Contributions : Analyses



 
Bilan d'une année
de formation   
          Réalisé par les professeurs-stagiaires de
l'IUFM de Cergy-Pontoise (Histoire-géographie)
 
 
    Cergy, le 8 juin 2000
 
 
        Introduction : Il a été prévu à notre intention, dans le cadre de notre formation disciplinaire, une journée bilan où il nous a été demander de faire des propositions pour améliorer cette formation dans les années futures, de faire éventuellement des critiques sur certains aspects, au contraire de valoriser les éléments qui nous ont pleinement satisfaits.
        Nos discussions informelles nous ont révélé que nous étions d'un avis commun sur de nombreux aspects de la formation. Aussi, plutôt que d'arriver en ordre dispersé pour cette journée bilan, sans réflexion préalable, nous avons décidé de nous réunir à plusieurs reprises, pour élaborer ce texte qui met par écrit les points sur lequel l'ensemble des stagiaires sont d'accord: en effet il nous est vite apparu que chacun pourrait noircir des pages entières avec tous les menus désagréments qui ont émaillés toute cette année, avec les insatisfactions ponctuelles, parfois les déceptions, etc.. . Nous avons donc cherché à dépasser ce stade de la réaction spontanée et individuelle pour aboutir à un ensemble de points de discussion qui, à notre avis, prouvent que nous sommes désormais capables de prendre du recul par rapport à ce que nous faisons, que nous avons quitter notre statut d'étudiant pour celui de prof, que nous sommes capables de parvenir à un bilan critique qui fera parfois grincer des dents,mais aussi parfois amènera l'approbation de nos formateurs.
 
 
 
        Pour rédiger ce texte, pourqu'il soit à la fois critique mais juste, nous nous sommes imposés un certain nombres de contraintes :
        - Eviter une prose trop revendicative, écrite "à chaud" dans la foulée de l'énervement née lors de la semaine des soutenances.
        - S'interdire les attaques personnelles. Rien de ce qui suit ne pouurra être interpréter contre une critique sur tel ou tel formateur. Nous pensons qu'il y a des problèmes de personne, mais qu'il y a des choses qui doivent se dire à l'oral, face à face, et d'autres qui doivent être écrites.
           - On ne pourra jamais résumer une année entière en quelques pages, il a donc fallu faire des choix, nous avons privilégié ce qui intéressera nos collègues stagiaires de l'année scolaire 2000-2001. Pour se faire, nous essaierons de diffuser le plus largement possible ce texte.
 
 
 
Le contenu des enseignements à l'IUFM
(Pas encore rédigée, sinon au brouillon, cette partie vous parviendra demain)
 
1/ La formation disciplinaire
2/ La formation générale
3/ Pourquoi 12 heures par semaines ?
 
 
    L'évaluation de la formation à l'IUFM
 
    1/ Il nous est demandé de fournir un certain nombre de rapports, compte-rendus "critiques de leçons faites en classe en responsabilité ou durant un stage (où il s'agit de présenter un plan de cours avec ses objectifs, ses documents), etc...
    Nous regrettons fortement de n'avoir aucun retour sur ces multiples travaux : en effet, il nous a été impossible de savoir l'appréciation qui a été portée sur ceux-ci, cette appréciation a-t-elle été positive ou négative ? Quel influence sur notre titularisation? Ont-ils été lus ?
    L'absence d'écho sur ces travaux nous pose un problème assez révélateur de la confusion des missions de l'IUFM : l'objectif est-il prioritairement d'évaluer (donner un avis sur la titularisation du stagiaire) et secondairement former, ou l'inverse. En effet, le fait que nous ne connaissions rien de l'opinion portée sur les leçons présentées nous oblige à constater que leur seule utilité est d'évaluer et non de former. Est-il exagéré de demander à connaitre les critiques qui sont portées sur notre travail afin d'apporter des correctifs avant les visites en classe en responsabilité ?
 
    Dans leur forme actuelle, les compte-rendus de leçons ne font qu'un double-emploi avec les visites des professeurs associés (elles n'apportent rien de plus en terme de formation) et alourdissent inutilement la charge de travail. Nous demandons donc :
           -soit leur suppression
            -soit la communication aux stagiaires de leur travail avec une appréciation et une correction (sous la forme d'un rapport peut-être) le plus rapidement possible au cours de l'année.
 
