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Tiddukla Tadelsant Tamazight di Ottawa - Hull
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Entretien : Bela�d Abrika � propos de la dissolution des assembl�es

�APC, APW et APN sont concern�es�

http://www.depechedekabylie.com/read.php?id=1642&ed=ODUw

Le Mouvement citoyen de Kabylie, qui n�a pas cess� d�alterner des hauts et des bas depuis son �mergence il y a pr�s de trois ans, se dit pr�t � revenir sur le devant de la sc�ne politique locale.
B�la�d Abrika, d�l�gu� de la CADC et porte-parole du �groupe des 20�, qui a pris attache avec la chefferie du gouvernement dans le cadre du dialogue en est m�me persuad�.
Dans l�entretien qui suit, Abrika explique que le Mouvement citoyen s�affirme aujourd�hui comme incontournable et partie prenante de tous les changements qui sont en passe d��tre op�r�s en Kabylie, d�o� la n�cessit� de s�investir dans une nouvelle dynamique. De fait, le d�l�gu� des Gen�ts, qui a bien voulu �tablir un bilan des acquis des archs, s�est prononc� au nom du mouvement sur plusieurs sujets traitant de l�actualit� politique, sociale et �conomique de la Kabylie.

La D�p�che de Kabylie : Quels sont les acquis du Mouvement citoyen, apr�s un dialogue marathon avec le chef du gouvernement ?
ll B�la�d Abrika : Fondamentalement, l�acquis le plus important r�side dans l�accord global concernant la mise en �uvre de la plate forme d�El Kseur, dans le cadre des lois de  la R�publique et de la Constitution. Le passage de la phase de la confrontation � celle du dialogue constitue un acquis et une avanc�e consid�rable pour le Mouvement citoyen. Pour la premi�re fois dans l�histoire de l�Alg�rie ind�pendante, une dynamique citoyenne est partie prenante, dans la mise en �uvre d�un programme renvendicatif, la plate-forme d�El Kseur.
Plus que cela, les d�l�gu�s sont charg�s de sa mise en �uvre et de son suivi sur le terrain, en ce sens qu�il est important de mesurer l�avanc�e que nous enregistrons dans le dialogue que nous tenons avec le chef du gouvernement. Quand � la mat�rialisation de ces acquis politiques, il y a lieu de souligner que l�ensemble des incidences du mouvement ont trouv� satisfaction.
De nombreux citoyens arr�t�s � l��chelle nationale ont retrouv� leurs libert� (en attendant la lib�ration du journaliste Mohamed Benchicou), pendant que d�autres ne sont plus poursuivis par la justice, ajouter � cela la r�int�gration dans leurs postes de travail de plusieurs cas de licenci�s pour avoir �t� dans le mouvement. Les excuses officielles de la T�l�vision alg�rienne pr�sent�es au mouvement, trois ann�es apr�s, rel�vent d�une victoire (suite � la diffamation et de la manipulation lors de la marche du 14 juin 2001), ainsi que la prise en charge de la facture d��lectricit� jusqu�au 31 d�cembre 2004.
Ce qui a aussi d�coul� de cet accord est l�incidence fiscale, d�ailleurs trois commissions planchent sur la d�fiscalisation qui concernera six wilayas (Tizi Ouzou, Bouira, B�ja�a, Boumerd�s, S�tif et Bordj Bou Arreridj) touch�es par les �v�nements. La r�vocation des indus �lus comme sixi�me incidence conna�t un d�but d�application depuis deux semaines, en attendant la dissolution pure et simple de ces Assembl�es, et permettait un retour � la l�gitimit� populaire, � la v�ritable repr�sentation, seules gages de la promotion de la citoyennet� � partir de la base.
Il s�agit aussi de la connaissance de l�Etat dans sa responsabilit� totale et unilat�rale de tout ce qu�a connu la r�gion, la r�paration morale en accordant un statut � nos martyrs et � nos bless�s suivie d�une r�paration mat�rielle. L�Etat prendra en charge les soins m�dicaux des bless�s comme il r�pondra aux victimes des d�g�ts mat�riels, l�acquis historique est la traduction des assassins devant les tribunaux civils, une satisfaction de la plate-forme de la Soummam, sans oublier la quatri�me revendication de la plate-forme d�El Kseur inh�rente au d�part des gendarmes.
Le chapitre des revendication socio �conomique a �t� trait� avec attention, la question du syst�me �ducatif est r�solument tranch�e, l��cole alg�rienne consacrera les valeurs de la modernit�. Nous avons avanc� des propositions qui puissent permettre � l��cole la formation citoyenne dans le sens de l��dification du pays et non de son contraire. Le plan d�urgence socio �conomique de la r�gion a trouv� le plein aval chez le chef du gouvernement, il sera multi sectoriel et que sa mise � ex�cution ne saurait tarder.

