LA RUBRIQUE "ASTRONET"
d'Eric Dupin tous les mois dans


L'actualité astronomique sur Internet



La chronique de Décembre 1998


LES NOUVELLES ASTRONOMIQUES VIA LE WEB

    Entre deux numéros de Ciel et Espace, Internet permet de se tenir au courant, presque au jour le jour,  de l’actualité spatiale. Le meilleur site est sans doute celui d’Astronomy on line. Ses breaking news offrent des nouvelles quotidiennes avec liens hypertextes adéquats. Cet site offre aussi un service d’alerte par email qui avertit opportunément l’internaute de chaque nouveauté astronomique notable. Plus classiques, les Nasa Space News présentent, de manière très pédagogique, les toutes dernières nouvelles du ciel présentées par la célèbre agence américaine. Dans le même genre, on appréciera CNN Space, au sommaire moins fouillé mais offrant toute une série d’articles complets et permettant de prolonger son information vers d’autres sites.
    Une autre plaque tournante d’accès à l’information spatiale permanente est celle de Space Central qui dépend de Houston Chronicle. Ce site a, entre autres mérites, celui d’ouvrir la porte aux dernières dépêches Reuters consacrées à l’espace. Plus spécialisé, le site Space and Flight offre, dans sa section News and Events un précieux calendrier des événements astronomiques des quinze prochains jours, avec précisions possibles à l’appui. Plus étrange, Spacer.com constitue une porte d’accès vers des informations aussi pointues que les nouvelles spatiales militaires ou… japonaises. Ce site offre gratuitement une boite aux lettres électronique à distance avec noms « spacialisés) hébergée au Japon !
    Tous les sites évoqués plus haut sont en anglais. Les francophones exclusifs se rabattront sur Space News qui, comme son nom ne l’indique pas, est rédigé dans la langue de Molière et propose un journal d’actualités, des éphémérides et un bulletin hebdomadaire d’information.


La chronique de janvier 1999

FORUMS ET LISTES DE DIFFUSION

 Le World Wide Web (w3 pour les intimes) n’est pas le seul canal d’information sur Internet. On peut aussi être à la fois plus passif et plus actif. Plus passif en goûtant au confort de l’information qui vient à vous automatiquement et gratuitement. Ce sont les « listes de diffusion » auxquelles on s’abonne à partir de sites Web : l’internaute féru d’astronomie recevra régulièrement, dans sa boite aux lettres électronique, de précieux messages.
 Le site des astronome amateurs «Skylink» présente une liste de diffusion très vivante, la Skylink-News, qui envoie une dizaine de messages par semaine. C’est sans doute la meilleure liste de diffusion astronomique francophone.
 L’internaute désireux d’être alerté en permanence s’abonnera aussi à la liste du site « Astronomy Now Online » appelée  AN News Alert  qui avertit des sujets traités par ce carrefour obligé de l’information astronomique. Nous conseillons aussi la liste du célèbre Jet Propulsion Laboratory de la NASA  qui diffuse régulièrement les communiqués sur l’état des diverses missions de l’agence spatiale américaine.
 A l’inverse, une active interactivité  se joue dans les « forums de discussions » (dits aussi newsgroups). Le principe est différent : l’internaute s’abonne aux forums qui correspondent à ses centres d’intérêt à partir de l’offre de son fournisseur d’accès. Le carrefour le plus fréquenté par les astronomes amateurs français est fr.sci.astronomie. Les internautes s’y échangent moult conseils pratiques quand ils ne dialoguent autour de questions aussi angoissantes que la température du vide. Les anglophones participeront aux échanges de deux autres newsgroups à dominante américaine : sci.astro, où d’aucuns n’hésitent pas à faire la leçon à la NASA, et sci.astro.amateur, moins technique et plus orienté vers l’observation. Signalons aussi le forum sci.space.news, qui stocke les communiqués récents du JPL et de l’ESA, et sci.astro.hubble, offrant les compte-rendus d’activité quasi-quotidiens du télescope spatial. Quant aux nostalgiques, ils hanteront sci.space.history où l’on peut participer à une polémique sur le dernier ouvrage de Buzz Aldrin...


