Voici deux lignes de recherches sur les Tabuteau de Montmorillon en Poitou present�es par:
  1. Jacques et Michel Tabuteau, et
  2. Bruno Tabuteau


1. JACQUES ET MICHEL TABUTEAU.

Les recherches sur notre lign�e ont �t� effectu�es par les fr�res Jacques et Michel Tabuteau, en collaboration avec leur cousin Rolland.

Les descendants de notre branche ressortent en noir fonc�.

Nous remercions Philippe Tabuteau de nous accueillir dans son site: il est bien certain qu'un regroupement de tous les Tabuteau serait une bonne chose mais y parviendrons nous un jour? Souhaitons que des 'cousins' ne ressortant pas de ces �tudes viennent nous rejoindre et nous aident � relier les maillons de la chaine qui sont dispers�s.

Origine du nom

Nous acceptons volontiers les explications fournies par notre cousin Philippe; cependant nous avons une autre approche moins litt�raire mais fond�e sur notre v�cu: rencontre tant au Maroc, au S�n�gal qu'en France de Tabuteau pur marocain on d'origine marocaine et plus particuli�rement berb�re. Quoi de moins �tonnant dans une r�gion o� 1'influence 'arabe' s'est faite sentir d�s le VIII�me si�cle et a perdur� pendant deux si�cles? En effet reprenons 1'histoire de Montmorillon (Montmorillon, histoire civile, par L'Abb� L�opold Li�ge, Ed Bernard Boyer, 1916, p. 16):

L' invasion Sarrasine o� Mauresque p�n�tre dans toutes nos contr�es..

Dieu, qui ne manqua jamais � la France, suscite Charles Martel et le met en 732 face � face avec ses francs avec les arm�es musulmanes. Celles ci vaincues fuient �perdues et reprennent dans une retraite pr�cipit�e la direction de la Garonne.

Mais il arriva alors ce qui est toujours arriv� � l'occasion de ces grandes invasions �trang�res. Profitant de circonstances favorables, un certain nombre des envahisseurs renoncent � regagner leurs foyers primitifs et en fondent de nouveaux au sein de populations dont ils avaiat su habilement gagner la bienveillance, sinon la tol�rance.

Les traces de cette occupation perdurent: Fons mori (Fontmore voir Mortfont), Villa mori: Villemort, le ruisseau de la Morelle commune de Lathus qui se jette dans la Gartempe... la Fontmecquin devenue M�cant.

Quoi donc d'�tonnant que Montmorillon tire son nom de Mons, la colline, et du nom de celui qui l'occupait, Maurillo, un petit maure.

Ce point d'histoire �tant bien pr�cis�, rappelons nous que l'Ordonnance de Villers Cotter�ts du 5/08/1539 �dicte entre autre que les noms patronymiques seront transmissibles de p�re en fils et institue les registres d'Etat civil.

Or comme veut bien le rappeler Philippe, il est question d'un St�phane Tabuteau en 1138 dans l'histoire du Ch�teau.

Mais ce nom va se retrouver chez un Ma�tre forestier Nicolas Tabuteau (avant 1400).

Puis nous trouvons ensuite au r�pertoire des gabelles et des tailles Les Tabuteli�res (1404 - 1408 - 1452).

Un Tabuteau demeurant � Nanteuil, victime d'un vol avec effraction (1413).

Chez Tabuteau fief de Beaupuy 1483

A une �poque o� les noms patronymiques n'�taient pas fix�s, pourquoi se serait on transmis le nom de celui d'un emp�cheur de tourner en rond ou d'un bavard alors que nos amis marocains nous ont affirm� que le pr�fixe TA signifiait "chef" et BUTEAU o� BUSTEAU "juste", l'�crivain en langue arabe n'ayant aucune difficult� � transcrire notre nom.

La branche de Montmorillon

Nous pouvons situer notre famille dans la ville de Montmorillon gr�ce aux actes de hapt�mes et de mariages ainsi que les actes notari�s que nous avons pu d�pouiller. Tous les Tabuteau de notre branche sont n�s, ont �t� baptis�s et se sont mari�s � l'�glise de Saint Martial.

La maison de famille se situe au bord de la Gartempe et des bacs � foulonner la laine (sortes de lavoirs) plongent dans la rivi�re. La Gartempe poss�de des propri�t�s alcalines permettant le d�graissage de la laine.

