UN PRÉREQUIS POUR AIMER LA PHILOSOPHIE

ET RÉUSSIR SES COURS DE PHILOSOPHIE:

Les opinions, ça se juge!


Dans les cours de philosophie, on dirait que certains sujets sont plus difficiles à traiter que d'autres. On pourrait penser que je fais allusion à des thèmes exigeant de la recherche parce qu'il faut, pour se faire une idée et argumenter correctement, avoir des informations et des points de vue différents et expliqués, mais non! Ceux auxquels je pense sont des sujets qui n'exigent aucune recherche, qui ne demandent que de la réflexion et du jugement. Il s'agit de la liberté et de la valeur des opinions. Généralement, le premier se traite dans le cadre du cours 102, sur les conceptions de l'être humain, alors que le second est examiné dans le premier cours d'initiation à la philosophie.

Où donc se trouve la difficulté et comment s'explique-t-elle? À mon avis, elle relève de préjugés, malheureusement, préjugés au sens d'idées toutes faites avant même examen un tant soit peu approfondi. En ce qui concerne le thème de la liberté, nous sommes aux prises avec une définition - bien élémentaire, soit dit en passant - de la liberté au sens de "faire ce qu'on veut, quand on veut, avec qui on veut, sans rien ni personne pour s'y opposer, sans loi, sans aucune contrainte, sans aucune restriction et sans aucune conséquence". Bien entendu, la conclusion - bien hâtive, soit aussi dit en passant - qui en découle est que nous ne sommes pas libres! Rien que de défaire cette définition pré-jugée - et tout à fait irréaliste - représente tout un travail qui ne se fait pas en quelques minutes, ni même en quelques heures! Mais concentrons-nous sur le thème de la valeur des opinions. Cette question est extrêmement importante pour toute personne qui fait de la philosophie ou qui, plus simplement, se met à réfléchir un tant soit peu en profondeur. Rappelons que l'un des buts principaux des cours de philosophie de niveau collégial est de développer la conscience de participer à une société dans laquelle circulent des idées et des opinions qu'il est nécessaire d'examiner pour se prononcer et choisir de façon rationnelle et réfléchie. Il est impossible d'atteindre ce but si nos élèves croient que tout s'équivaut, sur le plan des idées. Notre malheur, à nous profs de philo, c'est qu'ils sont trop nombreux à le penser!

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Un préjugé de base: le relativisme subjectif ou "Chacun a son opinion"

En ce qui concerne la valeur des opinions, à savoir si elles se valent toutes, si elles sont toutes équivalentes, donc acceptables, nous sommes aux prises, cette fois, avec le relativisme purement subjectif. L'idée contre laquelle il faut alors se battre avec acharnement, c'est celle qui prétend que chaque personne a une opinion différente sur un même sujet en fonction de ses valeurs personnelles, lesquelles viennent de son éducation, de ses expériences, de son milieu, de sa culture et qu'on n'a pas à juger de tout cela. - Et voilà la porte déjà close et la question résolue! Pourtant, l'énoncé est faux, il ne correspond pas à la réalité, et la conclusion tirée est bien hâtive.

A) La fausseté de l'énoncé

D'abord, il n'est pas vrai de dire que chaque personne a une opinion différente sur un même sujet ou une même question. Voilà une première chose à éliminer des esprits. Sur tout sujet, particulièrement à controverse, il n'y a pas 36 réponses possibles et encore moins des millions ou des milliards. Il y en a généralement trois: pour, contre ou "ça dépend!". Chaque personne se situe dans l'un des groupes et ce qui peut varier d'une personne à l'autre - mais jamais à l'infini - c'est l'argumentation, les arguments apportés et la façon de les présenter (le style de rédaction ou d'expression). Sur tout sujet, une bonne problématisation, comme j'en en ai donné des modèles avec certains thèmes, qui a fait le tour complet, ou le plus complet possible des arguments tant pour que contre, a ses limites au niveau du nombre d'arguments formulés. Les individus qui se prononcent et qui choisissent un point de vue, une réponse, se basent sur ces arguments-là en essayant, bien entendu, de choisir les meilleurs, les plus forts, les plus solides.