Etes-vous globalement satisfaits ?
ll Les r�sultats auxquels sont arriv�s les accords avec M. Ouyahia, parlent d'eux m�mes. Le citoyen doit savoir que l'acceptation de nos revendications est acquise dans l'accord global qui est � concr�tiser. Dans cet accord nous avons parl� de document de mise en �uvre et aujourd'hui nous sommes entrain de travailler pour arriver � terme � une satisfaction de toutes les revendications.
Donc, nous nous sommes livr�s � un travail de fond dans le cadre de ce dialogue, et cela n�cessite du temps pour la r�alisation. Certaines revendications peuvent prendre une journ�e pendant que d'autres exigent plus d'attention, plus de temps, plus de dialogue. Nous sommes bien �videmment satisfaits car le dialogue se d�roule bien, dans la s�r�nit�, le respect mutuel, l'esprit constructif, raisons pour lesquelles il ne peut �tre que porteur d'espoir pour que le calme revienne et la citoyennet� avance.

Si l'application de la plate-forme venait � �tre enti�re, soutiendriez-vous le projet d'amnistie du pr�sident de la R�publique : quelles seraient vos r�serves ?
ll D'abord � ce sujet, beaucoup d'encre � coul� juste apr�s l'invitation du mouvement au dialogue. Nous avons toujours �t� pour un dialogue r�el et franc. D�j�, notre engagement dans le dialogue en 2004 (interrompu pour une m�sentente sur une revendication), �tait dict� par le fait que son contenu cadrait avec les attentes du mouvement, et aujourd'hui nous sommes favorables au dialogue car se sont les positions et le combat du mouvement qui ont arrach� �a pour mettre en �uvre la plate-forme d'El Kseur. Or, certaines langues d�liantes s'accordent un verbiage pour nuire et travailler une sorte de pourrissement de la situation. La position du mouvement sur la question d'amnistie ne peut �tre �nonc�e sans passer par un d�bat de fond, o� la ma�trise des tenants et aboutissants n'est pas � notre port�e. Si la plate-forme d'El kseur sera satisfaite dans sa totalit�, il faut savoir que le mouvement est r�gi par des principes dans son fonctionnement. Un projet politique est toujours soumis � l'analyse profonde, au d�bat dans les structures et c'est suite � cela que le mouvement affichera sa position dans la transparence et dans un cadre autonome et ind�pendant.
Le projet d'amnistie, tout le monde en parle et personne ne d�bat, alors on ne sait pas quel est son contenu ? Qui est concern� ? Pour quel objectif ? Dans quel cadre sera-t-il fait ? toutes ces questions ne peuvent nous permettre ni de nous positionner ni d'�mettre des r�serves.

O� en est la commission �conomique dans ses travaux, en mati�re d'abord d'�tat des lieux et la proposition de perspectives de d�veloppement de la r�gion ?
ll Nous sommes sur le point d'installer cette commission �conomique, elle sera op�rationnelle dans les prochains jours apr�s le conclave interwilayas, o� seront annonc�s les r�sultats de l'avanc�e du dialogue m�me si cela est d�j� fait lors de la conf�rence de presse tenue � Alger.
Donc les d�tails de ce projet socio�conomique seront rendus publics, suite � cela les commissions se chargeront de le mat�rialiser (cr�ation d'emplois, d�veloppement de la r�gion, investissement, �lever le niveau de vie, l'habitat...), il concernera tous les secteurs. C'est une fois recueillis tous les besoins au niveau de la base, o� une commission fera le listing exact d'abord sur le plan local (municipalit�s) puis sur le plan wilayal, pour d�finir les grands ouvrages, c'est l� que des fiches techniques seront �tablies et arr�ter l'estimation pour d�gager une enveloppe financi�re, que l'Etat est pr�t � s'y engager.

