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Tiddukla Tadelsant Tamazight di Ottawa - Hull
Association Culturelle Amazighe � Ottawa-Hull
 Amazigh Cultural Association in Ottawa - Hull
  tidukla tadelsant tamazigt Di utawua hul
L'oasis de Siwa, une l�gende � l'autre bout de Tamazgha ?

R�cit d'un voyage pas comme les autres

http://www.mondeberbere.com/PARImazigh/Parimazigh5/siwa.htm

Lorsque l'on parle de Tamazgha, on dit souvent que son territoire s'�tend de Siwa (�gypte) jusqu'aux �les Canaries. Mais Siwa a toujours �t� pour moi un mythe, un myst�re car si lointaine et si difficile d'acc�s. De plus, il n'y a pratiquement aucune litt�rature sur Siwa si ce n'est quelques articles sur son syst�me linguistique et son histoire ancienne. Et puis, je n'avais jamais rencontr� quelqu'un qui l'ait visit�e et qui puisse en parler vraiment. J'ai fini par me dire que Siwa ne doit �tre qu'un mirage qui vient alimenter ce r�ve de grandeur qu'ont les Amazighs en particulier, mais qui caract�rise tous les peuples minoris�s. Pour en avoir le coeur net, la seule solution �tait d'aller v�rifier sur place.

Je suis parti avec un ami, Sa�d, sans aucune information, une aventure vers un inconnu qui est cens� nous �tre si proche. D'embl�e nous avons remarqu� que m�me en �gypte (Le Caire, Alexandrie), les gens ne connaissent pratiquement rien de Siwa. Les uns nous ont dit que c'�tait une oasis comme une autre, d'autres nous ont conseill� que si l'on voulait faire du tourisme, il y avait en �gypte de bien plus belles oasis. Quant � la particularit� linguistique de Siwa, il s'agit pour les uns d'un dialecte d�riv� de l'arabe et pour d'autres, de l'arabe �gyptien prononc� avec un accent particulier.

Le voyage f�t long (environ 900 km de d�sert) mais beaucoup moins p�nible que nous le craignions. � moins que ce ne soit la h�te de d�couvrir enfin la l�gende qui nous ait fait tout oublier. Le car, le moyen de transport le plus pratique, s'arr�te tr�s souvent pour des contr�les militaires tr�s fr�quents � cause de l'activisme islamiste, para�t-il. De loin, d�s que commence � appara�tre cet �lot de verdure au milieu de l'oc�an saharien, on est parcouru par ce sentiment de soulagement et de joie intense. L'oasis nous parait si petite, plant�e en plein milieu de l'immense d�sert libyque. D'o� que l'on vienne, il faut avaler des centaines de kilom�tres de d�sert tant�t rocailleux, tant�t sablonneux formant des dunes qui ondulent � l'infini. De plus pr�s, Siwa s'av�re �tre une grande oasis qui s'�tend sur environ 30 km de long et 20 km de large, entour�e de deux grands lagons qui lui donnent un air f�erique.

� l'arriv�e du car, il y a toujours un petit attroupement de gens qui attendent, qui le courrier, qui les journaux, qui les m�dicaments, qui les touristes, etc. � notre descente du car, un adolescent s'approche et s'adresse � nous en anglais pour nous proposer son aide pour transporter nos bagages jusqu'� l'h�tel. Mon ami lui r�pond spontan�ment en amazigh. Le jeune homme ouvre de grands yeux, recule et hurle � l'adresse des autres : Ssawalen tasiwit ! ssawalen tasiwit ! (Ils parlent le siwi !), comme s'il venait de faire la d�couverte de sa vie !

