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Tiddukla Tadelsant Tamazight di Ottawa - Hull
Association Culturelle Amazighe � Ottawa-Hull
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25e anniversaire du printemps berb�re
Le d�fi permanent
Par Ferhat Mehenni

LIBERT�: Actualit� (Edition du 20/4/2005)

                Il y a vingt-cinq ans, nous �tions jeunes et conscients de nos responsabilit�s historiques. Tels des insolents, nous avions relev� le d�fi de fixer l�ab�me alg�rien quitte � y tomber de vertige ou de c�cit�. Le monstre que nous narguions nous traitait de �t�m�raires� et non de courageux et il avait quelques raisons de le croire, notamment au vu de notre taille par rapport � la sienne. Nous avions r�ussi par le verbe l� o� les armes de nos a�n�s avaient �chou� 15 ans plus t�t. Nous �tions jeunes et soud�s par la fraternit� des batailles politiques que nous livrions au quotidien. Il n�y avait ni chef ni subalterne. Je n�oublierai jamais ceux qui partageaient � l��poque leur salaire avec moi pour que mes enfants ne meurent pas de faim. Je ne pourrai pas, non plus, oublier la solidarit� de tous les Kabyles avec les prisonniers ni celle des avocats et des avocates qui avaient risqu� jusqu�� leur cabinet pour nous d�fendre et il est vrai qu�ils n��taient pas tous Kabyles. Nous �tions tous �tincelants de puret� et d�innocence devant la noblesse de nos id�aux. Nous poursuivions alors des objectifs de soci�t� et non des objectifs de pouvoir. L�amazighit� �tait notre seul credo. Mouloud Mammeri et Kateb Yacine nos ic�nes. Le printemps, qui nous avait surpris en avril 1980, n�en �tait que plus majestueux. Nous venions d�enterrer un syst�me de terreur politique devant qui nos compatriotes pliaient l��chine. La B�te n�allait plus s�en remettre, croyions-nous du moins. H�las ! Il en fallait davantage de douleur et de sacrifices pour la faire reculer et lui arracher quelques centim�tres de d�mocratie ou plut�t d�espace lib�r�. Nous l�avions appris � nos d�pens tout le long de nos multiples arrestations, envois au Service militaire ou mutations professionnelles disciplinaires. En tout cas, la Kabylie �tait de nouveau fi�re de ses enfants. Ils venaient, une fois de plus, de sauver son honneur. Le 20 avril 1980 venait d�entrer dans l�Histoire. Il est d�sormais notre rep�re qui se voit � partir de tous les coins de notre m�moire collective. C�est � lui que nous devons la d�mocratisation de l�Alg�rie.
           Il y a quatre ans, au printemps 2001, ils �taient jeunes, ils avaient la beaut� de tous ceux que la mort courtise. Ils �taient aussi pr�coces et conscients de leurs responsabilit�s historiques. Intr�pides, les mains nues, ils ont eu � leur tour, l�audace de braver la B�te immonde que nous croyions avoir d�j� terrass�e depuis octobre 1988. Ils ont refus� notre l�chet� devant l�arbitraire d�un gendarme, apparemment agissant sur ordre, qui tuait de sang froid et � bout portant un jeune lyc�en kabyle adorant Matoub Loun�s, le chanteur assassin� lui �galement, trois ans auparavant. Ils �taient descendus dans la rue pour racheter notre honneur et notre dignit� d�adultes. Ils �taient morts pour notre libert�. Leur sang a noirci pour des ann�es notre printemps 2001 qui devait comm�morer celui de 1980. Ils nous ont ouvert les yeux pour revendiquer une autonomie r�gionale au nom du peuple kabyle. Ainsi, de printemps en printemps, d�une �preuve � l�autre, la Kabylie se fraie son chemin de libert� � travers les ronces et la jungle de l�Histoire. Longtemps cantonn�e dans un r�le qui s�apparente � celui d�une m�re porteuse, de l�Alg�rie ind�pendante au d�but, de la cause amazighe � l��chelle de toute l�Afrique du Nord ensuite, puis de la d�mocratie en Alg�rie, apr�s s��tre honorablement acquitt�e de tous ses devoirs � l��gard des autres, elle songe enfin � son propre destin et refuse d��tre l��ternelle oubli�e du destin. Elle se veut, d�sormais, sujet et objet de son histoire. Elle lutte pour son existence politique et sa souverainet� r�gionale sur son quotidien et son avenir. Elle a pour devoir d�assurer � ses enfants �ducation et s�curit� pour leur plein �panouissement dans la fiert� de leur identit� kabyle.
                 Cette r�volution dans nos mentalit�s, cette soudaine prise de conscience chez nous de l�urgence qu�il y a � rectifier le tir dans le sens de nos int�r�ts sup�rieurs a d�stabilis� tous ceux qui ne concevaient la Kabylie que comme un vulgaire instrument au service de leurs petites ambitions, ou comme un vivier pour leurs causes plus ou moins douteuses et ce, au m�pris de nos souffrances et, aujourd�hui de nos martyrs. Que le pouvoir alg�rien se rende � l��vidence : il peut toujours acheter peu ou prou de Kabyles, mais il n�ach�tera jamais la Kabylie. Elle est sur sa trajectoire historique et rien ne pourra l�en d�vier. Si ses �lites ont eu de tout temps � b�gayer devant leurs responsabilit�s, nous pouvons de nos jours affirmer sans risque de nous tromper que toute la s�miologie de nos expressions de ces ann�es alg�riennes ne montre qu�une chose : c�est que la Kabylie aspire � �tre elle-m�me dans la libert�, la paix et la prosp�rit� avec son environnement g�ographique et humain. Elle aspire � un avenir de convivialit� et de respect mutuel avec tous les Alg�riens et tous les Nord-Africains. Continuer d�ignorer cette v�rit� en lui tournant le dos reviendrait � jouer aux apprentis-sorciers. S�il existe de v�ritables hommes d��tat � la t�te de l�Alg�rie, ils feront la d�monstration de leurs comp�tences en allant dans le sens des revendications politiques r�gionales de la Kabylie et bien s�r des autres r�gions du pays. Mais si l�on continue, au sommet de l��tat, � ne penser qu�� la meilleure mani�re de l�humilier et de faire obstruction � sa d�marche, alors, il est fort � parier que le Printemps noir ne sera qu�un �pisode moins dramatique que le prochain puisqu�il fait de notre combat un d�fi permanent.
              Demain, ils seront toujours aussi jeunes, toujours aussi beaux. La m�che de cheveux obstruant souvent un coin des yeux, ils seront aussi insolents que leurs a�n�s et probablement un tantinet plus aguerris et donc plus efficaces. Leur printemps sera alors �ternel. De printemps en printemps, la Kabylie se construit au fil du temps.�

