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Tiddukla Tadelsant Tamazight di Ottawa - Hull
Association Culturelle Amazighe � Ottawa-Hull
 Amazigh Cultural Association in Ottawa - Hull
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A�n El Hammam

A la d�couverte des Ath Illilten

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=10122&ed=MTAxNA==

Sur une distance d�environ 20 kilom�tres, nous empruntons une route sinueuse et �troite. Le chemin descend, longeant le pied du Djurdjura dont nous d�couvrons une autre face que nous ne connaissions pas.

Nous traversons plusieurs villages dont Khensous, le village suisse, appel� ainsi � cause d�une cit� qui y a �t� constuite par les Helv�tes. Tout au long de notre p�riple, nous d�couvrons un paysage, aust�re, certes, mais d�une in�narrable beaut�. Au d�tour de chaque virage, une image, encore plus belle, s�offre � nous. Plus on s��loigne d�Iferhounen et que l�on s�enfonce dans cette r�gion montagneuse, plus on se rend compte de l��tat d�isolement dans lequel sont confin�s ces villages. On ose mal imaginer, qu�il y a peu, les habitants de ces contr�es n��taient reli�s � la civilisation que par une piste caillouteuse trac�e par l�arm�e coloniale pour permettre � ses troupes de se d�placer rapidement dans cette r�gion connue pour avoir �t� un des bastions de la r�volution. Au pied de cette majestueuse montagne, se trouve Illilt�ne, la derni�re commune de la wilaya de Tizi Ouzou, avant celle de B�ja�a. A partir du village de Tizit, nous amor�ons la mont�e vers le c�l�bre col d�Ichelladhen d�o� nous descendons vers la vall�e de la Soummam. Toute cette �tendue porte encore les traces de la Guerre de Lib�ration, comme en t�moignent les nombreuses tombes isol�es ou les interminables listes de chouhada que l�on trouve dans les monuments �rig�s dans chaque village. Souvent coup�e du monde par les intemp�ries et l��loignement, cette commune � 75 kilom�tres de la capitale du Djurdjura, est un v�ritable carrefour vers d�autres wilayas. Elle est limit�e � l�Est par Ichelladhen dans la wilaya de B�ja�a et par Thakerboust, au sud dans la wilaya de Bouira. Onze villages, abritant une population de 12000 �mes, agglutin�s � flan de montagne, forment l�essentiel de cette commune. La crise de logement commence � se faire sentir et prend de court les autorit�s, mais ici, la majorit� des gens n�attendent point la construction de logements sociaux par l�Etat. Ils pr�f�rent, pour la plupart, b�tir eux-m�mes leur maison. La formule de l�aide � l�autoconstruction supplante toute autre aide de l�Etat, dans ce domaine. Dans les villages, m�me loin de la grande ville, nous d�couvrons des b�timents ou des villas dont l�architecture n�a rien � envier � celle des grandes cit�s. Cela d�montre aussi que ces villages ne sont pas habit�s que par des d�munis. Comme toutes ces r�gions oubli�es du monde, une bonne partie de la population tire sa subsistance de l��migration pour certains alors que bon nombre de p�res de familles travaillent dans l�Administration et les services publiques, souvent loin de chez eux.( Alger, Tizi, Michelet�). L�agriculture de montagne n�est pas pour autant n�glig�e puisqu�en plus de l�autosuffisance en produits du terroir, les petits paysans tirent un b�n�fice p�cuniare de la vente du fruit de leurs champs. L�arboriculture prend une place pr�pond�rante dans la vie de ces paysans. Chaque famille cultive son lopin de terre plant� de figuiers, grenadiers et autres. Ces derni�res ann�es, la production de fiques a connu une baisse vertigineuse. Si les pouvoirs publics ne s�impliquent pas pour la relance de la culture du figuier, nous risquons de perdre ce fruit qui, avec l�olivier a fait la fiert� de nos a�eux. Taleh Rabah, le c�l�bre chanteur natif de Tizi n�a-t-il pas chant� �Thamourth nelkhoukh dherraman�. L��levage bien que restreint fait partie des traditions de chaque famille qui �l�ve son mouton de l�A�d et sa ch�vre. Ceci n�emp�che pas certains �leveurs de s�essayer avec plus ou moins de succ�s � un �levage avicole, d�autres en revanche font de l��levage de bovins leur gagne-pain. L�herbe de la montagne, abondante en toute saison, permet de petits �levages et m�me la transhumance.