Nous avons �t� adopt�s d�s cet instant- l� par tous les habitants de Siwa, extr�mement heureux (nous et eux) de voir, montrer, discuter, toucher, comme pour v�rifier que ces moments �taient bien r�els. Nous avons rencontr� un nombre incalculable de gens de tous les �ges, de l'enfant de 5 ans au vieillard sans �ge et de toutes les conditions sociales (disons tout de suite que les diff�rences sociales ne sont gu�re visibles � Siwa). Partout la m�me joie d'�changer, de raconter leur histoire telle qu'ils la connaissent, de leur quotidien et surtout de poser des questions, infiniment de questions sur la r�alit� des autres r�gions amazighes, sur le mode de vie, sur l'histoire des Amazighs, sur la langue, sur l'�criture... Leur accueil a �t� tel que nous ne sommes pas rest�s suffisamment longtemps pour pouvoir r�pondre � toutes les invitations.

Les Siwis ont tous une immense soif de savoir ; car ce qu'ils savent n'est pas �crit et avec le temps, la m�moire de Siwa s'est progressivement effac�e. Il faut �galement rappeler que Siwa �tait totalement ferm�e aux �trangers jusqu'au d�but des ann�es 90, et que l'�lectricit� n'y a fait son apparition qu'en 1985. Par ailleurs, les moyens de communication �gyptiens ne sont pas sp�cialement tourn�s vers le reste de l'Afrique du Nord et les Siwis se sont trouv�es ainsi priv�es d'information, vivant pratiquement en vase clos.

Tous les Siwis (environ 20.000) parlent tasiwit (l'amazigh de Siwa) qu'ils utilisent quotidiennement dans la vie courante. Ils n'utilisent l'arabe ou l'anglais qu'avec les �trangers. Partant de mes propres jugements d'Amazigh kabyle connaissant assez bien les autres composantes amazighes, le tasiwit me parait avoir plus des ressemblances avec le tachelhit ou le tachawit. Environ 40% des mots utilis�s sont des emprunts au dialecte �gyptien. Cela �tant dit, au bout d'une semaine, un amazighophone de n'importe quelle r�gion pourra communiquer tr�s facilement en siwi. Les Siwis ne connaissent pas le syst�me d'�criture tifinagh, ni l'usage des caract�res latins. Des dizaines de fois, nous avons d� �crire aux gens qui nous le demandaient l'alphabet tifinagh qui les a particuli�rement int�ress�s.

Les Siwis vivent presque en autarcie de la culture du palmier dattier, de l'olivier et du mara�chage. Il ne pleut pas beaucoup mais, paradoxalement, l'eau est tr�s abondante. Il y a beaucoup de puits, de sources et de fontaines d'eau chaude, utilis�e pour tout usage �ventuellement apr�s son refroidissement � l'air libre. Siwa produit et commercialise dans toute l'�gypte une eau min�rale naturelle en bouteille qui porte son nom.

Les Siwis sont tous musulmans pratiquants et la densit� de mosqu�es par habitant y est extr�mement �lev�e. Les coutumes sont tr�s rigides, notamment en ce qui concerne les femmes. Celles-ci sont tr�s rares dans les rues et dans les champs, toujours enti�rement voil�es de noir. Lorsqu'on les croise, elles se d�tournent et passent furtivement. Dans les lieux publics, y compris les boutiques et les caf�s, il n'y a jamais de musique. En revanche, les pr�ches islamistes hurlantes sont diffus�es � longueur de journ�e par des radiocassettes ta�wanaises. � l'�vidence, l'influence des Fr�res musulmans est extr�mement pr�sente et pesante sur la soci�t� siwie.

Pourtant, il existe � Siwa quelques exemples d'espaces de libre expression pour les hommes (je ne sais pas s'il en existe de similaires pour les femmes). Comme dans toutes les oasis, on produit librement � Siwa cet alcool de palmier appel� lagbi ou lagmi consomm� (avec mod�ration) dans les f�tes ou entre amis. Autre curiosit�, les Siwis ne vont jamais dans les caf�s, qui sont r�serv�s aux �trangers de passage. Ils se retrouvent entre eux, par groupes d'�ge ou par affinit�s, dans des esp�ces de �saloons' install�s dans chaque quartier, pour discuter, �couter de la musique, chanter, danser ou regarder la t�l�vision.