Lors du dernier conclave interwilayas de Tizi Rached, la pl�ni�re a institu� deux commissions, o� en sont-elles dans les cahiers des charges ?
ll Effectivement, ces deux commissions se sont mises � travailler juste apr�s le conclave, il s�agit d�une commission des imp�ts et de celle des bless�s. La premi�re a tenu plusieurs r�unions � Tizi Ouzou, Bouira, B�ja�a et r�cemment S�tif et Boumerd�s. Les premiers r�sultats concernent les forfaitaires qui seront exon�r�s pour les exercices 2001, 2002, 2003 et ils vont r�cup�rer tous les versements effectu�s aux imp�ts dans les ann�es � venir, cela concerne l�imp�t direct et l�imp�t indirect (taxes ou imp�ts sur les b�n�fices). Quand aux commer�ants soumis au r�gime r�el la question est en d�bat actuellement pour d�finir le cadre, le nombre d�ann�es et les b�n�ficiaires. Quand � la cat�gorie des professions lib�rales, son cas sera �tudi� � part. La commission avance dans son travail et les r�sultats commencent � se faire sentir sur le terrain en d�pit de blocages de certains �nergum�nes, que le mouvement signalera � qui de droit pour que des d�cisions soient prises. La deuxi�me commission est celle des bless�s, qui est en passe de ficeler des dossiers des bless�s qui ont besoin de soins, de familles de martyrs et de citoyens qui ont subi des d�g�ts mat�riels.

La traduction devant les tribunaux civils des gendarmes impliqu�s dans des assassinats commis lors du Printemps noir a �t� annonc�e en grande pompe, lors de cette interwilayas. Qu�en est-il aujourd�hui, deux mois apr�s ?
ll En effet, un mois apr�s l�annonce de cette d�cision, nous avons d�fini pr�alablement une r�ouverture des dossiers car les dossiers des bless�s et des martyrs ont �t� ferm�s et maintenant rouverts. De ce fait, nous attendons une acc�l�ration de la proc�dure, ce qui nous a amen�s � lancer un appel � t�moin et � se pr�senter devant les tribunaux et apporter leurs t�moignages pour qu�il y ait le plus t�t possible le jugement des assassins. Nous esp�rons que cet engagement soit respect� et concr�tis� dans les brefs d�lais.

L�un de vos leitmotiv les plus connus, c�est �sans l�application pleine et enti�re de la plate-forme d�El Kseur, point de consultation �lectorale en Kabylie�. Quelle sera la position du mouvement si les prochaines partielles se tiennent avant que la plate-forme d�El Kseur ne soit enti�rement satisfaite ?
ll Le mouvement a instaur� certaines traditions � la veille de chaque rendez-vous �lectoral o� des commissions de r�flexion sont install�es. Ces derni�res analysent la situation et annoncent la position du mouvement. Nous l�avons fait le 30 mai 2002, le 10 octobre 2002 et le 8 avril 2004. Des arguments politiques sont monnay�s pour le rejet de ces �ch�ances. Aujourd�hui, nous sommes en phase d�application de la plate-forme, d�ici l�annonce de la date des �lections partielles, le mouvement aura � se prononcer et � se positionner clairement. Si d�ici-l� on arrive � nos objectifs, le rejet des �lections devient caduc. Nous ne sommes pas dogmatiques, � chaque situation concr�te sera faite une analyse concr�te pour arr�ter une position.

L�APN vient de rejeter la f�te de Yennayer que vous voulez f�te nationale, un commentaire l�-dessus ?
ll Il s�agit d�une man�uvre diabolique, avanc�e par ceux qui ont des r�flexes d�indus �lus dans cette Assembl�e. En r�alit�, l�amendement port� au texte r�gissant les f�tes nationales a �t� entam� depuis trois mois, donc avant le dialogue. Il est pass� d�abord par le Conseil du gouvernement puis par le Conseil des ministres. Ceux qui ont voulu torpiller cet acquis ont mis en avant des ann�es pour qu�elle soit inscrite dans le cadre de cette loi r�gissant les f�tes nationales. C��tait fait pour jeter l�amalgame et semer la confusion sur cet acquis du mouvement. Autrement dit, qu�est-ce qui a retenu ces personnes qui si�gent depuis des ann�es dans cette Assembl�e de le faire avant ? Ils ont attendu ce moment o� le mouvement a r�ussi son dialogue pour que ces indus d�put�s saisissent l�occasion. Je vous am�ne � l�accord global sign� le 15 janvier 2005 qui stipule que la mise en �uvre se fera dans le cadre de la Constitution, ce qui signifie qu�un texte de loi passera par une institution de l�Etat. Quant au week-end universel, nous sommes un mouvement qui �mane du profond de la soci�t� d�o� nous avons recueilli cette demande citoyenne. Si on veut avoir une croissance �conomique � la hauteur des attentes et des exigences modernes, on ne peut pas tourner le dos au week-end universel. Beaucoup sp�culent que cette revendication est dans le programme du pr�sident de la R�publique, mais elle est aussi contenue dans le document d�explication de la plate-forme d�El Kseur. De plus, l�Alg�rie perd �norm�ment sur le plan �conomique dans le commerce ext�rieur, tous les arguments militent � r�habiliter le week-end universel.

