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La Kabylie abandonn�e
par les pouvoirs publics
Les illusions
perdues
http://www.elwatan.com/2004-12-22/2004-12-22-10287
Si l�on doit faire une r�trospective de
l�ann�e 2004 en Kabylie, il faut reconna�tre qu�il y a eu deux p�riodes
distinctes, l�avant et l�apr�s-avril.
Le d�but de l�ann�e a �t� marqu� par le
lancement effectif du dialogue entre le pouvoir et les animateurs du
mouvement citoyen, � trois mois d�une �lection pr�sidentielle.Le pouvoir �
travers le chef du gouvernement a r�ussi d�un c�t� � faire croire qu�il
voulait r�ellement r�gler la crise et de l�autre � cr�er un climat malsain
dans une r�gion o� les divisions politiques ont d�truit tous les espoirs,
mais la d�marche d�Ouyahia �choue. Les archs d�cr�tent le rejet de la
pr�sidentielle. Les relations entre le RCD et les archs s�enveniment de
plus en plus, en raison de l�engagement du Dr Sadi dans la pr�sidentielle
et l�opposition de son parti � la d�marche des d�l�gu�s. A la veille de
l��lection, un jeune fr�re d�un d�l�gu� est retrouv� mort dans son magasin
incendi� � Fr�ha. On craint le pire, mais les appels au calme r�ussissent
� faire baisser quelque peu la tension. Le 8 avril, moins de 20% des
�lecteurs inscrits participent au vote, r�v�lant au passage l�incapacit�
des politiques � comprendre les pulsions de la soci�t�. La Kabylie
comm�more ses deux printemps en perdant ses illusions. L�apr�s-avril est
v�cu en Kabylie comme une grosse d�ception. Les acteurs politiques
traditionnels se faisant tout petit, le pouvoir qui a jou� la carte de la
crise en Kabylie pour � r�ussir ses �lections � laisse tout tomber et la
r�gion, quoique calme, s�enfonce dans la mis�re et l�ins�curit� sous sa
forme la plus pernicieuse. M�me si les archs tentent de temps en temps de
maintenir un semblant d�existence sur une sc�ne politique d�serte, ils se
rendent compte qu�ils n�ont plus la m�me influence au sein d�une
population lass�e. L�ann�e 2004 se termine, et on semble oublier que la
Kabylie a v�cu un v�ritable drame dont les r�percussions socio�conomiques
assombrissent son horizon. Aujourd�hui, huit mois apr�s la r��lection de
Bouteflika, aucune perspective ne semble se dessiner en Kabylie.
Abandonn�e par les pouvoirs publics, d�laiss�e par ses enfants, la Kabylie
survit en payant le prix de sa nature frondeuse, en attendant... Godot
Mourad Hachid