Pour le touriste, Siwa est truff�e de curiosit�s et de sites historiques : les beaux vestiges de deux anciens villages typiques de Siwa, Shali au nord de l'oasis et Aghurmi au sud, le temple d'Amon (d'apr�s les Siwis, c'est de l� que vient le mot aman, �eau'), Adrar n lmuta �la montagne des morts', une montagne dans laquelle on a creus� des tombes et qui date de l'an 664 avant J.-C., sans oublier la Maison de Siwa qui est en fait le mus�e dans lequel on peut retrouver quelques traces de la longue histoire de Siwa. Trop longtemps enferm�s, n'ayant pas connu d'autres environnements que le d�sert et la t�l�vision �gyptienne (un autre d�sert ! ), les Siwis, jeunes et moins jeunes, aspirent tr�s fortement � �changer avec le monde ext�rieur et en particulier avec leurs fr�res des autres contr�es de Tamazgha.

Il y a encore beaucoup de choses � raconter sur Siwa mais l'anecdote suivante vous donnera peut-�tre une id�e sur l'�tat d'esprit des Siwis. Youssef est un jeune artiste � qui la municipalit� de Siwa a command� une st�le qu'elle souhaite b�tir sur la place centrale de Siwa. Il m'a montr� son projet dessin�, repr�sentant quelques symboles de Siwa (sources, Shali). Il m'a dit que depuis notre rencontre, il a d�cid� de le modifier en lui ajoutant le �Z' amazigh.

Belkacem LOUNES
f�vrier 1999

Voici quelques exemples de mots en tasiwit :

aman (eau), aksum (viande), agben (maison), akubbi (gar�on), tletca (fille), talti (femme), teltawin (femmes), neta (lui), azemmur (olives), tini (dattes), maci (oui), oula (non), betin (qui ou quoi), cek (toi), tanta lhalnnek ? (comment vas-tu ?), siwel didi (parle avec moi), melmi (quand), melmig azragh cek ? (quand te verrais-je ?), zewelas (salue-le, n'est-ce pas de l� que vient le mot �azul� ?)

 

Siwa, oasis berb�re en Egypte

http://www.lematin.ma/journal/article.asp?id=natio&ida=41597

10.12.2004   

Sur fond d'impressionnantes collines corrod�es et d'une mer de dunes, Siwa surgit tel un mirage, ensemble de villages en briques crues de couleur ocre, � l'ombre des palmiers-dattiers et des oliviers verdoyants, reli�s entre eux par des torrents, des sources jaillissantes et des jardins arros�s � profusion.

Un paradis isol�, fait depuis des lustres par des mains de ses habitants d'origine berb�re. Lesquels conservent et perp�tuent encore leurs coutumes, traditions, davantage leur langue Tamazight. Depuis les temps recul�s la Berb�rie ou Tamazgha entretenait des relations amicales, tant�t, belliqueuses avec l'Egypte.

Les berb�res ont enrichi l'Egypte par leur savoir, tant militaire, artistique que scientifique : navigation, construction d'�difices (pyramides, temples, monuments, d�coration de fresques...), encadrement militaire (infanterie, conduite de chars, dressage de chevaux), agronomie... Si bien qu'ils devinrent des pharaons, tels Mesher, Meghiey, Sheshnoq... conqu�rants, chefs de guerre et ont r�gn� sur une grande partie de l'Afrique orientale.

Des mariages entre les deux populations ont �t� c�l�br�s, voir dans la plus haute hi�rarchie r�gnante, � l'instar de Juba II, dont son royaume couvre un immense empire le Maroc et l'Alg�rie actuels.

Il se maria � la fille de Cl�op�tre, reine �gyptienne, Cl�op�tre S�l�n�.
L'�dification du Mausol�e Royal Mauritanien dit �tombeau de la Chr�tienne� (surnomm� ainsi � cause de ses quatre fausses portes en formes de croix orient�es selon les quatre points cardinaux) ne fait-il pas partie d'un m�me patrimoine architectural ? Il ne s'agit pas de chercher qui a influenc� l'autre.
Il est question de constater des substrats originels, communs. La similitude d'un fonds africain Berb�ro-Egyptien est �vidente, au regard des affinit�s architecturales.