N'oublions pas, aussi, que ce que je viens de dire là est confirmé, dans les faits, par les sondages d'opinion. Dans une société, voire même dans un groupe restreint et homogène (par exemple, les jeunes de 18 à 24 ans, les Inuit du Grand Nord, les Micmacs de Gaspésie, les hommes ou les femmes célibataires), il y a toujours et invariablement, sur un sujet ou une question donnée, une majorité qui se dessine en faveur d'une opinion ou d'un point de vue, et une minorité qui pense autrement. Il en est ainsi pour des sujets comme la souveraineté du Québec (on est pour, contre ou "tiède", indifférent, indécis), l'avortement, la décriminalisation de l'euthanasie, et ainsi de suite.

B) La conclusion tirée

Voilà donc réglée la question de la valeur de l'énoncé. En ce qui concerne la conclusion qu'on en tire, à savoir qu'on ne peut donc juger, elle est, comme nous l'avons dit, bien hâtive et prématurée. Même s'il peut y avoir plusieurs points de vue sur un sujet (nous avons dit trois, généralement), ça ne veut pas dire que le jugement sur la valeur de chacun de ces points de vue est impossible ou interdit. Ça ne veut pas dire, non plus, qu'ils sont tous forcément acceptables. Bien entendu, il faut examiner à la pièce les points de vue en question et tenir compte du sujet concerné, car certaines questions sont plus importantes, essentielles et engageantes que d'autres, particulièrement à cause des conséquences qu'elles ont ou pourraient avoir si elles étaient mises en pratique. Il faut aussi se rendre compte, bien compte, que pour juger, il nous faut des critères, des instruments d'évaluation. Prétendre, comme certains le font, qu'il n'y en a pas relève de l'inconscience ou de l'irréflexion. Une simple identification, un simple repérage d'idées ou d'affirmations que nous trouvons épouvantables ou inacceptables suffit pour nous faire trouver quelques-uns de ces critères: le respect de la personne humaine, le respect de valeurs fondamentales telles la justice, la liberté, la paix, le bonheur, la vérité (ou vraisemblance) de l'énoncé, les preuves à l'appui, etc.

Pour en terminer avec ce préjugé du "chacun a son opinion", mentionnons qu'il est tout à fait exact que nos opinions, idées et points de vue se choisissent et se forgent en fonction de nos valeurs personnelles, lesquelles nous viennent de notre éducation, de nos expériences, de notre milieu, de notre culture. Cependant, ce n'est pas là une raison pour en conclure qu'on ne peut alors juger de la valeur d'une opinion ou d'une affirmation. Encore là, certains critères peuvent tout à fait être utilisés pour exercer son jugement et se prononcer. Quelques exemples, peut-être? En voici un, qui devrait être suffisant.

J'ai affaire à un violeur très agressif persuadé que les femmes sont toutes des salopes et qu'elles ne méritent que d'être réduites à l'état de victimes sur lesquelles il faut tapocher le plus fort possible et les humilier, les réduire à rien par tous les moyens possibles et imaginables que je vous laisse le soin de deviner. Vais-je me dire: "Oh! le pauvre! Ce qu'il pense est correct parce que cette perception des femmes lui vient de telle et telle expérience qu'il a vécue lorsqu'il était petit. Alors, qu'il continue à le penser, c'est son droit!" - Mais non, c'est bien évident! Et pourquoi n'accepterai-je pas cette perception de la femme et pourquoi vais-je essayer de la lui enlever de la tête? (Les thérapies, ça sert à ça!) - Au nom de certaines valeurs et de certains principes comme le respect de la personne humaine, de l'égalité, de la liberté et de la sécurité (entre autres).