 

Ferhat Mehenni � La D�p�che de Kabylie

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=2859&ed=ODcz   20 avril 2005

''Nous ne passerons pas notre vie sur la d�fensive ''

Fehat Mehenni. Il fut un temps o� ce nom �tait le totem  du combat pour l�Amazighit�. Aujourd�hui, il continue de se confondre avec une certaine fa�on d��tre Kabyle. C�est pourquoi, on gagne toujours � l��couter.

Que pensez-vous du dialogue ouvert entre le gouvernement et une aile du mouvement des archs et de ce qui en a d�coul� ?
Personne ne peut nous soup�onner de position anti-archs. Nous les avons soutenus quand bien m�me nous ne partagions avec eux ni l�ensemble des points de la plate-forme d�El-Kseur ni leur d�marche par laquelle ils se targuaient de repr�senter toute l�Alg�rie.
Depuis un an pourtant, nous avons pris nos distances vis-�-vis d�un mouvement qu n�en est plus un d�s lors que les coups de force internes, les luttes intestines et l�entrisme des �l�ments du r�gime l�ont �miett�. Apparemment des int�r�ts de carri�res individuelles ont pris le dessus sur le sang des martyrs au nom duquel ils justifiaient jusque l� leur existence. Il me semble personnellement que le dialogue tel qu�il a �t� men� et tel qu�il se poursuit r�pond davantage � une politique de re-normalisation de la Kabylie qu�� satisfaire la plate-forme d�El-Kseur. Pourquoi ? Car pour qu�il y ait n�gociation il faut �tre deux. Or, d�un c�t� il y a le pouvoir mais de l�autre il n�y a m�me pas la moiti� du partenaire que sont les archs.
Donc avant d�aller dialoguer avec le pouvoir, les archs auraient d� commencer par dialoguer entre eux. Cela leur aurait donn� plus de poids et amen� un rapport de force en leur faveur. Ensuite, si l�on regarde en arri�re, les premiers " d�l�gu�s " dialoguistes �taient excommuni�s et vou�s � la vindicte populaire. Quelle diff�rence y a-t-il entre les dialoguistes d�hier et ceux d�aujourd�hui ? Absolument rien. Enfin, il �tait maladroit de leur part de claironner sur tous les toits et toutes les banderoles que " la plate-forme d�El-Kseur est scell�e et non n�gociable ". Les Kabyles n�ont pas la m�moire courte pour accepter un tel revirement. Quant aux r�sultats soyons s�rieux ! une plate-forme " reconnue dans le cadre des lois de la r�publique� " est une tartufferie. Il y a au moins quatre points que le pouvoir ne peut en aucun cas satisfaire sans se mettre en danger de mort. Or ce sont ces points auxquels nous tenons le plus. On peut passer sur le ch�mage, l��conomie de bazar ou la clochardisation du pays mais pas sur le d�part total des gendarmes de la Kabylie, le jugement non seulement des assassins mais aussi de leurs donneurs d�ordres et de ceux qui avaient pris la d�cision au plus haut sommet de l�Etat. La responsabilit� du Pr�sident de la R�publique peut-elle d�gag�e dans ces conditions ? M�me s�il n�en avait pas donn� l�ordre pourquoi n�avait-il pas ordonn� d�arr�ter et les tirs et les assassins ? En dernier lieu, ce que j�ai � dire est purement p�dagogique. Une n�gociation pour aboutir se m�ne obligatoirement en position de force. Ce n�est pas le cas des archs aujourd�hui qui plut�t donnent l�air parmi ceux qui dialoguent d�une r�animation au bouche-�-bouche que leur prodigue  leur propre adversaire, leur ennemi jur� qu�ils n�arr�taient pas de traiter de " pouvoir assassin ". Le dialogue aurait d� �tre entam� dans d�autres conditions que celles dans lesquelles il a �t� engag�.  

Le MAK serait-il int�ress� par les futurs rendez-vous �lectoraux ? 
Le statut actuel des �lus locaux fait d�eux des serviteurs du r�gime et non de leurs �lecteurs. Les secr�taires g�n�raux des municipalit�s ont aujourd�hui plus de pouvoirs que les maires. Ne  parlons pas des pr�rogatives exorbitantes du Chef de Da�ra ou du Wali dont l�autorit� est sup�rieure aux �lus de leur circonscription administrative. Si un jour nous participons � un scrutin municipal ou r�gional ce sera pour autre chose que le r�le ex�crable de relais d�un syst�me bas� sur l�arbitraire. Les comp�tences du MAK se mettront en branle en temps opportun pour promouvoir une Kabylie de la libert�, de la prosp�rit� et de la justice. Le MAK ne sera pr�sent que dans des combats de la dignit�. Des �lections sont annonc�es au motif que les �lus du FFS seraient d�indus �lus. Si ce qui n�a pas �t� valid� �lectoralement par la Kabylie est ill�gitime,  Bouteflika aussi est un indu �lu et les pr�sidentielles sont � refaire. C�est, pourtant, le m�me Conseil Constitutionnel qui avait officialis� les deux scrutins. Comment mettre sur pied en Alg�rie un Etat de droit quand le droit est la premi�re victime de l�Etat ? 