La chronique de février 1999

L'ART SPATIAL
 L’astronomie n’est point seulement affaire de savoir pur pour qui s’est laissé envahir, un soir d’été, par le spectacle du velours marbré de la Voie Lactée. L’imaginaire astronomique est doté d’un prolongement artistique. Le « space art », plus répandu outre-Atlantique que de ce côté-ci de l’océan, est particulièrement en vogue. La vénérable agence spatiale américaine lui consacre un site spécialement dédié, Nasa Space Art. Le phénomène est suffisamment répandu pour que se soit constituée une International Association of Astronomical Artists. D’innombrables sites internet offre une galerie d’œuvres d’art spatial de qualité inégale. Celui qui revendique une antériorité en ce domaine s’appelle Novagraphics dont la vocation demeure très commerciale, ce qui est une loi dominante du genre.
 La variété des galeries de « peintres spaciaux » est telle que toute sélection ne peut être qu’affectée par un fort coefficient de subjectivité. Au fil de notre navigation, nous avons repéré une poignante vue du LEM lunaire à l’époque inévitable où l’Humanité aura disparue (ou émigrée) de Bergeron, une impressionnante étoile rouge géante dûe à Durda, d’incroyables paysages glacés d’une lune de Saturne de Smallwood ou encore une hypothétique base lunaire futuriste sur la Lune par Scotti . Mais les dessins, aussi séduisants soient-ils, plaisent d’abord aux enfants. A cet égard, nous recommandons Kid’s Space Art qui diffuse dans le cyberespace des dessins astro juniors. Cette fiction naïve en vaut sans doute bien d’autres…

La chronique de mars 1999

 SITES AMATEURS
 Recenser les sites amateurs consacrés à l’astronomie serait aussi vain que de compter tous les objets célestes. On signalera seulement ici quelques endroits qui, pour des raisons disparates, méritent une visite. La Page d’Alphonse Pouplier sera utile à plus d’un internaute. Ce retraité nous offre un travail minutieux d’information sur le passage des satellites comme Mir ou le HST ainsi que de précieux programmes de visualisation. Dans un genre différent, Les Pleiades que l’on doit à la Société d’astronomie de St-Imier (Suisse) présentent notamment une série de logiciels d’astronomie. Du côté du Québec, cette fois, le site Astronomes Amateurs est d’une très grande richesse. Outre d’amusantes citations, on y débusquera de nombreux logiciels spécialisés ainsi qu’une collection d’animations multimédia.
 Certains sites ont le mérite de se cantonner à un domaine précis mais en le traitant avec un sérieux papal. C’est ainsi que Binocular Maniaque, comme son nom l’indique, est entièrement dédié à l’art trop souvent négligé de l’observation astronomique avec des jumelles. Si vous préférez pratiquez le dessin d’objets célestes, rendez-vous à Ciel Extrême, un « bulletin trimestriel consacré exclusivement au ciel profond » qui offre d’utile conseils et exemples en la matière. Le CADRA du Cercle Amateur du Développement et de la Recherche en Astronomie, qui rassemble des passionnés de divers coins de France, présente quelques constellations à découvrir et propose divers exercices astronomiques aux esprits agiles.
 Terminons par deux sites impressionnants hébergés Outre-Atlantique. Le Télescope de Jonathan s’adresse aux amateurs débutants ou chevronnés qui envisagent de se lancer dans l’aventure de la construction d’une télescope. La présentation brille par son honnêteté et sa précision. On y trouve aussi des exercices de bricolage. Pourquoi ne pas fabriquer de vos blanches mains  une « boite de projection solaire » en prévision de la prochaine éclipse ? Il y a plus fort encore. Amateur Radio Astronomy raconte les exploits d’une radio-astronome amateur implanté à Seattle (Etats-Unis)…