Tant qu'à y être, donnons un deuxième exemple qui concerne, celui-là, une fausseté historique vérifiable. Qu'on me dise que Jules César a vécu au 18e siècle, je ne peux l'accepter: Jules César a vécu au premier siècle avant J-C.! J'ai, ici, affaire à une simple erreur. Ou bien, quelqu'un me dit que le Christ portait la barbe et les cheveux longs parce qu'il était un révolutionnaire. Ma foi, ici, il y a confusion entre la période des hippies et du "peace & love" des années 1970 et celle du Christ! À l'époque de ce dernier, pratiquement tous les hommes portaient la barbe et les cheveux longs, cela faisait partie des moeurs et coutumes du temps! Absolument rien à voir, donc, avec l'esprit révolutionnaire ou de contestation, et je suis parfaitement justifiée de le signaler à la personne et ce, sans lui manquer de respect!


D'autres idées à éliminer

Mais s'il ne s'agissait que de combattre ce préjugé du relativisme subjectif! Notre malheur veut que d'autres idées/préjugés gravitent aussi autour et conséquemment, dont les suivantes.

Chacun est libre de penser ce qu'il veut, chacun jouit de la liberté de penser et de s'exprimer; donc, on n'a pas à juger!

Dans cet énoncé, où est le lien entre ce qui précède et ce qui suit le "donc"? Même si quelqu'un peut exprimer les pires conneries ou les pires faussetés, je dois accepter ce qu'il dit et le considérer comme valable? - Certainement pas! Il est essentiel de distinguer le droit à l'opinion comme tel, et la valeur des opinions émises, car la question initiale que nous traitons ici sous-entend qu'il y a bel et bien des idées inacceptables et non tolérables. Il faut plutôt se diriger du côté des idées elles-mêmes et déterminer quelles peuvent être les idées inacceptables. De plus, il faut distinguer l'individu et ses idées, surtout si on évoque la notion de respect pour soutenir qu'il faut tout accepter ce qu'on entend. En effet, refuser une opinion, une idée ou une affirmation, la contredire, la contre-argumenter, l'attaquer, même, est-ce attaquer la personne elle-même et lui manquer de respect? Lorsque j'explique à quelqu'un que son idée ne tient pas, qu'elle n'est pas acceptable ni réaliste (conforme aux faits, à la réalité), ou que je lui montre qu'il se trompe, qu'il a fait une erreur, qu'il a oublié un élément important et essentiel, est-ce que je manque de respect à son égard ou si, plutôt, je ne suis pas dans le respect même? (Je le respecte suffisamment pour contribuer à améliorer ses idées ou son point de vue! Je le respecte suffisamment en pensant qu'il est capable de comprendre et de s'améliorer, de progresser.)

Une autre idée qui découle du relativisme subjectif est la suivante: Tous les êtres humains sont égaux, donc leurs opinions le sont aussi. Il n'y a donc personne qui soit mieux que quelqu'un d'autre, donc personne ne peut ni n'a le droit de juger une idée ou une opinion.

Cette triple affirmation/déduction n'est guère difficile à démolir et nous en avons déjà donné l'explication essentielle: il faut absolument distinguer l'individu de ce qu'il dit et se rappeler que critiquer ou contester une idée, ça ne veut pas dire qu'on s'en prend à l'individu qui la pense. (Le problème vient peut-être du fait que beaucoup de gens se sentent attaqués personnellement lorsqu'on critique leurs idées.)

Le principe de l'égalité de tous les êtres humains doit aussi être clairement situé là où il se doit: au niveau de droits fondamentaux universellement reconnus, entre autres dans la Déclaration universelle des droits de la personne ou dans la Charte des droits et libertés. Mentionnons, entre autres, le droit à la sécurité de sa personne, le droit à la vie, le droit à une vie décente, le droit à l'éducation, à la libre association, à la libre expression. Cela étant dit, ça ne veut pas dire qu'il n'y a pas de différences entre les êtres humains et que la supériorité de certains n'existe pas. Nous sommes égaux EN DROIT mais dans les faits, c'est une tout autre paire de manches. Ainsi, dans le domaine de l'astronomie, je reconnais volontiers, et sans aucun problème, la supériorité d'un Hubert Reeves, dont c'est la spécialité et non la mienne; par contre, il se pourrait bien que je lui sois supérieure en cuisine ou en analyse de rêves!