La r�vocation des indus �lus est en passe d��tre concr�tis�e et concernerait uniquement les assembl�es locales. Qu�en est-il des d�put�s, qu�on dit � mandat national-�lections boycott� par toute la Kabylie ?
ll Notre accord sign� le 6 janvier 2004 par la d�l�gation mandat�e par le Mouvement citoyen stipule que la r�vocation des indus �lus se fera au niveau communal, wilayal, interwilayal. Les indus �lus existent dans les APC, APW, APN. Notre position ne souffre pas d�ambages, nous attendons l�application de cet accord qui est un engagement de l�Etat.

L�organisation de ces �lections partielles posent, d�ores et d�j�, un s�rieux probl�me, soutenez-vous un mandat qui expirera en octobre 2007 (� l�instar de toutes les assembl�es du pays), ou bien �tes-vous pour une mandature de 7 ans et demi ?
ll Il est vrai qu�un s�rieux probl�me se pose concernant ce mandat. Si on pense au d�veloppement, aux int�r�ts des citoyens, le temps importe peu. Quant on s�investit dans une campagne, et occuper un si�ge d�APC ou d�APW ou d�autres fonctions, on met en avant un programme selon le temps. Donc il est �vident que cette question fera partie des d�bats, et doit r�pondre aux attentes des citoyens. Notre souci est la l�gitimit� de nos repr�sentants au service de la collectivit�. La preobl�matique qui se pose s��lucide par l�urgence du  d�veloppement et la cr�dibilit� politique, nonobstant le vide juridique. Nous n�avons pas abord� pour le moment ce point dans le dialogue avec Ouyahia.

La formule des �DEC� fait du bruit et serait pr�conis�e comme solution de rechange aux maires actuels. Qu�en pensez-vous ?
ll Cette formule nous l�avons refus�e en 2002, elle ne peut constituer une solution en ce moment. Le document de r�flexion du mouvement a tranch� sur le point et on ne revient pas dessus. On a besoin de repr�sentants l�gitimes et cr�dibles. Le mouvement citoyen n�a pas l�ambition �lectorale, les textes le r�gissant (code d�honneur et principes directeurs) le lui interdisent.

Et tamazight dans tout �a �? Comment voyez-vous le d�roulement de son r�glement � travers le dialogue et de quelle fa�on la solution pourrait �tre envisag�e ?
ll Sinc�rement nous venons juste d�aborder cette question, nous sommes tomb�s d�accord sur Yennayer pour qu�il soit journ�e ch�m�e et pay�e. La prise en charge des probl�mes des enseignants vacataires impay�s depuis trois ann�es (on leur lance l�appel pour qu�il se pr�sentent et qu�on puisse mettre fin � ce probl�me) et pour r�gulariser des enseigants qui n�ont pas encore des postes budg�taires, l�ouverture de nouveaux postes budg�taires pour ceux qui viendront sur le march� dans le domaine amazigh. La constitutionnalisation de l�identit� amazighe du peuple alg�rien a �t� aussi au centre des d�bats, reste l�officialisation qui demeure pendante, le mouvement reste toujours sur ses positions concernant cette question. Nous n�accepterons pas de r�f�rendum sur tamazight car cela n�arrangerait pas aussi l�Etat alg�rien. Ni l�Etat alg�rien ni le Mouvement citoyen ne peuvent s�entendre pour que la nation alg�rienne se disloque ou s��miette.
Cette revendication est l�gitime et d�mocratique, l�Etat doit la prendre en charge dans tous ses contours et dans toute son �tendue g�ographique, c�est � dire elle concerne tous les Alg�riens.