25 ans apr�s le Printemps berb�re et quatre ans apr�s la derni�re crise, la Kabylie, et plus g�n�ralement l�Alg�rie,  semble compl�tement d�sorient�e, en tout cas bien  en peine de prendre une direction  r�solue vers son destin.  Qu�en pensez-vous ?
Ces derni�res ann�es,  Bouteflika, a proc�d� � un travail de d�molition en r�gle des rep�res politiques kabyles. Il est l�h�ritier d�un r�gime qui est plus int�ress� par une d�faite politique de la Kabylie que par la satisfaction de ses revendications l�gitimes. Il estime toujours, comme aux temps de Ben Bella, de Boumedienne ou de Chadli, que l�acquisition de client�les locales serviles lui est plus profitable. Celles-ci lui font gagner du temps quitte, lorsqu�elles s�av�reront inefficaces comme en 1980 et en 2001, � r�primer dans le sang les nouvelles manifestations de m�contentement qui s�y produisent. Il faut qu�il se rende � l��vidence, il ne peut �ternellement reculer les �ch�ances du destin du peuple kabyle. Plus t�t il y ira, mieux il se portera. Mais cette politique qui fait de la Kabylie une plaie �ternellement ouverte, y maintient une instabilit� chronique propice � toutes les manipulations et surtout � toutes les d�rives aventuri�res dont il escompte tirer un b�n�fice comme celui, immense, qu�il a tir� du terrorisme islamiste par le biais duquel il s�est re-l�gitim�. Il faut qu�il sache que les Kabyles ne sont pas les islamistes. A notre niveau, ce sont les �lites politiques de la r�gion, oppos�es au pouvoir en place, qui ont jusqu�ici �vit� le pire. Mais jusqu�� quand pourront-elles encore le faire et continuer de jouer aux pompiers en contenant ou en canalisant la col�re des leurs ? D�cid�ment, nos gouvernants aiment jouer avec le feu. Sinc�rement, apr�s tous les ravages qu�il nous a caus�s, la seule eau que nous ayons contre ses incendies est le statut de large autonomie pour la Kabylie. Toutefois, il faut reconna�tre que si la Kabylie n�arrive pas encore � prendre de mani�re d�cisive son destin en main c�est principalement � cause de ce qui pr�c�de et du fait que les leaders locaux font toujours passer leur personne devant la cause commune.

Que faire alors ?
Il est vital, dans les prochaines phases de notre histoire, d�arriver � construire un front kabyle contre les obstacles politiques qui se dressent devant la marche de la Kabylie vers la prise en main de son destin par ses enfants. A ceux qui nous disent qu�une collaboration  avec le r�gime nous permettra d�arracher plus de droits pour la r�gion et affaiblira le r�gime en le combattant de l�int�rieur, nous leur  r�pondons qu�ils n�ont qu�� regarder en arri�re pour se rendre compte combien plus nombreux qu�eux s��taient d�j� cass�s les dents dans cette dangereuse man�uvre en se retrouvant en train de d�fendre ce m�me pouvoir contre leurs propres enfants et contre la Kabylie. Leur voie est celle de l��chec collectif �prouv�. Pour autant, l�espoir est toujours l�. Plus le r�gime humilie ses relais en mettant entre leurs mains la brosse � reluire son image plus il conforte les Kabyles dans leur conviction qu�il n�y a de salut pour eux que dans la lutte pour leur dignit� collective qui ne saurait �tre ailleurs que dans la mise sur pied de leur Etat r�gional, avec leur propre parlement et leur propre gouvernement de la r�gion. Le processus de maturation devra aller jusqu�� son terme   
 
N�est-on pas dans le sch�ma de Gramsci, quand " le vieux tarde � partir et le jeune tarde � venir " ?
En quelque sorte, nous sommes dans la phase de la lutte entre le nouveau et l�ancien. Le nouveau a toujours besoin d�un certain temps pour se faire une place entre les vieilleries id�ologiques. Le renouvellement des concepts et des mentalit�s est, des fois, affaire d�au moins une d�cennie. A titre de comparaison, c��tait en 1926 que le premier parti ind�pendantiste alg�rien s��tait cr��. Il avait fallu pr�s de trente ans pour que les Alg�riens conviennent majoritairement que l�id�e d�ind�pendance �tait leur seule issue. La question berb�re initi�e par l�Acad�mie berb�re d�s 1967 n�avait pu �tre pos�e de mani�re massive qu�en avril 1980. Cependant, � la vitesse o� va le monde d�aujourd�hui, avec les multim�dias, l�universalit�s des droits et l��volution rapide des mentalit�s, les r�volutions mentales mettent beaucoup moins de temps que celle des astres pour se r�aliser. La censure n�a plus son efficacit� d�antan et les gouvernants qui y ont recours ne font rien d�autres que les autruches. Cacher le thermom�tre ne fait pas baisser la temp�rature.  Ce n�est pas le fait de censurer dans les m�dias nationaux le MAK qui emp�chera ses id�es de progresser en Kabylie et ailleurs. Le risque dans ce genre de situation o� une aspiration populaire tr�s forte � aller dans un certain sens de l�Histoire tarde � se concr�tiser est que le d�sespoir s�empare d�une frange de la jeunesse et aille vers des solutions du m�me nom.