La chronique d'avril 1999

OBSERVATIONS VIRTUELLES
 Piloter de son micro-ordinateur un puissant télescope – pourquoi pas spatial – fait partie des fantasmes naturels de l’internaute qui a la tête dans les étoiles. A notre connaissance, ce n’est pas encore possible. Le Web n’en offre pas moins de spectaculaires expériences d’observations virtuelles, bien au chaud derrière son écran.
 Commençons par le site suisse « Your Sky » qui se présente comme un planétarium interactif sur Internet. De fait, il produit à volonté des cartes du ciel en fonction des coordonnées choisies et son « télescope virtuel » pointe fidèlement l’objet céleste visé. Les cartes sont de bonne qualité, zoomables et disposant de toute une série de paramétrages. Deux sites hébergés au même endroit offrent une représentation en direct du système solaire ainsi que du couple romantique formé par la Terre et la Lune.
 Avec « Sky View », nous abordons un « télescope virtuel de l’internet » plus pointu. Ce site roboratif, qui appartient à la galaxie du Web de la Nasa, élabore des images de tous les points du ciel dans n’importe quelle longueur d’onde d’observation. Il est utilisable en trois interfaces, qui vont de celle destinée aux « non-astronomes » à un mode avancé qui impressionnera sans doute les astronomes amateurs les plus chevronnés.
 Dans un genre plus particulier, « Eyes on the Skies » se présente comme un « robotic solar viewing telescope ». L’internaute peut contempler l’état de notre étoile tel qu’il est vu par le télescope de Livermore en Californie. « Autralia Telescope Compact Array » permet, de son côté, de connaître l’état d’activité du radiotélescope de Culgoora en Australie. Mieux, il dispose d’un « virtual radio interferometer », expérience de simulation pédagogique que nous nous garderons prudemment de présenter en quelques mots.
 Si ceci vous semble excessivement pencher du côté de l’aridité technique, rendez vous sur le site de l’opération « Keo ». Vous y rédigerez un texte qui voyagera dans l’espace, blotti dans une sonde spatiale qui ne reviendra sur Terre que dans 50 000 ans. Evitez les propos de pure circonstance…


La chronique de mai 1999

LA CHASSE AUX PLANETES EXTRASOLAIRES

    La découverte, ces dernières années, de planètes extrasolaires est un des sujets les plus fascinants. Internet offre, sur le sujet, des ressources qui permettent de faire précisément le point de l'état mouvant des connaissances et d'être promptement informé des dernières découvertes... voire des polémiques qu'elles suscitent. Le premier site, à cet égard, est sans doute L'Encyclopédie des planètes extrasolaires dû à Jean Schneider qui rend sérieusement compte de l'actualité du secteur et offre un catalogue tant détaillé qu'ordonné de ces objets célestes particuliers.
 On consultera ensuite Discovery of extrasolar planets qui recense notamment toutes les étoiles candidates à la consécration d'un accompagnement planétaire. Ce site pointe aussi sur des articles de presse traitant des discussions provoquées par les difficultés de la chasse aux planètes extrasolaires. Les esprits pointilleux ne manqueront pas de confronter les données issues de diverses sources. Aussi se rendront-ils sur le site Exoplanets qui stocke, lui aussi, toute une série de données sur les lointaines cousines de Jupiter. Il décortique également les divers programmes de détection, tant à partir du sol que de l'espace.
 Le sujet est abordé sous un angle plus large dans l'étonnant Astrobiology Web qui se présente tout simplement comme "your online guide to the living universe" ! Régulièrement actualisé, ce site offre une partie d'actualités mais aussi des informations de base sur les divers aspects du problèmes accessibles avec de bon outils de recherche. Les sujets traités ne manquent pas d'audace puisqu'ils vont jusqu'au "terraforming"...
 Pour revenir à des sites en français, signalons le site personnel de Michel Babin De l'origine de la vie à la vie extraterrestre qui détaille notamment tous les programmes de recherche en la matière. Un site particulier est d'ailleurs dédié à la mission Darwin envisagée par l'ESA pour traquer les nouvelles planètes extrasolaires... "dés 2020".