        2/ Le Mémoire Professionnel pose également un certain nombre d'interrogations. Les règles qui régissent ce mémoire semblent simples : les professeurs certifiés doivent obligatoirement rédiger un mémoire qui servira de base à leur évaluation et leur titularisation. Se pose la question, non résolue des professeurs agrégés: selon les textes officiels, ceux-ci en sont dispensés  puisque c'est une inspection d'un IPR qui doit juger des compétences des stagiaires. Dans les faits, nous constatons qu'aucun professeur agrégé n'est en accord avec ces textes puisque  tous les agrégés d'histoire et de géographie du centre de Cergy, sans exception, ont rédigé ce mémoire. 
    Il n'est pas question ici de discuter de la valeur formative de ce mémoire, là n'est pas la question.    Il y a des textes et ceux-ci doivent être respectés par les IUFM.  Libre au Ministre de l'Education nationale d'intégrer ce mémoire parmi ses propositions de réforme des IUFM. En attendant cette modification des textes officiels, que les IUFM respectent les réglements en cours.
    Rappellons, pour mémoire, que les programmes d'éducation civique nous imposent d'expliquer ce qu'est la loi et la nécessité de son respect (ex : programme de 6ème; "le règlement intérieur"où il s'agit d'expliquer selon les programmes officiels "qu'une communauté organisée ne peut se passer de règles écrites , valables pour tous, stables et claires"). Les légèretés de l'IUFM face à ces principes élémentaires nous laissent songeurs.
    La réalité actuelle, ce sont les multiples insinuations : attention à l'IPR qui veut absolument le mémoire professionnel et qui ne titularisera pas les agrégés qui ne le feront pas. On affirme que s'ils s'abstiennent de ce mémoire, ce sera "à leurs risques et périls";
    Nous demandons donc aux IPR de s'exprimer clairement et publiquement à ce sujet (lors notamment des deux premiers jours de formation où un IPR est venu nous parler et répondre à nos questions) : le mémoire professionnel est-il un élément susceptible d'empêcher la titularisation d'un stagiaire agrégé ?
 
    3/ L'évaluation de la formation générale nous parait être surprenant dans sa forme et dans ses objectifs. Cette évaluation prend la forme d'un entretien d'une vingtaine de minutes avec un chef d'établissement et un professeur. Les critères en fonction desquels nous sommes évalués lors de cet entretien nous paraissent peu clairs. En effet, nous devons discuter d'un sujet de notre choix (ex travailler en ZEP, l'intégration des élèves non-francophones, les relations avec les parents d'élèves, les projets transdisciplinaires, etc...) et essayer d'apporter quelques pistes pour répondre aux problèmes soulevés lors de l'entretien. Où sont les critères d'évaluation ? Sur quoi sommes-nous jugés ? En fonction de nos réponses aux problèmes posés ? En fonction de l'atmosphère cordiale ou non dans laquelle s'est déroulée l'entretien ? Bref, cette évaluation ne repose sur aucun critère objectif.
        Nous demandons donc la suppression de cet entretien. La formation générale n'étant évaluée que sur l'assiduité par exemple. En effet, est-il vraiment nécessaire de mettre une note à tout ce que nous avons fait cette année! Nous ne sommes plus des élèves !
 
 
        4/ La communication des résultats des évaluations ne se fait pas toujours correctement. Hormis le cas des compte-rendus de cours déjà évoqués où les résultats ne sont jamais communiqués et restent secrets, nous remarquons cette année quelques dérives :
            - le résultat des mémoires professionnels n'ont pas été annoncés à l'issue de la journée durant laquelle ce sont déroulés les soutenances de mémoire. Ces résultats n'ont jamais été affichés dans le hall de l'IUFM ni communiqués par courrier. Pour nous tous, il a fallu attendre prés de 15 jours pour les connaitre. Un peu par hasard d'ailleurs.
            - le même problème s'est exactement posé pour les résultats d'entretien d'évaluation de la formation générale.
                - sans réclamer une proclamation solennelle, nous demandons au moins que notre titularisation nous soit officiellement communiquée par courrier, dans des délais respectables. Le systême actuel est le suivant : "pas de nouvelles, bonne nouvelle", à savoir, si nous ne recevons pas l'annonce d'une inspection par un IPR avant la fin de l'année scolaire, on peut légitimement supposer que la titularisation est acquise. L'année de stage est suffisamment éprouvante pour qu'on nous épargne le jeu des devinettes.
 
