La mise en �uvre de la
plateforme d�El Kseur http://www.elwatan.com/2005-03-01/2005-03-01-14449
Une ann�e apr�s l�interruption du processus de
dialogue entre le gouvernement et le mouvement citoyen de Kabylie dialogue
qui a but�, faut-il le rappeler, sur l�officialisation de tamazight, les
deux parties en conflit se sont retrouv�es, une fois de plus, autour de la
table des n�gociations. Pour la mise en �uvre de
la plate-forme d�EI Kseur, croit-on savoir. Passons sur la mani�re et le
contexte dans lesquels a �t� enclench� le premier round du dialogue, puis
l�invitation pour un second round et la c�l�rit� avec laquelle les
repr�sentants du mouvement des archs ont r�pondu favorablement en croyant
en la bonne volont� politique du chef du gouvernement de satisfaire la
plate-forme d�EI Kseur. Nous ne voulons faire un proc�s d�intention de
quiconque ni porter un jugement sur la repr�sentativit� de tel ou tel
d�l�gu� - dialoguiste et non-dialoguiste - ni se prononcer sur la
n�gociabilit� de la plate-forme d�EI Kseur. Disons seulement que toute
plate-forme de revendications est discutable. Cette pr�sente r�flexion se
veut �tre une critique constructive, afin de participer, modestement, au
d�bat politique sur la crise engendr�e par les �v�nements du printemps
noir. M�me si ce d�bat �tant biais�. Tout de m�me, il est du devoir de
tout citoyen alg�rien, homme de culture, militant, d�apporter sa
contribution � ce d�bat. Le probl�me nous concerne tous. Aucune partie ne
doit �tre marginalis�e ou ne doit se sentir non concern�e. Il est grand
temps que le d�bat politique reprenne sa place dans notre pays. C�est la
condition sine qua non dans l�exercice de la d�mocratie. � propos du dialogue Gouvernement-Archs Tout le monde s�accorde � dire que tout conflit, de par le
monde, passe in�vitablement par des n�gociations entre les deux parties en
conflit pour trouver des solutions � la crise. Le dialogue est un principe
incontournable en d�mocratie. Dans le cas des �v�nements douloureux qu�a
v�cus la Kabylie, le dialogue aurait pu �tre enclench� d�s les premiers
jours des tueries. Il y a lieu de rappeler que le plus grand nombre de
victimes sont tomb�es durant la p�riode du 25 au 29 avril 2001 � travers
plusieurs localit�s de la Kabylie (voir le rapport Issad). Si le pouvoir
�tait anim� de bonne volont� d��teindre le feu, une occasion lui �tait
offerte le 14 juin 2001, lors de la marche historique � Alger de plus de
deux millions de citoyens. Si le premier magistrat du pays avait accept�,
ce jour-l�, de recevoir la d�l�gation qui �tait charg�e de lui remettre la
plate-forme de revendications d�EI Kseur, la crise aurait trouv� un d�but
de solution, voire une solution d�finitive, et d�autres vies humaines
auraient �t� �pargn�es. Si le pr�sident de la R�publique avait demand�
pardon aux familles des victimes, les �v�nements n�auraient pas pris une
telle tournure regrettable. C��tait le pouvoir - pr�sidence et
gouvernement - qui avait ferm� la porte au dialogue, entendons-nous bien.
Les d�cideurs ne voulaient pas, � cette �poque-l�, au moment o� le
mouvement des archs �tait soud� et en pleine forme, prendre les choses au
s�rieux. Ruse politique oblige. Ni les cris SOS de la population, ni les
mises en garde des partis politiques et des organisations de la soci�t�
civile nationales et internationales, ni les r�actions de personnalit�s
ind�pendantes n�avaient inqui�t� les d�cideurs. Ces derniers ont opt� pour
une strat�gie malsaine qui consistait � discr�diter le mouvement par la
d�sinformation, � minimiser la port�e des �v�nements, � pousser au
pourrissement afin de semer la division et la suspicion entre les enfants
de ce pays. Objectif : diviser pour mieux contr�ler et manipuler. Mise � l��cart des partis politiques et
autres organisations Que peut-on attendre d�un tel dialogue cens� r�gler la
crise lorsqu�on met � l��cart les partis politiques, les syndicats, les
organisations de la soci�t� civile et des personnalit�s ind�pendantes.
Tout le monde reconna�t, il a �t� m�me r�affirm� � plusieurs reprises, que
le r�glement de la crise aussi complexe que celle v�cue par la Kabylie
appelle la contribution de toutes les bonnes volont�s et comp�tences.
Pourquoi alors le chef de l�ex�cutif a choisi de discuter avec un seul
partenaire, sachant que ce m�me partenaire est contest� � l�int�rieur du
mouvement. Il n�y a qu�� lire les d�clarations d�Ali Gherbi, Hakim Kacimi
(deux autres principaux animateurs qui ont pris part au premier round),
celles des coordinations des Ouacifs et d�A�t Zmenzer ainsi que la
position des d�l�gu�s de l�aile dite non-dialoguiste. Ouyahia ignore-t-il
ou feint-il d�ignorer la r�alit� en Kabylie ? Partant de ce constat, ne
risquons-nous pas d�assister � un remake de dialogue comme c��tait le cas
entre Benflis et Alilouche ? Dialogue qui s��tait sold� par un �chec
patent. Rappelons-le, Benflis avait mis sur pied des � ateliers �, Ouyahia
des � m�canismes �. Quelle diff�rence ? � propos du mouvement Il faut le dire et l�affirmer sans complexe que le
mouvement citoyen a atteint ses limites. Il doit faire son mea culpa et
son autocritique quant � son fonctionnement et ses visions. Pourquoi les
animateurs du mouvement - les deux ailes confondues - ne dialoguent pas
d�abord avec les partis politiques, les associations et les personnalit�s
ind�pendantes qui les ont soutenus dans les moments difficiles. Pis, m�me
les avocats qui ont d�fendu le mouvement bec et ongles sans prendre des
honoraires sont mis � l��cart. Plus grave encore, le principe le plus
�l�mentaire en d�mocratie � savoir le pluralisme politique �tant mis en
cause � l�int�rieur du mouvement. Il n�y a qu�� se rappeler de la chasse
aux sorci�res dont �taient victimes les d�l�gu�s � partisans �. Or un
mouvement rassembleur et mobilisateur doit compter sur toutes les
sensibilit�s actives. Que reste-t-il en Kabylie si l�on met � l��cart les
deux principaux partis d�mocratiques, � savoir le RCD et le FFS ? Ce n�est
pas n�cessaire, ici, de prouver l�implantation de ces deux formations en
Kabylie particuli�rement. Il faut ajouter � cela, le MCB, le MAK, les
associations, les artistes, les personnalit�s ind�pendantes, etc. On
oublie peut-�tre que Ahmed Ouyahia, lui-m�me, est leader d�un parti
politique - le RND - qui a d�fi� le mouvement en prenant part aux
�lections municipales et l�gislatives de 2002 en Kabyhie. Ironie du sort. Mesures d�urgence Si volont� politique il y a pour r�gler d�finitivement la
crise en Kabylie - crise plut�t alg�rienne -, un certain nombre de mesures
d�urgence doivent �tre prises par le pr�sident de la R�publique lui-m�me.
Il s�agit, entres autres, de l�ouverture du champ politique et m�diatique.
Il n�est pas normal que des partis politiques et organisations l�gales ne
puissent acc�der � la t�l�vision et aux espaces publics. Afin de
d�samorcer la crise et d�entamer un v�ritable dialogue, il faudrait � mon
sens :
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