L��levage, un m�tier par excellence
De Michelet et d�ailleurs, les bovins arrivent pour passer l��t�, moyennant finances, sous la garde de bergers, de plus en plus nombreux � s�occuper de la sorte. La surface agricole utile n�est cependant pas tr�s importante vu qu�elle ne repr�sente que 484 hectares, c�est � dire 20% de la superficie totale qui est de 2684 hectares. Une grande partie est recouverte de pierres entre lesquelles pousse l�herbe destin�e aux p�turages. Si l�agriculture occupe un certain nombre de personnes. la plupart, les jeunes surtout, souffrent du ch�mage plus que dans les autres r�gions. Les unit�s �conomiques g�n�ratrices d�emploi sont inexistantes. Pour pr�tendre � un poste de travail stable, en dehors de l�administration, il faut voyager, et ce n�est pas peu dire. La ville la plus proche, recelant des unit�s �conomiques est Tizi Ouzou ou Akbou de l�autre c�t� de la montagne. Le b�timent, par l�interm�diaire d�entreprises priv�es ainsi que les chantiers des particuliers, offre de temps � autre des d�bouch�s sans pour cela r�pondre � la demande sans cesse grandissante de jeunes qui arrivent sur le march� de l�emploi. Face � cet environnement hostile, la population d�Illilten a appris, au fil du temps, � compter sur l�unit� d�action de tous ses membres. Gr�ce � l�organisation des villages sous la direction des comit�s des sages, la solidarit� ancestrale se manifeste spontan�ment d�s que le prochain est dans le besoin. Les derni�res neiges nous ont apport� la preuve que cette solidarit� est toujours intacte. Des malades, ainsi que des b�tes ont �t� sauv�s gr�ce � la disponibilit� de tous les hommes valides. �Thachemlith�, pour des travaux d�int�r�t g�n�ral qui ressurgissent p�riodiquement soit pour d�gager une route, r�parer des biens du village ou tout simplement pour mener � terme un projet, comme c�est le cas actuellement pour la maison de jeunes. Celle-ci, pour rappel, a �t� sur�lev�e d�un �tage gr�ce aux cotisations des villageois. L�eau de source est abondante dans les ravins, les oueds et dans les fontaines des villages. Ces derniers n�ont pas attendu que l�Etat d�bloque un budget pour r�gler le probl�me de l�eau. Chacune des onze agglom�rations composant la commune d�Illilten a mis en place un r�seau d�AEP et un captage d�eau, en amont. Le seul village qui a souffert, quelque temps, du manque d�eau en �t� est Tifilkout. Cependant le calvaire de ses habitants a pris fin lorsque ces derniers ont pris la d�cision de multiplier les fontaines publiques � l�int�rieur du village et ce, gr�ce au volontariat et � la caisse commune.

