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Civilisation amazighe
La f�te de Yennayer : pratiques et pr�sages
http://www.tamazgha.fr/article.php3?id_article=1841
"Ad ffɣen iberkanen, ad kecmen imellalen".
Par cet adage est annonc� le premier jour de l�an "ixef useggwas"
ou yennayer dans certains villages de Kabylie. Ce moment marque la s�paration
entre deux cycles solaires, passage des journ�es courtes, "noires"
aux journ�es longues, "blanches" est f�t� dans la quasi
totalit� des r�gions du Nord de l�Afrique. Dans son livre (1929),
"La femme chaouia de l�Aur�s", Math�a
GAUDRY, citant E. MASQUERAY, rappelle que yennayer est appel� "Ass n
Ferɛun". (le jour du Pharaon). Selon la l�gende, "les
Chaouis f�taient ce jour-l� la mort du Pharaon tomb� dans la mer".
Cette �vocation populaire qui se nourrirait de la victoire des Libyens
sur l�Egypte et de l�installation du Roi Chechonq 1er au sommet de la
22e dynastie pharaonique en 950 av. JC. D�ailleurs, en 1968, l�Acad�mie
Berb�re, l�association berb�riste, fond�e en 1966 par Mohand Arab
BESSAOUD � Paris, porta son choix sur cette date qui devint le point de d�part
de l�actuel calendrier berb�re. Inscrit dans le mouvement de la
revendication identitaire berb�re du XXe si�cle, l�usage de ce
calendrier reste emprunt d�une valeur fortement symbolique et permet aux
Imazighen de passer du temps cyclique de la tradition et du v�cu � un
temps lin�aire, historique.
Ce bref rappel nous permet de noter que, d�sormais, le calendrier berb�re
rel�ve de deux temps, le temps historique, objet d�une connaissance �v�nementielle
et le temps sacr� qui repose sur la r�actualisation des mythes qui
contribuent � la structure de la soci�t�. D�crire les pratiques li�es
� Yennayer et les repr�sentations sociales de cette p�riode de l�ann�e
nous permettra d�oublier un moment la dimension �v�nementielle pour
nous int�resser au v�cu et la quotidiennet� nord africaine.
La lumi�re et l�abondance :
La veille de yennayer les femmes se chargent de recouvrir les murs � la
chaux "aruccu s tumlilt" et changent le tr�pied du feu (lkanun).
Dans l�Aur�s ce rituel se fait deux ou trois jours avant yennayer et
porte le nom de "bu ini" (jour du tr�pied). Le nettoyage
intensif se termine par un grand coup "d�emezzir" (balai de
bruy�re). Afin d�assurer l�abondance de la nouvelle ann�e, on verse
des c�r�ales entre les jarres en terre (ikufan). Cette notion
d�abondance souhait�e et pr�par�e pour conjurer le sort se retrouve
dans le repas de yennayer dont le mets principal reste le couscous de bl�.
Le recours � la semoule d�orge est, ce jour-l�, banni n�est-elle pas
noire et ne constitue-t-elle pas en temps ordinaire le repas du pauvre ?
Le couscous est pr�par� avec une sauce � base de l�gumes secs, selon
les r�gions, on m�lange deux � sept l�gumes (pois cass�s, lentilles,
f�ves concass�es "abiṣar", haricots blancs, cornilles ou
doliques � oeil noir, pois chiches...) et l�incontournable volaille.
D�une contr�e � une autre on propose des explications diff�rentes au
choix de la volaille. Certains diront, par son chant matinal, le coq
annonce la naissance de la lumi�re (le lever du jour), d�autres
expliqueront, par ses �ufs, la poule incarne la f�condit� donc
l�abondance. Les croyances populaires m�diterran�ennes nous apportent
d�autres �claircissements sur cette pr�f�rence vou�e � la volaille.
Par exemple les Grecs et les Romains auraient adopt� le coq comme oiseau
protecteur ce qui s�apparenterait � l�usage d�"asfel" (offrande)
dans l�ensemble de l�Afrique du Nord.
Dans la pr�paration des autres mets qui accompagnent le couscous, les
femmes en appellent toujours � la prosp�rit� et � la profusion, aussi
composent-elles "uftiyen" ou "iɛrecmen", un m�lange
de c�r�ales enti�res, pass�es � la vapeur ou grill�es huil�es,
servies aux enfants le matin du 12 janvier (tasebḥit
n yennayer) ou simplement jet�es sur les arbres des jardins dans
l�attente d�une bonne r�colte. Selon les moyens dont disposent les
familles, "uftiyen" sont compl�t�s par un m�lange de fruits
secs dispos�s g�n�reusement dans un plat en bois ou en terre mis sans
restriction � la disposition des enfants. Dans la m�me journ�e de
"amenzu n yennayer" (le premier jour de l�an), sont propos�es
plusieurs denr�es � base de p�te qui l�ve ou qui s��tale, "lesfenǧ"
ou "lemsmmen". Une p�te qui gonfle ou qui s��tend facilement
annonce forc�ment une ann�e riche et g�n�reuse.
Les pr�sages :
Le repas "imensi n yennayer" est servi dans le respect du nombre
des membres de la famille �largie, on rajoute le couvert de l�absent,
�ventuellement "iminig" (le voyageur), la fille mari�e et
surtout du gardien de la demeure "aɛssas buxxam". La
tradition exige que l�on ne vide pas les plats ce qui signifie que
l�on ne doit pas avoir faim.
Dans la soir�e, la ma�tresse de maison d�pose sur le toit quatre
coupelles en terre remplies de sel repr�sentant chacune les mois de yennayer,
furar, meɣres et yebrir (janvier, f�vrier,
mars, avril). Au matin de la journ�e de yennayer, le niveau d�humidit�
du sel annonce un mois arros� ou non. En ce jour de yennayer, la nature
est fortement mise � contribution, elle est observ�e et �cout�e, aucun
geste ne doit la contrarier car elle est porteuse de "lfal" (le
pr�sage). Ainsi la femme kabyle ou tachaouit v�rifie scrupuleusement ce
qui se trouve sous les pierres qu�elle ramasse pour renouveler le tr�pied
de son "kanun", la pr�sence d�un ver blanc laisse entrevoir
la naissance d�un gar�on, une herbe verte signifie une moisson
abondante, les fourmis symbolisent l�augmentation du b�tail...
L�ensemble de ces �l�ments plus ou moins perp�tu�s ou simplement
conserv�s dans les r�cits t�moignent du caract�re agraire du
calendrier berb�re.
Malha BENBRAHIM
Historienne sp�cialiste de l�oralit�.
Bibliographie :
- Gaudry M ; La femme chaouia de l�Aur�s ;
LOPG, Paris, 1929
- Mercier G. ; Le chaouia de l�Aur�s : M�urs
et traditions de l�Aur�s, Paris, 1896.
- Servier J. ; Tradition et civilisation berb�res,
les portes de l�ann�e ; Ed. du Rocher, Paris, 1985.
- Lire sur Yennayer
Yennayer
et le calendrier Julien
Yennayer :
vous aussi, dites-nous ce que vous en savez !
Le
premier jour de l�an, Ennayr
Ennayer
"Cacnaq"
ou Sheshonq Ier.
Amerd�il :
ass aneggaru n Yennayer
Yennayer
en Kabylie
Yennayer
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