Si je tombe face à face avec un membre des Hell's Angels, un "beef" de plus de 6 pieds et de plus de 200 livres, je vais me sentir pas mal plus petite et faible que lui, à moins que je ne sois une experte en arts martiaux! Mon "infériorité" physique est évidente! Ou bien, si je travaille dans le milieu carcéral et que j'ai affaire à divers types de criminels, je ne serai pas longue à constater qu'il y en a des pires que d'autres, des plus coriaces, des plus endurcis, des plus cruels - et des plus "immoraux"! Car voilà bien le terrain même du jugement de la valeur des idées, opinions et affirmations de tout genre: le respect ou non-respect de valeurs fondamentales reconnues universellement. L'exemple du violeur agressif, que nous avons donné plus haut, me semble suffisamment significatif et clair pour ne pas avoir à insister sur ce point.

Que l'on conclue qu'il n'y a donc personne qui soit mieux que quelqu'un d'autre et que, par conséquent, personne ne peut ni n'a le droit de juger une idée ou une opinion ne tient pas debout à l'analyse. Déjà, un expert dans une matière donnée jouit d'une supériorité évidente sur quelqu'un qui ignore tout de ce domaine; quiconque est capable de jugement et de discernement est parfaitement en droit d'examiner une idée pour voir si elle se tient ou non, si elle est sensée ou non, si elle est bénéfique ou destructrice; quiconque exerce son jugement et son discernement avant d'adopter une idée fait preuve d'une supériorité certaine sur quelqu'un qui gobe n'importe quoi et qui ne réfléchit pratiquement jamais; et, rien à faire, on ne peut nier la supériorité morale d'un St-François d'Assise ou d'un Martin Luther King sur un violeur agressif ou un membre actif du Ku Klux Klan.

Abordons une autre idée qui relève, elle aussi, du préjugé du relativisme subjectif: Il faut respecter chaque être humain, donc respecter - et accepter - leurs idées. Encore là, il s'agit de bien distinguer l'individu de ce qu'il dit. De plus, il ne faut surtout pas confondre le respect et l'acceptation, qui sont deux choses bien différentes. J'ai déjà montré que critiquer une idée ne signifie pas, loin de là et bien au contraire, manquer de respect à l'égard de la personne. Pensons, encore une fois, à toutes les personnes qui travaillent auprès de "criminels" et de "déviants" et qui tentent de les réhabiliter, de les sortir de leur monde et de leurs idées de violence. Ces gens-là n'acceptent pas de telles idées et de tels comportements, mais ils ont certainement suffisamment de respect, de considération et de compassion pour ces déviants au point d'avoir choisi de travailler avec et pour eux et d'en avoir fait leur profession.

Un sophisme, celui de la "pente fatale"

Je ne sais pourquoi, mais le traitement de cette question, la valeur des opinions, en amène plusieurs à penser que refuser certaines opinions, idées ou affirmations mènerait à "la pensée unique", au fait que tout le monde penserait la même chose. Imaginez alors l'ennui qui en découlerait! On n'aurait plus rien à dire ni à débattre! C'est là ce qu'on appelle le sophisme de la pente fatale: on imagine des conséquences extrêmes et extrémistes qui sont loin d'être évidentes, du moins à première vue.

Il n'y aurait plus de points de vue divergents? Ce serait l'harmonie totale, l'unanimité, l'accord parfait dans le monde entier? - Allons donc! Nous n'y sommes pas encore et nous n'y serons probablement jamais! Les sujets à controverse existeront toujours et le choix des décisions à prendre sera toujours présent. Or, qui dit choix dit plusieurs solutions possibles, et qui dit plusieurs solutions possibles dit plusieurs points de vue, donc débats en perspective!

Et puis, pensons-y un peu: serait-ce si terrible et ennuyeux si tous les humains de la terre visaient les mêmes buts, la réalisation des mêmes valeurs? Serait-ce l'ennui total s'il n'y avait enfin plus de guerres, de meurtres, de torture, de violence sur terre? N'aurions-nous plus rien à dire ni à penser si tous travaillaient au respect de la dignité humaine, à la liberté et à l'égalité de tous et chacun, à la paix mondiale? - Au contraire! Nous pourrions enfin être libérés de ces problèmes - une fois résolus - et travailler enfin à la réalisation de projets tous plus utiles et créatifs les uns que les autres! Mais cela, ce n'est pas pour demain...