            5/ Le poids excessif de la validation finale. Nos formateurs font peser de manière disproportionnée le poids de la validation finale. Tous les stagiaires vivent avec cette question lancinante qui guide toute notre attitude à l'IUFM  : faudra-t-il redoubler cette année.
        Une place disproportionnée car en fin de compte les redoublements sont peu nombreux.
        Ne peut-on pas relâcher la pression et abandonner cette impression que nous n'avons pas encore eu nos diplômes ?
 
 
 
    L'intégration à une équipe enseignante
 
    On insiste régulièrement auprés des stagiaires sur le fait que la formation IUFM est prioritaire sur le travail en établissement. On note alors :
            - un refus quasi-systématique des dérogations demandées afin de pouvoir participer à des activités pédagogiques telles qu'un voyage de classe, une sortie scolaire exceptionnelle mais également assister à des heures de vie de classe au motif qu'il est interdit de manquer une heure de cours IUFM (sauf pour les conseil de classe).  Nous demandons une plus grande flexibilité sur cette question des dérogations afin de ne pas être exclus de certains projets pédagogiques engagés dans nos établissements respectifs.
 
            - une impossibilité d'assister aux deux journées de pré-rentrées des 1er et 2 septembre parce que nos cours à l'IUFM débute à cette date. Il nous parait cependant que ces journées sont essentielles dans le sens où c'est à ce moment que l'on s'intègre à une équipe enseignante, en faisant connaissance avec les "collègues", en n'apparaissant pas comme les stagiaires qui ne font que passer et ont mieux à faire ailleurs.
 
 
Qui sont nos interlocuteurs ?
 
1/Les Tuteurs
   
    Nous avons constaté un certain nombre de problèmes au niveau du choix des tuteurs :
 
            - A l'avenir, il faudra veiller à ce que chaque stagiaire ait un tuteur dés la prise en charge de ses classes en responsabilité. Par ailleurs, celui-ci devra appartenir au même établissement que le stagiaire.
            - Nous souhaitons également que ces tuteurs soient choisis sur la base du volontariat. Il s'avère que l'on a cherché à "forcer la main" à un certain nombre d'entre eux en leur annonçant leur nomination in extremis (parfois même alors que le stagiaire est déjà dans l'établissement. Cas constatés lors du stage d'un mois en lycée ou collège).
            -Il faudrait aussi s'interroger sur ce manque d'enthousiasme des professeurs titulaires pour le tutorat. Parmi les causes principales, on note le refus des enseignants ayant déjà effectué cette tâche dans le passé mais n'ayant toujours pas reçu leur rémunération pour les années précédentes. Egalement le manque de bonne volonté des chefs d'établissement qui ne font pas correspondre les emplois du temps du tuteur et du stagiaire, ce qui rend plus difficile le travail du tuteur.
 
2/L'absence d'interlocuteurs neutres. Nous regrettons de ne pas avoir de véritables interlocuteurs avec qui parler librement. Tout le monde est appeler à nous juger, à nous évaluer , à faire un rapport sur nous : professeurs associés de l'IUFM, tuteurs, chef d'établissement, rapport de stage en immersion, de stage en lycée ou collège, etc...
    Nous n'avons ainsi aucun interlocuteur  neutre à qui nous puissions faire part de nos besoins, de nos critiques  sur la formation, de nos doutes, de nos propositions. Toutes nos relations sont faussées par l'existence du rapport final avec cette question : tout ce que je dis maintenant sera-t-il écrit sur ce rapport.
        Nous proposons donc qu'au moins un de nos formateurs soit dispensé d'écrire un rapport sur nous : pourquoi pas le tuteur (qui pourra cependant exprimer son avis lors des visites des professeurs associés).
 
 
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