En effet l'histoire de la famille est li�e � celle des tissus. Les Tabuteau �taient des sergetiers:

'De nombreux sergetiers filaient les laines, les tissaient et en fabriquaient de la grosse �toffe, la serge, qui leur � donn� leur nom.Il s'appelaient . . . Tabuteau.' (L�opold Li�ge, Montmorillon histoire civile, p. 156.)

Cette maison est dat�e sur sa fa�ade: 1610. La tradition orale rapporte qu'un Privil�ge Royal pour le foulonnage de la laine �tait accord� � cette famille.

I. Nous pouvons fixer la date de naissance de notre anc�tre connu le plus �loign� � 1571. Le nom de son �pouse nous est inconnu. Il s'agit de Pierre Paul Tabuteau. Celui ci avait 27 ans lorsque son fils Jean naquit.

II. Jean est n� en 1600. A une date non connue il �pousera sa premiere femme. Ce couple aura deux enfants:

  • Thomas (1)
  • Jeanne (2)

III (1) Thomas Tabuteau est n� en 1627 � Montmorillon Paroisse St Martial. Il est le premier enfant de Jean, sergetier et de sa premiere femme. Il sera marchand de laine. A une date non connue il �pouse Suzanne COLAS. Ce couple aura trois enfants:

  • Jacques x Madeleine Normand
    : Joachin Tabuteau (1703; Jeanne (1706; Jean Ren� (1708); Jean (1710); Jeanne (1711); Catherine (1711); Suzanne (1715), x 23/08/1746 Fleurant Audoux, sergetier
  • Charlotte (1684)
  • Louise (1687)

A une date non connue, il �pouse Jeanne ROZIET. Il n�y a pas d�enfant connu pour ce couple.

A une date non connue il �pouse Jeanne PESCHE. Ce couple aura cinq enfants:

  • Antoine (1658)
  • Jeanne (1663)
  • Vincente (1669) + (1679)
  • Jean (1676) + (1678)

En 1679 Thomas � 52 ans lors du d�c�s de Vincente (qui � 10 ans). En 1699 il est pr�sent au mariage de son fils Jean. Il d�c�de en 1710 � Montmorillon Paroisse St Michel � l��ge de 83 ans.

III (2)Jeanne Tabuteau est n�e en 1647 � Montmorillon. Elle d�c�de � Montmorillon en 1722 � 75 ans.

IV N� en 1678 Jean Tabuteau �pousera en premi�re noce Marguerite Dupuy � MOntmorillon Paroisse, Saint Martial le 10 f�vrier 1699. Il a 21 ans, elle 14 (elle mourut en 1752). En deuxi�me noce, Laurence Auprestre � une date non connue. Du premier mariage sont n�s huit enfants:

  • Monique Tabuteau (1703 � Montmorillon) x Jean Doublin � une date inconnue et + en 1752
  • Fran�ois Tabuteau (1707 � Montmorillon) x � Montmorillon Marie Anne Roy
  • Marie Anne Tabuteau (1710)
  • Pierre Tabuteau (1710 + 1713)
  • Fleurant Tabuteau (1725)x 04/02/1755 � Montmorillon, Marie Anne Pirch(fille de Jean Pirch et Marie Pinen)
  • Pierre Tabuteau (inconnue), sergetier
  • Du deuxi�me mariage na�tront huit enfants pour lesquels il est simplement important de signaler que 1'un d'eux, Nicolas s'est mari� avec une Jeanne Vrignaud; que Jean est parti pour Poitiers (paroisse Saint Michel) et que Marie s'est mari�e avec un Gabriel Duqueyroux. Nous poss�dons quelques actes sur cette sous-branche qui n'est pas la n�tre!

    V. Pierre Tabuteau, sergetier, �pouse le 19 f�vrier 1743 Marie Duqueyroux en premi�re noce. Ils auront quatre enfants: Florent, Suzanne, Jean et Pierre. Apr�s le d�c�s de son �pouse, il va se remarier le 2 janvier 1750 avec Margueritte Audoux, dont il aura six enfants:

    Madeleine

    Margueritte

    Louis

    Andr�

    Marie

    Pierre Tabuteau n� le ler Juillet 1762.


