Débat

Contribution à la consultation sur le programme de philosophie par l'association de professeurs de philosophie Réflexion sur l'Enseignement de la Philosophie (R.E.P.) http://assoc.wanadoo.fr/philo.rep/

Le texte ci-dessous a été envoyé par courrrier à tous les lycées de France

 

R.E.P Réflexion sur l'Enseignement de la Philosophie

Association sous le régime de la loi du 1er Juillet 1901

site web : http://assoc.wanadoo.fr/philo.rep/

Octobre 2000

 

 

Consultation

 

Chers collègues,

 

Vous n'êtes pas sans savoir que la rentrée 2001 signifie pour nous l'application d'un nouveau programme.

 

En avez-vous pris connaissance, oui ou non ? Vous devriez vous interroger sur le contenu qu'il propose, mais aussi sur la forme du traitement qu'il impose, quand les notions sont couplées au point de déterminer à l'avance les problèmes que vous devez aborder.

 

Vous devriez aussi vous interroger sur la pertinence de certaines questions tenues pour révisables tous les cinq ans, sur leur actualité par conséquent provisoire. Ne s'agit-il pas d'une histoire des idées plutôt que d'un enseignement philosophique de la philosophie ?

 

La R.E.P. pose des questions et voudrait que tous les professeurs de philosophie participent à l'élaboration d'un programme qui met en jeu leur pratique, la liberté de leur enseignement, peut-être celle de la pensée.

 

Vous allez être consultés. La R.E.P. réprouve une consultation des professeurs qui se tient après la parution du programme dans le B.O. Nous voulons participer à cette consultation, mais sans subir son questionnaire.

 

Nous comprenons la nécessité de présenter autrement notre programme, mais nous voulons, et vous aussi sans doute, comme professeurs de philosophie, réfléchir une pratique qui est la nôtre, qui n'est pas étrangère à l'actualité, et qui peut encore s'incarner dans l'exercice de la dissertation.

 

Il y a d'autres associations et des syndicats. Mais que font-ils ? Et vous ?

 

Analyse du programme du GTD Renaut par la R.E.P.

 valable pour les séries générales (les séries technologiques n'ont pas de nouveau programme)

  1. Etes-vous d'accord avec le couplage prédéterminé et systématique des notions ou avec une liste où les notions apparaissent unitairement ?
  2. Le couplage systématique des notions par deux ou trois réduit le champ du questionnement et détermine le cours, ce qui nie la liberté philosophique du professeur et contredit l'intention même du projet en son principe n°3 (p.28 l.39). Une telle réduction est arbitraire. Pourquoi interroger liberté et déterminisme serait-il plus judicieux qu'art et liberté ? Pourquoi le langage devrait-il être l'objet d'une seule confrontation avec la communication ? Une telle conception du cours aboutirait, si ce programme devait être retenu, à une récitation de la part des élèves. Or si "c'est dans [la] perspective d'une conquête de l'autonomie de la réflexion que les programmes de la philosophie doivent aujourd'hui être réélaborés" (p.27 l.17), force est de constater que le contenu de ce programme rend impossible cet objectif. C'est pourquoi revendiquer la liberté pédagogique du professeur constitue la condition sine qua non pour que l'élève ne soit pas mis en demeure de restituer un cours type, de réciter un prêt à penser.

    Que les notions apparaissent unitairement dans une liste n'est pas une manifestation de leur indétermination, car précisément en cours le professeur les travaille en corrélation les unes avec les autres et à partir de textes philosophiques, ce qui ne peut que les déterminer.

  3. Etes-vous d'accord pour que soit clairement affirmée l'importance de l'étude des textes philosophiques ?
  4. Le programme du GTD Renaut s'articule essentiellement autour des deux listes notions/questions et cantonne les auteurs à n'être plus qu'au service des épreuves : un des sujets de l'écrit et épreuve du second groupe. Or, nous voulons que les œuvres philosophiques trouvent la place qui leur revient. Sinon nous arriverions à l'absurdité d'avoir un nouveau programme dit de philosophie où la philosophie en elle-même serait absente – tout comme en français la littérature est absente de son enseignement et où il a fallu réintroduire en terminale un enseignement de Lettres ! Nous reprenons à notre compte la phrase qui se trouvait dans le projet du GTD Dagognet : "il est inconcevable qu'un enseignement philosophique ne s'appuie pas sur la lecture et la méditation des philosophes".

  5. Etes-vous d'accord avec la présence des "questions à ancrage contemporain" dans le programme ? La forme de cette liste est-elle compatible avec la liberté pédagogique et philosophique ?
  6. L'apparition d'une liste de "questions à ancrage contemporain" indique l'introduction de l'histoire des idées dans le programme. Ces prétendues questions s'inscrivent dans un contexte éthico-politique idéologiquement marqué. Il ne suffit pas d'appeler ces titres "questions" pour qu'ils le deviennent, leur simple lecture suffit à s'en convaincre. De plus, s'il s'agit d'obtenir que les élèves de terminale comprennent le lien entre la philosophie et la vie ou la science d'aujourd'hui (p.27 l.37), cette liste ne peut atteindre cet objectif. Car ces thématiques datent d'une interrogation du XVIIIème siècle. La révolution galiléenne ne concerne plus la science contemporaine. L'ajout d'une telle liste est d'autant plus inutile qu'en étudiant notions et textes philosophiques nous interrogeons déjà notre monde avec le programme en vigueur. Le recours à la tradition philosophique n'est pas pour nous préoccupation antiquaire, mais point d'appui pour une pensée questionnante et véritablement contemporaine.