La chronique de juin 1999

TOUT SAVOIR SUR LES ECLIPSES
    L'éclipse du 11 août fait vibrionner l'internet. Une profusion de sites permet à chacun de ce préparer au mieux à l'événement. Commençons par celui que Ciel et Espace qui vient d'étoffer sérieusement. Conseils pratiques et données pédagogiques sont au rendez-vous. On pourra compléter son information par deux sites qui prétendent à un label "officiel", celui de la Société Astronomique de France ainsi que celui du Ministère de l'Education nationale, de la Recherche et de la Technologie. Expositions, conférences, manifestations préparées par les observatoires ou les associations d'amateurs y sont scrupuleusement recensés, sans oublier les formations destinées aux enseignants. Outre-Atlantique, le site phare est celui du célèbre chaseur d'eclipse Fred Espenak hébergé par la Nasa.
 La force émotionnelle d'une éclipse solaire peut engendrer une dangereuse dépendance. Certains deviennent à jamais "chasseurs d'éclipses". C'est le cas de Bill Kramer qui nous raconte sept de ses aventures de clair-obscur. On suivra aussi les péripéties, avec de belles photographies à l'appui, de l'Américain Bernie Verreau. Le charme du phénomène se nourrit aussi de sa dimension mythologique. The Sun eating dragon, comme son nom l'indique, nous rappelle que les Anciens s'imaginaient qu'un monstre dévorait notre étoile. Une autre Eclipse history raconte que les Tahitiens furent longtemps persuadés que le Soleil faisait l'amour avec la Lune pendant l'éclipse.
 Oui, mais voilà, le ciel sera-t-il dégagé le jour fatidique ? Les inquiets pèseront les risques de nébulosité des différents points de la ligne de centralité sur le site Weather Prospects in Western Europe. Est-il vraiment judicieux de traverser la Manche ?


La chronique de juillet 1999

OBJECTIF CIBLE INCONNUE

  Le mois de juillet offre l’avantage de nuits douces au confort de l’observateur de la voûte étoilée. Mais aussi l’inconvénient d’une obscurité qui tarde à tomber. Avant que le ciel ne soit suffisamment noir pour mériter votre contemplation, pourquoi ne pas pointer votre ordinateur vers quelque cible astronomique inconnue ? En dehors des sites réputés, Internet fourmille d’engins capables de vous dénicher des informations pointues sur les objets les plus particuliers. Commencez par tester le moteur de recherche de l’Astroweb qui offre aussi à la curiosité de l’internaute un nombre appréciable de liens. Essayez ensuite l’Aerospace Navigator où vous pourrez picorez au gré de votre humeur au sein d’une liste hétéroclite de sites allant des plus académiques aux plus commerciaux.
 The Astronomy Net étanchera votre soif de savoir par la fréquentation de forums. Vous pourrez également y puiser des réponses grâce à un « astro-guide » fonctionnant, lui aussi, avec la classique technique des mots-clés. Signalons encore Terre et Espace, une autre banque de données de liens, du plus général au plus particulier, avec une connotation bibliographique.
 Si les questions que vous vous posez sont d’ordre plus vaste, adressez-vous au bon Dr Odenwald qui répond à une somme de questions que les gens se posent à propos d’astronomie. Search Discovery Channel offre un système de recherche approprié à l’ensemble des questions scientifiques. Et si vous osez vous risquer à une quête sur l’ensemble de la Toile, interrogez facilement les meilleurs moteurs à partir de notre propre page de recherche. Bonne pêche !
La chronique d'août 1999

