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ARTICLE - Avril 1998
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Salon du
livre : Table ronde sur les métiers de la traduction Article de Marine de Kerros et Patricia Lotoux, AAE-ESIT. Lors de la table ronde qui s'est tenue dimanche 22 mars au Salon du livre, des intervenants de divers horizons ont présenté "les différentes facettes du métier de traducteur". A tour de rôle, ils ont brièvement décrit les particularités de leur métier, en insistant sur les compétences spécifiques requises, puis souligné les aspects négatifs et positifs de leur profession, sous l'éclairage de leur propre expérience. Représentants de multiples domaines de spécialisation, ils nous ont notamment fait découvrir : - un métier méconnu : le traducteur de conférence. Employé par une organisation internationale, il rédige, dans une langue étrangère, les procès-verbaux des conférences et les traduit ultérieurement dans sa langue maternelle. - un métier à multiples facettes : l'expert traducteur/interprète assermenté. Nommé par les Cours d'appel pour apporter son soutien à la justice, sous serment, il est à la fois le traducteur des documents officiels et l'interprète des entretiens entre magistrats et justiciables étrangers. Contrairement à linterprète de conférence, il ne dispose pas de temps de préparation et travaille sans filet. - un métier menacé : le traducteur de brevets. Outre ses compétences linguistiques, il doit disposer d'un important bagage scientifique, technique et juridique. Denis Griesmar n'a pas manqué de rappeler le danger que fait peser sur cette profession la proposition du CNPF visant à abolir la traduction des brevets. - un métier d'avenir : le rédacteur technique. Concepteur de documentation technique, il rédige des modes d'emploi à partir d'une masse d'informations. Cette activité est en plein essor, la documentation formelle occupant une place de plus en plus importante. Au-delà de leurs différences de spécialités, de langues et de méthodes de travail, les traducteurs, comme le souligne André Chassigneux, sont avant tout des "humanistes", car lhomme est leur principal matériau. Tous ces professionnels sont amenés à utiliser des outils de transmission de données - Internet, notamment - ainsi que des bases de données terminologiques, des logiciels de traduction assistée par ordinateur (avec mémoires de traduction). On a pu relever, à travers les diverses interventions, certaines notions récurrentes, telles que "lélan correcteur". Celui-ci sexplique par la qualité souvent médiocre - unanimement déplorée - des textes/discours en langue source. Comme le souligne Françoise Desbareau, "il faut 4 ans de formation pour être interprète, mais il nexiste pas de formation pour être orateur". Pour Monique Rouzet-Lelièvre, cest une tendance que linterprète doit réprimer impérativement lorsqu'il s'agit de rapporter les propos dun justiciable, afin de conserver une totale objectivité. Le traducteur travaillant dans une organisation internationale doit lui aussi résister à cet "élan de rectification", car il est tenu, comme le rappelle Sergio de Bittencourt, de restituer les ambiguïtés des textes diplomatiques, qui sont le plus souvent volontaires. Le mot de la fin est revenu à Eléna de la Fuente, qui a déclaré avec vigueur que le métier de traducteur ne simprovisait pas, mais quil résultait dune formation sérieuse, complétée par un bagage culturel et une expérience solides. Elle a ainsi rappelé la nécessité de multiplier les efforts visant à faire reconnaître, par la création dun statut professionnel, les métiers dinterprète et de traducteur. Les intervenants Dominique Palmé : La traduction littéraire André Chassigneux : La traduction économique Pour en savoir plus sur ce sujet, consulter le dossier AAE-ESIT sur le statut du traducteur ! © Copyright 1998 - Association des Anciens Elèves de l'Ecole Supérieure d'Interprètes et de Traducteurs de l'Université de Paris - Tous droits réservés. |