D'ailleurs cette similitude, se trouve dans d'autres monuments fun�raires : les djeddars de Tiaret, les bazinas, les madracens de Siga, de Batna et de Gour (M�kn�s). A ajouter � ce maillon de l'histoire, l'apport des berb�res de la Petite Kabylie.

Apr�s avoir �difi� Mahdia (Tunisie), ils quitt�rent leur capitale pour fonder le Caire, capitale d'Egypte actuelle. Cette introduction nous emm�ne � affirmer que l'oasis de Siwa est la preuve physique, culturelle de cette �poque de l'histoire commune Berb�ro- Egyptienne.

Cl�op�tre VII a pu avoir visit� cette oasis pour consulter l'oracle, aussi bien que peut-�tre le bain au printemps qui porte maintenant son nom. Cependant, � la p�riode romaine, les prisonniers politiques �taient envoy�s par Auguste dans l'oasis de Siwa, un endroit d'exil sur.

Cette oasis qu'on veut qu'elle soit un sujet �difiant, symbole exemplaire de l'unit� africaine, est situ�e dans le d�sert occidental de l'Egypte, dans le Gouvernorat de Mersa Matrouh et la limite de la fronti�re libyenne. Elle est nich�e dans une d�pression au milieu du d�sert, approximativement � 18m au-dessous du niveau de la mer. Elle est entour�e par des paysages divers : amas de pierres et collines, mer de sable et de dunes. Sa largeur change entre 5 et 27 kilom�tres, et 80 km de long. La surface totale de la d�pression est de 1 088 km2. Elle �tait �difi�e par les berb�res �gyptiens � l'endroit de la moderne Aghourmi o� subsistent �galement des vestiges du temple d'Amon construit par Amasis.

Le nom �Siwa� signifie en Tamazight �l'oiseau de la proie qui prot�ge le dieu Amon�. Aujourd'hui, la population estim�e � plus de 20 000 personnes parle son propre parler �Tassiwit�, d�riv� de la langue m�re Tamazight. L'Arabe et l'Anglais ne sont utilis�s qu'avec les touristes. Siwa se distingue culturellement du reste de l'Egypte. Les Siwis ou Issiwiyan vivent presque en autarcie de la culture du palmier-dattier, de l'olivier et du mara�chage.

Il ne pleut pas beaucoup mais, paradoxalement, l'eau est tr�s abondante. Il y a une multitude de puits, de sources et de fontaines d'eau chaude, utilis�e pour tout usage �ventuellement apr�s son refroidissement � l'air libre. Siwa produit et commercialise dans toute l'�gypte une eau min�rale naturelle en bouteille qui porte son nom. L'oasis de Siwa fut peupl�e en grande partie aux temps pr�historiques par des tribus venues de l'Ouest de l'Afrique du Nord, essentiellement de Libye et de la vall�e du Nil. De l'Antiquit� au Moyen-�ge, l'oasis fut d�sign�e par une vari�t� de noms comme en t�moignent diverses inscriptions de temples et de tombeaux. Le nom plus r�cent de �Siwa� d�rive du nom de la tribu autochtone de �Ti-Swa�.

Cette oasis �tait cruciale pour des caravanes commerciales traversant le d�sert de la vall�e du Nil pour rejoindre les ports m�diterran�ens de la Libye. Siwa a �galement prosp�r� comme centre religieux pharaonique, moult rois envoyaient des missionnaires pour consulter l'oracle d'Amon. Ce dernier doit sa si grande renomm�e � une visite d'Alexandre le grand en 331 av. JC. Apr�s la consultation de cette divinit�, Alexandre pr�tendit �tre le fils du dieu Zeus-Amon, et ainsi a choisi d'�tre inhum� dans la cit� des berb�res, appel�e dans l'Antiquit� Tja.