INSTRUMENTS PEDAGOGIQUES

 L’éclipse du 11 août doit être mise à profit par les astronomes amateurs pour déployer un intense prosélytisme. A eux d’exploiter ce phénomène spectaculaire pour forcer leur entourage à relever la tête. Avec les jeunes comme cibles prioritaires. Encore faut-il savoir répondre aux questions qui, par leur ingénuité même, risquent de plonger dans l’embarras l’astrophile le plus averti. Quel est le trou noir le plus proche de la Terre ? Pour répondre à cette interrogation d’une Canadienne de douze ans, rendez-vous à L’étoile des enfants, un joli site qui traite de l’astronomie pour les jeunes à partir des questions variées qu’ils se posent.
 Ceux d’entre nous malencontreusement piégés par des demandes pourtant basiques visiteront le site Astro facile qui, comme son nom l’indique, est d’une grande clarté pédagogique. Esthétique, il se place sous les auspices de cette citation de Shakespeare : « Et nous prendrons sur nous d’expliquer le mystère des choses. Comme si nous étions des espions de Dieu ». Pas moins. Plus modestement, les adeptes des jumelles – l’instrument idéal pour faire découvrir le ciel aux néophytes – utiliseront L’Astronomie visuelle où l’on pioche conseils, cartes et logiciels avec force liens. Les pédagogues qui préfèrent séduire par de belles images consulteront Les dossiers Espace de Claude Lafleur, un journaliste scientifique québecois qui offre des dossiers bien illustrés.
 Si vous avez besoin de spectaculaire pour faire tomber le badaud sous le charme de l’astronomie, montrez-lui que vous pouvez donner des ordres d’observation au Bradford Robotic Telescope, situé en Angleterre. Ou faites-lui admirer les diagrammes colorés qui ornent votre écran de veille lorsqu’il traque d’hypothétique messages extra-terrestres dans le cadre du programme SETI at home.

La chronique de septembre 1999
 
QUESTIONS DE COMOSLOGIE


Pensez-vous que l'univers est infini et qu'il abrite une multitude de mondes vivants ? Si tel est le cas, rendez-vous aux "Questions de cosmologie" de Christian Magnan. Ce professeur au Collège de France et à l'université de Montpellier II prend le contre-pied de ces idées plutôt répandues. "L'infini, ça n'existe pas", explique-t-il. Parmi la quinzaine de ses leçons de cosmologie, on retiendra aussi que, selon lui, nous avons de bonnes chances d'être "seuls dans l'univers".
 "Is space finite", se demandent également les astronomes Jean-Pierre Luminet, Glenn Starkman et Jeffrey Weeks dans un article publié par "Scientific American" et fort bien illustré de graphiques. La thèse de nos auteurs est que l'univers est sans doute fini, même s'il donne l'illusion d'être infini. L'internaute désireux de connaître l'état actuel des connaissances en cosmologie se reportera aussi au document roboratif, et farci de liens hypertextes, de A. Kashlinsky intitulé "Recent Developments in Cosmology". Ce site fait partie de la galaxie de ceux de la Nasa, l'agence spatiale américaine consacrant, par ailleurs, au sujet une "Introduction to Cosmologie"  scandée en quatorze questions. Plus déconcertant est sans le site "Everything forever". Il propose un "fun tour" et un "science tour" qui donnent quelque peu le tournis.
 Les esprits les mieux armés iront approfondir les mystères du "Cosmic microwave background", le fameux rayonnement fossile, exposés par l'équipe cosomologique de l'observatoire de Strasbourg. Ils tireront encore profit du site du satellite d'observation COBE, complété par une liste de ressources éducatives. Dans un tout autre genre, l'internaute curieux se penchera sur "la théorie de la genèse" exposée par un informaticien québécois qui se déclare "adepte de la logique déductive". Son propos mathématico-hypothétique étant "non conventionnel", il est vivement conseillé, souligne-t-il, de posséder une solide "ouverture d'esprit"…