Le volontariat pour remplacer l�administration
Le chef-lieuqui comprend les �coles et les Administrations est, paradoxalement, le moins desservi en eau potable. Ce n�est que l�an dernier qu�il a b�n�fici� d�un projet de construction d�un r�servoir d�une capacit� de 50 m�tres cubes. Les foyers et commerces mitoyens doivent y �tre raccord�s vu que les quantit�s d�eau de la r�serve peuvent le permettre. Cependant, les retards dans la r�alisation font que le chef-lieu souffre toujours du manque d�eau.  Dans le cadre de l�hygi�ne et de la protection de l�environnemnt et afin de lutter contre les maladies � transmission hydrique (MTH), une enveloppe de 500 millions de centimes a �t� d�gag�e l�an dernier par l�agence de d�veloppement social pour les travaux d�assainissement des onze villages que compte la commune.
Il est important de signaler que vu la proximit� des oueds vers lesquels se d�verseront, in�vitablement les eaux us�es, un risque de pollution n�est pas � �carter. C�est dans ce sens que ce projet qui pr�voit les prolongements vers les oueds, a pris, en ligne de compte, la r�alisation de bassins de d�cantations.
Bien que tous les villages soient reli�s au r�seau de distribution de l��lectricit�, on ne peut pas dire que la commune soit �lectrifi�e � 100%. Beaucoup de foyers, situ�s en zone �parse, attendent toujours un hypoth�tique projet d�extension qui les sortira des t�n�bres. Seuls les villages de Tifilkout, Tizit, Ath Adella et Iguenfilen b�n�ficient, pour l�heure, de cette op�ration, initi�e par la direction de la DMI. Ceci demeure insuffisant, dans la mesure o�, dans ce relief escarp�, il est difficile � un particulier de prendre en charge seul, les travaux de raccordement de son habitation au r�seau �lectrique.
Par contre, il n�en est pas de m�me pour le chef-lieu appel� commun�ment �L�Had Ath Illilten�. Celui-ci a, en effet, b�n�fici� d�un projet d�am�nagement  relevant de la direction de l�urbanisme et de la construction. Les travaux concernent la r�alisation de l��clairage public, au centre d�El Had ainsi que l�am�nagement d�une piste, sur une distance d�un kilom�tre, � partir de la connexion du chemin de wilaya n�253. Ce dernier dessert toutes les pistes des villages et relie Iferhoun�ne � Ichelladh�ne par Illilt�ne et permet de se rendre dans les wilayas limitrophes, notamment en hiver lorsque le col de Tirourda est ferm� par la neige. Le rev�tement dont il a b�n�fici�, il y a peu, n�a pas tenu et demande d�j� � �tre rafistol�. C�est la seule et unique voie qui permet aux malades urgents de rejoindre l�h�pial d�A�n El Hammam. Ce qui n�est malheureusement pas possible en toutes saisons. C�est par temps de neige qu�on se rend compte que la r�alisation d�une structure sanitaire, capable de faire face aux urgences, est plus que n�cesaire. Pour le grand bonheur des jeunes, les Ath Illilten sont g�t�s, en mati�re d�infrastructures de jeunesse. Un centre culturel ainsi qu�une biblioth�que communale de 3 000 ouvrages accueillent r�guli�rement quelque 400 adh�rents, voire plus, en p�riode de vacances.
Une insuffisance de taille, souvent signal�e par la population, est celle de l�inexistence, jusqu�� un pass� r�cent, d�un centre de formation professionnelle. Les rejet�s du syst�me scolaire �taient contraints de se d�placer jusqu�au CFPA d�Iferhoun�ne pour subir une formation. Nous apprenons qu�une subvention de 450 millions de centimes a �t� allou�e pour am�nager des locaux afin d�y installer une annexe qui vient d�ailleurs d�ouvrir ses portes. Celle-ci devrait, dans un premier temps, dispenser des formations en informatique, en couture, en tissage et en comptabilit�. Malgr� toutes les insuffisances, et elles sont nombreuses, Ath Illilten continue � faire face aux situations les plus difficiles comme ils ont eu � souffrir durant la Guerre de Lib�ration. Ils continuent � rentrer, pas � pas, dans le nouveau si�cle. Ils sont d�cid�s � faire d�Ath Illilten une commune moderne en pleine montagne o�, comme ne cesse de le r�p�ter Taleb Rabah, se m�leront �Itij, avehri dh waman�. Avec leur courage et leurs potentialit�s, ils y arriveront sans aucun doute.

Nacer Benzekri

 

 

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