    VI. Pierre, marchand et fabricant de laine, �pousera Marie Anne Vrignaud le 17/19:1789. Il faut noter que les Vrignaud appartenaient eux aussi � la bourgeoisie commer�ante de la ville et que Fran�ois Vrignaud �tait adjoint municipal. Ce couple aura trois enfants:

    Jacques, n� le 23 pluviose an VII

    Jean n� en 1805

    Pierre n� le 8 f�vrier 1792

    VII. Pierre Tabuteau se mariera le 19 Avril 1815 avec Marie Th�mise Rangeart. Ils auront dix enfants:

    Pierre (28 Mars 1816)

    Jacques (1818)

    Marie Anne Clotilde (1820)

    Anne (1822)

    L�on (1825)

    Jacques (16/11/1826)

    Elisabeth (29/04/1828)

    M�lanie Anne (01/11/1837)

    Auguste (1832) x Jos�phine Duguet

    Marie x Georges Valade

    Georgette Valade x Jules Piau

    Andr� Piau x Henriette Grill

    Monique Piau x Pierre Gourdelier

    Dominique Gourdelier (1954)

    Fran�ois Alexandre (23/02/1830)

    VIII. Fran�ois Alexandre Tabuteau,commis de commerce. Il deviendra n�gociant en laine. (C'est en effet son fr�re L�on qui �tait marchand et fabricant de laine). Il �pousera le 14 septembre 1863 Marie L�ontine Chambet. (Le m�me jour sa s�ur, M�lanie Anne, �pousera Hippolyte Chambet.) Le couple aura trois enfants:

    Paul L�on Alexandre (26/04/1864) x Marie Goulier

    Henri (2/03/1899) x Marguerite Moreau

    Roland (13/05/1929) Ing�nieur au OMRA, x Marie Th�r�se Loes

    Didier (20/05/1958) Polytechnicien et Enarque Conseliier d'Etat x Christine Thuaire

    Julien (1986), Adrien (1988)

    Alexandre(1873) x Hortense Vacher

    Jeanne Tabuteau x Gaston Renaud

    Guy Renaud(1947) No�lle Renaud (1948)

    Albert Joseph(1871)

    Note: Cette synth�se est appuy�e sur les actes de naissance, mariage, d�c�s et des actes notari�s. Il existe une autre branche Tabuteau � Lathus pr�s de Montmorillon et nous essayons de faire la jonction.

    Vous pouvez prendre contact avec:

    Jacques Tabuteau
    [email protected]
    410 AY Janvier Passero
    Les Trois Rivi�res A 622
    06410 Mandelieu La Napoule
    T�l: - 04 92 97 85 60
    o�
    Michel Tabuteau
    [email protected]
    19 290 Beyssac par Sornac



    2. BRUNO TABUTEAU

    Les recherches g�n�alogiques, entreprises � l'instigation de Bruno Tabuteau, se sont d�roul�es en trois temps:

    • L'essentiel des recherches a �t� effectu� par Bruno et son grand-p�re Ivan Tabuteau les 21, 22, 23, 25 et 26 ao�t et le 1er septembre 1975, dans le d�partement de la Vienne, aux mairies de B�thines, de Pindray, de Saint- Savin-sur-Gartempe et surtout de Montmorillon, � la cure de la paroisse Saint-Martial de Montmorillon et au cimeti�re de Pindray.

    • Un premier compl�ment de recherches, concernant Emile F. Roger et sa post�rit� (1e branche cadette), a �t� apport� par Ivan et son neveu Gui Tabuteau en f�vrier 1976, apr�s une enqu�te men�e dans le d�partement des Deux-S�vres, � Champdeniers puis � Niort, chez Claude Tabuteau.

    • Un second compl�ment de recherches, concernant le tronc commun, a �t� apport� par Bruno Tabuteau, par une nouvelle consultation des registres d'�tat civil � la mairie de Montmorillon, les 18, 19 et 20 septembre 1978.

    Ces recherches ont fait remonter au XVIIIe si�cle la g�n�alogie masculine, donc porteuse du nom, de la famille de Bruno Tabuteau. D'apr�s Philippe Tabuteau, cette famille appartient � la plus vieille "lign�e" Tabuteau, poitevine et catholique.

    En 1978 et 1979, des recherches historiques cette fois, ind�pendantes de ses travaux g�n�alogiques, ont du reste permis � Bruno Tabuteau de d�couvrir un "Stephanus Tabuteu" (Etienne Tabuteau) � Montmorillon d�s le XIIe si�cle, vers 1138-1151, puis un autre Tabuteau � Poitiers en 1453.