La chronique de novembre 1999
 
LE RETROVISEUR DE L'ASTRONOMIE


 Si la mémoire de l'internet est souvent courte, le réseau autorise une prodigieuse plongée dans l'histoire de l'astronomie. Débutons par le sobre mais imposant site portail dépendant de l'UIA, History of Astronomy. Il donne les clefs d'innombrables connaissances, de la biographies de toutes les générations d'astronomes aux travaux de ceux qui les étudient. Une première approche moins savante est proposée par le site From Stargazers to Starships  - approximativement "Des illusionnistes aux vaisseaux de l'espace" - où sont clairement exposés la troisième loi de Kepler, la mécanique de Newton et autres célébrités de la science des cieux. Si vous souhaitez une respiration visuelle, rendez-vous aux Digital Archive of Historical Astronomy Pictures où l'on peut admirer la grâce des anciens instruments d'observation.
 La découverte astronomique n'est pas seulement occidentale. Ancient Astronomy  le rappelle opportunément avec sa carte interactive du monde d'où se découvre l'histoire astronomique de tous les continents. Les rapports entre les pyramides d'Egypte et les étoiles n'auront plus de secret pour vous. Parmi les sites consacrés à une partie du globe, signalons Astronomy in Japan. Les musées du Vatican présentent, de leur côté, d'intéressants documents de Greek Astronomy.
 Les géants de l'histoire astronomique disposent de sites dédiés. The Galileo Project est sans doute le plus impressionnant. Rien n'y manque, pas même l'intégralité de 123 lettres envoyées par la fille de Galilée à son illustre père. L'émotion est également de mise en se penchant, grâce à "Nicholas Copernicus: "De revolutionibus", sur le fac-similé de toutes les pages du célèbre ouvrage: page neuf, voici le dessin d'un curieux système planétaire dont le Soleil occupe le centre. Kepler's Laws with Animation aidera ceux qui ont du mal à se pénétrer de l'implacable logique de la mécanique céleste. On conclura par Mysteries of Stonehenge, où trois étudiants proposent une agréable quoique scientifique visite guidée du fameux site anglais.


La chronique de janvier 2000
 
LA FOLLE MERE DE L'ASTRONOMIE


 "La superstition est à la religion ce que l'astrologie est à l'astronomie, la fille très folle d'une mère très sage", disait Voltaire. En ce tournant de millénaire, la confusion demeure, dans de nombreux esprits, entre la science de l'univers et la croyance qui la parasite. Et qui s'adapte merveilleusement aux moyens modernes de communication. Le moteur de recherche Altavista trouve presque autant de pages web avec le mot "astrology" qu'avec "astronomy" (1,18 contre 1,23 millions).
 Fort heureusement, l'internet livre aussi de solides munitions pour lutter contre cet obscurantisme. Commençons par les Réflexions de deux astronomes sur l'astrologie. Convaincus qu'il ne "sert à rien de faire l'autruche et de refuser le débat", François Biraud et Philippe Zarka, de l'Observatoire de Paris-Meudon, exposent comment être efficace dans le combat contre les préjugés sur lesquels repose la pseudo-science. On lira aussi avec profit l'Analysis of astrology FAQ page dans laquelle un professeur de la York University, du Canada, démonte avec l'aide de ses étudiants les arguments les plus sophistiqués employés par les astrologues. François Deumier explique fort bien, sur son site, qu'aucune étude sérieuse n'a validé l'astrologie. Même le thème populaire de l'influence de la Lune sur les comportements humains relève du mythe. The Astrotest décortique une expérience prouvant le manque de pertinence des données "astrologiques". L'auteur, Rob Nanninga, en conclut que l'horoscope peut, au mieux, avoir certaines vertus thérapeutiques pour les astrologues les plus évolués...
 Elizabeth Tessier n'appartient certainement pas à cette catégorie. Laurent Puech se fait un malin plaisir de mettre en évidence l'imposture de ses innombrables "prédictions". Le sujet est assurément cocasse. Il ne dispense pourtant pas de remonter aux sources du phénomène. Contrairement à l'expression de Voltaire, l'astrologie a historiquement plutôt été la mère de l'astronomie. L'excellent Skeptical Intelligencer décrit précisément la genèse de l'astrologie. Ses origines sont exposées plus succinctement par Aurélie Auroy qui souligne que, contrairement à l'astronomie, elle n'a pas évolué. On pourra encore lire l'article consacré à l'astrologie par la Catholic Encyclopedia. Celle-ci souligne que "depuis le début, l'Eglise Chrétienne s'est opposée fermement aux faux enseignements de l'astrologie".
 Le sujet conduit inévitablement à s'interroger sur les racines de superstitions aussi coriaces. Jean-Bruno Renard, professeur de sociologie à l'Université Paul-Valéry (Montpellier), nous offre en ligne de passionnants Eléments pour une sociologie du paranormal qui remettent en cause bien des idées reçues. Sait-on que la croyance dans l'astrologie est plus répandue, en France, chez les cadres moyens et supérieurs que parmi les agriculteurs et les ouvriers ?