Amon est le dieu b�lier, li� � l'eau et � la f�condit�, est tr�s probablement d'origine libyenne, et le premier �tat de son temple � Siwa diff�re dans l'agencement des salles du plan classique des temples �gyptiens. Avec l'installation d'une colonie grecque � Cyr�ne, son renom et son culte se sont largement r�pandus � travers le bassin m�diterran�en dans le monde grec o� il a �t� assimil� � Zeus. Mais surtout, il entretenait d'�troits rapports avec l'Amon �gyptien par l'interm�diaire du b�lier qui leur �tait commun et par des pratiques oculaires.

La tradition de l'adoration du b�lier par les Berb�res, se perp�tue dans le temps et se pratique jusqu'� pr�sent � Bgayet en Alg�rie et en Tunisie, sous forme de combats de B�liers. En Tunisie particuli�rement, cette pratique est structur�e sous forme de club sportif, qu'on nomme la B�liomachie. La forteresse d'El Karaka de la Goulette (Tunis) a servi d'ar�ne � ces combats dans les ann�es 90.
Au Nord de ce temple se trouvent les tombes rupestres de Karet El-Moussaberin, de la 26�me � la 30�me dynastie.

Le temple de Nectan�bo II � Oum El-Ebeida est presque compl�tement d�truit. L�g�rement plus au sud, � Oum Oubeida, se dressent les ruines d'un autre temple d'Amon-R� o� l'on a retrouv� les cartouches de Nectan�bo II. Il �tait au d�but du 19�me si�cle en bien meilleur �tat qu'aujourd'hui, comme le montrent les gravures de l'�poque.

Au Djebel Mota, dans la m�me r�gion, subsistent les restes d'une n�cropole dont les tombes d�cor�es s'apparentent � celles de la vall�e : tombe anonyme dite du crocodile, de Padjehouty, Siamon, Mesouisis, dont les dates s'�tagent entre la 26� dynastie et l'�poque de Ptol�m�e (305 � 30 av.JC).

Des objets n�olithiques trouv�s en surface attestent la tr�s ancienne occupation de l'oasis. Les vestiges de la forteresse en terre datent du 13� si�cle et dominent le centre-ville.

Les maisons traditionnelles faites de troncs de palmiers et de briques de terre, aujourd'hui, � cause des intemp�ries, seuls un ou deux b�timents en lisi�re de l'agglom�ration sont encore utilis�s, dont une mosqu�e au minaret en forme de chemin�e.

Le temple d'Aghourmi (signifie noyau. Aghourmi n tiyini : noyau de datte) plant� sur un rocher, proche de la localit� de Siwa a �t� transform� et �gyptianis� sous Amasis, pharaon de la 26�me Dynastie 570- 526 avant J.C. Originaire d'une bourgade proche de Sa�s, ce personnage r�pondant au nom �gyptien d'Ahmose (hell�nis� en Amasis), fut tout d'abord g�n�ral en Nubie sous Psamm�tique II. A la suite d'une campagne en Libye contre les berb�res de Cyr�ne (Libye), o� les troupes �gyptiennes furent d�faites, il fut proclam� pharaon par les militaires de souche �gyptienne, qui s'estimaient d�laisser au profit des mercenaires grecs, engag�s au service d'Apri�s. Il �crasa le roi et son arm�e form�e d'�trangers, � la bataille de Mo Memphis, pr�s de Terrana sur le Nil. Le gouverneur de l'oasis � cette �poque, Sethirdis, descendant d'une famille d'origine libyenne, y est �galement repr�sent� sur les murs � l'int�rieur du temple. Un peu plus tard, � l'�poque perse, comme le relate H�rodote, l'arm�e de Cambyse, qui tentait de rallier Siwa depuis Kharga, p�rit tout enti�re dans les sables.

