et d�enrichir celles qui ont toujours exist� jusque-l�. � Pour les ba�thistes de chez nous, la langue amazighe, puisqu�il s�agit d�elle ici, ne serait qu�un simple dialecte qui ne s��crit pas, c�est-�-dire, incapable de d�velopper et de v�hiculer de grands concepts. Pour les extr�mistes d�entre eux encore, elle n�est pas chez elle ! Toute langue, n�en d�plaise aux tenants de cette fausse th�orie, est, � la base, un dialecte, dut-elle �tre l�anglais, le fran�ais, l�arabe ou autre. On le sait, et on le voit de nos jours, c�est la gestion sociopolitique, la mauvaise bien s�r, qui ravale l��tat d�un parler ou le fait acc�der au statut de langue officielle. Les champions du fanatisme religieux, quant � eux, oublient ou feignent d�oublier le caract�re hautement significatif de la langue dans la nomenclature du vivant. Faut-il encore rappeler ces �meutiers � la raison ? La langue, selon le saint Coran, est un signe de la toute-puissance d�Allah. �  Et parmi ses signes, la cr�ation des cieux et de la terre et la vari�t� de vos idiomes et de vos couleurs . � Sourate 49, verset 13. Par ailleurs, l�homme, repr�sent� par Adam, a �t� invit�, d�s le d�part, � faire l�apprentissage de tous les noms, de tous les concepts : �  Et Il apprit � Adam tous les noms (de toutes choses), puis Il les pr�senta aux Anges et dit : informez-moi des noms de ceux-l�, si vous �tes cr�dibles.  � Sourate 2, verset 31. O� est donc le probl�me, et pourquoi toutes ces gesticulations fr�n�tiques de la part de ceux qui n�acceptent que la moiti� de la v�rit� r�v�l�e ? Ce ne sont pas les trois millions de vocables de la langue arabe qui font de nous un grand pays, un grand peuple, sinon nous serions la plus puissante nation du monde. La richesse linguistique, en tant que telle, n�a rien � apporter � l�homme, c�est, plut�t, l�homme qui donne � la langue son v�ritable statut tout en se situant lui-m�me par rapport � elle. Autant de force de conceptualisation, autant de d�veloppement linguistique. Car, tout compte fait, l�homme est �gal � la langue qu�il v�hicule, et vice-versa. Sur ce sujet, un bel exemple vient de nous �tre donn� par le regrett� Belkacem A�t Ouyahia, l�ex-pr�sident du Haut-Conseil de l�amazighit�. Gr�ce � lui, les fables de Jean de La Fontaine (1621-1695) font, pour la premi�re fois, la travers�e de la M�diterran�e, en direction de l�Afrique du Nord. Oui, tenez-vous bien, La Fontaine parle tamazight ! Une cinquantaine de fables de cet �l�ve d�Ibn Al Muqaffa� (714-759) et d�Esope (620-560) av. J.-C., ont �t� adapt�es, avec bonheur, dans la langue de Si Mohand u M�hand et de tant d�autres grands po�tes. Pourquoi donc tant de vacarme de part et d�autre lorsqu�il s�agit d�un bien commun, constitutif de toute la nation alg�rienne ? O� est le mal � vouloir mettre en valeur une langue bien de chez nous, en l�occurrence tamazight ? Sinon, � quoi bon montrer quelque fiert� d��tre les descendants d�un Jugurtha, d�un Yaghmorassen, d�un Ibn Tumart, d�un Si Mohand u M�hand et de tant d�autres grands hommes de notre histoire ? Faut-il alors incriminer ces derniers pour avoir fait usage de leur langue maternelle, les jeter dans les oubliettes de l�histoire et en finir avec notre pass� ? Prenons le cas de nos voisins italiens. Au XIIIe si�cle, � l��tonnement de tous, Dante Alighieri (1265-1321), fuyant un pouvoir trop attach� � la cit� du Vatican, compose en italien, c�est-�-dire dans la langue vernaculaire, sa fameuse Divine com�die, et c�est, aussit�t, la cons�cration d�une langue qui n�a cess�, depuis, de v�hiculer les plus belles choses de l�esprit humain. Il y eut, � sa suite, P�trarque (1304-1374), Boccace (1349-1351), le grand mouvement de la Renaissance, Manzoni, Leopardi, Quasimodo, Alberto Moravia, Elsa Morante, Italo Calvino et jusqu�au grand s�miologue et romancier Umberto Eco. Les Anglais, sous le haut patronage d�un gouvernant �clair�, le roi James, r�ussirent, en 1611, la gageure exceptionnelle, celle de s�unifier derri�re une langue. Au bout de six ans d�un travail acharn�, des sp�cialistes des langues anciennes et des questions bibliques finirent par �laborer ce qu�on a appel�, depuis, The authorized version of the Bible. Et m�me s�il y eut une bataille rang�e entre ceux qui donnaient la primaut� au style de cette Bible, et ceux qui ont toujours consid�r� Shakespeare comme le seul � avoir vraiment resserr� le rang des Anglais derri�re leur langue, il n�en demeure pas moins que le fait linguistique a �t� mis, � juste titre, au-devant de la sc�ne. En ce temps o� l�homme s�est mis � voyager en dehors du syst�me solaire, par son esprit et par son imagination, � fouiner dans les profondeurs abyssales de son propre monde biologique, ne serait-il pas salutaire, pour nous, de se montrer respectueux de nous-m�mes et des choses de l�esprit en g�n�ral ? Allons donc, ensemble, nous rafra�chir � Tala n tmedwin (la fontaine des bassins), celle que le regrett� Belkacem A�t Ouyahia a bien voulu mettre � notre disposition en toute g�n�rosit�.

Merzac Bagtache

 

 

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