    LE NOM TABUTEAU

    Le nom "Tabuteau" est en outre un patronyme poitevin, issu de l'ancien verbe fran�ais "tabuster", qui signifiait "quereller". Comme le patronyme "Tabusse", de l'ancien fran�ais "tabus", signifiant pareillement "querelle", Tabuteau est un surnom de querelleur.


    LES TABLEAUX GENEALOGIQUES

    Les tableaux g�n�alogiques et l'analyse historique qui suivent ont �t� compos�s initialement par Bruno Tabuteau en d�cembre 1983. Mais les recherches g�n�alogiques des ann�es 70 n'ont pas �t� compl�t�es par l'examen des registres paroissiaux et hospitaliers post-r�volutionnaires, par de nouvelles investigations dans les registres paroissiaux de l'Ancien R�gime, par l'�tude des cadastres et des actes notari�s de Montmorillon et de Saint-Savin-sur-Gartempe, au sujet du patrimoine familial, ou bien des minutes du proc�s occasionn� par la mort de F�lix Tabuteau en 1890. Des papiers et photos de famille sont toujours �parpill�s chez les uns et les autres, Tabuteau et familles alli�es, qu'il faudrait collecter et consulter. A l'exception de ceux d'Ivan par son petit-fils Bruno, les t�moignages d'anciens n'ont pas �t� recueillis.

    • 1er tableau g�n�alogique: le tronc commun depuis "l'anc�tre" Jean
    • 2e tableau g�n�alogique: la branche a�n�e, de Charles Georges et d'Emile F�lix Eug�ne
    • 3e tableau g�n�alogique: la 1e branche cadette, d'Emile F�lix Roger
    • 4e tableau g�n�alogique: la 2e branche cadette, d'Ivan Georges
    • 5e tableau g�n�alogique: la branche naturelle, de Jacqueline
    • 6e tableau g�n�alogique: les alliances entre les familles Tabuteau, Charles et Poisson

    ANALYSE HISTORIQUE

    1� Les premiers temps montmorillonnais (XVIIIe - fin XIXe si�cle)

    1.1 Une humble condition

    Les Tabuteau de cette �poque �taient pauvres, sinon mis�reux. Nous ne les avons m�me pas retrouv�s dans les registres paroissiaux avant la R�volution. Nous ne connaissons "l'anc�tre" Jean et sa femme Marguerite Payot, ainsi que la date et le lieu de naissance de leur fils Fran�ois, au XVIIIe si�cle, que par l'acte de d�c�s de celui-ci, en 1831, dans les registres d'�tat civil. Il s'agissait donc l� de fort petites gens.

    Une mortalit� infantile et juv�nile �lev�e (jusqu'� 18 ans pour Louis Maurice, en 1857) renforce cette impression. En revanche, ceux qui franchissaient le seuil des 20 ans, vivaient assez longtemps, sauf accident par exemple, tel F�lix en 1890, ou �puisement apr�s des couches successives, comme peut-�tre sa m�re, Fran�oise Guerrin, en 1843. Des mentions de l'heure de certains d�c�s d'adultes, de femmes surtout (Fran�ois p�re en 1831, sa femme Marie Pivardi�re en 1856, Fran�oise Guerrin en 1843, Fran�oise Sarrazin en 1868, Rad�gonde Dindon en 1882), indiquent que ces d�c�s survinrent � l'h�pital et peuvent alors �galement trahir l'indigence de la famille.

    Nous pouvons avoir une id�e de ses ressources � travers les m�tiers exerc�s par ses membres : Fran�ois p�re fut journalier, puis ma�on (donc ouvrier) ; son fils Fleurant journalier � son tour, puis cultivateur (il n'est pas pr�cis� "propri�taire" cependant !) ; la premi�re femme de Fleurant, Fran�oise Guerrin, �tait servante ; sa bru, Fran�oise Sarrazin, fut journali�re. Condition pr�caire que celle de journalier aux XVIIIe et XIXe si�cles, et bien peu r�mun�ratrice. Un ouvrier ma�on et une servante ne faisaient pas fortune non plus et si Marie Pivardi�re, femme de Fran�ois p�re, est dite sans profession, cela laisse plut�t entendre qu'elle exer�ait quelque petit m�tier non reconnu.