Comment voyez-vous, l�activit� politique dans la r�gion o� d�sormais les partis sont plus que jamais interpell�s, apr�s une longue �clipse ?
ll Vous savez, les partis politiques de la r�gion ont une jeune exp�rience (15 ans d�existence). Chacun devrait faire son bilan et revoir ses points faibles et ses points forts, ainsi adopter sa propre strat�gie pour trouver les voies et moyens qui leur permettront de mettre en pratique leur programme. Apr�s une longue l�thargie, il leur appartient de se redynamiser.
Notre mouvement est transpartisan, respectueux du multipartisme; il faudrait qu�on apprenne � travailler dans la pluralit� et le respect de la diversit� d�opinion.
Tout citoyen a le droit de se structurer dans une formation politique, de s�exprimer librement dans un cadre politique dans le respect des r�gles de la R�publique d�mocratique. La r�gion a connu des moments tr�s difficiles, j�esp�re que chaque acteur politique fera valoir seulement de l�argumentaire politique pour convaincre et laisser de c�t� tout ce qui est contraire � la pratique d�mocratique, le travail est une t�che ardue, mais elle rel�ve du domaine du possible dans l�int�r�t de la r�gion et du pays en g�n�ral.

Entretien r�alis� par Khaled Zahem et Ahmed B.

Qui est Abrika ?

Cet enfant originaire de Tighzert dans la commune de Beni Douala est n� en 1969 au quartier les Gen�ts, � Tizi Ouzou.
Il poursuit ses �tudes primaires -moyennes et secondaires � Tizi-ville o� il obtiont son bac s�rie sciences au lyc�e polyvalent de Tizi Ouzou en 1988.
Etudiant � l�universit� de Tizi Ouzou, pour obtenir sa licence en sciences financi�res, il �baigne� dans les luttes syndicales pour enfin se retrouver militant tr�s actif dans le MCB (commissions nationales). Abrika poursuit ses �tudes et pr�pare un magist�re qui lui permet d��tre ma�tre-assistant � l�Institut des sciences �conomiques, o� il se m�le aux luttes syndicales du CNES. Il s�est illustr� par le rapatriement avec ses amis de feu Bessaoud Mohand-Arab, d�c�d� le 12 janvier 2003 � Paris.
Abrika est c�libataire et vit en famille dans un quartier populaire � Tizi Ouzou depuis sa naissance jusqu�� devenir la figure de proue de la dynamique citoyenne.

C�l�bration du 20 avril - A la lueur des deux Printemps/

Entretien avec Bela�d Abrika, d�l�gu� de la CADC et porte-parole du �Groupe des 20�

�La Kabylie vaincra !�

Pour le quatri�me anniversaire du Printemps noir, Bela�d Abrika, porte-parole des 20 �missaires des archs � la chefferie du gouvernement, porte un regard plut�t optimiste sur l�avenir de la Kabylie, ses ambitions ainsi que ses d�fis futurs. Convaincu que seul l�int�r�t de la r�gion primera, Abrika explique dans cet entretien que la r�gion et le Mouvement citoyen ont fait de grands pas vers la sortie de crise et que le bout du tunnel est d�sormais plus proche que jamais.

La D�p�che de Kabylie : Apr�s quatre ann�es de tumulte et d�agitation, la Kabylie et le Mouvement citoyen s�appr�tent cette ann�e � comm�morer les Printemps noir et amazigh dans le calme et la s�r�nit�. Votre appr�ciation l�-dessus ?
Bela�d Abrika : Comme vous dites, et apr�s quatre ann�es de tumulte sans rel�che, le Mouvement citoyen ainsi que toute la Kabylie s�appr�tent effectivement � c�l�brer ce double anniversaire. Cette ann�e, �a sera un �v�nement un peu particulier parce que ce dernier co�ncide avec l�engagement de l�Etat � mettre en �uvre la plate-forme d�El Kseur, apr�s avoir sign� un accord global. Parall�lement � cela, la population a senti que certaines d�marches allant dans ce sens peuvent effectivement d�boucher sur une sortie de crise, notamment apr�s la visite, hier, du chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, en sa qualit� de repr�sentant de l�Etat. Ce dernier s�est inclin�, � l�occasion, � la m�moire de nos valeureux martyrs et c��tait une mani�re de demander pardon et d�assumer encore une fois la responsabilit� de l�Etat quant aux �v�nements tragiques qu�a connus la r�gion depuis 2001.