La chronique de février 2000
 
POLITIQUES SPATIALES EN QUESTION


  La perte de la sonde Martian Polar Lander à la fin de l'année dernière a fait resurgir certains débats de politique spatiale. Le Space Policy Project de la Federation of American Scientists (FAS) est très certainement le meilleur site dans ce domaine. Qu'il s'agisse de l'espace militaire ou civil, des politiques américaines, russes ou indiennes, toutes les questions sont traitées avec soin. Pour ce qui est de l'actualité, on complétera son information avec l'excellente rubrique Space Chronicle  du quotidien américain "Houston Chronicle".
 On peut ensuite faire le tour des grandes agences spatiales. S'il n'est point besoin de présenter la Nasa, il n'est pas inutile de visiter le "contre-site" critique Nasa Watch du journaliste Keith Cowing. Côté européen, le site de l'ESA se caractérise par une présentation quelque peu austère. L'espace russe est abordable à partir de la Russian Space Agency. Le directeur rappelle que son pays est "le berceau de l'astronautique" mais la page sur le programme spatial de la Fédération est significativement inexistante. Les différentes activités - y compris commerciales - de l'agence y sont présentées. Le Space Research Institute décrit, de manière complémentaire, les missions spatiales russes.
 Pour la Chine, on préférera aux sites officiels assez indigents (en langue étrangère) le très bien fait Dragon in space qui offre nouvelles, données et liens en abondance. L'espace japonais sera exploré par deux faces : le National Space Development Agency, avec sa photothèque, ses dossiers thématiques et ses statistiques, est plus intéressant que l'Institute of Space and Astronautics Science, aux présentations plutôt succinctes. Du côté de l'Asie, n'oublions pas l'Inde avec Indian Space, même si sa page d'accueil nous avertit que cette contrée ne peut se permettre "la fantaisie d'entrer en compétition avec les pays développés pour l'exploration de la Lune et des planètes".
 La politique spatiale n'est pas seulement affaire d'Etats. Des militants écologistes exaltés s'en mêlent avec Stop Cassini qui dénonce les dangers que feraient planer la présence de substances radioactives dans la sonde lancée vers Vénus en octobre 1997. Dans un genre différent, Artemis s'annonce comme la première entreprise privée à se lancer dans l'exploitation commerciale de la Lune...