    Enfin, Fran�ois p�re ne savait pas signer son nom et, � la g�n�ration suivante, Fleurant ne para�t avoir �t� capable d'�crire que son pr�nom.

    1.2 Domiciliation � Montmorillon

    En 1832, Fleurant habitait au fond d'une petite impasse de la rue Grandmont, � Montmorillon, paroisse Saint-Martial, "en ville basse" par cons�quent, pour reprendre la traditionnelle expression topographique locale.

    Il est � peu pr�s s�r que ce fut l� le domicile familial jusqu'au d�m�nagement � Saint-Savin-sur-Gartempe, vraisemblablement apr�s la mort accidentelle de F�lix en 1890.

    1.3 Un d�but d'"aisance"

    1841 pourrait avoir marqu� une premi�re �tape dans l'histoire de la famille: Fleurant, encore journalier en 1838, figurerait sous le nom de "Tabuteau Florent" au "Tableau indicatif des propri�t�s fonci�res" de la commune de Montmorillon (section G, dite de la Ville, parcelles 17 � 19 et 55 � 57). Il aurait ainsi poss�d� deux labours, deux pr�s, une bruy�re et un taillis, pour un total de 177 ares et 70 centiares, la plus grande superficie �tant atteinte par la bruy�re avec 67 ares et 60 centiares. Est-ce bien lui pourtant? Dans les actes de l'�tat civil, son pr�nom est �crit "Florent", quand lui-m�me signe "Fleurant". Il y eut bien au moins un autre Florent Tabuteau � Montmorillon � cette �poque mais c'est sa veuve qui, en 1841, est mentionn�e dans le m�me tableau indicatif des propri�t�s, pour une maison et un jardin, en ville haute. Les deux Florent, en tout cas, ne doivent pas �tre confondus.

    En 1843, ann�e de la naissance de son fils F�lix, suivie de quelques mois par la mort de la m�re, Fleurant est dit "cultivateur" dans les actes de l'�tat civil. Trois ans apr�s, il �pousa la veuve Pinot, Rad�gonde Dindon. Comment acc�da-t-il le premier � la terre, base du futur patrimoine familial ? La question reste pos�e. La date de leur mariage ne permet pas de penser que Rad�gonde ait �t� � l'origine de ce patrimoine. Toujours est-il que F�lix, � sa mort, en 1890, �tait "propri�taire-cultivateur" et le patrimoine s'enrichit ensuite, � l'aube du XXe si�cle.

    1.4 L'accident de F�lix

    Ivan Tabuteau racontait que le 9 janvier 1890, en fin d'apr�s-midi, son grand-p�re F�lix rentrait de la campagne � Montmorillon, sa charette charg�e d'une b�te morte destin�e � l'�quarrissage. Sur le chemin �troit des Volliboeufs, qui menait � la route d'Haims, pr�s du cimeti�re de la paroisse Saint-Martial, il croisa la charette de la famille Rat, qui lui �tait notoirement hostile. Aucun des conducteurs n'aurait voulu c�der le passage � l'autre et l'une des roues de la charette des Rat aurait soulev� et d�s�quilibr� la charette de F�lix, qui aurait vers� sur le c�t�, sans doute emport�e par sa charge. F�lix gisait � terre, sous la b�te morte qui l'�crasait, mais vivant tout d'abord. L'usure du talon de l'une de ses bottes devait t�moigner des efforts qu'il fit en vain pour se d�gager. Il succomba enfin, les Rat s'�tant �loign�s sans lui porter secours. Son chien, qui l'accompagnait, revint seul au domicile. Marie-Louise, en conversation avec une amie ou une voisine, madame Roi (de qui Ivan tenait l'histoire), ne comprit pas tout de suite ce qui se passait et s'alarma trop tard.

    Un proc�s fut intent� aux Rat, qui fit du bruit � Montmorillon, mais preuves et t�moins manquaient et les Tabuteau n'eurent pas gain de cause.


    2� La p�riode Saint-Savinienne (fin XIXe - milieu XXe si�cle)

    2.1 Alliances avec les familles Charles et Poisson

    En 1872, F�lix avait convol� en secondes noces avec Marie-Louise Charles, dite Louise. Quelque temps plus tard, la soeur de celle-ci, Marie-Jos�phine, dite Jos�phine, �pousait Pierre Eug�ne Poisson, ou Eug�ne. A la g�n�ration suivante, en 1901, Charles Georges, dit Georges, le fils a�n� du d�funt F�lix et de Marie-Louise, s'unit � sa cousine germaine Elise Marie Charlotte Poisson, dite Marie, fille unique de Pierre Eug�ne, �galement d�c�d�, et de Marie-Jos�phine.