Quel bilan faites-vous justement de ces quatre printemps ?
Un bilan, �a serait toute une histoire � �crire. Pour un mouvement qui a � son actif, quatre ann�es d�intenses activit�s et qui repr�sentent pour nous, plus de 40 ans de lutte, parce que nous demeurerons convaincus que c�est un combat g�n�rationnel et que nous devons reconna�tre que nos a�n�s ont, eux aussi, consenti d��normes sacrifices, particuli�rement ceux de 1949, ceux de l�Acad�mie berb�re, � leur t�te Bessaoud Mohamed Arab, les fameux poseurs de bombes men�s par feu Haroun Mohamed, ainsi que, bien �videmment, ceux de 1980 (appartenant � ma g�n�ration) et qui ont marqu� le plus la revendication identitaire � travers la protestation.
En 2001, une nouvelle g�n�ration de Kabyles a h�rit� du fardeau de la contestation et s�est �lev�e contre la hogra et le m�pris sous toutes ses formes.
Pendant ces quatre ann�es de col�re, ces jeunes �taient constamment appuy� par l�engagement de tout un ensemble d�artistes et de militants qui ont eux aussi, contribu� � leur mani�re � crier haut et fort que la Kabylie n�abdiquera jamais. Au passage, je tiens � dire que mes pens�es les plus sinc�res vont aujourd�hui � Matoub Loun�s, notre chantre � tous, et qui reste l�un des plus farouches d�fenseurs de l�identit� amazighe.
Le bilan que nous en faisons nous, en tant que Mouvement citoyen, s�articule autour de trois axes principaux depuis 2001 : d�abord la phase d�urgence o� il fallait faire face � l�embrasement pour tenter d�arr�ter l�effusion du sang, puis prendre en charge les revendications citoyennes, de s�organiser et de commencer le combat dans le cadre des structures du Mouvement citoyen. La phase actuelle consiste � faire aboutir tout un combat, auquel plusieurs g�n�rations ont particip�. Un aboutissement qui couronnera inexorablement toutes ces d�cennies de sacrifices. Aujourd�hui, nous pouvons m�me dire que le bout du tunnel para�t proche. Nous ferons avancer notre pays vers une nouvelle �tape, o� on en finira avec l�injustice, la hogra, o� on aura plus de justice et moins de mis�re.

Pensez-vous que la Kabylie est capable de sortir de son marasme actuel ?
La Kabylie a suffisamment de ressources et de potentialit�s humaines capables de la prendre en charge et de faire barrage � tout ceux qui veulent maintenir le pourrissement et le K.O. La Kabylie a toujours �t� � l�avant-garde de toutes les luttes d�mocratiques dans ce pays, et ce, bien avant 2001. Aujourd�hui, elle est sur le point de d�montrer, encore une fois, que seuls son int�r�t et celui de l�Alg�rie primeront.
Comme � l�accoutum�e, elle sera capable de d�jouer toute tentative, toute man�uvre qui va � l�encontre de ses int�r�ts et de celui de la population.

Comment voyez-vous l�avenir de la r�gion ?
L�avenir de la Kabylie s�inscrit dans le cadre de l��dification d�un Etat fort, d�une R�publique d�mocratique et sociale, telle que l�a con�ue Abane Ramdane � travers le congr�s de la Soummam. Bien �videmment, nous sommes aujourd�hui dans une phase o� on a entam� l�application de la plate-forme d�El Kseur. Nos revendications d�mocratiques et sociales commencent � trouver bonne oreille. Cela, sans omettre le plan d�urgence dont le lancement est imminent, et qui va apporter le plus grand bien � notre r�gion et qui sera appliqu� et suivi par des repr�sentations jouissant de la l�gitimit� populaire. Ces derni�res travailleront pour la citoyennet� rien que la citoyennet� et toujours pour la citoyennet�.
L�avenir s�inscrit toujours dans le cadre d�un combat qui continue. Hier, c��tait dans la rue, aujourd�hui dans les institutions et chaque g�n�ration posera ses revendications et il faudrait qu�on arrive au point o� l�Etat puisse r�pondre aux dol�ances de ces populations.

Propos Recueillis par Ahmed Benab

 

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