Par Nadia Mellal Lu (308 fois)
Pour Roger Clark, le
chef de la d�l�gation, �la situation en Kabylie demeure grave
et est loin d��tre r�solue�.
Amnesty International (AI) vient de
rendre un verdict des plus cinglants sur la crise en Kabylie. Elle
affirme dans son rapport final, �labor� � l�issue de son enqu�te
dans cette r�gion, effectu�e la semaine derni�re que �les
forces de s�curit� ont utilis� des munitions de guerre pendant
les manifestations� et qu�il s�agissait �souvent d�un
usage excessif et abusif de la force meurtri�re�. Philip
Luther, membre de cette ONG, auteur de cette d�claration faite,
jeudi dernier, � l�occasion d�une conf�rence de presse anim�e
par la d�l�gation de cette organisation � l�h�tel El-Djaza�r
soutient qu�Amnesty International �partage dans une large
mesure� les conclusions de la commission nationale d�enqu�te
sur les �v�nements de Kabylie driv�e par le professeur Mohand
Issad. Il d�clare ne pas comprendre qu�il �n�y a pas eu les
suites n�cessaires aux conclusions du rapport d�enqu�te
surtout en ce qui concerne la traduction devant la justice de ceux
responsables des morts lors des manifestations�. Philip Luther
qui se dit surpris �d�entendre que personne ne sait rien sur
le jugement des 23 gendarmes dont parlent les autorit�s�
et pense que �ou bien il y a un probl�me de communication dans
la mesure o� les gendarmes ont �t� traduits devant la justice
mais que personne ne le sait ; ou bien que les proc�s n�ont pas
eu lieu�. Dans les deux cas de figure, l�intervenant souligne
la pr�occupation d�AI devant �l�impunit� des
responsables des morts des citoyens aux mains nus en Kabylie�.
Toujours est-il, �la situation en Kabylie demeure grave et est
loin d��tre r�solue�, clame Roger Clark, le chef de la d�l�gation
pour qui la r�solution de la crise dans cette r�gion d�pend, en
premier lieu, de �la volont� politique�. �Il est temps, ass�ne-t-il,
de mettre fin � tout ce qui entrave et emp�che les citoyens de b�n�ficier
de leurs droits et de la protection que doit leur garantir l��tat
et d�avoir le courage d�aborder d�finitivement aux questions
difficiles parfois p�nibles et douloureuses pour arriver � la
solution�. Amnesty International qui, rappelons-le, a condamn�
au d�but du Printemps noir l�usage des balles r�elles contre
les manifestants, n�a pas pu se rendre en Alg�rie � l��poque
faute de visa.
S�exprimant, par ailleurs, sur la situation g�n�rale des
droits de l�homme en Alg�rie, Roger Clark a d�entr�e soulign�
qu�en comparaison de leur derni�re visite qui remonte �
2000, �il y a une disponibilit� et une ouverture au dialogue de
la part des autorit�s alg�riennes�. Cependant, cette
disponibilit� �nous ne l�avons ressentie qu�au niveau du
ton des �changes qui ont eu lieu� et pas dans les faits,
tient-il � expliquer. Aussi, aux yeux du conf�rencier, la
situation des droits de l�homme en Alg�rie �n�a pas avanc�.
Ses arguments : �Les familles de ceux qui ont disparu aux mains
des agents de l��tat, les familles de ceux enlev�s ou tu�s
par les groupes arm�s, la douleur continue et c�est la m�me
douleur que nous avons rencontr�e en 2000. L�impunit� de ceux
qui sont responsables de ces enl�vements, tueries et autres
violations est aussi grave, importante et urgente qu�avant et
elle le restera jusqu�� ce que justice soit faite. Les tueries
ne s�arr�tent pas et AI condamne les actes de violence commis
en Alg�rie dont les derniers massacres perp�tr�s dans la wilaya
de Tipaza. La torture se pratique toujours de mani�re r�pandue
et r�guli�re et les mauvais traitements persistent dans les
lieux de d�tention et d�arrestation�. Fait nouveau dans le
discours d�Amnesty International : elle n�a pas soulev�
nombre de ses sujets de pr�dilection, � savoir l��tat
d�urgence, la question des d�tenus d�opinion et elle n�a
pas souhait� rencontrer les g�n�raux. D�ailleurs, cette d�l�gation,
qui s�journe en Alg�rie depuis le 15 f�vrier dernier, r�cuse
le qualificatif de �d�tenus d�opinion� aux dirigeants de
l�ex-FIS. �Pour nous, ce sont des d�tenus arbitraires et non
d�opinion�, a pr�cis� Simon Lutta, membre de la d�l�gation.
N. M.