    Qu'apport�rent les Charles aux Tabuteau et aux Poisson, puis ces derniers aux Tabuteau ? Nous ne le savons pas exactement. Le grand-p�re paternel des deux soeurs Charles, Jean Charles, �tait potier et sa famille aurait poss�d� un domaine, appel� ou situ� � "L'Ebeaupin", � Pindray. Leur p�re, Pierre, fils de Jean, installa une huilerie et construisit une grange � Montmorillon. Dans les d�lib�rations du conseil municipal de Montmorillon des ann�es 1878-1879, il est dit "fabricant d'huile" et on y apprend que des maisons et terrains lui appartenaient dans cette ville. Il y eut aussi une "�quarrisserie". Quant � Pierre Eug�ne Poisson, il est dit "propri�taire", � sa mort, en 1885. Son p�re, Auguste, �tait h�telier � Saint-Savin-sur-Gartempe.

    Mariage d'int�r�t, par cons�quent, que celui de Georges et d'Elise en 1901!

    2.2 Les Tabuteau au tournant des XIXe et XXe si�cles

    En 1890, F�lix mourut accidentellement. Il n'avait pas 47 ans et laissait trois jeunes fils. Charles Georges, ou Georges, bient�t 17 ans, �tait l'a�n�. Puis venaient Emile F�lix Roger, Emile donc, �g� seulement de 6 ans, et Charles Joseph F�lix Louis Ivan, dit Ivan, tout petit enfant d'1 an et quelques mois.

    De 1894 � 1897, un "Tabuteau Charles" se vit dispens�, parmi d'autres, du paiement de la taxe militaire par le conseil municipal de Montmorillon, "comme notoirement indigent". En 1896 et 1897, il fit �galement partie des "jeunes gens non impos�s � la contribution personnelle-mobili�re comme ne jouissant pas de leurs droits". S'agit-il de notre Charles Georges? Rien n'est moins s�r car, en 1895, le "Tabuteau Charles" en question est dit "t�lier", alors que le jeune Georges exer�a d'abord le m�tier de comptable dans une banque.

    Quoi qu'il en soit, son mariage avec sa cousine Elise en 1901, � 28 ans, sembla d�s lors le placer presque seul � la t�te d'un patrimoine non n�gligeable. Pierre Charles et Auguste et Eug�ne Poisson �taient morts. Sa m�re, Louise, devait dispara�tre � son tour en 1910, suivie de pr�s et accidentellement (d'un coup de pied de cheval, en garnison � Ch�teauroux, dans l�Indre)par son dernier n�, Charles Joseph, sans post�rit�, en 1911. Georges, sa femme et la m�re de celle-ci, Jos�phine, form�rent le trio essentiel de la famille pendant plusieurs ann�es � Saint-Savin. Sans profession � l'�poque de son mariage, d'apr�s l'�tat civil, Georges se fit cultivateur. Il fut mobilis� pendant la Grande Guerre, de 1916 � 1918. En 1923-24, la m�sentente croissante avec sa femme l'incita � la quitter pour reprendre son m�tier de comptable, chez un marchand de Tours, abandonnant l'exploitation � son fils a�n� Emile.

    2.3 La famille � Saint-Savin

    Les six enfants de Georges et d'Elise, d'Emile F�lix Eug�ne, l'a�n�, en 1902, jusqu'� la derni�re, Jacqueline, en 1917, virent le jour � Saint-Savin-sur-Gartempe. Et ce fut encore le cas des enfants d'Emile, de 1933 � 1947.

    A Saint-Savin, la famille habitait l'ancien h�tel du grand-p�re Auguste Poisson, place de l'�glise. Les deux filles survivantes de Georges et d'Elise, Marie-Antoinette, dite Antoinette, et Jacqueline, h�rit�rent chacune d'une moiti� de cette demeure en 1942 et Marie-Antoinette, veuve Galon, y a v�cu jusqu'� la fin de ses jours en 1979.