Le droit de dire n'importe quoi?

Il y aurait lieu, aussi, de s'interroger sur la liberté d'expression elle-même et de se demander si, tout compte fait, on a le droit de penser et, surtout, de dire n'importe quoi. C'est bien beau de se montrer très tolérant et de proclamer que "chacun a droit à son opinion", mais il y a lieu, très pertinemment, de déterminer si cette liberté et cette tolérance n'auraient pas des limites. En passant, en cherchant la définition du mot tolérance, dans le Petit Robert, j'ai trouvé le mot "tolérantisme", mot que je ne connaissais pas et qui signifie un abus de tolérance: "Opinion, attitude de ceux qui poussent trop loin la tolérance théologique", - et idéologique, faut-il ajouter. En effet. Ne serait-ce que tolérer des choses fausses ou injustes, c'est abusif, c'est du "tolérantisme"! En effet, a-t-on le "droit" de dire des choses fausses, par exemple déclarer blanc ce qui est noir, appeler un tigre un éléphant, dire qu'Alexandre le Grand a vécu dans la Préhistoire? A-t-on le "droit" de dire des choses injustes, par exemple d'une personne ce qu'elle n'est pas, déclarer qu'elle a fait telle chose alors que ce n'est pas vrai? A-t-on le "droit" de dire des mensonges? des calomnies? A-t-on le "droit" de laisser courir l'injustice, l'exploitation, la misère, le mépris et l'humiliation de milliers ou de millions de gens, et d'y participer, activement en commettant de tels gestes, ou passivement, en les laissant faire? "Chapeau!" à une organisation comme Amnistie Internationale ou Greenpeace!

La philosophie est une oeuvre essentiellement critique et c'est la raison pour laquelle elle exige un examen approfondi des idées, opinions, moeurs et comportements afin de choisir, de façon rationnelle et réfléchie, ce qui est le meilleur pour l'humanité. La philosophie, en ce sens, est "la science de l'idéal", de ce qui devrait être. À la base des choix collectifs et individuels des membres d'une société, il y a toujours des sens donnés et des valeurs - parfois des anti-valeurs - qu'il s'agit d'identifier et de discuter. Être philosophe, c'est faire oeuvre de discernement et d'esprit critique, et cette oeuvre exige, au départ, de savoir et de reconnaître que tout ne s'équivaut pas. Elle exige, aussi, un sens de l'universel qui franchit les frontières du simple relativisme subjectif ou même culturel car, qu'il s'agisse d'un individu ou d'une collectivité tout entière qui prône, tolère et met en pratique des comportements aberrants, cela mérite d'être jugé, dénoncé et combattu. La philosophie, qui est aussi la science des valeurs, est oeuvre non seulement de réflexion critique, mais aussi de combat!

Pour finir, précisons qu'accorder le droit de juger la valeur de certaines opinions ou idées ne signifie pas du tout que l'on vise à faire en sorte que le monde entier pense de la même façon sur absolument tout. Ce droit n'implique rien d'autre que la capacité et le devoir de ne pas accepter l'inacceptable, de faire preuve de discernement et de réflexion. Là où le consensus universel serait non seulement souhaitable mais nécessaire, c'est autour de la promotion de certaines valeurs jugées fondamentales et supérieures et ce, jusque dans leur sens, qui peut varier d'une culture à l'autre. Ainsi, que tous les peuples s'entendent pour condamner la torture, le viol, l'agression sous toutes ses formes, qu'ils respectent et considèrent sacrés les droits et libertés proclamés dans les diverses chartes, ne peut être que bénéfique pour l'humanité tout entière. Le jour où ce consensus minimal sera effectif, il restera bien des objets de discussion et bien des points de vue divergents sur un grand nombre de sujets, n'ayons crainte!

Pour accéder à la problématisation sur "La valeur des opinions" (page située dans mon site de prof de philo), cliquez ici.




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