Une situation, qui,  selon le m�me Gramsci, pr�lude  � de graves bouleversements sociaux. Qu�en dites-vous ?
Ce qui est s�r c�est la propagation du sentiment de col�re et de r�volte contre tout ce qui incarne la cause de nos malheurs, notamment les gouvernants et leurs relais. Un pouvoir ill�gitime comme celui qui est en place et qui se retrouve dans ce cas de figure raisonne dans le sens inverse de sa soci�t�. Pour lui, les soubresauts ne sont que des extrasystoles du c�ur de la soci�t� donc, somme toute, normales dont il faut s�accommoder en les laissant retomber d�elles-m�mes y compris apr�s avoir tir� sur la foule kabyle et tu� quelques 120 personnes. Il estime que la bonne gouvernance ne r�side pas dans la satisfaction des revendications majeures de la soci�t� mais dans leur r�pression. En fait pour les tenants de ce r�gime, c�est la terreur politique qui est le c�ur de leur pouvoir. Ils assassinent et mettent en prison qui ils veulent comme le Directeur du quotidien " Le Matin " ou les militants de la Ligue Alg�rienne de D�fense des Droits de l�Homme pr�sid�e par Ali Yahia. Il est trop tard pour ce r�gime de faire marche arri�re car il ne peut plus faire machine arri�re. Avec tous les crimes qu�il a accumul�s il ne peut s�offrir un examen de conscience. Cela fait tr�s longtemps depuis qu�il s�est assis sur sa conscience. Mais de l� � ce que cette soci�t� prenne son destin en main il y a toute une dynamique dans laquelle les �lites sont indispensables pour jouer leur r�le d�encadrement et de guide. Malheureusement, nos �lites complex�es par une guerre d�Alg�rie dans laquelle elles avaient �t� presque extermin�es, terroris�es par un pouvoir qui ne leur laisse d�espace d�expression que dans le silence ou la flagornerie, sont r�duites momentan�ment � n�ant et quelque peu �mascul�es. C�est probablement la raison pour laquelle dans le mouvement des rchs kabyles ce ne sont pas encore des figures de la raison et de la pens�e qui y si�gent majoritairement. Il y en a bien s�r mais pas autant qu�on en aurait souhait�.  Nos intellectuels ont �t� pouss�s � d�serter le terrain militant depuis longtemps. Bref, la r�volution n�est pas pour tout de suite.

L�assassinat de votre fils Am�ziane a �t� per�u par d�aucuns comme un sanglant avertissement aux partisans de l�option autonomiste -qui est d�ailleurs souvent assimil�e � une d�rive s�cessionniste-  dans le but de refroidir leurs ardeurs . Qu�en pensez-vous ?
Mon fils me manque terriblement. Je demande � tous ceux qui respectent sa m�moire et le droit � la vie d�avoir une pens�e pour lui � l�occasion de ce 25e anniversaire du printemps berb�re, le premier que nous comm�morons sans lui. Je vis cela non pas comme un avertissement mais comme un odieux chantage auquel je n�y oppose personnellement que du m�pris. C�est l� une forme de terrorisme aussi inadmissible que sa l�chet�. Ceux qui veulent combattre les autonomistes kabyles devront plut�t combattre leurs id�es au lieu de leur opposer le crime et l�assassinat politique. Si telle est la r�alit� de l�assassinat d�Ameziane, son sacrifice ne fait que d�cupler les potentialit�s et les sympathies populaires kabyles pour aller de l�avant plus vite vers notre  autonomie r�gionale. Quant au fait d�assimiler par l�Etat l�autonomie pour du s�paratisme, nous ne passerons pas notre vie sur la d�fensive et � r�p�ter qu�il y a erreur sur le sens. Notre nombreuse litt�rature est l� pour prendre � t�moin l�opinion sur nos intentions. C�est peut-�tre, une fois qu�appara�trait une revendication d�un niveau sup�rieur � la n�tre que l�on comprendrait qu�il est d�j� trop tard pour la solution si sage de l�autonomie.

Propos recueillis par Mohamed Bessa

 

 

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