  7. N'est-il pas pertinent de remplacer le terme d'argumentation par celui de dissertation ?
  8. Dans le nouveau programme proposé on rencontre tour à tour les termes de dissertation et d'argumentation. Nous voulons que le terme équivoque d'argumentation soit supprimé au profit de celui de dissertation. En français, ce terme désigne un exercice différent de celui de la dissertation. Le président du GTD de français, Alain Viala, rappelle dans L'Ecole des lettres, 1er décembre 1999, pp30 et 35 que :" La littérature – y compris la fiction et la poésie –, les textes en général, la langue, son exercice et sa pratique, appartiennent à l'espace des opinions : tout y est affaire non pas de vérité – scientifique –, mais de vraisemblance, donc d'opinion. (…) nous avons appelé la confrontation d'opinions " argumentation ", parce que c'est le mot en usage." Il ne suffit pas d'écrire que la dissertation "doit être assumée et défendue comme le patrimoine non négociable de l'enseignement philosophique" (p.28 l.15) pour qu'elle le soit effectivement . C'est pourquoi, nous voulons que partout où le terme d'argumentation apparaît, il soit remplacé par celui de dissertation.

  9. Quelles modalités pour une évaluation philosophique ?

5.1- Pourquoi les règles de formation des sujets au baccalauréat définies en annexe se contredisent-elles entre elles ?

La troisième règle énonce (p.33 l.59) que "les sujets choisis (…) ne doivent jamais inviter l'élève à seulement réciter un cours appris". Or, la première règle affirme que : "Les sujets proposés à l’écrit du Baccalauréat font référence de façon clairement identifiable aux éléments du programme (notions, associations de notions ou questions) de la série considérée. Cette référence, qui peut être explicite ou implicite dans la formulation retenue, est déterminante pour l’élaboration de ces sujets : c’est elle qui garantit la conformité des épreuves à la formation dispensée durant l’année à partir du programme" (p.33 l.46). Nous autres professeurs savons, et a fortiori ceux qui participent effectivement à une commission d'élaboration de sujets, que ces deux règles sont contradictoires.

Cette focalisation sur la préoccupation de vouloir rendre les sujets explicitement identifiables et de marteler qu'il faut que "le travail effectif des élèves soit évalué à sa juste valeur" (p.33 l.35) s'origine d'abord dans une rumeur colportée par les auteurs de philosopher à 18 ans et prise au sérieux par le GTD que les moyennes des notes au baccalauréat sont de 7/20 et ensuite dans une suspicion inacceptable à l'encontre des correcteurs des épreuves au baccalauréat. La vérité est que la moyenne des notes pour les séries générales est supérieure : 8,66 en L, en ES 8,37 et en S 8,03.

Nous voulons que les sujets à l'écrit du baccalauréat permettent d'évaluer la réflexion et l'analyse. Les sujets doivent être clairement conçus de telle sorte que les élèves s'appuient sur leur savoir des notions et des textes pour construire une pensée autonome et vivante qu'elle soit sous la forme de la dissertation ou de l'étude du texte, extrait de la liste des auteurs.

5.2- Nous refusons toute nouvelle épreuve à l'écrit. Nous ne reconnaissons que deux exercices de nature philosophique dans le cadre scolaire : la dissertation et l'étude de texte.

5.3- Nous souhaitons que soit levée l'ambiguïté que contient le libellé du troisième sujet de l'écrit. Nous proposons la formulation : "Expliquez le texte suivant".

5.4- Nous proposons que soit instauré un oral obligatoire en philosophie.

Il s'ajouterait à l'épreuve écrite telle qu'elle existe actuellement avec pour exercice l'explication de texte à partir des œuvres étudiées dans l'année et choisies par chaque professeur. Nul ne peut nier que l'explication de texte soit une épreuve hautement philosophique. Les élèves auraient donc deux notes sur 20 en philosophie (comme en français). Cette épreuve permettrait de mieux prendre en compte le travail effectué dans l'année, de valoriser les qualités que les élèves peuvent faire valoir à l'oral en expliquant un texte et de donner aux auteurs la place qui leur revient.

6. Faut-il des documents d'accompagnement ?

Une lettre de Jack Lang du 26/09/00 adressée à la R.E.P. mentionne que la consultation doit également porter sur la rédaction de "documents d'accompagnement" du programme. Des documents d'accompagnement ont valeur de recommandation si et seulement si ils ne sont pas inscrits au programme à titre d'annexe. Car le programme a lui valeur réglementaire et donc prescriptive. Le programme tel qu'il existe est déjà suffisamment déterminé, donc nous ne voulons pas de documents d'accompagnement.

7. Nous voulons le rétablissement de nos horaires : 8 heures en L , 4 heures en S et 4h en ES !

 

 

 

il est mauvais,

il change radicalement notre enseignement sous son apparence rassurante,

il est lourd,

il est d'abord inscrit au B.O. et la consultation ne vient qu'ensuite.

 Et si les professeurs disaient non, qu'arriverait-il ?

Le programme serait retiré du B.O.

 

Donnons nous une chance pour un véritable programme de philosophie,

Un programme élaboré par un groupe d'experts (structure qui remplace le gtd, décision Lang) compétent, représentatif, pluraliste, démocratique.

 

Refusez le programme du GTD mis en place par Allègre, tout droit sorti de sa réforme !

 

 

 

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Bulletin d'adhésion à la R. E. P.

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