La chronique de mars 2000
 
ECOLOGIE ASTRONOMIQUE


  Il existe une écologie astronomique qui lutte, dans l’obscurité, contre la pollution lumineuse. La noirceur du ciel n’est assurément plus ce qu’elle était. Les images satellite de la Terre la nuit sont aveuglantes. De New York à Tokyo en passant par Londres, toutes les grandes conurbations urbaines de la planète sont autant de taches laiteuses qui voilent l’observation des étoiles. The International Dark-Sky Association se propose de lutter contre ce fléau scientifique. Farci de liens, son site est une excellente plate-forme d’envol pour l’examen du problème. La revue américaine Sky and Telescope consacre également un bon dossier en ligne aux lumières intempestives.
En France, on se dirigera vers la page Pollution Lumineuse de l’Observatoire de Haute-Provence. « Il n’est pas dans l’intention des astronomes de vouloir plonger leurs semblables dans les ténèbres naturelles », rassure Jean-Pierre Sivan. Le site égrène ensuite quelques sages recommandations. La communication faite devant le Premier congrès européen sur la protection du ciel nocturne (Paris, juin 1998) par Florent Lamiot sur les impacts écologiques de l’éclairage nocturne est plus surprenante. On y apprend qu’oiseaux, insectes et mêmes gastéropodes sont gravement incommodés par ces clartés artificielles. L’horloge interne des escargots s’en trouverait sérieusement troublée... Notons encore le site La pollution lumineuse réalisé dans le Nord-Pas-de-Calais qui nous assure que « des solutions techniques existent » en vantant les exemples de San Diego ou de Strasbourg.
Au Quebec aussi, ce combat est de mise. Le Comité ciel noir défend un projet de loi à présenter aux élus. Le site La pollution lumineuse au Québec s’indigne de ce que, selon une étude de janvier 1997, « la ville de Montréal envoyait autant de lumière vers le ciel que la ville de New York ». Plus grave, « la ville du Québec brillait autant que Paris qui est pourtant la ville lumière ! » Pour la situation en Grande-Bretagne, on se réfèrera à Star Watch UK. Ceux qui voudront être informés règulièrement des nouvelles du front noir s’abonneront enfin à la Dark Sky Mailing List. C’est clair ?


La chronique d'avril 2000
 
LA TERRE SOUS TELESURVEILLANCE


  Cette chronique-ci s’intéresse plus au ciel qu’à l’espace. Internet permet de suivre en temps presque réel les observations des satellites qui scrutent la Terre. La finalité de leur mission étant avant tout météorologique, entamons notre balade virtuelle par La météo au quotidien de la journaliste scientifique québécoise Eve Christian. Elle présente une heureuse sélection de sites d’imagerie satellitaire à travers le monde. Avant de s’abreuver de cartes bardées de courbes isobares, l’internaute novice aura intérêt à lires les pages explicatives des fronts et autres dépressions qui troublent notre atmosphère.
 L’exploration du globe terrestre vu d’en haut débutera ensuite avec profit par le site Images de satellites météorologiques qui ne donnent pas seulement accès à toute une série de cartes. Son intérêt est aussi de présenter de manière assez fouillée les principaux satellites, géostationnaires ou à orbite polaire, qui surveillent la Terre. On accordera une attention particulière aux engins européens Meteosat qui tournent à 35 800 kilomètres au-dessus de l’Equateur. Le site Eumestat nous fait admirer les vues prises chaque demi-heure. Le pavillon web de la World Meteorogical Association ouvre la porte à d’autres sites de satellites.
 Les amateurs de belles images - réjouissantes esthétiquement autant que stimulantes scientifiquement - s’attarderont sur le site américain Weather and Climate du National Center of Environmental Prediction (NCEP) et du Center of Ocean-Land-Atmosphere Studies (COLA). Des pressions aux précipitations, tout est mis en carte avec un horizon prospectif s’étendant à une dizaine de jours. Et ceci pour toutes les régions du monde. Le royal Meteorogical Office de Grande-Bretagne présente, lui aussi, une agréable présentation des Latest Weather Satellite Images, en longueur d’onde visible ou infrarouge. Mais seule l’Europe a droit a des cartes détaillées. Pour retrouver une vision mondiale, il faut revenir aux Etats-Unis : le quotidien USA Today offre un impressionnant service de cartes très parlantes et de prévisions météo détaillées. On peut, par exemple, y dénicher une prospective à cinq jours pour une station de ski des Alpes. Toutes choses que le modeste serveur de Météo France, avec son unique carte satellite et sa prévision du lendemain, est bien loin de donner. Pour oublier cette frugalité, les internautes avides d’informations cliqueront sur Live Weather Images. Cette sorte de portail du genre nous rassasie de données variées, qu’il s’agisse de la chaleur aux Etats-Unis ou des tempêtes tropicales. Sans oublier l’activité sismique, un genre de météo souterraine.


 

Eric Dupin


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