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tamazigt Di utawua hul
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La
lettre de la CADC aux instances et organisations internationales.
Le peuple alg�rien vient de d�montrer, pour la deuxi�me
fois cons�cutive, sa volont� in�branlable d�aboutir � un changement
radical. En effet, apr�s le camouflet du 30 mai qu�a subi le pouvoir alg�rien,
puisque lui-m�me a reconnu un taux de participation en de�� de la barre
fatidique de 50%, alors que le chiffre r�el �tait bien plus pitoyable, il
a vite fait d�appeler les Alg�riennes et les Alg�riens � reprendre le
chemin des bureaux de vote � l�occasion d�un scrutin de proximit� sur
lequel il a mis� pour ravaler sa fa�ade
d�mocratique et redorer, un tant soi peu, son blason terni.
Encore une fois, les citoyens ont fait fi de la sp�cificit� de ce scrutin,
puisque tr�s peu d�entre eux ont gliss� le bulletin dans l�urne. le
pouvoir alg�rien, pris ainsi en flagrant d�lit d�impopularit� et
d�ill�gitimit�, invoque, � l�occasion, m�me des facteurs m�t�orologiques
pour justifier cette d�route alors que le ras-le-bol g�n�ralis� de
citoyens qui ne peuvent plus se contenter de solutions illusoires qui sont
autant de chim�res pr�sent�es pour les besoins d�une campagne �lectorale.
Ne pouvant souffrir ce d�lit de l�se-majest� commis par le peuple, le
pouvoir s�adonne, dans le discours officiel, � une forme de
jactance en qualifiant le rejet des �lections d�acte antid�mocratiques
qu�il a, d�ailleurs, attribu� sciemment �
des d�l�gu�s pour mieux d�nier � la population qui les a d�ment mandat�s
le droit de sortir des normes officielles de repr�sentation qu�il lui a d�finies.
Le rejet des �lections est bien l�expression populaire du
refus du processus de l�gitimation d�institutions factices qui est, en
fait, l�objectif assign� � toute consultation
�lectorale par le pouvoir alg�rien qui n�a cure de l�exercice de la d�mocratie
par une r�elle participation
citoyenne. Pour preuve, il s�ent�te � installer des Assembl�es
populaires communales qui ont r�colt� un nombre de voix inf�rieur �
celui des candidats en lice comme il ne s�est pas g�n� de recourir �
une � transhumance �lectorale � le 30 mai, en d�pla�ant e Kabylie de
faux �lecteurs pour combler le vide en mati�re d��lectorat. c�est en
cela que le rejet des �lections ne peut �tre consid�r� comme antinomique
avec le caract�re pacifique et d�mocratique du mouvement. Bien plus, il
traduit une volont� citoyenne de contrecarrer politiquement des man�uvres
que le pouvoir s��vertue � draper d�un l�galisme
absurde ainsi que l�interdiction de toute action pacifique et la fraude �
laquelle il recourt syst�matiquement.
Pour les besoins de sa cause, le pouvoir assassin ne recule devant rien pour
accentuer la r�pression et, pour ce faire, a fait acheminer plus de 60 000
�l�ments des CRS en Kabylie pour semer la terreur, violer l�intimit�
des villages et, enfin, saccager leurs propres casernements provisoires, se
comportant ainsi en conqu�rants. Trois autres assassinats et des centaines
de bless�s sont les cons�quences f�cheuses de ces comportements d�un
autre �ge.
En proc�dant aussi � l�enl�vement des d�l�gu�s et de citoyens pour
certains � l�int�rieur m�me �un tribunal et en brutalisant des
avocats en plein exercice de leurs fonctions, le pouvoir alg�rien veut
montrer qu�il jouit
d�une impunit� quand bien m�me il est invit� par des instances
internationales � �tre respectueux du droit et de la justice et �
satisfaire les revendications citoyennes.
Maintenant que le peuple s�est indubitablement exprim� sur son d�sir de
changement radical, brandir encore la carte du ghetto kabyle ne peut plus
produire l�effet escompt� devant l�ampleur du drame national qui veut
�tre occult� pour ne laisser transpara�tre que cet abc�s que constitue
une partie du pays pour une consommation externe. Ces proc�d�s �cul�s
ont fait leur temps et ne peuvent se substituer � une analyse courageuse et
responsable de la situation par les tenants du pouvoir dictatorial alg�rien
pour comprendre que l��re des oukases et des diktats est r�volue comme
l�est celles des r�gnes despotiques. On ne peut fermer la parenth�se
d�octobre 88 et laisser l�histoire l�inscrire comme un chahut de
gamins, comme on
ne peut r�duire le Printemps noir � un simple particularisme d�une r�gion
du pays.
La prise de conscience est r�ellement la maturit� politique est telle que
le peuple alg�rien sait aussi bien ce qu�il ne veut pas que ce qu�il
veut. S�il en a marre de la dictature, il sait que le temps est venu pour
qu�il vive
libre dans le cadre d�un Etat r�ellement d�mocratique. Il en a pay� le
tribut par des sacrifices divers et surtout par le sang.
Le devoir de solidarit� interpelle la communaut� internationale qui ne
peut rester impassible et
indiff�rente face � ce d�ni de d�mocratie dont souffre le peuple alg�rien.
Y a-t-il plus noble combat pour la d�mocratie que celui qui est men� sans
d�faillir et sans se d�partir de la voie r�solument pacifique malgr� les
assassinats pr�m�dit�s rest�s impunis jusqu�� ce jour, et la r�pression
f�roce et sauvage en compl�te disproportion par rapport aux manifestations
citoyennes de rue.
Au lieu de d�crier cette jeunesse martyris�e de Kabylie, ne faut-il pas
plut�t lui rendre hommage pour son sto�cisme devant l�ampleur de la r�pression
qui aurait pu g�n�rer toutes les d�rives surtout que la communaut�
internationale ne lui a �t� que d�un timide secours. Quel paradoxe pour
le monde qui ne pr�te attention que lorsque tonne le bruit des armes et qui
ne s�embarrasse que peu des cris �touff�s des
r�voltes ayant adopt� une forme d�expression pacifique. La d�tresse
d�un peuple qui subit la r�pression au quotidien interpelle toutes les
consciences �prises de libert� et de justice. L�Alg�rie ne peut plus �tre
r�duite � un champ p�trolif�re ou � un panorama dans sa forme exotique.
L�Alg�rie est aussi et surtout un peuple qui a consenti de lourds
sacrifices pour recouvrer sa souverainet� et n�a point l�sin� sur les
moyens de lutte pacifique pour imposer la d�mocratie, et la communaut�
internationale se doit de multiplier les formes de pression diplomatiques et
politiques pour que le pouvoir alg�rien se conforme aux pactes
internationaux qu�il a, par ailleurs, ratifi�s, et � la volont�
fermement affich�e du peuple alg�rien de vivre dans la dignit� et dans le
cadre d�un Etat d�mocratique.
Fr�ha, Ath Djennad (Tizi Ouzou, Alg�rie), le 07 novembre 2002.
Copies :
Haut commissariat des Nations unies pour les droits de
l�homme ;
Le Pr�sident de l�Union europ�enne ;
Le Pr�sident du Parlement europ�en ;
Le Pr�sident de la Commission europ�enne ;
La F�d�ration internationale des droits de l�Homme (FIDH) ;
Amnesty International ;
Human Rights Watch (HRW).
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