Siwa connut le d�clin, quand ces temples pa�ens sont tomb�s en d�su�tude � la diffusion du Christianisme. Cette p�riode a co�ncid� avec l'effondrement de l'Empire Romain. Toute la r�gion a sombr� dans l'anarchie, ce qui a abouti � l'invasion Arabo-musulmane de l'Egypte en 640 ap. J.C. � Au 8�me si�cle, l'arm�e arabo-musulmane fanatis�e conduite par des �mirs saoudiens arriva dans le but de conqu�rir Siwa.

Les habitants issiwiyan issus d'une tribu mill�naire berb�re, furent confront�s � choisir entre trois possibilit�s : Rejoindre la horde de conqu�rants, se plier � ses exigences en lui rendant hommage et vivre en paix ou combattre pour leur terre.
Les habitants de Siwa gagn�rent du temps en demandant trois jours pour faire leur choix. Pendant cette p�riode de trois jours, ils recueillirent leurs richesses tels que l'or, les bijoux, les pierres pr�cieuses, et les tr�sors pharaoniques.

Puis, le dernier jour, ils se sauv�rent vers l'Ouest avec tous qu'ils pouvaient porter. Laissant derri�re eux, leurs tr�sors les plus lourds en les dissimulant de sorte qu'ils soient gard�s en leur absence par les puissances magiques de leur g�nie.� extrait des r�cits fix�s dans la m�moire collective.

Un temps s'�coula, une grande s�cheresse frappa toute l'Afrique du Nord-ouest, ainsi les tribus berb�res recherchant l'herbe et l'eau, vogu�rent par les sables �touffants du d�sert. Grande surprise, ils y trouv�rent r�ponse � leurs peines, l'oasis de Siwa verdie de palmiers-dattiers, de vergers d'abricotiers, d'oliviers. Ils y prirent demeure avec d'autres familles venues successivement de l'Ouest (Maroc, Alg�rie), afin renforcer la puissance de la tribu sur cette terre fertile.

La premi�re cit� fut b�tie dans les terres en contrebas de l'oasis et fut appel�e �Ami Misalum�. Cependant, cet emplacement les rendait vuln�rables aux attaques des forces hostiles et aux moustiques. Ainsi, en 1203, ils �tablirent une citadelle �Shali� sur le haut de la colline pour se prot�ger et y �tablir leur royaume.

De nouvelles lois et r�gles furent institu�es permettant aux chefs des tribus de r�gir Siwa comme Etat ind�pendant pour des centaines d'ann�es.
En 1840, Mohamed Ali, officier albanais devenu vice-roi d'Egypte, vassal de Constantinople envoya son arm�e �gyptienne � Siwa, dans le but d'obtenir la soumission de ses habitants � sa loi.

Ces derniers creus�rent un foss� autour de la citadelle pour emp�cher l'arm�e �gyptienne d'attaquer, mais Ali mis le feu � la citadelle causant sa destruction. Il a �galement ordonn� au G�n�ral Hussein Bek Ashamashurgi d'inviter soixante-douze des plus hauts chefs de clans locaux � une r�union o� ils ont tous �t�s ex�cut�s. Ainsi les habitants de Siwa ont �t� forc�s de se soumettre.

Un nouveau syst�me de gouvernement �gyptien a �t� impos� et les habitants de Siwa durent payer un imp�t pour chaque palmier dans l'oasis. Ceci a continu� jusqu'en 1950 o� un homme d'affaires b�douin a achet� toutes les dates dans Siwa et a pay� tous les imp�ts de l'Etat sur les arbres.

Le nouveau d�fi pour Siwa fut de s'ouvrir au monde. En 1977, le Pr�sident Mohamed Anwar Sadate (assassin� le 6 octobre 1981 par des soldats islamistes au stade du Caire lors d'un d�fil� militaire, � l'occasion d'une f�te nationale) a visit� l'oasis et a montr� la grande sympathie envers le peuple.

Plus tard, en 1983, il a cr�� une ligne a�rienne pour faciliter l'acc�s au reste de l'Egypte et d�senclaver ainsi cette oasis. Un h�licopt�re assure le transport des habitants pour des buts m�dicaux et le transport des produits vitaux.

Nacer Boudjou

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