    3� La dispersion (2e moiti� du XXe si�cle)

    3.1 L'�clatement du patrimoine

    En 1932, peu de temps avant sa mort, Georges, qui vivait alors s�par� de son �pouse, revint s'installer � Montmorillon, o� il se fit construire une maison, rue du Moulin-Roy. Il semble que cette construction ait co�t� fort cher (d'autant plus que la municipalit� contraignit Georges � refaire la fa�ade pour cause d'alignement) et qu'Elise en fut r�duite, apr�s le d�c�s de son mari en 1933 et de la compagne de celui-ci en 1935, � couvrir des dettes en ali�nant une autre maison et des terrains � Montmorillon.

    Le jeu des successions fit le reste. Jos�phine s'�teignit en 1935, sa fille la suivit en 1941. En 1942, ce fut le grand partage. En gros, � Saint-Savin, Emile re�ut surtout les terres et continua l'exploitation agricole, tandis que Marie-Antoinette et Jacqueline h�ritaient en partie de l'immobilier ; � Ivan �churent la nouvelle maison rue du Moulin-Roy, o� il est d�c�d� en 2001, et des jardins � Montmorillon, route de Saint-Savin, dont une partie fut vendue plus tard, dans les ann�es 50, par n�cessit� financi�re.

    En 1971, � la mort d'Emile, un second partage intervint entre ses cinq enfants et l'activit� agricole s�culaire, h�rit�e de Fleurant, cessa alors d�finitivement.

    3.2 Le d�part des nouvelles g�n�rations

    Le premier d�part, � vrai dire, avait �t� celui d'Emile Roger, fr�re cadet de Charles Georges et plus ou moins tenu � l'�cart de la constitution, puis de l'exploitation du patrimoine familial. Il s'�tait mari� � Montmorillon en 1908 mais il �tait employ� de magasin � Paris en 1911. Il mourut � Champdeniers, dans les Deux-S�vres, dans la maison de sa femme Augustine, en 1959. Son fils unique, Claude, se fixa � Niort.

    Apr�s la guerre, la derni�re fille de Georges et d'Elise, Jacqueline, partit vivre � La Rochelle, jusqu'� sa mort en 2003.

    Mais c'est surtout avec les nouvelles g�n�rations, n�es dans les ann�es 30 et 40, que l'exode commen�a. Ph�nom�ne d'ailleurs g�n�ral en France apr�s la guerre et durant les "Trente glorieuses". Des enfants d'Emile Eug�ne, seules les filles, Yvonne et Monique, respectivement �pouses D�mazeau et Magnon, sont rest�es � Saint-Savin. Ren� s'est mari� � Montreuil, en banlieue parisienne, en 1967, et Patrice en 1971 � Nanterre, o� ses filles sont n�es en 1974 et 1978. Gui et sa femme ont pass� leur vie active et ont fond� leur famille � Brive-la-Gaillarde, en Corr�ze, avant de revenir prendre leur retraite � Montmorillon en 2004. Le fils unique d'Ivan Georges, Jean-Pierre, a entra�n� les siens de Poitiers, en 1962, � Nantiat, en Haute-Vienne, en 1969, puis � la Fert�-Bernard, dans la Sarthe, en 1971, et enfin pr�s de Vernon, dans l'Eure, en 1973 et jusqu'en 1991, � chaque fois pour des raisons professionnelles, avant de se retirer lui aussi avec sa femme pr�s de Montmorillon en 1995, apr�s un dernier s�jour � Orl�ans. Les deux premiers enfants d'Alain, le fils naturel de Jacqueline, sont n�s � Amiens, en 1973 et 1976, et le troisi�me � Artigues-pr�s-Bordeaux, en Gironde, en 1981.

    Depuis la g�n�ration des enfants de Georges, d�j�, la famille avait oubli� les descendants de son fr�re Emile Roger, momentan�ment retrouv�s � l'occasion des recherches g�n�alogiques! La plupart des cousins Tabuteau de la g�n�ration de l'exode ont gard� des liens depuis leur jeunesse, quant � eux, m�me si ces liens ont pu se rel�cher avec le temps. Mais ceux de la g�n�ration suivante, n�s dans les ann�es 60 et 70, ne se connaissent plus, � plus forte raison leurs propres enfants, n�s depuis les ann�es 80.


    Vous pouvez prendre contact avec:
    Bruno Tabuteau
    [email protected]

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